21 décembre 2018

UFPP-SATA Terres Polaire N° 193 décembre 2018

UFPP-SATA Terres Polaire N°   193 décembre 2018


Le numéro de décembre 2018 est un peu moins épais que les numéros précédents... le bug austral étant aussi virulent que le bug septentrional... 



Ce numéro nous apprend que la SATA suite à l'AG de Toulouse a changé de Président. C'est maintenant Jean-Pascal COGEZ qui remplace Alain Barbet.








Jean-Pascal Cogez nouveau Président photo JM Bergougniou

Alain Barbet ancien Président, nouveau vice-Président photo JM Bergougniou
Aux voix  photo JM Bergougniou



humour dans le carré par Donec : l'affaire des soutiens gorges kaki

Donec : l'affaire des soutiens-gorge kaki


Bonjour la compagnie,

Apres les événements affligeants que nous avons vécus ces dernières semaines, nous voila à la veille de Noël. Un peu d’humour sera le bienvenu. D’autant que dans l’armée française, il ne perd jamais ses droits. Pour preuve cette aventure qui s’est produite aux temps heureux où parler d‘Empire n’était pas un vain mot.




Dans les années 1946 notre pays se relevait avec peine des quatre années de pillage mais n’hésitait pourtant pas à se lancer dans des dépenses inutiles comme par exemple la fabrication de 10 000 soutiens-gorge kaki pour les A.F.A.T. (auxiliaires féminines de l’armée de terre). Cet équipement ne paru sans doute pas indispensable à l’intendance qui les stocka en vu d’un oubli salvateur.

Comment le député André PHILIP eut’il vent de l’affaire nul ne le sait, mais il n’hésita pas à dénoncer l’affaire à la tribune de l’assemblée.




A quelque temps de là madame NAVARRE épouse du dernier commandant en chef qui se couvrait de gloire en Indochine fut offusquée à la vue des femmes Moi qui vivaient nues (comme leurs maris d’ailleurs). Très préoccupé de questions sociales en général et de décence en particulier, elle décida de mettre fin à ce scandale. Les services sociaux du ministère des armées se souvinrent alors de l’existence de ces fameux soutiens-gorge kaki.

Aussitôt dit aussitôt fait, Paris les expédie à Saigon où ils sont distribué aux tributs Moi.

A quelques temps de là ces braves habitants des hauts plateaux indochinois organisent une grande fête afin de remercier madame Navarre. C’est alors que leur bienfaitrice a la surprise de voir les guerriers Moi défiler arborant fièrement les soutiens-gorge kaki. Leurs femmes suivaient, la poitrine toujours nue…

En attendant : Joyeux noël !

A la semaine prochaine

Donec


NDLR : Après, la défaite, André Louis PHILIP est l'un des quatre-vingts parlementaires qui refusent le 10 juillet 1940, à Vichy, de voter la délégation de pouvoirs demandée par le maréchal Pétain.

20 décembre 2018

ATOUT TIMBRES Programme philatélique TAAF 2019 Batiments Marine nationale Colbert Champlain

ATOUT TIMBRES Programme philatélique TAAF 2019 Batiments Marine nationale Colbert Champlain

Le timbre Avicenne n'a pas échappé au coup de stylo du préposé. Avicenne est un philosophe et médecin médiéval persan, de religion musulmane. Rédigeant principalement en arabe classique, il s'intéressa à de nombreuses sciences, comme l'astronomie, l'alchimie, et la psychologie.
Ses disciples l'appelaient « Cheikh el-Raïs », prince des savants, le plus grand des médecins, le Maître par excellence, le troisième Maître (après Aristote et Al-Fārābī).







Dans le numéro du 15 décembre au 15 janvier 2019, une large place est faite à la philatélie des TAAF. Le B2M CHAMPLAIN a sa place en couverture .





Deux timbres concernant les bâtiments de la Marine nationale, le Colbert qui fit une rapide escale à Amsterdam le 08-11-1988 de retour des fêtes du Bicentenaire de l'Australie.














et bien entendu le B2M CHAMPLAIN basé à Port-des-Galets à la Réunion qui dessert les îles Eparses (TAAF).




