Humour dans le carré par Donec
15 mai 1940 les spahis se distingue à la Horgne
Il va y avoir quatre-vingt ans notre pays recevait la plus diabolique correction qui se puisse imaginer. Et la faute à qui ? A ceux-là même qui commandaient en chef nos armées à leur conservatisme et à leur manque d’envergure. Pourtant dans cette France vieillie de 1939 qui n’a pas récupéré de la première guerre mondiale, des unités ont su combattre. Parmi elles, nos troupes coloniales : les spahis.
La Horgne est un village des Ardennes à une encablure de Sedan où le 15 mai 1940 nos coloniaux se distinguèrent, excusez du peu, en tenant tête à la force mécanique du général Gudérian.
Ce jour-là deux régiments nord-africains à cheval formant la 3ème brigade de Spahis reçoivent une mission dite de « sacrifice » : barrer le passage aux troupes blindées allemandes à la hauteur de ce village.
Pendant ce temps, la déroute des Français est patente, les observateurs ennemis signalent la fuite de nos colonnes vers l’ouest.
Le 15 mai au matin, à Singly, la 13ème compagnie de la 1er Panzer-division s’ébranle avec retard sur un axe, Bouvellemont, Balon, la Horgne. Elle arrive en vue de ce dernier village. En tête s’avance un véhicule semi-chenillé avec à son bord un groupe de combat. Il aborde avec prudence le village. Quelques coups de feux sont alors tirés. Les sapeurs quittent immédiatement le véhicule et s’avancent sur la route qui a des airs de chemin forestier. Ils découvrent devant eux un obstacle, au niveau du ruisseau à l’entrée du village. C’est un amoncellement de divers matériels agricoles et de grumes. Ils sont pris à partie par un fusil-mitrailleur qui leur interdit tout mouvement. Ils ne peuvent même pas riposter. Un camion Krupp-Protze tente de forcer le barrage, un obus l’immobilise. Le conducteur est tué.
La section du lieutenant Riss essaye de contourner l’obstacle mais dès qu’il n’est plus à couvert les tirs reprennent et il doit se replier. Le major Max Richter donne l’ordre à la 13ème compagnie de dégager la barricade mais un feu nourri de mitrailleuses auxquelles s’est ajouté un canon antichar dissimulé dans l’église les repousse. Richter se rend vite compte qu’il doit se faire appuyer par des armes lourdes. L’artillerie est mise en place. Les choses ne se font pas aisément car les Français poursuivent leurs tirs et les ajustent. Pourtant grâce à ces moyens la 13ème compagnie finit par faire irruption dans le village. Pour les officiers allemands les choses ne vont pas suffisamment vite à leur gré et ils décident de contourner les habitations.
A 14h30 un groupement d’artillerie allemande pilonne la Horgne mais la 3ème brigade de Spahis intensifie son tir. Malheureusement si les « boches » amènent toujours plus de matériels et d’hommes il n’en est pas de même pour les Français dont les forces et l’armement s’épuisent.
Pour mettre fin à la résistance des Nord-Africains les chars interviennent. L’attaque débute à 15h30. Si nous parvenons à immobiliser plusieurs blindés, nos troupes succombent sous le nombre. Notre ultime assaut est brisé. C’est la fin. Les Spahis se replient comme ils peuvent et sans aucun appui feu.
La résistance des français aurait dû permettre une contre-attaque de nos armées qui n’est jamais venue.
Néanmoins avant de poursuivre leur marche vers la victoire les Allemands rendent les honneurs militaires à nos troupes coloniales.
Mais la légende s’en mêle :
Les « fake news » dont la traduction française est « bobard » s’attachèrent à l’évènement pour annoncer que la brigade de spahis avait été tout simplement anéantie perdant autour de 700 hommes en une dizaine d’heures de combat. Pour faire bonne mesure on annonça la mort du même nombre de soldats allemands. Cette légende est devenue 80 ans après « Massacre inutile de 700 indigènes qui chargent à cheval des chars allemand le 15 mai 1940 à la Horgne ».
Comme quoi rien n’est nouveau sous le soleil.
Donec