22 mai 2015

La Galissonnière Q 682 de Landévennec à Gand en passant par Brest

 La Galissonnière quitte son mouillage de Landévennec 


Abbaye de Landévennec (c) JM Bergougniou

De nos correspondants spéciaux dans le Finistère Nord Bernard Hily et François Guiganton
merci à eux

Cimetière marin  Landévennec (c) JM Bergougniou

 Landévennec  : Duperré, Colbert, La Galissonnière  
(c) JM Bergougniou


Cet après-midi le Q682 ex-LA GALISSONNIERE a quitté le mouillage de Landévennec pour être transféré à la base navale en vue de la préparation de son départ pour Gand (Belgique) afin d'y être démantelés par le groupe franco-belge Galloo


Landévennec (c) François Guiganton

Située tout au fond de la rade de Brest, là où l'Aulne rejoint la mer, Landévennec est un de ces lieux préservés que l'on aime découvrir et auquel le visiteur s'attache volontiers. Protégé des vents dominants, le bourg bénéficie d'un micro-climat. Palmiers et mimosas lui donnent d'ailleurs une petite note méditerranéenne. Le "Petit Nice", entend-on parfois…




Landévennec (c) François Guiganton

L'Aulne forme, peu avant d'entrer dans la rade de Brest, un majestueux méandre, s'enroulant autour de l'Île de Térénez puis de la pointe de Pen Forn, qui accueille l'abbaye Saint-Guénolé. Les fonds y sont de plus de 10 mètres quelle que soit la marée. Les hauteurs environnantes abritent le site de quasiment tous les vents : le site est idéal pour la Marine. Seul le banc du Capelan, situé au sud de Logonna-Daoulas, dont les fonds remontant à moins de 5 mètres, passage obligé, empêche certaines très grosses unités d'accéder à cet endroit.




Q 682 Landévennec (c) François Guiganton


Vers 1840 est créée la Station Navale, visitée par Napoléon III et l'Impératrice Eugénie lors de leur voyage d'août 1858 en Bretagne. Cette station accueille les bateaux en réserve, dont les équipages (près de 200 marins) animent la vie du bourg de Landévennec.


Q 682 Brest (c) Bernard Hily

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande utilise les lieux et aménage certains navires. L'un d'eux, l'Armorique, vaisseau-école des Mousses, est sabordé en août 1944.


les remorqueurs au travail Q 682 Brest
(c) Bernard Hily


De réserve de navires en bon état, le site devient cimetière des navires désarmés de la Marine nationale. Comme leurs confrères qui servaient de brise-lames devant le château de Brest ou servent encore devant l'école navale deLanvéoc-Poulmic, ils attendent ici le chantier de démantèlement, à l'origine ils attendaient l'« océanisation » en haute mer, afin d'être utilisés pour des exercices de tirs de la Marine nationale, mais ceci n'est désormais plus autorisé.




La Galissonnière à poste Brest (c) Bernard Hily

La Galissonnière (D638) est un escorteur d'escadre de la Marine française qui servit comme escorteur d'escadre anti-sous-marin de 1962 à 1990.
Il est la seule unité de classe T 56 issue de la classe T 53 d'escorteurs d'escadre anti-aérien.

Il portait le nom de l'amiral français Rolland-Michel Barrin, Comte de La Galissonnière (1693-1756) qui fut Gouverneur de la Nouvelle-France.


Le départ de Brest devrait intervenir dans la semaine 24 (8 au 14 juin).

Humour dans le carré par Donec Jean Zay au Panthéon

Humour dans le carré par Donec Jean Zay au Panthéon


Bonjour à tous,

Le 27 mai prochain le panthéon va recevoir les cendres de trois résistants et d’un martyr : Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.

Intéressons nous au citoyen Jean Zay. Né en 1904, jeune turc du parti radical, membre de la ligue des droits de l’homme, avocat, député maire d’Orléans juif et franc maçon.

L’homme est un intellectuel brillant et va le prouver. Devenu ministre de l’éducation nationale et des beaux arts en 1934, il va s’attacher à dépoussiérer le système. Il prolonge l’obligation scolaire de 13 à 14 ans et laisse plus d’initiatives aux instituteurs. Il met les CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) en place. Avec l’aide d’Irène Joliot Curie, il créé le Centre National de la recherche scientifique. Il encourage le principe des bibliobus, propose la création du festival de Cannes. Il envisage la mise en place de l’ENA.