Arrivée du B2M Champlain à la Réunion 22-6-2017


19 décembre 2018

Amiral mystère .... Almanach Vermot 1988

Amiral mystère .... Almanach Vermot 1988


L’Almanach Vermot est une publication périodique annuelle fondée par Joseph Vermot (1828-1893) publiée pour la première fois le 1er janvier 1886. En tant qu'almanach, il est conçu pour être lu au rythme d'une page par jour. Celles-ci contiennent des informations pratiques, des blagues et des calembours, des illustrations et divers autres éléments rassemblés pêle-mêle. Depuis sa fondation, il a gardé la même couverture rouge qui le caractérise.



L’Almanach Vermot est édité tous les ans depuis 1886 hormis durant les années 1943, 1944, 1945 et 1946. Un calembour emblématique de sa tournure d'esprit a été publié sous un dessin de Henriot dans l'almanach de 1896, à la page du 11 septembre ; 
il s'agit du fameux : « Comment vas-tu… yau de poêle ? ». 

Cocardier, misogyne, colonialiste et bien d'autres qualificatifs lui ont été associés ; le Vermot a été critiqué pour son humour parfois peu raffiné. Selon Henri Jeanson, l'almanach finissait souvent par être « lu d’un derrière distrait », dans la petite cabane au fond du jardin. Il est sans nul doute une des facettes de la culture populaire française.


L'Almanach de 1988 nous proposait une énigme maritime. Sauriez-vous répondre?



Proposez votre réponse dans les commentaires 
La bonne réponse demain ou plus tard ...



B2M CHAMPLAIN Iles Eparses Glorieuses Tournée ravitaillement Iles Eparses 8 novembre 2018 SPID 23 novembre 2018 TRDI

B2M CHAMPLAIN Iles Eparses Glorieuses 8 novembre 2018  TDRI


Le B2M CHAMPLAIN en mission aux Iles Eparses a fait escale à GLORIEUSES TàD en date du 8 novembre 2018. 

Le courrier porte l'empreinte du TàD V SPID 10990 en date au 23 novembre 2018  Le bâtiment est rentré à la Réunion en fin de mission le 7 décembre. Le pli est arrivé le 18 décembre 2018. 



TRDI Tournée ravitaillement Iles Eparses Glorieuses 8-11-2018

Le 7 décembre 2018, le bâtiment multi-missions (B2M) Champlain a achevé sa tournée de ravitaillement des îles Éparses (TRDI) dans le canal du Mozambique.

Quatre fois par an, le bâtiment assure le soutien logistique des détachements de l’armée de Terre d’Europa, de Juan de Nova et des Glorieuses, en passant par Mayotte. Lors de cette dernière mission, il a livré 38 tonnes de combustible, 47 tonnes de fret (nourriture, munitions, matériaux de construction) et récupéré 170 m3 de déchets.




Ces îles paradisiaques restent difficiles d’accès. En effet, leur hydrographie parcellaire complique la navigation, les créneaux météorologiques et les marées rythment l’ouverture des chenaux dans le lagon et les opérations logistiques. Sur les plages et les aires de manœuvre, les fûts, les sacs de gravats ou de ciment passent de main en main. Tous les moyens sont mobilisés pour garantir le chargement et le déchargement de la cargaison dans les meilleures conditions.

Entre ces îles, le Champlain patrouille dans les eaux françaises du canal du Mozambique. Certaines sont contestées, d’autres sont sujettes à des activités de pêche illégale soutenues. Sur le Banc du Geyser, à 60 milles nautiques des Glorieuses, le bâtiment a ainsi verbalisé deux embarcations de pêche et rejeté à la mer 1.1 tonne de poissons.




