30 janvier 2016

Hommage au patrouilleur austral ALBATROS Boris Mascotte

Hommage au patrouilleur austral ALBATROS et à Boris





L’Albatros est un patrouilleur de la marine française. Il s'agit d'un ancien chalutier congélateur de pêche hauturière de la Société navale caennaise inscrit au quartier maritime du Havre. Mis sur cale le 15 avril 1966, il a été lancé le 12 décembre suivant, sous le nom de Névé. Acheté par la Marine nationale en 1983, il est transformé en patrouilleur austral et admis au service en 1984. Il a pour mission de surveiller les Terres australes et antarctiques françaises(TAAF).



Le patrouilleur austral Albatros a pour mission principale la surveillance et le contrôle des zones économiques exclusives (ZEE) des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) jouxtant l'archipel de Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam.


L'Albatros procède notamment au contrôle des bâtiments en pêche dans les eaux des districts. Dans ces zones riches en poissons, comme la légine, et en crustacés, comme la langouste, la pêche est en effet très réglementée, voire même interdite. Les contrevenants surpris en pêche illégale sont donc arraisonnés et déroutés vers La Réunion.

L'Albatros peut également assurer des transports de matériel ou de passagers. Enfin il est apte à remplir des missions à caractère militaire sur tout théâtre d'opérations où sa présence pourrait être jugée utile.


Basé à l'île de La Réunion, ce bâtiment de service public est destiné à patrouiller dans la zone économique exclusive (200 nautiques) autour des Terres Australes et Antarctiques Françaises (îles Kerguelen, Crozet, Saint Paul et Amsterdam), une zone de près de deux millions de km², située à plus de 2 500 kilomètres au sud de la Réunion, au coeur d'un environnement rude.





Ses missions sont entrecoupées de mouillages autour des îles et de patrouilles afin dedébusquer les éventuels contrevenants à la législation des pêches françaises.

Ainsi, l'histoire de l'Albatros est marquée par de multiples interceptions etarraisonnements de contrebandiers : Chuen Yang 1 (1985), Southern Raider (1986),Ying Mao Hsiang (1996), Arbumasa XXV (1997), Praia Do Restelo, Mar del Sur II, Suma Tuna, Ercilla, Antonio Lorenzo (1998), Eternal (2002), Sherpa Uno, Apache (2004), New-Fortune (2005)



Derrière ces noms, ce sont aussi des aventures incroyables, comme ce jour d'octobre 1986, où un pêcheur contrebandier le Southern Raider coule sous ses yeux, après un tir au but au large de Saint Paul. La polémique qui suivit fut rocambolesque, mélant trafic de drogue, d'armes, indépendantistes canaques, DGSE, services secrets australien...

Quand au plus célèbre membre d'équipage de l'Albatros, c'est incontestablement Boris, chien mascotte et plus jeune transfuge soviétique, offert en 1985 par le capitaine d'un chalutier russe, à bord duquel ce jeune berger du Caucase était né deux mois plus tôt.




Boris à son poste de manoeuvre




Cachet illustré de Boris 18e mission 1990













La 8ème patrouille TAAF du 16 septembre au 23 octobre ne sera pas une patrouille ordinaire. Le 9 octobre, alors qu'un vent particulièrement violent souffle, il surprend le Southern Raider, un chalutier battant pavillon panaméen dans la ZEE de Saint Paul. Le Souther Raider restant sourd aux appels radio, la décision est prise de procéder aux mesures d'intimidation et tirs réglementaires de semonce, destinés à faire stopper le bâtiment. En vain !




L'ordre est alors donné, directement par le premier ministre d'effectuer un tir au but. Un début d'incendie apparait sur l'avant du bâtiment. Le commandant du chalutier décide alors de faire évacuer son bâtiment sur deux radeaux de sauvetage. L'équipage est composé de 22 hommes dont 14 sud-coréens, 1 suédois, 6 australiens et une femme néo-zélandaise.





