14 avril 2014

L'ALAT, 1954-2014, fête ses 60 bougies Phalsbourg aviation légère armée de terre

Les 60 ans de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre

Information provenant du CDT BOHLY Jean-Louis de PARIS 




C'est le 22 novembre 1954 qu'une instruction ministérielle décide de la création d'un commandement de l'aviation légère de l'armée de Terre "dans le but de coordonner les doctrines d'instruction et d'emploi des formations d'aviation légère de terre ".


L'ALAT souffle donc cette année 2014 ses 60 bougies. En fait, c'est depuis plus de 60 ans qu'avions, puis hélicoptères se sont rendus indispensables à l'armée de Terre et à notre pays. Plus que jamais, les hélicoptères jouent un rôle majeur dans les crises et les conflits modernes. Leurs capacités intrinsèques, celle en particulier de s'affranchir des obstacles, leur don d'ubiquité, la performance et la précision de leurs armements en font une arme redoutable et redoutée, mais aussi souvent le dernier espoir de tous ceux qui sont en détresse. Comme je n'ai jamais cessé de le répéter dans ma carrière, tout ceci ne s'est pas fait tout seul. C'est surtout en particulier le résultat de la clairvoyance et de la ténacité des premiers chefs de l'ALAT, comme les généraux Paul Lejay et Jacques Navelet, et aussi bien sûr de tous les hommes et toutes les femmes qui ont servi et donné leur vie sous le "béret bleu".


En 1977, le général Lejay écrivait dans un article : "Je sais cependant qu'elle (l'ALAT) a acquis une sécurité et une importance qui contrastent heureusement avec les conditions dans lesquelles elle a dû si longtemps frayer sa voie, sous la menace constante d'une remise en cause de son existence même".


En 2011, le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général d'armée Ract-Madoux, avait dit dans son ordre du jour, en parlant des médailles qu'il venait de décerner à des étendards et des personnels de l'ALAT : "Elles mettent en valeur la justesse des choix faits par nos anciens en termes d'équipements, de tactique et de doctrine, ainsi que la qualité de la préparation opérationnelle de nos armées, conduite ici même, en métropole, notamment dans nos centres de formations et dans nos régiments. C'est grâce à ce travail rigoureux et minutieux qu'a pu se forger cet outil de combat efficace et redoutable, apte à faire face d'emblée aux situations les plus exigeantes et à les dominer dans la durée."



De nombreuses manifestations sont programmées cette année :

04 mai 2014 

Semi-marathon DAAT Dét. Avions de l’Armée de Terre - Rennes

14 et 15 juin 2014
 
J Portes Ouvertes 1er Rég. d’Hélicoptères de Combat - Phalsbourg

15 au 21 juin 2014 
Salon Aéronautique Le Bourget

28 et 29 juin 2014 
Meeting des 60 ans EALAT – BEGL Le Cannet des Maures

28 et 29 juin 2014 
Fête de l’Hélicoptère EALAT – BEGN Dax

14 juillet 2014 
Scénographies Les Invalides

20 et 21 sept. 2014 
J Portes Ouvertes 5ème Rég. d’Hélicoptères de Combat - Pau



28 sept. 2014 J Portes Ouvertes GAMSTAT – Valence


L'ALAT est devenue au fil des années et de l'histoire militaire de notre pays une composante indispensable et incontournable de l'armée de Terre. Les opérations récentes en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Lybie (lire"De la terre, par le ciel" éd. Economica), celles antérieures au Kosovo, en ex-Yougoslavie ou encore au Tchad, et bien sûr, celles en cours au Mali et en République Centre-Africaine, ont démontré et démontrent tous les jours la pertinence de détenir un tel outil de combat. Cette composante "aérocombat" est enviée par de nombreux pays dans le monde entier et sert de modèle pour un certain nombre d'entre eux.
Dans les pas de leurs Anciens, les bérets bleus continuent à être présents là où le devoir les appelle. Que ce soit dans la fournaise des combats, celle des incendies de forêts l'été, lors de catastrophes naturelles comme le terrible drame de Draguignan en juin 2010, les femmes et les hommes de l'ALAT seront toujours fidèles au refrain de leur chant de tradition, "L'azur de nos bérets".


Secourir, appuyer, en toutes circonstances,
Equipages de l'ALAT,
Au service de la France,
Sur les têtes alignées, évoquant son appel,
L'azur de nos bérets nous dévoile le ciel.
O, Sainte Clotilde, du péril garde nous,
Demeure notre guide, du trépas
Défend-nous.

