17 septembre 2014

Les Demoiselles aux pompons rouges Laffaux Aisne guerre 1914 1918 fusiliers marins

Fusiliers Marins Moulin de Laffaux Aisne c'était un 14 septembre

C'est en 1914 au début de la première guerre mondiale qu'on a vu s'écrire la plus grande page de l'histoire des fusiliers marins dans le cadre de la Brigade des fusiliers marins. Leur participation déterminante aux combats deDixmude, sur l'Yser, à Longewaede, Hailles et Laffaux ont marqué les esprits


Lorsque la guerre est déclarée en août 1914, la Marine française dispose de fusiliers marins inemployés à bord de ses bâtiments, car les principaux combats sont terrestres. Pour utiliser ces hommes, il est décidé, le 7 août 1914, de créer une brigade forte de 6 000 hommes organisée en deux régiments qui seront les 1er et 2e régiments de fusiliers marins. Le commandement de la brigade est confié à Pierre Alexis Ronarc'h qui vient d'être nommé contre-amiral. La première mission confiée est la défense de la capitale et de sa banlieue d'où la garnison habituelle est partie.




En octobre 1914, les Allemands en surnombre menacent d'anéantir les défenses belges. La brigade reçoit la mission de quitter Paris pour aller en renfort de l'armée belge, cette mission étant également donnée à la 87e division d'infanterie territoriale. Il s'agit d'aider l'armée belge à se replier vers la France et de protéger le port stratégique de Dunkerque.

La brigade est transportée en train dans les Flandres, puis elle se dirige vers Anvers où se trouve assiégée l'armée belge. À Gand, la brigade s'arrête, la voie étant coupée au delà.
Les fusiliers marins se battent à Melle les 9, 10 et 11 octobre pour protéger la retraite des troupes belges ayant évacué Anvers. Ensuite, ils décrochent vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante. Poursuivis par cinquante mille Allemands, ces hommes habitués à vivre nu-pieds sur le pont de leurs bateaux, fournissent des marches de trente et quarante kilomètres.

Le lendemain, 16 octobre, la ligne de défense des marins est à peine établie que les Allemands déclenchent à 16 heures leur première attaque par artillerie et infanterie. Les combats pour la possession de Dixmude viennent de commencer, opposant 6 000 marins de la brigade commandée par l'amiral Ronarc'h et 5 000 Belges commandés par le colonel Meiser à trois corps de réserve d'armées allemands, sous les ordres du prince de Wurtemberg, environ 30 000 hommes.









Les pertes des défenseurs sont effroyables. Les marins ont plus de 3 000 hommes morts ou hors de combat : 23 officiers, 37 officiers mariniers, 450 quartiers maîtres et matelots ont été tués ; 52 officiers, 108 officiers mariniers, 1 774 quartiers maîtres et matelots sont blessés ; 698 ont été faits prisonniers ou sont portés disparus.















Concernant les tirailleurs sénégalais, il reste 400 hommes au bataillon Frèrejean et seulement 11, dont un capitaine, au bataillon Brochot : 411 survivants sur 2 000.

Le 15 novembre, l'offensive allemande est définitivement stoppée.



Ces faits d'armes seront régulièrement commémorés notamment en juin 1939 aux Champs-Elysées. Ces coupures de journaux en attestent.





Quelques coupures de journaux de évoquent la remontée des Champs-Elysées le 22 juin 1939 pour ranimer la flamme du soldat inconnu sous l'arc de triomphe à l'occasion de la semaine de la Marine.






A leur tête, le CF DESPREZ ancien combattant du Moulin de Laffaux.










Au mois de novembre 1915, la glorieuse brigade de fusiliers-marins, la brigade Ronarc’h, était dissoute. Conservant ainsi aux Armées son drapeau à la fourragère, la décision fut prise de garder sur le front, en décembre 1915, un bataillon de marins. 





Le bataillon de fusiliers-marins, longtemps maintenu dans la région de Nieuport où il obtient sa cinquième citation à l’ordre de l’Armée, reçoit le 25 août 1918 l’ordre de repartir au combat et est rattaché au 1er corps d’Armée qui attaque en direction de l’Est la charnière de la ligne Hindenburg.


carte postale publicitaire Dubonnet 

Le site du mont de Laffaux, constitué par un système de tranchées en excellent état d’entretien, présente une position extrêmement forte, tenue par la 1ère division prussienne dont la consigne est de tenir à tout prix.