Une heure après, le bateau coule par l'arrière (alors qu'il avait été touché à l'avant). Il n'est pas exclu qu'il se soit sabordé pour faire disparaître toute preuve matérielle de pêche illégale voir plus... En effet le capitaine du chalutier John Chadderton n'était pas un enfant de choeur puisqu'il avait déjà été impliqué dans un important trafic d'héroïne.

Cet arraisonnement et le naufrage du langoustier vient raffermir de manière spectaculaire la crédibilité des patrouilles dans les ZEE des Terres Australes. Si cet évènement donne cependant lieu à une campagne de presse négative envers l'action menée par l'Albatros, il lui apporte une certaine notoriété, et un franc succès parmi les pêcheurs locaux.

Le ministre de la défense décernera un témoignage de satisfaction au CF Stervinou : " Pour l'efficacité, la détermination, et le sang froid dont il a fait preuve lors de l'arraisonnement du Southern Raider. A montré ses grandes capacités de marin en récupérant sains et saufs, dans des conditions de mer extrêmement difficiles, les 23 membres d'équipages du Southern Raider, contraints d'évacuer leur navire ".









Le 15 avril 1966, a lieu la pose de la quille du Névé, chalutier congélateur construit pour la Société Navale Caennaise (SNC), anciennement G. Lamy & Cie. Le bâtiment est lancé le 12 décembre 1966 sous le numéro de coque LH277. Son aménagement d'origine comprend une cale machine à l'avant avec 3 moteurs diesels MAN, qui alimentent deux moteurs électriques de 2200 CV, un réducteur et une seule ligne d'arbres, l'ensemble propulsif étant situé dans un petit compartiment à l'arrière. La plus grande partie du navire est constitué de la cale fret et d'un congélateur (-28°C) de 300 m3 au milieu. Les moteurs diesel seront néanmoins remplacés par l'armateur en 1970.



En 1972, le bâtiment est transféré à Normandie-Pêche (Société Havraise de Pêche, elle même filiale de la Société Navale Caennaise). Il est alors basé au Havre et passe sous le numéro de coque à LH188586. Il effectue, jusqu'en 1983, des campagnes de pêche en Atlantique Nord : du Cap Nord à Terre-Neuve et la Norvège, via l'île de l'Ours et le Labrador. Au total, plus de 43 voyages à la grande pêche.



En juillet 1983, le Névé, est vendu par la SNC à la Marine nationale et rebaptisé Albatros.Lors de son dernier voyage au Groenland, il avait 900 tonnes de poissons dans ses cales. L'odeur imprègne encore le navire lorsqu'il quitte Caen, conduit par un équipage de la SNC, pour rejoindre Toulon, où il est alors transformé, et refondu en patrouilleur par la DCAN Toulon à partir du 21 avril 1983. On suprime les installations de pêche, crée de nouveaux locaux, met en place une artillerie de 40mm et divers équipements électroniques.










29 janvier 2016

humour dans le carré par Donec

Donec : Hommage à Galabru


Bonjour à tous,

Galabru fut un acteur formidable dans la lignée des Carette, Raimu, Serrault ou Saturnin Fabre. Pour vivre, il porta à bout de bras d’abominables nanards, parfois en compagnie de Louis de Funès. Mais personne ne peut oublier son rôle dans « le juge et l’assassin ». Mais flamboya véritablement au théâtre..




Philippe Caubère lui rendit un bouleversant éloge funèbre que je vous livre tel quel.

On ne peut pas faire un discours sur la tombe d’un père, d’un frère ou d’un fils. Tu étais pour moi les trois à la fois : je ne parlerai pas sur ta tombe. D'ailleurs, je n'ai jamais su parler : c'était Raimu qui parlait pour moi. Ta grande et pathétique voix s'est tue et mon chagrin fait mon silence. »
Ces mots de Marcel Pagnol, je les ai prononcés plus de 210 fois, après que Michel, qui jouait Raimu, ait quitté la scène et disparu derrière le rideau noir qui en composait le fond, puisque c'est ainsi que, sur les conseils de Jean-Pierre Bernard, nous en jouions la mort. Jamais une fois je n'ai pu le faire sans penser au jour… d'aujourd'hui. Où j'aurais, peut-être à les citer, au moins à y penser, lorsque l'acteur, le vrai, le vivant, Galabru, aurait quitté la scène. Mais cette fois-ci, la vraie : celle de sa vie.