A la déclaration de guerre il rejoint son régiment et fait son devoir. Au moment de l’armistice il rejoint Bordeaux puis l’Afrique du Nord avec l’idée bien arrêtée de poursuivre le combat.

Mais le gouvernement du Maréchal ne l’entend pas de cette oreille et après un simulacre de procès l’envoie méditer dans un cul de basse fosse pour le restant de ses jours.

Au mois de juin 1944 des canailles de la Milice l’enlèvent de sa prison, l’entrainent dans un coin de forêt et lui tirent dans le dos. Puis le dévêtent et jettent sa dépouille aux loups.

Cette fin ignoble symbolise les mœurs de l’époque et c’est à ce titre qu’il rejoint le Panthéon.

A la semaine prochaine

Donec




PS : au lendemain du terrible holocauste de 1914, il aurait commis un poème idiot dans la veine anarchiste du temps, façon Gustave Hervé. Mais comme disait Alain « Qui n’a pas été anarchiste à 20 ans ne saurait être capitaine des pompiers à 35 ». Pour la petite histoire ce texte lui avait été dérobé puis publié dans l’Action Française. Ce journal présentait, pendant la grande guerre, les publicités Liebig comme des signaux destinés à guider l’avancée allemande (Liébig est une marque Suisse). C’est dire le sérieux de cet organe de presse.

PA Charles de Gaulle Revue de presse Toulon Var Matin

PA Charles de Gaulle 
Revue de presse VAR-Matin

Merci notre correspondant Toulonnais Paul Roy









21 mai 2015

BPC DIXMUDE FS Aconit à Singapour

BPC DIXMUDE et FS Aconit à Singapour 2015

j'ai reçu ce jour, mercredi 20 mai 2015, un pli du BPC Dixmude via le SPID Roissy en date du 15-05-2015. 

Le pli est affranchi d'une Marianne rouge donc au tarif rapide. 
Partie de Roissy le 15 mai elle n'arrive que le 20 en Bretagne...



Concordance des dates... quelque chose ne colle pas!

Le cachet SPID du vaguemestre V SPID 10270 est en date du 07 avril 2015. La flamme SPID Roissy est du 15 mai... Difficile de croire qu'il n'y ait pas eu de dépêche entre ces deux dates.




Le 4 avril, le BPC DIXMUDe était au large du Yémen et évacuait 44 ressortissants étrangers du site de Balhaf. Le BPC faisait alors route vers Djibouti. 

Le cachet Singapour est inapproprié si le cachet SPID vaguemestre est bien du 7 avril.


Le 17 avril débute l'exercice Kalong avec la Malaisie. Il s'agit d'apporter une aide au pays touché par un violent cyclone. Le BPC embarque une centaine de militaires malaisiens et un hélicoptère EC725.


pli de l'ACONIT avec cachet Port KLANG en date du 28 avril 2015 certainement transmis par une dépêche partie de Singapour 


Le 24 avril, le Dixmude et l'Aconit arrivent à la base de Changi à Singapour pour une escale de 6 jours.
Les plis reçus en timbres locaux sont annulés par un TAD en date du 27 avril




Le 10 mai le BPC DIXMUDE arrive en Chine dans le port de commerce de Shanghaï. La dépêche a certainement été postée de Chine à cette escale pour être datée du 15 à Roissy.


Le 12 mai 2015, le journal japonais Japan Time annonçe l'arrivée de la Mission Jeanne d'Arc avec escale à Sasebo. Les exercices se déroulant les 16, 17 et 23 mai.

A suivre... 

20 mai 2015

Portes ouvertes BAN Lanvéoc-Poulmic 21 juin 2015

Portes ouvertes BAN Lanvéoc-Poulmic 21 juin 2015



Tomber de Charybde en Scylla T-23 HMS Charybdis torpilleur Alsacien


Tomber de Charybde en Scylla Histoire de l'Alsacien et du HMS Charybdis

Au titre des dommages de guerre, la Marine nationale récupère en 1946 un certain nombre de navires qui serviront à reconstituer la flotte détruite durant la guerre. 




Elle récupérera notamment un torpedoboote le T-23 construit à Elbling aujourd'hui Elblag dans le nord de la Pologne. Le T-23 deviendra le torpilleur  Alsacien D 604.
Il coulera le HMS Charybdis sur les côtes nord de la Bretagne dans la nuit du 22 au 23 octobre 1943.