Au verso cachet humide du vaguemestre de Glorieuses 


Aux mêmes dates, une carte postale du BATRAL LAGRANDIERE affranchie avec le timbre TAAF Batral La Grandière (1,70€)





Merci à Jef Baron et René Pauliat

sources :

https://www.colsbleus.fr/articles/11119

18 décembre 2018

SNSM Nouméa Nouvelle Calédonie

SNSM Nouméa Koumac 

Nouvelle Calédonie


Longtemps, la mort en mer fut regardée comme une fatalité. Le sauvetage, en conséquence, n’apparaissait pas comme une nécessité. Le mot même ne fut formé qu’à la fin du XVIIIème siècle. Dans le Littré, la première acception qui vient est : action de retirer des flots les débris d’un naufrage. Le sauvetage comme aubaine… Puis le dictionnaire ajoute : « se dit aussi de de l’action de sauver des hommes tombés à la mer. » Louis XIV avait bien enjoint à ses sujets de « faire tout devoir pour secourir les personnes qu’ils verront dans le danger de naufrage » mais c’est seulement au XIXème - l’époque de Littré, précisément - que le sauvetage s’organise, avec ses canots, ses bénévoles, ses stations de surveillance, ses sociétés - la première, en 1824, est dite Société humaine des naufragés. Le sauvetage est une construction humaine, sociale et morale… La marche de l'Histoire 

La SNSM Nouvelle-Calédonie a 4 stations sur l'archipel:


Station de Nouméa
La toute nouvelle vedette de la SNSM a reçu, samedi 25 août, la bénédiction de Monseigneur Calvet. La cérémonie s’est déroulée quai des Scientifiques à Nouméa, en présence des nombreux sauveteurs en mer bénévoles. Nicolas Metzdorf représentait le gouvernement, qui a financé pour moitié l’acquisition.


La SNSM   pour écouter l'émission cliquez sur le lien  

La station de Nouméa de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) peut s’enorgueillir de compter dans sa flotte une vedette de dernière génération. La SNS 163 Nautile, de 16 mètres de long, est plus puissante, spacieuse, stable et confortable que la Croix du Sud, qu’elle remplace désormais. Capable d’atteindre 25 nœuds, elle permettra aux sauveteurs d'assurer leur mission de sauvegarde de la vie humaine en mer avec toujours plus d’efficacité. Cet investissement de 140 millions de francs a été financé à parts égales par la Nouvelle-Calédonie et par l’État.



Nicolas Metzdorf, porte-parole du gouvernement, a salué le courage et l’engagement des bénévoles, au nombre de 46, grâce auxquels des naufragés peuvent être secourus et des vies sauvées. L’archevêque de Nouméa a béni le navire, en présence des représentants de l’Etat, du gouvernement, des autorités coutumières, de la ville de Nouméa et de la SNSM. Parrain du Nautile, l’apnéiste de haut niveau Pierre Crubillé a procédé à un baptême plus prosaïque en brisant une bouteille de champagne sur la proue.


Station de Koumac 



La commune de Boulouparis, sur la côte ouest de la Grande-Terre, en Nouvelle-Calédonie, accueillera une station de sauvetage en mer en début d’année prochaine. Xavier de la Gorce, président national de la SNSM, l’a annoncé lors de sa visite sur l’archipel, pour la bénédiction de Nautile, la nouvelle vedette des sauveteurs en mer calédoniens.



Je soutiens la SNSM  

Merci à Jef Baron 

15 décembre 2018

Académie du Var Préfet maritime Toulon Emeriau de Beauverger

Académie du Var Préfet maritime Toulon Emeriau de Beauverger


Je continue à préparer ma présentation pour le congrès de la Marcophilie navale à Brest 2019. Elle portera sur les préfets maritimes du consulat au second Empire. Suite à la rédaction d'un article pour le prochain numéro de notre journal, j'ai eu envie, aujourd'hui, de vous parler de Emeriau de Beauverger parfois écrit Boisverger. 




Maurice Julien Emeriau, de Beauverger, comte et Pair de France, est né le 20 octobre 1762 à Carhaix dans l'actuelle rue... Général-Lambert. Au numéro 21 de cette artère, il est encore possible de découvrir une modeste plaque commémorant l'événement. Après une vie au service de la Marine, l'Amiral Emeriau est décédé à Toulon, en 1845. 