Emmanuelle, sa fille, m'a demandé de dire quelques mots sur lui. C'est un honneur, mais un souci. Comment ne pas répéter tout ce qu'on a déjà dit ? Sur l'homme, l'acteur, sa carrière, son génie. Peut-être en vous confiant ce sentiment que j'ai qu'avec lui, ce n'est pas seulement cet homme qui disparaît, exceptionnel, ni cet acteur hors du commun, mais un monde. Le monde des comédiens. Cela peut paraître une indélicatesse que d'affirmer ça devant vous qui, pour beaucoup, en êtes. Et pour certains très grands et grandes. D'autant que je ne partage pas cette idée que les grands acteurs populaires n'existeraient plus, ou les actrices. Au contraire. Il y en a ce matin, parmi vous, beaucoup. Non. C'est le monde qui a changé. Celui du théâtre en particulier. Peut-être aussi, mais dans une moindre mesure, celui du cinéma. Parce qu'il me semble qu'au cinéma, on aime encore les comédiens et que le jugement et le goût du public qui, eux, n'ont jamais varié, y font encore, heureusement, la loi. Mais dans un théâtre gouverné par les seuls metteurs-en-scène, mis en coupe réglée, dominé, séquestré par eux et à travers eux, par les hommes politiques dont ils sont les agents, les obligés, ce sont eux qui les nomment, les démettent, les favorisent ou les défavorisent- dans ce monde qui n'est plus celui du théâtre, mais celui de la Culture et de l'Éducation, l'acteur n'a plus sa place. Michel n'a jamais joué au Théâtre de la Colline, à Chaillot, à Nanterre, à l'Odéon, dans ces temples du théâtre contemporain.



Il a joué dans de beaux théâtres, très beaux : à Mogador, au Théâtre Antoine, au Palais-Royal, à Hébertot, et bien d'autres, à Paris comme en tournée, mais dans les lieux du théâtre artistique et subventionné, depuis sa lointaine jeunesse, jamais. Sauf une fois où, par la grâce et l'intelligence de Jérôme Savary, on l'y a invité et laissé faire. On s'en souvient encore : c'était La Femme du boulanger. Je ne peux pas oublier, ni taire aujourd'hui que j'avais écrit au tandem qui dirigeait alors le Festival d'Avignon que Michel, en secret, rêvait d'y retourner, avant de mourir. Il voulait y rejouer dans ce lieu où il avait partagé l'aventure de Jean Vilar, la Cour d'Honneur du Palais des Papes. Et je leur avais suggéré de consacrer deux heures, pas même : une heure et demie d'une nuit, pour y donner Jules & Marcel et y faire entendre les voix de Pagnol, de Raimu, de Galabru -et d'un quatrième !- au public d'Avignon. On ne m'a jamais répondu. Je ne le raconte pas par esprit de rancune -encore que…- mais pour essayer de dire à quel point je pense la dérive grave et l'art du théâtre aujourd'hui dévoyé. Comme je n'oublie pas non plus que, pendant quatre ans, il refusait contrats et tournées pour se tenir prêt à jouer avec Gérard Depardieu dans un film sur Clémenceau qui ne s'est jamais fait. C'est dans ce monde là que Galabru, tel Gulliver sur l'île de Lilliput, a joué, ramé, galéré, cachetonné. Et pourtant, finalement, triomphé.
Jean, Philippe, Emmanuelle, vous avez eu la chance d'avoir un père extraordinaire, on le savait. Et nous qui, par le théâtre, sommes devenus un peu ses enfants aussi, -je pense en particulier à Maxime Lombard, Bruno Raffaëlli, Clémence Massart, mes frères et sœurs du Théâtre du Soleil et de la Comédie Française, qui, grâce à Savary encore, ont pu le fréquenter, l'accompagner, lui donner la réplique- je nous suggère, et à vous aussi qui l'avez connu, écouté, adoré, de travailler, œuvrer, lutter pour que perdure, renaisse, revienne le théâtre des comédiens. Celui de l'antiquité, du Moyen-Age, du 19 ème et du XX ème Siècle, de Sarah Bernhard et Mounet Sully jusqu'à Copeau, Dullin, Jouvet, Vilar. Et de Raimu à Galabru.
Il y a autre chose que je voudrais évoquer, dans cette salle où nous sommes aujourd'hui rassemblés et de cette scène d'où je vous parle et qui concerne Celui qui les anime, qui en est le cœur, le corps et l'esprit. Je n'ai pas le souvenir que Michel disait de Lui qu'il n'y croyait pas. Ou qu'Il n'existait pas. Mais plutôt ceci : « je ne sais pas s'il existe, mais s'il existe… » Et je vous jure que je ne cherche pas à blasphémer -quoiqu'en jurant, ce soit déjà fait ! « … Quel enf… !!! » Non, Monsieur le curé, je vous le jure aussi : Le traiter d'enfoiré n'était pas l'insulter. Mais, au contraire, Le reconnaître et peut-être, L'aimer. Il faudrait juste Lui signaler, si vous le pouvez, qu'il va bientôt recevoir la visite d'un drôle de paroissien qui a des comptes, avec lui, à régler. Et qu'Il devrait l'écouter. Peut-être que des choses iront moins mal après.