Le 14 septembre 1918, à 5h30, le bataillon de fusiliers-marins qui est en première ligne depuis le 9 septembre, opérant avec la 29ème division d’infanterie, encadrée à droite par la 128ème division et à gauche par la 1ère division marocaine, reçoit l’ordre d’attaquer.



Alors qu’il fait encore nuit, un passage est ouvert à travers les réseaux de défense.
A 5h58, le bataillon, triomphant de la résistance ennemie, atteint le lieu-dit «Moulin de Laffaux», franchit les lignes de tranchées et, emporté par son élan, dépasse même son objectif. Les tranchées sont vidées de leurs occupants et un petit bois sur les pentes du ravin d’Allemant est enlevé à la baïonnette et ses défenseurs faits prisonniers.






L’ennemi réagira vigoureusement, le bataillon le poursuivra néanmoins, pas à pas, jusqu’aux rives de l’Ailette, mais ne pourra le forcer à lui seul, tant celui-ci dispose de moyens en personnel et en matériel considérables.
C’est sous la pression du 1er corps d’Armée que les Allemands abandonneront enfin cette ligne. Les couleurs françaises flotteront sur Laon. Le bataillon épuisé sera mis au repos. Ses pertes auront été lourdes18 officiers, 430 officiers-mariniers, quartiers-maitres et marins mis hors combat, soit les trois-quarts de ses officiers et plus de la moitié de son effectif.





Il sera cité pour la sixième fois et la fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur viendra récompenser ses sacrifices glorieux.


Le 13 juillet 1919, à la veille du «défilé de la Victoire», le drapeau des fusiliers-marins venus de Lorient recevait dans la cour de l’Hôtel de ville de Paris, des mains du Président de la République, Raymond Poincaré, la croix de la Légion d’honneur.




Merci à Jean-Maurice Tassin pour ses documents sur Dixmude et l'Yser

16 septembre 2014

Canonnière cuirassée ACHERON Indochine Polynésie Rouge Tahiti Océan Pacifique Sébastien Morice Didier Quella-Guyot

Canonnière cuirassée ACHERON


Bon, finalement ce n'est pas un certificat de bonne conduite que j'ai trouvé mais une petite douzaine… tous attribués à Charles Fontaine.


Aujourd'hui on va parler de la Canonnière-cuirassée ACHERON aux ordes du CF CLOT. Le certificat est à la date du 13 décembre 1899.


Certificat de Bonne conduite signée par le second de l'Achéron  13-12-1899

Par définition, la canonnière est un bateau qui porte un canon. Nos meilleurs ennemis les nomment "Gun-boat".  Ces unités sont destinées à la défense des ports ou de leurs abords, à contrôler les fleuves et les zones côtières. 




Destinées à défendre des eaux peu profondes, la qualité de navigation n'est pas forcément leur qualité première.



Héritières des chaloupes canonnières qui naviguaient à la rame et à la voile, elle va évoluer avec le temps pour devenir canonnière brick d'une longueur de 26,15 mètres, d'une largeur de 7,43 m.

Elles deviennent des petits bricks de 200 à 300 tonneaux  puis avec l'apparition des coques en acier, elles deviennent des trois-mâts à vapeur. Elles serviront de "stationnaires" dans les colonies et les territoires d'Outre-mer. De là naîtra la "Politique de la canonnière".

La diplomatie de la canonnière ou l'expression « politique de la canonnière » rappelle encore à quel point la canonnière était symbole de la projection de puissance jusqu'au début du xxe siècle.
La « politique de la canonnière » consistait à tirer depuis la mer au canon sur les côtes des États qui ne payaient pas leurs dettes financières.
Suite au refus en 1902 du Venezuela de payer ses dettes à l'Allemagne et au Royaume-Uni, ces pays menaçaient d'utiliser la force. 
Luis María Drago, juriste et homme politique argentin déclara qu'il n'était pas possible de faire usage de la force pour recouvrer des dettes tant que l'on n'est pas passé par un arbitrage pacifique. 
Cette doctrine, connu comme la doctrine Drago a servi de base à la seconde convention de La Haye de 1907.