Carhaix
"Un meurtre a été commis le 12 septembre 1875 dans la rue Amiral-Emeriau, anciennement dénommée rue du Sel, en raison du commerce qui s'y pratiquait à l'époque. Alors que toute la région du Poher était enflammée par la colère des paysans surchargés d'impôts, le duc De Chaulnes a envoyé quatre régiments à Carhaix pour juguler la rébellion. 


Papier timbré 

Le gouverneur de Bretagne voulait rétablir l'ordre, là où les Bonnets rouges, menés par Sébastien Le Balp, semaient la terreur. L'ancien notaire de Kergloff a, d'ailleurs, été assassiné quelques jours plus tôt par le marquis de Montgaillard, seigneur de Ty Meur, en Poullaouën. Ce dernier a eu à peine le temps de savourer sa victoire qu'il est mort à son tour une dizaine de jours plus tard dans les circonstances suivantes. " Le Télégramme 


L'embuscade de la rue du Sel

Ce 12 septembre, le marquis de Montgaillard se rendait auprès de M. de Paullac, commandant les troupes de Carhaix. Il était accompagné de l'abbé Touchard, fils d'un médecin de la ville et d'un simple valet. Il a emprunté la rue du Pavé (rue Brizeux), la rue du Fil (rue Félix-Faure), la rue des Augustins (rue Général-Lambert) et s'est engagé dans la petite rue du Sel, pour rejoindre la garnison locale. Celle-ci se dressait là où, bien plus tard, se trouvait la gendarmerie, lieu où est installée actuellement la Maison des services publics. La rue du Sel était alors close à son extrémité sud par la porte de Motreff. Le marquis de Montgaillard est tombé dans l'embuscade que lui avaient tendue deux partisans du duc de Chaulnes (M. de Pontgan et Bernard de Beaumont). Ils l'attendaient, cachés au fond de la rue. Il était 3 heures et demie. Ils l'ont assassiné ainsi que le père Touchard.
Le Télégramme

Une carrière de marin



Maxime Julien Émeriau de Beauverger, né à Carhaix (Finistère), en France, le 20 octobre 1762, mort à Toulon le 2 février 1845, est un officier de marine qui, ayant commencé comme mousse dans la Marine royale française a fait une brillante carrière qui l'a mené, sous la Révolution, puis sous l'Empire, au grade d'amiral et à la Pairie de France. Son père, un petit noble breton était receveur des devoirs de campagne au département de Carhaix et sa mère, Suzanne Pourcelet, était la fille d'un maire de Carhaix et la sœur d'un bailli du Roi et subdélégué de l'Intendance de la Province.

La guerre d'Amérique
Descendant d'une ancienne famille réputée être d'origine écossaise, il commença sa carrière à moins de treize ans dans la Marine royale comme volontaire en septembre 1775 sur le transport malouin, la Silphe. En août 1778, il sert ensuite sur le vaisseau L'Intrépide au sein de la flotte du comte d'Orvilliers et participe à la bataille d'Ouessant en 1778. 


Combat d'Ouessant, juillet 1778 Huile sur toile par Théodore Gudin

Il passe ensuite comme enseigne de vaisseau deux ans sur le vaisseau le Diadème au sein de l'escadre aux ordres de l'amiral d'Estaing et participe à toute la campagne d'Amérique : prise de la Grenade en juillet 1779 où il est blessé, puis au opération de Savannah lors de laquelle il est de nouveau blessé, cette fois à l'œil. Il sert sous La Motte Picquet au combat de la baie du Fort-Royal, à la Martinique (1781). Nommé lieutenant de frégate à 19 ans, il fait la campagne sous le comte de Grasse comme officier d'état-major, sur différents vaisseaux dont le Triomphant ; en avril 1782, il participe notamment aux combats de l'île Saint-Christophe ; il subit encore deux blessures lors de la bataille des Saintes.