Le HMS Charybdis est le nom anglais pour Charybde de l'expression Charybde et Scylla.
Cette expression est employée depuis le XIVe siècle, mais elle remonte à l'Antiquité.

Jean de la Fontaine l'a utilisée dans "la vieille et les deux servantes" () où il conte l'histoire de deux servantes qui, étant dérangées dès le chant du coq par leur patronne, crurent bon d'égorger l'animal. Hélas, une fois l'animal passé de vie à trépas, la vieille, craignant de laisser passer l'heure du réveil, n'arrêtait plus de les déranger.



A l'origine Charybde et Scylla auraient été deux dangers du détroit de Messine, entre l'Italie et la Sicile, le premier étant un tourbillon, le second un écueil.
Les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient périr en s'écrasant sur le second.



Le T-23 qui deviendra l'Alsacien dans la marine nationale en 1946


Présents dans la Mythologie, Scylla était présenté comme une créature monstrueuse à plusieurs têtes () et Charybde comme un monstre qui, trois fois par jour, aspirait dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit avec les bateaux qui y naviguaient, puis les recrachait ().
Dans l'Odyssée, Ulysse, qui vient à peine d'échapper aux chants des sirènes, doit tenter de se glisser entre ces deux grands dangers. Mais il y perdra 6 compagnons dévorés vivants par Scylla.











Lorsque l'on visite le cimetière de Dinard, rue du Douet-Fourche, on n'imagine vraiment pas les multiples histoires qu'il peut renfermer. C'est en se promenant le long des allées que l'on découvre toutes ses richesses. 


Sa date de création
Ce cimetière est né en 1881. Il a été agrandi en 1927. Il se divise en trois : la partie centrale (la plus ancienne) et les côtés. Au total, il renferme 5 106 concessions.

D'anciens maires
Plusieurs anciens maires de Dinard sont inhumés au coeur de ce lieu. Tous, à leur façon, ont modelé la ville au fil des années passées.Louis Lhotelier, maire de 1876 à 1900, est ainsi aux origines de la construction des halles. Il favorisa, également, des travaux à vocation hygiéniste comme des projets d'assainissement.Paul Crolard, maire de 1908 à 1919 (date à laquelle il démissionne pour raisons de santé), puis de 1927 à 1930, est l'initiateur de la célèbre promenade du Clair de lune et du musée de la mer.



HMS Charybdis

Angleterre et Belgique

Comme en écho au jumelage avec Newquay (Cornouailles anglaise), le cimetière de Dinard possède aussi un carré anglais. Cet endroit rend hommage aux morts de la catastrophe du HMS Charybdis. Durant la Seconde Guerre mondiale, ce croiseur anglais avait pour mission d'intercepter le forceur de blocus allemand Münsterland, un cargo de 6 500 tonnes, aux soutes remplies de manganèse, caoutchouc, tungstène et autres métaux précieux. Le bateau anglais fut torpillé en Manche, durant la nuit du 22 au 23 octobre 1943, par l'escorte du Münsterland. Ce qui provoqua la mort de 462 hommes. Certains corps ont été rejetés par la mer sur les côtes bretonnes. La plupart des tombes des marins du HMS Charybdis sont anonymes. 

Étonnamment, la Belgique est également présente dans ce cimetière de Dinard. Ces sépultures rendent hommage à l'aide apportée par les soldats belges, lors de la Première Guerre mondiale.


Une partie de l'équipage les artilleurs

Le HMS Charybdis fut construit au chantier naval Cammell Laird à Birkenhead, au titre du programme de 1938. Il fut mis sur cale le 9 novembre 1938 et lancé le 17 septembre 1940. C'est le cinquième cuirassé d'escadre de la Royal Navy à porter ce nom, à partir de 1909. Il fut mis en service le 9 mars 1942.

Il s'agissait d'un croiseur anti-aérien de la classe Dido qui jaugeait près de 5800 t. à vide. Long de 167 inches, il était monté en 4 tourelles doubles de 8 pom-pom sur deux affûts quadruples, comprenait 8 canons de 20 mm sur l'affût simple et 2 batteries de 3 tubes lance-torpilles. La sécurité aérienne du navire et le contrôle des tirs étaient assurés par deux radars. L'équipage comprenait environ 600 hommes.