Et pour finir par le cinéma, parce que c'est lui qui, malgré tout et tout ce qu'on en a dit, à commencer par lui, aura le plus occupé ses pensées, je finirai par où j'ai commencé. Ces mots de Pagnol à Raimu que j'ai 210 fois prononcés :
« Par bonheur, il nous reste des films qui gardent ton reflet terrestre, le poids de ta démarche et l’orgue de ta voix… Ainsi tu es mort, mais tu n’as pas disparu. Tu vas jouer ce soir dans trente salles et des foules vont rire et pleurer ; tu exerces toujours ton art, tu continues à faire ton métier. Et je peux mesurer aujourd’hui la reconnaissance que nous devons à la lampe magique qui rallume les génies éteints, qui refait danser les danseuses mortes, et qui rend à notre tendresse le sourire des amis perdus. »
Salut, Michel !
Philippe Caubère

A la semaine prochaine

Donec

22 janvier 2016

Humour dans le carré par Donec Ah le bon vieux temps

Ah le bon vieux temps 

Bonjour à tous,


Depuis quelques temps, mon entourage ne parle que du « bon vieux temps », ces trente glorieuses où il faisait bon vivre. Epoque bénie du respect et de l’amour de l’autre. En ces temps là une concierge armée d’un balai mettait en fuite des tireurs de sonnettes qu’aujourd’hui une compagnie de CRS aurait du mal à disperser.

Ayant connu tout cela je leur donne raison.

Nous vivions dans des appartements insalubres et surpeuplés avec eau et « cagadou » sur le palier. Nous nous rendions à l’école où un maitre en blouse grise ou en soutane nous apprenait d’indispensables éléments d’orthographe ou de calcul à grands coups de règle ponctués de baffes mémorables. Les écoles de frères allant parfois un peu au-delà de leur mission et ce ne sont pas Montherlant ou Roger Peyrefitte qui s’en sont plaints ( Léo Ferré peut être mais son avis ne compte pas).





Nous partions en vacances sur des routes meurtrières, dans des voitures qui puaient l’essence et ne manquaient jamais une occasion de tomber en panne ou de s’écraser contre un platane. Pour faire découvrir le monde à la jeunesse nos gouvernements avaient imaginé le concept de « guerre coloniale » qui consistait avec une bande de copains armés d’une mauvaise pétoire et d’un pack de bière à occuper un piton rocheux. Autour de cette forteresse improvisée une horde d’infidèles aussi méchants et sanguinaires qu’aujourd’hui s’apprêtait à nous égorger. On attendait alors que les HSS* des commandos marines viennent nous délivrer.

L’hôpital était alors autrement plus pittoresque. On était transporté par d’improbables ambulances pour y être entreposés dans des salles communes où nous jouissions du spectacle de tous les maux de la terre. Les médecins que ne contraignaient aucune loi ou poursuite nous envoyaient « ad patres » à la première incartade ou manifestation d’impatience.