La bataille des Saintes Thomas Whitcombe



Le Congrès des États-Unis lui confère, à dix-huit ans, la prestigieuse décoration de la croix de l'Ordre de Cincinnatus. À la paix, il navigue quelque temps comme capitaine au commerce sur la Marie-Hélène de Morlaix sur lequel il est second capitaine quand il va à Lisbonne et en revient, lors d'une campagne de 5 mois.
Comme beaucoup des anciens officiers bleus de la guerre d'Amérique, il est réintégré en 1786 comme sous-lieutenant de vaisseau. Il effectue plusieurs campagnes à destination des Antilles successivement sur les flûtes le Chameau et le Mulet ainsi que sur le vaisseau le Patriote puis la frégate la Fine jusqu'en 1791.




Siège de Toulon par Fort

Les guerres de la Révolution

Juste revenu en Bretagne à l'été 1789, il repart à la Martinique sur une frégate, puis, lorsqu'il revient à Brest, il obtient de la commune de Brest un certificat de civisme, ce qui indique qu'il accepte le nouveau régime.
Il est promu lieutenant de vaisseau au 1er janvier 1792 et commande la corvette le Cerf en 1793.

Commandant la corvette, l'Embuscade à partir de septembre 1793, il est présent à Saint-Domingue au moment de la révolte des esclaves qu'il doit combattre à terre à plusieurs reprises. La ville de Cap Français (Saint Domingue/Haïti). ayant été incendiée, il convoie les réfugiés vers New-York.
Il y supervise l'achat de 50 000 barils de farine de blé et autres denrées, alors que la France est menacée par la famine. Son vaisseau participe à l'escorte du grand convoi de 400 navires de commerce d'Amérique jusqu'à Brest sous les ordres du contre-amiral Van Stabel.





Le 7 décembre 1794, il est promu capitaine de vaisseau et commande successivement les vaisseaux de 74 Le Conquérant et Le Timoléon au sein de l'escadre de la Méditerranée sous les ordres de l'amiral Pierre Martin. La fiche de son dossier de promotion, signée par l'amiral Villaret de Joyeuse porte : "Ses mœurs sont dures, il n'est enclin, ni au vin, ni au jeu, remplit ses devoirs avec la plus grande exactitude, il est aimé des équipages."
Il participe à plusieurs batailles navales : bataille du Cap Noli, celle des îles d'Hyères, etc.




Repositionné dans l'Atlantique, Il commande ensuite le vaisseau le Jemmapes et participe à l'expédition d'Irlande (1796).
Nommé chef de division au début de 1797, il est désigné commandant du flambant neuf Spartiate qui est incorporé à la flotte de l'amiral Brueys destinée à assurer le transport des troupes et la protection de l'armée du général Bonaparte lors de l'expédition d'Égypte. Le 19 mai 1798 (30 floréal) le corps expéditionnaire français quitte Toulon, et s'empare au passage de Malte le 11 juin. C'est Le Spartiate qui force le premier l'accès au port de La Valette.

Puis le corps expéditionnaire poursuit sa route échappant miraculeusement à la chasse lancée par Nelson et débarque à Alexandrie le 1er juillet.



