13 février 2023

Croiseur cuirassé accident travaux crédits Jeanne d'arc 1910 chaudières Machines PH Porte-hélicoptères

Croiseur cuirassé accident travaux crédits Jeanne d'arc 1910


A l'heure ou le PHA Dixmude et la frégate Lafayette partent pour un tour du monde dans une mission Jeanne d'Arc de 5 mois je vais revenir sur le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc dit l'"étui à cigarettes" au regard de ses six cheminées. Il connut quelques ennuis de chaudières illustrés par des photos du Porte-hélicoptères 2009-2010

Connu pour son voyage en Algérie en 1903 avec le Président Loubet, on se souvient peu de son passage au Maroc en 1908.

Depuis cette demande des Affaires étrangères, du 22 juillet 1901, jusqu'à la fin de 1906, des bâtiments de guerre français séjournèrent sur la côte du Maroc presque sans interruption. Le KLÉBER, le Du CHAYLA, la JEANNE -D'ARC , le GALILÉE, le LINOIS, Y AMIRALAUBE, le FORBIN, le LALANDE, assurèrent ce service simultanément ou isolément.

Les Chaudières navales 

Le Sénat a commencé et continuera mardi une intéressante discussion sur la question des chaudières navales, précisément au moment où l'accident survenu à bord du cuirassé Jeanne-d'Arc attire l'attention publique sur ces organes essentiels de notre puissance maritime.

La machine PH JDA  photo JM Bergougniou 

Les chaudières sont, en effet, l'âme du vaisseau. Elles lui donnent la vitesse, condition indispensable de la victoire. On l'a bien vu, lors de l'écrasement de la flotte russe par l'escadre japonaise qui, grâce à la rapidité de ses mouvements et il la supériorité de son artillerie, se tenait hors de portée des canons russes et tirait comme sur des buts flottants.

 PH JDA  photo JM Bergougniou 
Une chaudière doit d'abord présenter des conditions de sécurité. C'est ce que l'on obtint avec le système tubulaire. L'eau se trouve dans des tubes que les flammes entourent si l'un d'eux crève, le feu est éteint, sans explosion dangereuse. Il est probable que la chaudière du cuirassé Jeanne-d'Arc n'était pas construite sur cette donnée. En second lieu, il importe qu'une chaudière fournisse le plus possible de vapeur, c'est-à-dire de force, d'après sa surface. Il faut aussi, étant donné ce rendement utile maximum, qu'elle consomme un minimum de charbon, non seulement par économie, mais aussi parce que la durée de la puissance active d'un navire dépend du chemin qu'il peut parcourir avec le combustible contenu dans ses soutes.

La descente aux enfers PH JDA  photo JM Bergougniou 

Enfin, il y a lieu de considérer le prix de revient d'une chaudière. Le problème est donc des plus complexes; mais il est une chose indiscutable, c'est que la marine ne doit pas reculer devant des sacrifices pour, avoir des chaudières excellentes quel que soit le prix, c'est un bon placement, si le résultat favorable est obtenu. Quand on sait ce que coûte un cuirassé, il n'y a pas à hésiter pour lui donner les meilleures chaudières.

L'Accident du « Jeanne-d'Arc »  fit un mort et 13 blessés

 Nous avons brièvement annoncé hier, d'après une dépêche de l'amiral Philibert, qu'un grave accident, dû à l'explosion d'une chaudière, s'était produit à bord du Jeanne d'Arc, stationné à Rabat.

La machine PH JDA  photo JM Bergougniou 

 télégramme portait que quatorze hommes avaient. été blessés et que le Jeanned'Arc se rendait à Tanger ou les hommes seraient hospitalisés.

Le cuirassé avait pris, en réalité, la direction de Gibraltar et il est arrivé hier dans ce port l'accident avait été plus grave qu'on ne le supposait, car il y a eu un marin tué et treize blessés.

La machine PH JDA  photo JM Bergougniou 

Voici d'ailleurs l'information qui a été communiquée dans la soirée par le ministère de la Marine.