Son achèvement fut réduit à quatre canons de 4.5 pouces couplés tout comme son sister-ship, le HMS Scylla, au lieu des cinq de 5.25 pouces prévus.

Déployé dans la Home Fleed par les approches NW, puis en avril 1942, transféré à la Force H, à Gibraltar, avant de rejoindre la Force W et Malte. En novembre 1942, il sert à appuyer les opérations de débarquement en Afrique du Nord (Opération TORCH). En mars 1943, il rejoint la Plymouth Command et patrouille dans le Golfe de Gascogne.
Un seul des musiciens du Charybdis survivra au torpillage

Le 22 octobre 1943, le Charybdis quitte Plymouth avec force 8, est chargé d'intercepter un cargo allemand, le Münsterland. Ce dernier transporte une cargaison hautement stratégique d'alliages spéciaux et l'équipement de plus de vingt divisions pour deux ans. L'équipage comptait 530 hommes.

Journal de Guernesey l'île est occupée par les allemand

Au cours de la nuit du 22 au 23 octobre 1943, deux navires de la Royal navy (le Charybdis et le Limbourne) sont torpillés par la Marine allemande au large de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor). Les Anglais tentaient, alors, d'intercepter le cargo Münsterland, en provenance du Japon, chargé de matériaux nécessaires à l'industrie militaire allemande.
T-23 le torpilleur allemand ayant coulé le Charybdis

Sur le pont du Charybdis

En l'espace de dix minutes, les torpilles allemandes percutent les deux bateaux britanniques. Côté anglais, aucune riposte. À bord du Charybdis, c'est le chaos : les explosions, les flammes, la panique. Le navire sombre : 436 des 569 marins embarqués sont tués par la déflagration, la noyade ou le froid des eaux gelées de la Manche. L'équipage du Limbourne s'en sort mieux.

Enterrement des marins dont les dépouilles ont été récupérées sur les côtes de Guernesey 
À l'ombre de l'Union Jack
En ce jour d'automne, la Royal navy essuie une cinglante défaite. Elle est amputée de 504 hommes, dont 30 officiers. Une fois de plus, le Münsterland s'en tire. Il trouve une base de repli au port de Lézardrieux (Côtes-d'Armor). Trois mois plus tard, le cargo sera, finalement, coulé alors qu'il tentait de forcer le blocus du Pas-de-Calais.
En novembre 1943, les corps de cent marins du Charybdis sont repêchés sur le littoral dinardais. Ils sont, aussitôt, inhumés par la Wehrmacht au cimetière de Dinard.



Le site de l'épave du Charybdis est interdit de plongée depuis octobre 2008, par la préfecture des Affaires maritimes, à la demande de la couronne britannique pour éviter les pillages. Le site est classé "tombe de guerre". En effet, l'arrêté préfectoral n° 2008/117 "portant création de zones interdites à la plongée sous-marine en scaphandre autonome" précise "qu'il est nécessaire d'assurer la préservation et le respect des épaves des navires de guerre britanniques HMS Limbourne et HMS Charybdis coulés durant la seconde guerre mondiale" et "que l'attrait potentiel de ces sites, conjugué à leur profondeur, présente des risques particuliers importants en cas de pratique de la plongée sous-marine en scaphandre autonome". Une vidéo sous-marine avec le R.O.V. a été tournée par l'association Archisub qui a découvert l'épave.



Les habitants de Guernesey défilant devant les cercueils des marins du Charybdis. Le foule nombreuse manifeste ainsi sa loyauté à la couronne.




Charles de Gaulle , le Retour à Toulon

Fin de Mission pour le groupe aéronaval Arromanches Chammal Varuna








Le porte-avions Charles de Gaulle a retrouvé mardi son port d'attache de Toulon après plus de cent jours en mer, notamment dans le Golfe Persique où il a participé aux frappes contre l'Etat islamique et offert une visibilité commerciale aux Rafale.

"On a fait le job dans une zone où les cartes bougent en permanence avec un Yémen qui s'effondre et un Iran très présent dans le Golfe", témoigne le capitaine de vaisseau Pierre Vandier, commandant du porte-avions qui avait quitté la France le 13 janvier avec pour destination finale l'océan Indien.

Dans l'espace restreint du golfe arabo-persique où s’entrecroisent des routes maritimes vitales pour l’économie mondiale, le déploiement du Charles de Gaulle, au sein du groupe aéronaval français, n'est pas passé inaperçu.