GDI (2s) Yann Pertuisel
Ancien commandant de l’ALAT
Tiré de l’Epaulette n° 184 - Mars 2014
www.lepaulette.com


texte intégral de l'article

L'ALAT, 1954-2014, fête ses 60 bougies
une composante indispensable de l'armée de Terre

C'est le 22 novembre 1954 qu'une instruction ministérielle décide de la création d'un commandement de l'aviation légère de l'armée de Terre "dans le but de coordonner les doctrines d'instruction et d'emploi des formations d'aviation légère de terre ".

L'ALAT souffle donc cette année 2014 ses 60 bougies. En fait, c'est depuis plus de 60 ans qu'avions, puis hélicoptères se sont rendus indispensables à l'armée de Terre et à notre pays. Plus que jamais, les hélicoptères jouent un rôle majeur dans les crises et les conflits modernes. Leurs capacités intrinsèques, celle en particulier de s'affranchir des obstacles, leur don d'ubiquité, la performance et la précision de leurs armements en font une arme redoutable et redoutée, mais aussi souvent le dernier espoir de tous ceux qui sont en détresse. Comme je n'ai jamais cessé de le répéter dans ma carrière, tout ceci ne s'est pas fait tout seul. C'est surtout en particulier le résultat de la clairvoyance et de la ténacité des premiers chefs de l'ALAT, comme les généraux Paul Lejay et Jacques Navelet, et aussi bien sûr de tous les hommes et toutes les femmes qui ont servi et donné leur vie sous le "béret bleu".

En 1977, le général Lejay écrivait dans un article : "Je sais cependant qu'elle (l'ALAT) a acquis une sécurité et une importance qui contrastent heureusement avec les conditions dans lesquelles elle a dû si longtemps frayer sa voie, sous la menace constante d'une remise en cause de son existence même".

En 2011, le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général d'armée Ract-Madoux, avait dit dans son ordre du jour, en parlant des médailles qu'il venait de décerner à des étendards et des personnels de l'ALAT : "Elles mettent en valeur la justesse des choix faits par nos anciens en termes d'équipements, de tactique et de doctrine, ainsi que la qualité de la préparation opérationnelle de nos armées, conduite ici même, en métropole, notamment dans nos centres de formations et dans nos régiments. C'est grâce à ce travail rigoureux et minutieux qu'a pu se forger cet outil de combat efficace et redoutable, apte à faire face d'emblée aux situations les plus exigeantes et à les dominer dans la durée."

Au commencement

Depuis très longtemps déjà, les militaires avaient cherché à se doter de moyens "plus légers que l'air" pour améliorer leurs capacités de combat. C'est lors de la bataille de Fleurus, le 26 juin 1794, que, pour la première fois dans l'histoire, un ballon d'observation ("l'Entreprenant") est utilisé pour renseigner sur le dispositif adverse. Cet aérostat, avec à son bord le capitaine Coutelle, permet de connaître parfaitement le dispositif ennemi et, de plus, affecte sérieusement son moral. Avec l'avènement de l'ALOA (Aviation Légère d'Observation d'Artillerie), plus de deux siècles après, dénommée un peu plus tard ALAT, et surtout les progrès de la technique, cette troisième dimension du combat prendra son véritable envol et donnera naissance à l'aérocombat d'aujourd'hui.
On pourrait encore citer comme référence historique le siège de Paris en 1870 et cette fois-ci l'utilisation d'un ballon pour "l'extraction" de Léon Gambetta. Nos forces spéciales et son 4e Régiment d'Hélicoptères des Forces Spéciales ne font-ils pas la "même chose" aujourd'hui lorsqu'ils évacuent une très haute personnalité dans des situations de crise ? Le Caracal a remplacé le ballon...
Utilisés massivement pendant la Première Guerre mondiale, les ballons seront progressivement remplacés par des "aéroplanes", puis des avions, aux capacités nettement supérieures. Là encore, le souci du renseignement et de l'observation pour le réglage des tirs d'artillerie est permanent et ces "drôles de machines volantes" sont d'un précieux secours pour ceux qui combattent au sol. Ce besoin n'ira qu'en s'amplifiant lors de la Seconde Guerre mondiale.