Ne parlons pas de l’amour qui se pratiquait à la sauvette, et se terminait en désastre.

Enfin ultime bonheur l’écologie n’existait pas et ce ne sont pas les quelques fumées d’usines chimiques du nord de Paris ou de Lorraine qui perturbaient la santé ou la couche d’ozone. Tout au plus la mortalité des enfants d’Aubervilliers explosait un peu.

Temps heureux à jamais révolus…

Cela dit nous étudierons la semaine prochaine un vieux temps encore plusse bon celui de la vie en Lorraine à l’époque de la guerre de trente ans

A la semaine prochaine

Donec

* HSS : hélicoptère Sikorsky S58 appareil mythique (construit sous licence par Sud Aviation) qui œuvra dans la Marine Nationale, en particulier pendant la guerre d’Algérie

21 janvier 2016

Kerguelen L'Aventure c'est l'Aventure

Kerguelen L'Aventure c'est l'Aventure



L’Aventure II est un chaland, bateau à fond plat de 40 tonnes, 18 mètres de long, 5 mètres et 60 centimètres de large et d’un emport de 30 tonnes sur le pont, servant au débarquement du matériel lors des OP logistiques et à la dépose des scientifiques sur toutes les îles du golfe de l’archipel des Kerguelen.

En 2015, après plus de 40 années de service, le quai avait vraiment besoin d’une cure de jouvence. C’est donc le 17 septembre 2015 qu’une équipe de techniciens débarqua à Port-au-Français, avec tout son matériel stocké dans 6 conteneurs.
L’équipe était composée de deux chefs de chantier de l’entreprise de travaux publics Merceron, de deux plongeurs d’Altlantique Scaphandre, de deux foreurs d’Armor FTS et d’un géologue représentant le bureau d’études Arcadis qui, pendant plus d’un an et demi, avait travaillé à concevoir la méthode de confortement la plus appropriée pour que le quai puisse entamer une quatrième vie.


Port-aux-Français dans le golfe du Morbihan Photo ©  JM Bergougniou


Les travaux commencèrent quelques jours après le débarquement.
Depuis son angle Sud, le bord du quai fut déconstruit sur 33 mètres, le long de sa ligne d’accostage, et sur 5 mètres, le long de la cale servant à la mise à l’eau du Commerson (*).

Après quoi le rideau de palplanches mis en place à la fin des années 60 a été raciné, coté mer des micro-pieux ont été forés et scellés dans le rocher au pied des palplanches puis soudés à ces dernières de façon à être certain qu’ainsi rallongées elles se retrouveraient bien fondées pour assurer une parfaite stabilité du rideau, celui-ci contenant les remblais portant la dalle du quai.

Port-aux-Français dans le golfe du Morbihan Photo ©  JM Bergougniou

Après une deuxième phase de déconstruction, répartis sur toute la longueur déconstruite à 40 cm en arrière des palplanches, 42 micro-pieux ont été forés et scellés dans le rocher à des profondeurs variant entre 6 et 10 m sous le niveau du quai.
Port-aux-Français dans le golfe du Morbihan Photo ©  JM Bergougniou

S’en est suivie une troisième phase de déconstruction de la dalle du quai, sur une largeur de 1 mètre supplémentaire, pour permettre la mise en place d’un second rang de 21 micro-pieux, à 1,6 m en arrière des palplanches.

Photo ©  JM Bergougniou

Après avoir été raccourcis à la même hauteur, les micro-pieux ont vu leur tête équipée d’un plot de béton.
Sur ces plots ont été posés 21 éléments en béton en forme de « L » renversé, préfabriqués à la Réunion et amenés sur place en 2014. Chacun d’entre eux reposent sur trois micro-pieux, les parties verticales des « L » renversés formant finalement un mur plaqué contre les palplanches. Pour ce qui est de l’angle du quai, il fut constitué de 3 plaques de béton assemblées les unes aux autres par une sous dalle en béton.