Rouge Tahiti  par Sébastien Morice et Didier Quella-Guyot

Le premier août 1914, Simon Combaud ne connait rien de Tahiti quand il débarque à Papeete. La venue de cet homme bien habillé en costume trois pièces noir et chapeau melon demeure un mystère pour la petite société coloniale qui anime ce port vivant du Pacifique. Cabaretier affable, missionnaire exalté, peintre fauve et nombreux militaires se mêlent à une population polynésienne accueillante, voire un peu plus pour des vahinés lascives mais dotées de forts caractères. Trois jours plus tard, une nouvelle ébranle l’archipel, l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne…

En ce début de commémoration du début de la guerre de 1914, souvenons-nous de Tahiti et de la conduite de la Zélée lors de l'attaque des croiseurs allemands en septembre 1914.

Les officiers organisent la défense de Papeete face à une possible attaque de l’escadre germanique du Pacifique. Dans une atmosphère inquiète, une vahiné meurt accidentellement sur un sentier montagneux. Quand sa camarade décède de la même manière tout le monde comprend qu’il s’agit de meurtres. En premier lieu Simon Combaud qui semble enquêter sur une vieille affaire similaire. En septembre le bombardement de la capitale de la Polynésie française par des navires du IIème Reich marque l’arrivée incongrue de la Première Guerre mondiale dans les atolls du Pacifique.





le programme établi en vue de la construction de huit unités en 1882 repartit celles-ci en deux groupes de quatre : un premier groupe dit « de 1er rang » et d’un déplacement de 1700 tonnes comprenait des bâtiments qui reçurent les noms des fleuves des enfers : Achéron, Styx, Cocyte et Phlégéton. 















Un second groupe de « 2ème rang », d’un déplacement de 1100 tonnes, comprenait les Fusée, Flamme, Grenade et Mitraille.

Construits sur les plans de I’ingénieur Chaudoye, les quatre bâtiments du premier groupe seront mis sur cale à l’arsenal de Cherbourg entre 1883 et la fin de 1889. Leurs entrées en service s’échelonnent entre 1888 et 1892, dans l’ordre suivant : Achéron, (1888),Cocyte (1890), Phlégéton (1892)et Styx (1892).


Quant aux canonnières de 2ème rang, elles seront réparties entre trois arsenaux à savoir Lorient (Fusée et Grenade), Cherbourg (Flamme) et Rochefort (Mitraille).





L’Achéron sera mis à l’eau le 25 avril 1885 à 16 heures. L’achèvement se poursuivra avec une sage lenteur pendant de nombreux mois : les chaudières seront installées à bord le 12 juin, l’appareil moteur le 22 septembre de cette même année et les premiers essais de chauffe auront lieu en mars de l’année suivante. Le premier armement pour essai n’interviendra que le 10 avril 1888. L’équipage se composait de 99 hommes. Le premier Commandant de l’Achéron était le capitaine de frégate Piton.

Les essais de l’artillerie eurent lieu le 5 novembre 1889 et provoquèrent chose assez courante à l’époque, un affaissement du pont dû à l’insuffisance de l’épontillage sous la plage avant. Le rivetage du pont n’ayant pas souffert et les barrots non plus, la chose sera relativement facile à réparer. Des épontilles supplémentaires seront installées et tout rentrera dans l’ordre.


Plus grave devait être les problèmes qui allaient se présenter peu après au niveau des entretoises des chaudières dont l’étanchéité était apparue douteuse au cours des essais de tir qui avaient ébranlé la coque. La commission de recette devait même être amenée à refuser les chaudières et à les considérer comme « à réparer » ;elle exigeait le remplacement de tous les tubes entretoises. La société CLAPARÈDE allait bientôt être mise en liquidation, mais elle commença néanmoins le 2 avril 1889 le démontage des 127 entretoises.