Les pionniers

C'est ainsi qu'à partir de 1943 les forces françaises sont progressivement équipées par l'allié américain. Les premiers avions Piper Cub sont mis en service dans les groupes d'artillerie au sein de SOAA (Section d'Observation d'Aviation d'Artillerie). Ils sont alors pilotés par des aviateurs qui sont rapidement renforcés par quelques "biffins" titulaires de brevets civils. les missions d'observation et de réglage des tirs à bord des appareils sont exclusivement réservées à des officiers d'artillerie. Environ 150 avions participent ainsi en particulier à la campagne d'Italie et aux combats des Vosges et d'Alsace.
A la fin de la guerre naissent alors des "tiraillements" entre l'armée de l'Air et l'armée de Terre car les premiers demandent que ces unités soient confiées à des aviateurs, alors qu'elles accomplissent des missions exclusivement au profit des seconds. A la fin de la guerre, les "éléments air" de l'aviation d'observation d'artillerie sont répartis entre la France, l'Afrique du Nord, l'Allemagne et l'Indochine. En général, à cette époque, le personnel de l'AOA porte l'insigne du régiment ou du groupe d'artillerie auquel il est rattaché, à l'exception de quelques-uns qui en font réaliser un distinctif.

L'Indochine

C'est à l'été 1945 qu'il est décidé que l'artillerie du corps expéditionnaire en Indochine sera dotée d'une "aviation légère" équipée de Piper L4 et de Morane 500 Criquet, (appelé "Trapanelle" et version du célèbre avion allemand Fieseler Storch), principalement regroupés en groupes aériens d'observation d'artillerie (GAOA). Le 1er GAOA arrive en février 1946 au Tonkin. Le 2e GAOA rejoint quant à lui la Cochinchine en mars de la même année. C'est en 1947 que le peloton de la 9e division d'infanterie coloniale devient le 3eGAOA, stationné à Haïphong. Malheureusement, le mauvais état général des avions à leur arrivée sur le territoire et un usage intensif les clouent rapidement au sol.
En 1949, la direction du service de santé demande des hélicoptères pour assurer les évacuations sanitaires. Ainsi, deux Hiller UH 12 sont livrés et marquent le tout début de l'emploi opérationnel des hélicoptères. Comme aujourd'hui sur les théâtres d'opérations le font leurs fiers "descendants" PumaCougar ou Caracal(et demain Caïman), ils contribuent fortement au moral des combattants au sol.
En 1952, les GAOA prennent les numéros 21, 22 et 23 et sont composés d'une vingtaine d'appareils. Cette même année, le 3 mars, est créée officiellement l'ALOA et dès l'année suivante les premiers pilotes et mécaniciens de l'armée de Terre remplacent progressivement ceux de l'armée de l'Air. Le 1er janvier 1954, les GAOA sont entièrement pris en compte par les forces terrestres. Dans le courant de cette année, lesCessna L19 A arrivent en Indochine avant d'être rapatriés, avec le reste des formations, en métropole et enAfrique du Nord après le cessez-le-feu.





L'Algérie

C'est en Algérie que va véritablement naître et se développer le concept d'aéromobilité qui deviendra quelques années plus tard celui d'aérocombat. Face à l'augmentation rapide des opérations, de nouveaux pelotons d'avions sont créés au sein des divisions, en complément des GAOA déjà déployés. Ces pelotons, avec leurs Piper L18L19 et L21, sont désignés en particulier à l'observation et au guidage de la Chasse.
Mais c'est leur besoin de mobilité et de transport des unités terrestres qui va surtout marquer une évolution importante de l'emploi des hélicoptères. C'est le célèbre groupe d'hélicoptères N° 2 (GH2) du chef de bataillon Crespin qui va prendre cette mission à son compte avec les non moins célèbres "Bananes" (Vertol H21).
1957 voit la conception de deux hélicoptères français, le Djinn et l'Alouette II. En 1959, des pelotons mixtes avions-hélicoptères sont constitués au sein des divisions. Des pilotes formés en métropole rejoignent les artilleurs qui composaient majoritairement les unités. Fantassins et cavaliers arrivent donc dans l'ALAT, mais aussi des appelés du contingent, détenteurs du "deuxième degré" civil, et chargés, quant à eux, des liaisons avec desL18.
Une étape importante sera marquée par la mise en place d'officiers observateurs détachés de leurs corps dans les unités ALAT, apportant leur connaissance indispensable au combat (aéro)terrestre. L'ALAT, "consubstantielle à l'armée de Terre", prend là véritablement toute sa place dans la conduite des opérations.
En 1961, ce sont près de 700 avions et hélicoptères qui servent en Algérie et plus de 570 en France...

