Donec humour dans le carré
Il tirait sur des ambulances
Salut la compagnie,
Louis Ferdinand Céline est le grand auteur français du XXème siècle mais un auteur maudit et il le mérite bien.
Il a mis son génie au service de l’ignoble. Alors que la communauté juive était au ban de la société, dépouillée et anéantie en Pologne. Il écrivait des brûlots qu’il lançait contre ces malheureux, applaudit par une part non négligeable de ses contemporains qui depuis ont tout oublié.
Comme beaucoup d’hommes cohabitaient en lui Docteur Jekill et Mister Hyde. Si les médias n’oublient jamais le second, ils sont toujours plus discrets sur le premier. Ce dénonciateur abject était aussi médecin. Il assurait un service chez les humbles, tant à la « Garenne-Rancy » que plus tard à Sigmaringen auprès du troupeau des collaborateurs en fuite misérables et à la dérive.
Mais sa « folie géniale » lui permettait de dire aussi des horreurs aux dignitaires nazis.
Ainsi en février 1944 il est convié à dîner à l’ambassade d’Allemagne par Otto Abetz en compagnie de Drieu la Rochelle, Benoist Méchin, Marcel Déat, et du peintre Gen Paul. Silencieux d’abord, il se lance à la fin du repas dans une envolée lyrique où il tourne en dérision la défaite allemande et Hitler en ridicule.
« […] L’Allemagne disparaîtra dans un ouragan de soufre et de feu […] tout sera pilonné, calciné, volatilisé, anéanti ! Les Russes défileront triomphateurs sous la porte de Brandebourg. Et Hitler ayant achevé sa tâche, se sera volatilisé sans laisser de trace. Pfft pfft ! Envolé on ne sait où ! On ne retrouvera pas un bouton de sa tunique, pas un poil de sa moustache ! Vous verrez – Si toutefois vous êtes encore en vie »
Saisissement de l’assistance, gêne et colère…
Et Marcel Déat de conclure « l’animal est beau à voir en liberté, mais il flanquerait la panique à une armée. […] Au demeurant, c’est très drôle et même profond »
A la semaine prochaine.
Donec