La chapelle maritime
de l’Ecole navale
Idéalement positionné au cœur du site militaire du Poulmic et face à la mer, un étonnant bâtiment en béton trône au bout d’une passerelle : il s’agit de la chapelle maritime de l’École navale.
Avec son histoire bien particulière, elle est l’une des chapelles les plus insolites en France.
Une chapelle vestige d’une ancienne hydrobase
Dès 1920, le site de Lanvéoc est choisi pour devenir l’un des 37 centres d’aviation maritime destiné à mettre en œuvre les hydravions qui assurent la surveillance et la protection des côtes littorales et des ports.
Ce choix répond aux critères suivants :
la baie de Brest est un plan d’eau capable d’accueillir par tous temps les hydravions ;
Lanvéoc est un lieu stratégique, suffisamment proche de Brest (8 km en ligne directe) et suffisamment éloigné pour ne pas être soumis aux blocus éventuels des ports militaires et marchands.
l’Ecole navale en 1963Source Fonds Ecole navale
De cette première phase de son existence, la base conserve quelques vestiges :
les slips de mise à l’eau des hydravions ;
le hangar "Sainte Sophie" (1936), hangar pour hydravions à toiture dite "parapluie " réalisée en coque de béton bitumé ;
et enfin une tourelle de support de la grue de mise à l’eau et de remontée des hydravions devenue une chapelle.
Élevée en 1935, la tourelle a souffert des attaques répétées de la Seconde Guerre mondiale.
Base aéronavale de Lanvéoc en 1946
Source Marine nationale
Un lieu de culte patrimonial
La chapelle accueille tous les jours des marins et des élèves officiers venus s’y recueillir. D’une certaine manière, au sein de cette chapelle ils sont déjà en mer, complètement immergés dans leur élément... Loin d’être seulement une chapelle originale, elle contient des objets du patrimoine à l’histoire particulièrement riche !
Des maquettes de navires ornent les murs de la chapelle, rappelant le principe des ex-votos dans les chapelles dédiées aux marins et à leur famille.Intérieur de la chapelle de l’Ecole navale
Contraction de l’expression latine « ex-voto suspecto », cela signifie " Selon le vœu fait ". Au Nord de la Loire, l’ex-voto prend l’aspect d’une maquette de bateau tandis qu’au sud de la Loire, il s’agit bien souvent d’une peinture.
L’ex-voto, dont l’origine remonte avant les Phéniciens, est le symbole de la foi et de la reconnaissance. Bien souvent il est lié à une fortune de mer (bateau perdu dans la tempête ou drossé sur les rochers), à une expédition militaire ou lointaine pour la marine de guerre ou un voyage au long cours pour les bâtiments de commerce.
Quand le marin se trouvait en danger, il se vouait alors à la Vierge Marie, Notre Dame, en général celle de son village natal. C’est pourquoi , il lui offrait à son retour, en guise de remerciement selon le vœu fait, une réplique de bateau, un diorama, une peinture, voire une pièce du navire, du gréement ou tout simplement un cordage ou un bout. C’est ainsi que les chapelles et églises ont hérité d’ex-voto que les marins ou leur famille confectionnaient eux-mêmes ou en passaient commande auprès des artisans quand il s’agissait par exemple de peintures. Les offrandes d’ex-voto marins ont été particulièrement nombreuses entre le 18e siècle et le début du 20e siècle.
La chapelle est également décorée d’une madone miniature du XIXe
siècle remise à l’École navale le 17 mars 1970 par Mme Douillard, épouse du commissaire général de la Marine Pierre Douillard.
Madone miniature du XIXème siècle
Le commissaire l’avait reçu en legs de l’Abbé Pouchard, aumônier de la brigade de guerre 1914-1918. ce dernier l’avait remis au commissaire Douillard car il était le dernier grand chef des aumôniers de la Marine et parce qu’il était très lié au prince Sixte de bourbon Parme, dont les enfants avaient pour précepteur l’Abbé Pouchard.
Cette madone fut donnée par l’Empereur Napoléon III à Monseigneur Coquereau, aumônier général de la flotte en 1853, pour le remercier d’avoir ramené les cendres de Napoléon en 1840 avec le prince de Joinville.
Le commissaire l’avait reçu en legs de l’Abbé Pouchard, aumônier de la brigade de guerre 1914-1918. ce dernier l’avait remis au commissaire Douillard car il était le dernier grand chef des aumôniers de la Marine et parce qu’il était très lié au prince Sixte de bourbon Parme, dont les enfants avaient pour précepteur l’Abbé Pouchard.
Cette madone fut donnée par l’Empereur Napoléon III à Monseigneur Coquereau, aumônier général de la flotte en 1853, pour le remercier d’avoir ramené les cendres de Napoléon en 1840 avec le prince de Joinville.
Sources :
Ecole navale
Topic France
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