Les tubes de remplacement commandés à la firme Harrow ne seront livrés qu’en juillet et installés pour la fin du mois d’août, de sorte que les essais ne furent repris que le 15 septembre. Suite à de nouveaux essais de l’artillerie, de nombreuses fuites apparurent encore, et de nouveaux travaux furent nécessaires, de sorte que la recette définitive des chaudières n’interviendra que le 2 octobre. A cette date, le Capitaine de frégate Piton qui à le commandement depuis le 10 avril 1888, est remplacé par le capitaine de frégate Peyronnet.
Le lendemain, 3 octobre 1889, le bâtiment quitte Cherbourg pour rallier Toulon. Le 9 octobre, de nouvelles fuites se produisent et d’autres encore, plus importantes, obligent à relâcher à Vigo. L’Achéron n’arrivera à Toulon que le 2 novembre, non sans avoir connu un certain nombre de fuites supplémentaires au niveau de ses condenseurs. Il est aussitôt placé en réserve 1ère catégorie.
pour lire la suite reportez-vous au site : 

http://joron.dgj.pagesperso-orange.fr/page_mesmodeles/acheron/fichier_doc/historique/canonniere/canonniere2.htm



La composition de l’équipage au 27 juin 1888 était de 99 hommes répartis comme suit :

Etat major (7)

  • 1 Capitaine de Frégate
  • 1 Lieutenant de Vaisseau
  • 2 Enseignes de Vaisseau
  • 1 Officier d’administration
  • 1 Médecin major
  • 1 Médecin principal

1 Premier maître mécanicien

 1 Maître mécanicien

Seconds maître (11)

  • 1 Second maître de canonnade
  • 1 Second maître de manœuvre
  • 1 Second maître de mousqueterie
  • 1 Second maître de timonerie
  • 3 Second maître mécanicien
  • 1 Second maître de calfatage et charpentage
  • 1 Second maître commis aux vivres
  • 1 Second maître magasinier
  • 1 Second maître armurier

Quartiers maître (13)

  • 2 Quartier maître de manœuvre
  • 2 Quartier maître de canonnage
  • 1 Quartier maître torpilleur
  • 1 Quartier maître de timonerie
  • 6 Quartier maître mécanicien
  • 1 Quartier maître fourrier

Matelot et sans spécialités (56)

  • - 4 gabiers
  • 11 canonniers
  •  1 torpilleur
  • 3 fusiliers
  • 2 timoniers
  • 14 mécaniciens
  • 1 charpentier
  • 1 voilier
  • 1 tailleur
  • 1 boulanger
  • 1 coq
  • 1 infirmier
  • 1 clairon
  • 14 de pont
  • 6 apprentis marins
  • 4 agents de service civil


photos : Musée nationale de la marine

Croiseur à barbette BUGEAUD

Croiseur à Barbette BUGEAUD


Dol de Bretagne, dimanche matin, à fouiller dans une caisse de vieux papiers, j'ai trouvé un certificat de bonne conduite et de capacité attribué au second maître Fontaine embarqué sur le Bugeaud

Le Croiseur BUGEAUD en 1903 était commandé par le CF Constable. 
Thomas Robert Bugeaud, marquis de La Piconnerie, duc d'Isly, maréchal de France, né à Limoges le 15 octobre 1784, mort à Paris le 10 juin 1849. Gouverneur général de l'Algérie


Bientôt, le général Bugeaud fut envoyé en Algérie (6 juin 1836) avec ordre d'écraser la révolte d'Abd el-Kader. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836. À l'époque du ministère Molé, comme lieutenant-général, la résistance des Algériens remet en cause tous ses projets et le contraint de signer le traité de Tafna avec l'émir Abd El-Kader le 30 mai 1837 ; par ce traité Abd El-Kader reconnaît aux Français la possession de quelques enclaves sur la côte algérienne (Alger, Bône, Oran, …).

Rentré en France, Bugeaud passe pour peu favorable à l'extension de la conquête  et déplore une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d'être débarrassée »




Bugeaud, lieutenant-général, depuis le 25 août 1836, et grand officier de la Légion d'honneur est cependant nommé gouverneur général de l'Algérie par le ministre Thiers en 1840.

Il embarque à Toulon pour Alger sur le Phaéton, le 19 février 1841, en compagnie de son aide de camp Eynard, chef d'escadron, et de Louis de Rochemore, son officier d'ordonnance.