Au-delà de la dimension stratégique d'un tel déploiement, sa présence a permis de promouvoir en conditions réelles le Rafale, l'avion de combat de Dassault dont les ventes se multiplient depuis le début de l'année.

"Notre mission n'est pas de vendre des avions mais on met en œuvre des équipements qui ont fait leurs preuves, ce n'est pas neutre", souligne le contre-amiral Eric Chaperon, commandant du groupe aéronaval. "C’est aussi une des raisons pour lesquelles ils plaisent".



"La marine indienne s'intéresse à nos aéronefs, on nous a posé tout un tas de questions sur le Rafale et ses capacités dans le ciel irakien", ajoute-t-il.

Selon l'état-major français, les douze avions de combat Rafale et neuf Super Etendard modernisés embarqués à bord du Charles de Gaulle ont réalisé entre 10 à 15 "sorties de combat" par jour en appui des forces de sécurité irakiennes engagées au sol.

Après avoir conclu un accord en février avec l'Egypte sur la vente de 24 Rafale, la France a signé début mai avec le Qatar un contrat portant sur un nombre identique d'appareils. Un troisième contrat avec l'Inde, portant sur 36 avions, doit encore être finalisé.

Face à cette série de succès,
Dassault Aviation a annoncé lundi vouloir doubler sa production annuelle de Rafale en deux à trois ans une fois que le contrat avec l'Inde sera signé.

L'industriel français produit actuellement 11 Rafale par an.

(Jean-François Rosnoblet, édité par Marine Pennetier)
© 2015 Reuters - Tous droits de reproduction réservés par Reuters.




Le 23 février 2015, le groupe aéronaval du Charles-de-Gaulle arrive dans le Golfe persique. Commandé par le contre-amiral Éric Chaperon, il est composé du porte-avions, d'un sous-marin nucléaire d'attaque, de la frégate de défense anti-aérienne Chevalier Paul et d'une frégate britannique anti sous-marine (HMS Kent), ainsi que du pétrolier ravitailleur Meuse, soit quelque 2 700 marins embarqués. Le Charles-de-Gaulle part le 13 janvier de Toulon pour une mission d'environ cinq mois et il doit être engagé durant huit semaines dans le Golfe, il emporte avec lui 12 Rafale, 9 Super-Étendard, 1 E-2 Hawkeye et 4 hélicoptères. L'opération est dirigée par les Américains qui ont eux aussi engagé dans la zone un de leurs porte-avions, l'USS Carl Vinson.



Le 23 février 2015, le Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval sont officiellement engagés dans l'opération Chammal. Le matin du 25 février, deux Rafale Marine décollent du porte-avions et détruisent un camp d'entraînement de l'EI près de la ville d'Al-Qa'im. Le 27 février, des chasseurs français réalisent une frappe d'opportunité sur deux bâtiments abritant des combattants de l'EI près de la ville d'Al-Baghdadi, une seconde frappe a lieu dans cette même région le 2 mars. Le 27 également, les chasseurs ciblent un groupe de combattants qui avaient pris position dans une palmeraie dans la région d'Al-Assad, et visent des miradors dans la région de Bashiqa, entre Mossoul et Erbil. Le 4 mars, ils interviennent dans la région d'Ain al-Assad et neutralisent un groupe d'insurgés engagés dans un combat avec les forces irakiennes



CHAMMAL

Débuté le 23 février dernier, l’engagement du GAN dans l’opération Chammal s’achève après huit semaines de contribution aux opérations aériennes de la coalition, aux côté des avions et des pilotes de l’armée de l’Air française qui poursuivent leur mission d’appui aux forces de sécurité irakiennes.

En quittant le golfe arabo-persique, le GAN poursuit sa mission Arromanches 2015. Comme le souligne le contre-amiral Chaperon : « Notre départ de la zone n’est pas une fin mais bien le début d’une nouvelle phase. »

Le GAN se dirige désormais vers Goa, en Inde, afin de conduire avec le groupe aéronaval indien l'édition 2015 de l’exercice Varuna. Pour cette nouvelle phase de la mission Arromanches 2015, le porte-avions Charles de Gaulle, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul et le pétrolier-ravitailleur Meuse ont été rejoints par la frégate anti sous-marine Jean de Vienne qui est venue relayer le HMS Kent.