La Guerre froide

Les années 60-70 vont être celles de la montée en puissance de la lutte anti-char avec le développement des missiles filoguidés.
Les unités rentrées d'Algérie forment désormais des GALDIV (Groupe d'aviation légère divisionnaire) regroupant une vingtaine d'avions et autant d'hélicoptères. Progressivement, lesAlouette III équipent les unités, armées de missiles anti-char SS11. Pour ce qui est des hélicoptères de transport, les Puma vont remplacer quant à eux les fameuses "Bananes" et les bons vieux Sikorski (les "Siko").
Les avions NC 856 et Piper L21B sont retirés du service en 1970, année qui voit le virage définitif vers une ALAT principalement dotée de "voilures tournantes". Mais quelques "voilures fixes" seront encore mises en œuvre dans certaines unités, lesGALREG (Groupe d'aviation légère régionale) par exemple, comme le célèbre (lui aussi)Broussard, ou encore des L19E.
Après le Puma, "bête de somme" de l'ALAT qui vole encore aujourd'hui, ce sont les Gazelle qui entrent en service, en remplacement des Alouette III.
Le vol tactique (VOLTAC), véritable "marque de fabrique" de l'ALAT, prend à cette époque toute sa place dans la doctrine de l'aéromobilité.





Une adaptation permanente

1977 marque un nouveau tournant dans l'histoire de l'ALAT avec la création des régiments d'hélicoptères de combat (RHC) à partir des GALCA et GALDIV. Les GALREG, quant à eux, deviennent des GHL (Groupe d'hélicoptères légers), chargés en particulier d'assurer les missions d'aide au commandement.
En 1983, l'ALAT engage une trentaine d'appareils au Tchad dans l'opération "Manta". A la même époque, une "brigade aéromobile expérimentale" (BAE) est mise sur pied avec les 1er et 3e RHC, ainsi que le 1er RI. Cette expérimentation donnera naissance à la 4e DAM le 1er juillet 1985, qui intégrera en plus le 5e RHC et le 4e RHCMS, puis le 9e RSAM (régiment de soutien aéromobile) de Phalsbourg et le 1er RI (régiment d’infanterie) de Sarrebourg. C'est donc une formidable force de frappe anti-char qui est capable de s'opposer aux unités blindées du Pacte de Varsovie, avec 360 missiles HOT en ordre de tir simultanément ! Dans le même temps, le GRICA (Groupement de reconnaissance et d'intervention du 1er corps d'armée), puis le GISCA (Groupement d'intervention et de sûreté du 3e corps d'armée), constitués respectivement des 7e RHC et 8e RH (Régiment de hussards), et des 6e RHC et 2e RH, sont créés. Ce sont  alors quelque 700  hélicoptères qui sont mis en œuvre dans l'ALAT, que ce soit au sein des forces ou pour la formation.
Les appareils sont sans cesse modernisés et de nouveaux armements voient le jour, comme le missile air-airMistral.
La BAM succédera à la DAM et sera engagé au sein de la division Daguet pendant la guerre du Golfe. 60 Gazelle HOT participeront en particulier à l'offensive terrestre, détruisant plus de 120 objectifs.
Enfin, les années 90 voient le développement du vol de nuit avec des moyens de vision nocturne, les "jumelles de vision nocturne".  aussi, couplé au VOLTAC, le vol avec JVN va devenir une "seconde nature" pour tous les équipages de l'ALAT qui vont véritablement pouvoir combattre la nuit comme le jour.