Le jour même de son arrivée à Alger, le 22 février 1841, Bugeaud adressa une proclamation aux habitants européens de l'Algérie, et une à l'armée. Aux Européens, il exposait qu'il avait été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exigeait, mais qu'il s'y consacrerait désormais tout entier. À l'armée, il disait que son but n'était pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.





Bugeaud finit par disposer de plus de 100 000 hommes. Entouré des généraux, La Moricière, Changarnier, Bedeau, Cavaignac, Bugeaud employa de nouvelles méthodes de guerre inspirées de son expérience dans la lutte contre les partisans pendant la Guerre d'Espagne. Il allégea l'équipement des soldats, remplaça les voitures par des bêtes de somme, mit l'artillerie à dos de mulet. 



Le Bugeaud, que l'on vient de lancer à Cherbourg, est un croiseur de 2e classe en acier, long de 94 mètres et large de 13 m. 25; il tire 6 m. 30 à l'arrière; construit sur les plans de M. Lhomme, auteur de l'Isly et du Friant, et sous la direction de M. Eynaud, directeur des constructions navales, il a été mis en chantier l'année dernière; son lancement récent est une preuve de la rapidité avec laquelle pourraient à l'occasion procéder les chantiers de l'Etat.


Les troupes furent divisées en colonnes mobiles ; elles pourchassèrent les résistants algériens par une incessante offensive et, pour les affamer, firent le vide devant eux, incendiant les villages, raflant les troupeaux. C'est la politique de la terre brûlée. Il disait « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, [.] de jouir de leurs champs [.] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes [.], ou bien exterminez-les jusqu'au dernier. »

L'appareil moteur a été fourni par la Société des forges et chantiers de la Méditerranée; il doit donner au navire une vitesse de 19 nœuds avec 9.000 chevaux développés. Le Bugeaud portera 6 canons ordinaires de 16 centimètres, et, comme artillerie à tir rapide, 4 pièces de 10 centimètres, 8 de 47 m/m, 12 de 37 m/m; en plus, 6 tubes lance-torpilles. Il sera monté par 246 hommes.


La «pacification» en Algérie connaîtra ses épisodes les plus sanglants par ce qui sera appelé par les historiens « les enfumades ». À Paris, on s'indigne lorsqu'on apprend les « enfumades » des grottes du Dahra. Le prince de la Moskowa, fils du maréchal Ney, fait une interpellation à la Chambre des Pairs. Le général Bugeaud, interpellé, en assume la responsabilité et répond au ministre : « Et moi, je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment ».

Sur le terrain également les méthodes de « contre-guérilla » préconisées par Bugeaud sont contestées par certains de ses subordonnés, en particulier Eugène Dubern.


Le Bugeaud a fait une campagne en mer de Chine de mai 1902 à juin 1903



Grand-croix de la Légion d'honneur le 9 avril 1843 puis maréchal de France en juillet 1843, il obtient la permission d'attaquer le Maroc, qui aidait l'émir Abd el-Kader qui continue sa résistance. Le 14 août 1844, les troupes marocaines sont surprises par Bugeaud sur l'oued Isly, non loin de la frontière. La victoire des Français obligera le roi du Maroc à changer de politique vis-à-vis de la résistance algérienne.

Cette victoire lui vaut le titre de duc d'Isly ; il traque ensuite Abd el-Kader, qui doit se rendre en 1847.



Son rôle en Algérie lui vaudra de figurer dans la célèbre chanson militaire de l'Armée d'Afrique intitulée La Casquette du père Bugeaud




