les premières informations nous apprenaient :
Les goélettes Etoile et Belle Poule de la Marine nationale, après trois mois de navigation transatlantique, vont mettre le cap sur Brest. Après avoir traversé l'océan, remonté toute la côte des Etats Unis et effectué une escale à New York, les deux bâtiments école ont dû modifier leur route de retour. Initialement, ils devaient s'arrêter dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. Mais les conditions météo très sévères qui s'annoncent sur l'Atlantique Nord, avec notamment deux dépressions très creusées, ont contrarié les plans. Les goélettes ont donc préféré se replier vers le port canadien d'Halifax, pour une escale technique. Puis elles entameront leur transat retour. Elles sont attendues à Brest début juillet. (Mer et Marine)
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=119766
Et puis...
Saint-Pierre-et-Miquelon, dernière escale, escale mythique!
Par Goélette Etoile le samedi, 9 juin 2012, 21:05
Nous sommes arrivés hier à 09h00 du matin à Saint-Pierre-et-Miquelon après un transit de deux jours depuis Halifax. La navigation s'est très bien déroulée, la goélette s'est réveillée de sa torpeur d'un mois en hissant les voiles durant une bonne journée... Un vent de travers d'une vingtaine de nœuds, une houle de deux mètres nous chahutant quelque peu et des températures avoisinant les 5°C, ont parfaitement fait illusion, nous étions en Iroise en novembre. Emmitouflés dans nos tenues de mer avec bonnets, gants, et même, pour certains mettant leur virilité de côté, des collants, nous prenions le quart et remplacions le tiers précédent, bien content de rejoindre la chaleur accueillante du ventre du bateau. Mais la récompense au froid mordant était là, une vitesse de 8-9 nœuds, le silence et d'excellentes sensations à la barre. Autant dire que plus d'un pensait : «Pourvu que l'on ait cela au retour ! »
L'approche de Saint-Pierre-et-Miquelon a été un très beau moment. Dans le petit matin voir apparaître le chapelet d'île qui compose ce département d'outre-mer de 6500 personnes et lire sur la carte des noms bien de chez nous comme « l'île aux marins », la « pointe de savoyard » ou encore le « grand barachois » avait un avant-goût de maison, nous étions en France.
Pour beaucoup de marins, cette terre du bout du monde est un véritable mythe. Venir en goélette a, en plus, une forte dimension symbolique car tout participait pour qu'un jour, la rencontre se fasse.L'archipel a été le premier territoire à rallier les forces françaises libres durant la seconde guerre mondiale pendant que la « Belle Poule » et l' »Étoile » rejoignaient le général de Gaulle en Grande-Bretagne. Arborer le pavillon à croix de Lorraine dans les eaux qui ont vu armer bon nombre de bâtiment des Forces Navales de la France Libre (FNFL) est un clin d’œil au passé et une parenthèse qui se referme.
Enfin, une paimpolaise dans une zone où l'industrie halieutique a connu de nombreuses heures de gloires s'apparente à la visite de courtoisie d'une cousine islandaise chez une vieille tante acadienne. On se connaît, on a l'impression d'être chez soi et l'on parle le même langage sans jamais s'être rencontré...
photos JM Bergougniou à Paimpol 2011