Destruction de L'Orient à la Bataille du Nil
George Arnald



Le 1er août 1798, Nelson surprend la flotte que Brueys avait aligné à l'ancre, derrière la flèche d'Aboukir, à quelques miles d'Alexandrie. Malgré l'heure avancée l'amiral anglais attaque aussitôt: c'est la 1re bataille d'Aboukir. Les vaisseaux français sont attaqués un par un, des deux bords, de façon croisée, comme au casse-pipe, par les navires anglais dont la moitié s'est glissée entre la côte et la ligne d'ancrage, et l'autre remonte la ligne côté large. Emeriau sur Le Spartiate, troisième de la ligne de bataille, est au cœur de l'action où il s'illustre remarquablement. Après avoir été encore blessé deux fois, résisté plusieurs heures à des vaisseaux ennemis qui faisaient croiser leurs feux sur le Spartiate, touché sous la ligne de flottaison par 49 impacts côté babord et 27 côté tribord, Emeriau est contraint d'amener son drapeau, le nouveau pavillon tricolore de la République. Il aura auparavant rendu coup pour coup au Vanguard sur lequel se trouvait l'amiral Nelson. Celui-ci ordonna qu'on rende son épée « à un homme si digne de la porter. »
Libéré en novembre et il est affecté à terre à Toulon pour se remettre de ses blessures.
Promu contre-amiral en juillet 1802, il commande une escadre sur le 80 canons L'Indomptable lors de la désastreuse expédition de Saint-Domingue et assure la défense de Port-au-Prince. Il rentre en France après avoir échappé de peu à une puissante flotte anglaise.
En juin 1803, il commande à Ostende une division de la flottille préparée pour l'invasion de la Grande-Bretagne projetée par Napoléon Bonaparte, mais le projet est abandonné. A nouveau, chef de division où il se retrouve sur le Jemmapes, il est chargé de mener une flotte de Lorient à Rochefort, en dépit du Blocus continental.





Préfet maritime puis commandant en chef à Toulon



Bonaparte au siège de Toulon en 1793
par Edouard DETAILLE


Il est nommé, fin 1803, préfet maritime de la 6e région maritime, à Toulon, où il laisse le souvenir d'un bon administrateur. Début 1811, il prend le commandement en chef de l'escadre de la Méditerranée en tant que vice-amiral. La flotte est bloquée en rade par la grande escadre britannique aux ordres de l'amiral Lord Exmouth (Edward Pellew) jusqu'à la fin de l'Empire et il ne pourra envoyer occasionnellement en mission que quelques petites divisions, le plus souvent limitées à quelques frégates.
En octobre 1809, il se marie avec Marie Anne Barbe Victoire Lemaistre, fille d'un commissaire écrivain de la marine, et dont il adopte les deux enfants issus d'une union précédente. Ceux-ci feront une carrière dans la Marine royale. Il lui naît une fille.
Dans les premiers mois de 1812, Napoléon le fait venir à Paris pour, officiellement, participer à un conseil de guerre ; en fait l'Empereur fatigué de Denis Decrès veut sonder Émeriau comme possible successeur du ministre. Toutefois, probablement jugé trop indépendant et trop peu courtisan, il ne sera pas retenu et reprendra son commandement à Toulon en avril 1812 : Decrès a sauvé sa place.





En 1813, il est nommé inspecteur général des côtes de la Ligurie et dut déployer beaucoup d'habileté pour amener les Anglais à ne pas poursuivre une attaque à Toulon, alors qu'il n'y avait que 1 800 hommes contre 20 000.
À la chute de l'Empire, il négocia avec l'amiral Lord Exmouth pour obtenir un armistice et la libération de 4 000 prisonniers. Ainsi, la flotte de Toulon ne fut pas livrée, mais seulement désarmée.
Il garde son commandement lors de la Première Restauration et se voit attribuer la croix de Saint-Louis le 8 juin 1814.





Il est nommé Pair de France lors des Cent-Jours sans avoir le temps de siéger, mais cela est pris comme prétexte pour sa mise en retraite en 1816 par la Seconde Restauration. Malgré ses courriers et demandes d'audience, il resta en disgrâce, ayant pourtant offert de servir à la tête d'une escadre ou comme gouverneur de la Guadeloupe ou comme conseiller d'État. La Monarchie de Juillet le fit de nouveau Pair de France en 1831, mais il ne se mit guère en valeur.

Émeriau de Beauverger était franc-maçon, membre de quatre Loges : "la Mère Loge Écossaise" et "Paix et Parfaite Union" de Toulon, "L'Amitié à l'Épreuve" et "Les Amis Fidèles de Saint Napoléon" à Marseille.

Lors de l'expédition de Nicolas Baudin dans les mers australes de 1800 à 1803, on nomma Île Émeriau, ce qui fut reconnu comme un cap en 1821 et rebaptisé Emeriau Point sur la carte de l'Australie.


source :

Le Télégramme 2006

Bertrand Malvaux

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...