« Une nuit, une seule nuit, leur vigilance fut en défaut, et les réguliers de l'émir, se glissant au milieu de leurs postes, vinrent faire sur le camp une décharge meurtrière. Le feu fut un moment si vif, que nos soldats surpris hésitaient à se relever; il fallut que les officiers leur donnassent l'exemple. Le maréchal Bugeaud était arrivé des premiers; deux hommes qu'il avait saisis de sa vigoureuse main tombent frappés à mort. Bientôt cependant l'ordre se rétablit, les zouaves s'élancent et repoussent l'ennemi. Le combat achevé, le maréchal s'aperçut, à la lueur des feux du bivac, que tout le monde souriait en le regardant : il porte la main à sa tête, et reconnaît qu'il était coiffé d'un simple bonnet de coton, comme le roi d'Yvetot de Béranger. Il demande aussitôt sa casquette, et mille voix de répéter : « La casquette, la casquette du maréchal ! » Or cette casquette, un peu originale, excitait depuis longtemps l'attention des soldats. Le lendemain, quand les clairons sonnèrent la marche, le bataillon de zouaves les accompagna, chantant en chœur :As-tu vu la casquette, la casquette,As-tu vu la casquette au père Bugeaud ?Depuis ce temps, la fanfare de la marche ne s'appela plus que la casquette, et le maréchal, qui racontait volontiers cette anecdote, disait souvent au clairon de piquet : « Sonne la casquette. » »

15 septembre 2014

Aviso Jean Moulin Chartres Résistance Eure et loir CNR

Jean Moulin 

Jean Moulin, né le 20 juin 1899 à Béziers (Hérault) et mort le 8 juillet 1943 à Metz (Moselle), est un haut fonctionnaire (préfet de l'Eure-et-Loir) et résistant français.

Monument à Jean Moulin à Chartres


En septembre 1941, il rejoint la France libre à Londres en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par Charles de Gaulle à qui il fait un compte rendu de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.


À l'issue de quelques entretiens, il est envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz.



Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Il est souvent considéré comme l'un des principaux héros de la Résistance. Il est nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération, puis général de division en novembre 1946.




Un cénotaphe lui est dédié au Panthéon où se trouvent les tombeaux des grands hommes de la République française. Son corps n'a jamais été identifié avec certitude, et l'urne transférée au Panthéon ne contient que les « cendres présumées de Jean Moulin ».




Cinquième aviso du type A69, le Jean Moulin est spécialisé dans la lutte anti-sous-marine côtière, mais sa polyvalence lui permet de remplir des missions de défense des approches maritimes, de surveillance et d'escorte en haute mer ainsi que de présence outre-mer. Mis sur cale le 15 janvier 1975 à Lorient, il est lancé le 31 janvier 1976, et entre en service le 11 mai 1977.




L'aviso Jean Moulin est retiré du service actif le 14 mai 1999, mis en réserve spéciale le 2 juillet de la même année. Le bâtiment devait être vendu à la Turquie en 2000, mais les négociations n'ont pas abouties. Le bâtiment est placé sous la responsabilité de la base navale de Brest le 27 juillet 2001, mais il faudra alors attendre près de 10 ans, pour que cet aviso soit officiellement condamné, le 30 juin 2009. Sa coque prend le numéro Q 834, elle est destinée à la déconstruction.


En attendant sa démolition, le Jean Moulin sert un temps de brise-lames sur le plan d'eau de Lanvéoc.


Brise-lames à Lanvéoc photo © JM Bergougniou

14 septembre 2014

Camille Mortenol, défenseur de Paris en 1915





Par Philippe Triay



Dans le cadre de la commémoration de la mémoire de 100 héros de la Première Guerre mondiale, un hommage sera rendu samedi à Paris au capitaine de vaisseau Camille Mortenol (1859 - 1930). Né à la Guadeloupe, ce polytechnicien participa à la défense de la capitale en 1915. 



© DR Camille Montrenol, à l'Ecole polytechnique entre 1880 et 1882


Samedi 6 septembre, les armées françaises rendront hommage à 100 héros et unités de la Première Guerre mondiale. Des cérémonies auront lieu simultanément dans 100 villes de l’hexagone et d’Outre-mer, qui honoreront un héros local et un régiment à travers son drapeau.

Premier Noir admis à Polytechnique




A Paris, un officier guadeloupéen, Camille Mortenol, a été choisi avec trois autres soldats pour incarner les héros de la capitale lors de « la Grande Guerre ». Un hommage lui sera rendu samedi matin par l’amiral et chef d’état-major de la Marine Bernard Rogel, à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde.


Camille Mortenol - Sosthène Héliodore Camille Mortenol pour l’état civil - est né à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe le 29 novembre 1859. Ses deux parents avaient été soumis à l’esclavage. 