L'accident qui vient de se produire sur le Jeanne-d'Arc est dû à la rupture d'une soupape d'une des chaudières de ce croiseur, provoquée par un entraînement d'eau. Il a malheureusement fait des victimes. Le matelot chauffeur Auguste Leconte est mort de ses blessures. Le matelot chauffeur Le Tenne est grièvement atteint les maitres mécaniciens Quemat et Etienne Thomas, le quartier-maître chauffeur Cadiou, les matelots chauffeurs Le Du, Siési, Squéreu, Mazé, Trieu sont dans un état sérieux, le maître mécanicien Quinquis, les matelots chauffeurs Tréange, Queviger ont des brûlures sans gravité le second maître mécanicien Bramoulle a des contusions sans gravité. »

La distillerie des 3 rivières  PH JDA  photo JM Bergougniou 


pas de chance

Le croiseur cuirassé Jeanne-d'Arc joue de malheur. Après avoir fait un service des plus actifs sur la côte marocaine il en était, en effet, à son troisième stationnement dans ces parages il n'attendait que l'arrivée de Ysly pour rentrer en France. Ce bâtiment est commandé par le capitaine de vaisseau de Ramey de Sugny. L'état-major du croiseur se compose du capitaine de frégate Estienne second, des lieutenants de vaisseau Le Vay, Roussel, Guillahert, Hergault, Ladonne des enseignes de Lesparda, Le Marois, Vasserot, La Porte, Villedieu, de Torcy, Guez, Le Goff du mécanicien en chef Nouailhetas des mécaniciens principaux de 1ere classe Fombaron, Le Chuiton; Thomas; du mécanicien principal de 2e classe Guyomard du commissaire de 1™ classe Fichet du médecin de 1" classe Normand; l'équipage comprend 615 hommes.

Vannes en couleur  PH JDA  photo JM Bergougniou
 
Le croiseur cuirassé Jeanne-d’Arc se trouvait au Maroc en 1908, lorsqu’une terrible explosion se produisit à son bord faisant plusieurs victimes et abîmant à un tel point les machines du navire que pendant longtemps on se demanda si les réparations de celles-ci seraient possibles. Le Jeanne-d’Arc fut toutefois mis en réserve et, faute de crédits, ce n’est qu’à la fin de 1909 que les -travaux de mise en état de ses chaudières purent être commencés. Les travaux restant à faire sont :

une atmosphère calfeutrée  PH JDA  photo JM Bergougniou 
 installation des lunettes de pointage aux tourelles, la modification aux transmissions d’ordre système Germain, la réduction ds hauteur de la mâture, sans compter la remise en état des appareils auxiliaires, qui n’ont pu être visités jusqu’ici. 

Le vice-amiral de Marolles, préfet maritime de Brest, dans un rapport au ministre signale la situation lamentable du Jeanne- d’Arc : 

« La situation des crédits, dit-il, ne permet pas d'entreprendre en 1910 d’autres travaux que ceux des chaudières. Il serait indispensable de s’y mettre en 1911, sans quoi la coque, abandonnée depuis plusieurs années, arrivera à un dépérissement qui rendra inutiles les travaux de chaudières faits actuellement. »

 

Suivez 
Suivez la flèche   PH JDA  photo JM Bergougniou 
 on le voit, on retube les chaudières et l’on néglige la coque, faute d’argent. Il ne faudrait pas croire que cet exemple est isolé. A Lorient, le Jurien-de-la-Gravière a été abandonné dans les mêmes conditions. C’est après quelques années qu’on se décide à le faire passer au bassin pour visite de sa carène. 

Collecteurs PH JDA  photo JM Bergougniou 
A Toulon, le contre-torpilleur Averne, après deux années passées dans la position de réparations, a entrepris ces jours derniers ses premiers essais en route libre. Ils furent pitoyables, et des réparations nouvelles ont été demandées. 
On a déjà procédé au changement de ses chaudières, de son tuyautage et de ses machines, et à peine les appareils moteurs et évaporatoires ont-ils été mis en place, qu’on s’est aperçu que tout ou presque tout était à recommencer. Faute d’argent, nos navires moisissent dans les ports. Ce n’est pas l’autorité maritime qu’il faut rendre responsable, mais le Parlement, qui rogne le crédit de la défense nationale.


Le Petit Parisien  - 09 février 1908  Numéro 11425


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