Le travail était alors presque terminé. Il ne restait plus qu’à positionner un solide ferraillage sur la partie horizontale des éléments préfabriqués et couler une épaisse dalle de clavage pour que le quai fût opérationnel afin de permettre un déroulement nominal d’OP3.


Photo ©  JM Bergougniou

L’OP terminée, ce fut le temps des travaux de finition. Les plongeurs fixèrent les anodes servant à protéger les palplanches de la corrosion.
Les bittes d’amarrage et les gaines pour les câbles électriques alimentant le nouveau marégraphe furent mises en place tandis que les fractures dans la dalle du quai étaient comblées. Alors, le chantier put être replié.



Photo ©  JM Bergougniou



Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

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Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou


http://ileskerguelen.blogspot.fr/

Le sac et la Valise

Le sac et la Valise

Tiré de la dernière "Jeannelettre", un petit texte sur les effets militaires de nos marins. Bonne lecture 



La Marine quitte son hôtel parisien, pour rejoindre l’hexagone... Le militaire a perdu sa tenue, le civil y a gagné un jean et un polo. Mais Tante Jeanne, elle, voit toujours ses marins le sac sur le dos, la valise à la main, allant d’affectations en permutations, de la rue Royale au Mourillon, de Landi à Hao... 




Reconnaissons qu’un marin est toujours très «affecté» par une nouvelle affectation. Et même si la Marine prévoit, anticipe et organise, l’affaire n’est pas forcément dans le sac.

Aller n’importe quand, n’importe où pour n’importe quoi a généré à l’Etat-major de la Marine des jours de réflexion et de réunions et au Commissariat de la même Marine des nuits d’insomnie loin du hamac et de ses araignées.


Un marin, c’est bleu en hiver, blanc en été et rouge sur le haut du bonnet...

Il dispose d’un sac en toile forte et d’une valise en acier laqué noir à l’ancre de marine avec poignée en cuir ou en plas- tique, à clé, à cadenas, à code... 









Le sac, rond, a un mètre de hauteur, 400 mm de diamètre soit 20 mm de plus que les 380 du Richelieu ou du Jean Bart. Le tour de cou du sac est orné d’oeillets métalliques pour y passer une poignée amovible et un cadenas. 



























Un marin est un saisonnier qui s’ignore... et qui change de couleur en fonction d’une affectation à Brest, Toulon ou Mururoa et des variations du ciel, du gris au bleu.



Nourri, logé, vêtu, il possède un caban - un bonnet n°1
- un bonnet n° 2 - une vareuse en drap bleu n°1 - une vareuse en drap bleu n°2 - un pantalon en drap bleu n°1- un pantalon drap bleu n°2 - 2 pan- talons gris-bleu - 2 vareuses gris-bleu - 2 jerseys - 2 cols - 2 tricots rayés - 2 cravates - 3 ou 4 paires de chaussettes en laine - 2 shorts gris bleu - des chaussures hautes, noires n° 1 et n°2 - des chaussures de travail- des sandales en toile pour le sport - des serviettes (3 ou 4) - une gamelle, un quart et des couverts- une brosse à laver - une brosse à chaussures- un peigne - une plaque à matriculer- 2 ceintures- une chaîne et numéro matricule - 4 mouchoirs - 3 caleçons - et dans les temps anciens un slip de bain en laine, bleu unitaille très absorbant. Une fois mouillées, les mailles extensibles laissaient apprécier les oeuvres vives du matelot... 




Pour les pays chauds il y avait bien entendu - les coiffes blanches (2) - les vareuses blanches (2) - les chaussettes blanches - les cols blancs - les pantalons blancs (2).

La valise servait à transporter les affaires dites nobles : les sous-vêtements, les bonnets, les serviettes et les chaussettes - un pantalon et une vareuse - le nécessaire de toilette, les papiers, les photos et le reste...


Voilà donc, dans un minimum de place, un maximum de choses... 
 Enfin prêt pour l’inspection du sac.... 

sans avoir, bien entendu,
oublié d’emprunter la brosse à dents d’un de ses camarades pour matriculer ses effets....

Merci aux anciens des arpètes pour ces souvenirs.

Jean-Michel Bergougniou

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...