Remarqué par l’abolitionniste Victor Schoelcher pour ses bons résultats scolaires, il obtient une bourse pour continuer ses études secondaires au lycée Montaigne à Bordeaux, où il réussi son baccalauréat en sciences en 1880.

Dans la foulée, il intègre la prestigieuse Ecole polytechnique. Camille Mortenol est le premier Noir à être admis dans cette institution, d’où il sort « aspirant » en 1882, optant pour une carrière d’officier de marine, dans un corps de tradition plutôt aristocratique et élitiste à l'époque. Le jeune militaire participera, entre autres, à plusieurs expéditions coloniales françaises, à Madagascar et au Gabon notamment.


Réactions de racisme

Lieutenant de vaisseau en 1889, il gravit rapidement les échelons pour devenir capitaine de frégate en 1904, commandant de flottille en 1907 et capitaine de vaisseau en 1914, ce qui ne manqua pas d’entraîner certaines réactions de racisme. 



« On ne peut se dissimuler que la couleur de cet officier peut être une source de petits ennuis. Il y a là un préjugé avec lequel on ne peut s'empêcher de compter, et j'ai eu l'occasion de voir l'étonnement accompagné d'exclamations et de remarques des populations des ports voyant arriver un torpilleur commandé par un officier nègre », note ainsi en 1899 le capitaine de frégate Arden, commandant de la défense mobile… (cité par l'historien guadeloupéen Oruno D. Lara dans son livre "Mortenol ou les infortunes de la servitude", éditions L'Harmattan, 2001). 

















En poste à Brest lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les autorités militaires de Paris font appel à Camille Mortenol lorsque la menace allemande s’intensifie sur la capitale. 


Début 1915, il est nommé directeur du Service d'aviation maritime du camp retranché de Paris (défense antiaérienne). Une mission qu’il accomplit avec succès et qui lui vaudra d’être promu colonel d’artillerie de réserve en 1917, puis commandeur de la Légion d’honneur.





Démobilisé en mai 1919, Camille Mortenol demeurera à Paris pendant sa retraite, avec son épouse, la Guyanaise Marie-Louise Vitalo. Il s’éteint le 22 décembre 1930. Depuis novembre 1985, une rue du Xe arrondissement de Paris porte le nom de « rue du commandant Mortenol ».



" En novembre 1914, Galliéni fit appel à la Marine pour organiser la défense contre les aéronefs (DCA) du camp retranché de Paris (CRP). Il manquait d'hommes de l'armée de terre qui étaient tous au front et recourut à une tradi tion qui remontait à la guerre de 1870. C'est le capitaine de vaisseau Morache qui créa et organisa durablement le service de la DCA et obtint un témoignage de satisfaction du ministre de la Guerre avant son départ en 1915. Il reçut en effet le commandement du cuirassé Le Gaulois où il participa avec l'escadre française à la bataille des Dardanelles. Il fut remplacé le 10 mai 1915 par le capitaine de vaisseau Prère qui mourut à son poste le 4 juillet 1915 d'une maladie contractée sur mer (pleurésie sèche).

La Marine qui n'avait personne de qualifié et qui cherchait à se débarrasser de Mortenol le dépêcha à Paris pour succéder à Prère. L'officier guadeloupéen dirigea le service de la DCA du CRP de juillet 1915 à octobre 1917 Ce service avait pour mission d'empêcher, par tous les moyens, les aéronefs ennemis de survoler la région parisienne, soit en les détruisant, soit en les obligeante rebrousser chemin avant d'avoir atteint leur but, les forçant ainsi à se délester de leurs bombes en pleine campagne, là où les effets destructeurs étaient réduits. 



Paris, noeud vital de la France, centre de toutes les voies de communication, centre de fabrication de guerre, résidence de tous les services officiels, constituait, tant par la densité de sa population que par sa proximité du front, un vaste objectif très vulnérable, bien fait pour tenter l'aviation de bombardement ennemie."

            
Lara Oruno D. La participation du capitaine de vaisseau Mortenol à la guerre de 1914-1918. In: Matériaux pour l'histoire de notre temps. 1998, N. 49-50. La BDIC à l'aube du XXIème siècle. pp. 72-74.

sources :

Outre-mer 1



Ecole navale Traditions

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...