- 8 semaines d’opérations intensives -

Pendant huit semaines, en parfaite complémentarité avec les avions de l’armée de l’Air française, le groupe aérien embarqué (GAé) a réalisé quotidiennement 10 à 15 sorties de combat depuis le porte-avions Charles de Gaulle, afin de participer à l’appui des forces de sécurité irakiennes engagées au sol contre les terroristes de Daech. Les 12 Rafale , les 9 Super Etendard Modernisé et le Hawkeye du (GAé) ont participé à des missions d’appui aérien, de reconnaissance et de contrôle du trafic aérien au-dessus de la zone de conflit. Dans cette mission de contrôle, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul a également tenu une place essentielle.



Au cours de cette période, le groupe aéronaval et ses 2 600 marins ont parcouru15 000 nautiques. « En apportant un volet aéromaritime à cette lutte et en mettant en avant le pavillon français dans une zone stratégique, nous avons une fois de plus répondu aux besoins militaires de notre pays, et au-delà à ceux d’une coalition internationale » souligne le contre-amiral Chaperon, commandant la Task Force 473.

- Un haut niveau d’interopérabilité -

La présence du GAN dans le golfe arabo-persique aura également été l’occasion de confirmer le haut niveau d’interopérabilité entre la Marine nationale et les marines américaines et britanniques, dans un contexte hautement opérationnel et dans un espace restreint où la navigation commerciale est très dense et les plateformes pétrolières nombreuses. Le GAN a ainsi été engagé au sein de la Task Force aéronavale conduite par le porte-avions américain Carl Vinson et une frégate britannique, le HMS Kent, a assuré aux côtés de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul et de plusieurs escorteurs américains, la sécurité du groupe.



Du 28 avril au 2 mai 2015, le groupe aéronaval composé du porte-avions Charles de Gaulle, de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, de la frégate anti sous-marine Jean de Vienne et du pétrolier ravitailleur Meuse, a conduit la 14e édition de l’exercice Varuna au large de la côte ouest de l’Inde avec le groupe aéronaval indien, constitué autour du porte-avions Viraat. C’était la 5ème fois que la Task Force 473 participait à cet exercice depuis 2001, la dernière datant de 2011, lors de la mission Agapanthe.

VARUNA

Après une phase de préparation de l’exercice, à quai à Mormugao, dans l’Etat indien de Goa, les deux groupes aéronavals comptant au total dix bâtiments de combat se sont ainsi retrouvés au large pour s’entraîner dans les différents domaines de lutte aéromaritime, afin d’améliorer leur interopérabilité. Les Rafale Marine et Super Etendards Modernisés français avec, et parfois contre, les Sea Harrier indiens se sont entrainés à l’attaque de cibles maritimes et au combat aérien tandis que les frégates d’escorte des deux pays s’exerçaient aux ravitaillements à la mer ou au tir. De nombreux exercices de lutte contre la menace sous-marine, qui tend à devenir la menace prioritaire en eaux libres en océan Indien, ont également été menés, mettant notamment en scène les avions de patrouille indiens Poséidon P-8I et le sous-marin de type Shishumar.

L’exercice s’est finalement conclu le 2 mai 2015 par une visite d’autorités françaises et indiennes suivi d’un débriefing des commandants des deux forces sur les porte-avions Charles de Gaulle et Viraat. A cette occasion, le chef de l’exécutif de l’État de Goa, l’ambassadeur de France en Inde, l’amiral commandant en chef de la flotte de l’ouest indienne ainsi que le contre-amiral Antoine Beaussant, commandant la zone maritime de l’océan Indien, ont été accueillis en mer. Au total, 17 exercices maritimes et 120 sorties aériennes ont été réalisés pendant cette période.

Cet exercice marque les progrès importants réalisés dans la coopération maritime franco-indienne. La mise en place de systèmes bilatéraux de communication protégée a permis aux deux forces d’atteindre un niveau de coordination inégalé jusqu’à présent, permettant d’accroître la réactivité globale et la coordination des unités pendant la phase tactique.
Symbole fort du partenariat stratégique signé avec l’Inde en 1998, cet exercice a également permis de renforcer la connaissance mutuelle et d’établir des liens étroits d’amitié avec une marine indienne en plein développement. Ce sont ces liens et cette interopérabilité qui permettent aux deux marines d’être d’ores et déjà capables d’opérer ensemble au service de la sécurité maritime en océan Indien.


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...