L'ALAT aujourd'hui
L'ALAT, c'est aujourd'hui trois RHC, le 1er à Phalsbourg, le 3e à Etain, le 5e à Pau et le 4e RHFS à Pau également. Mais l'ALAT, c'est aussi une école, l'EALAT, répartie sur deux sites, à Dax et au Cannet des Maures. A cette école, il faut ajouter, pour la formation des pilotes de Tigre, l'école franco-allemande (EFA), avec son pendant en Allemagne à Fassberg où sont formés les mécaniciens, et le centre de formation interarmées (CFIA) pour l'ensemble du personnel de mise en œuvre du Caïman, tous deux au Cannet des Maures. L'ALAT, c'est encore une unité chargée d'expérimenter et de qualifier tous les nouveaux équipements, le GAMSTAT, à Valence. Sans oublier un bataillon de soutien aéromobile, le 9e BSAM implanté à Montauban et dont la mission est le soutien opérationnel des appareils.
Alors que les avions étaient largement majoritaires au tout début, il en reste quand même un tout petit nombre avec 8 TBM 700 basés à Rennes et 5 PC6 Pilatus à Montauban.
Les bérets bleus sont aujourd'hui environ 5 000 hommes et femmes, dont seulement un cinquième est "personnel navigant". Car, faut-il le préciser, l'ALAT ce n'est pas seulement des pilotes, mais c'est aussi des mécaniciens, des contrôleurs de la circulation aérienne, des météorologistes, des instructeurs simulation, des pompiers et bien sûr, du personnel administratif.
C'est une flotte d'environ 300 appareils qu'elle met en œuvre, appareils encore d'ancienne génération pour une bonne partie comme la Gazelle ou le Puma, de génération "intermédiaire" avec le Cougar et le Caracal, et bien sûr de nouvelle génération avec le Tigre et la Caïman. S'agissant du Tigre, la version HAD (Hélicoptère d'appui destruction) va prochainement être livrée au 1er RHC pour commencer. Cette version diffère principalement du HAP (Hélicoptère d'appui protection) par la présence de missile air-sol Hellfire. Ce sont au total 60 Tigre qui équiperont l'ALAT.
Arme à part entière de l'armée de Terre (comme l'Infanterie, la Cavalerie, le Génie,...) depuis maintenant une dizaine d'années, l'ALAT, comme les autres Armes, a son "Père de l'Arme", le général COMALAT, garant de sa cohésion et gardien de ses traditions. Sa devise, "De la terre, par le ciel", rappelle que c'est à l'armée de Terre qu'elle est viscéralement attachée (au sens propre comme au sens figuré) et que c'est bien sûr par les airs qu'elle combat aux côtés de ses frères d'armes. Comme les autres Armes également, l'ALAT a un Saint-Patron, en l'occurrence, une Sainte-Patronne : Sainte Clotilde.
Bien qu'Arme jeune, elle cultive son histoire (pour en savoir plus, lire "L'histoire de l'ALAT 1794-2014" par le général André Martini - éd. Lavauzelle - ou le site 3w.alat.fr de M. Christian Malcros) et son patrimoine, en particulier par l'intermédiaire de son magnifique "Musée de l'ALAT et de l'hélicoptère" à Dax (3w.museehelico-alat.com). Ses Vétérans sont réunis au sein de l'UNAALAT (3w.unaalat.fr) et son association d'Entraide, l'Entraide ALAT (3w.entraidalat.fr), est une des six associations d'Entraide de l'armée de Terre.

L'ALAT est devenue au fil des années et de l'histoire militaire de notre pays une composante indispensable et incontournable de l'armée de Terre. Les opérations récentes en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Lybie (lire"De la terre, par le ciel" éd. Economica), celles antérieures au Kosovo, en ex-Yougoslavie ou encore au Tchad, et bien sûr, celles en cours au Mali et en République Centre-Africaine, ont démontré et démontrent tous les jours la pertinence de détenir un tel outil de combat. Cette composante "aérocombat" est enviée par de nombreux pays dans le monde entier et sert de modèle pour un certain nombre d'entre eux.
Dans les pas de leurs Anciens, les bérets bleus continuent à être présents là où le devoir les appelle. Que ce soit dans la fournaise des combats, celle des incendies de forêts l'été, lors de catastrophes naturelles comme le terrible drame de Draguignan en juin 2010, les femmes et les hommes de l'ALAT seront toujours fidèles au refrain de leur chant de tradition, "L'azur de nos bérets".

Secourir, appuyer, en toutes circonstances,
Equipages de l'ALAT,
Au service de la France,
Sur les têtes alignées, évoquant son appel,
L'azur de nos bérets nous dévoile le ciel.
O, Sainte Clotilde, du péril garde nous,
Demeure notre guide, du trépas
Défend-nous.



GDI (2s) Yann Pertuisel
Ancien commandant de l’ALAT
Tiré de l’Epaulette n° 184 - Mars 2014
3w.lepaulette.com



La Grande Hermine

La Grande Hermine








Petite Histoire

Construit par le chantier Fidèle de Marseille , ce voilier fût mis sur cale en 1931. 


 Le lancement eut lieu le 4 juillet 1932, il prit le nom de « La Route est belle » nom d'une chanson d' André BAUGÉ, chanteur et propriétaire du voilier.








Il fut racheté en 1937 et prit le nom de « Ménestrel », son nouveau propriétaire formera beaucoup de marins à une époque où les écoles de voiles étaient peu nombreuses.






De nouveau vendu en fin 1958 à l'Ecole nationale de la Marine Marchande à St Malo, il fut alors rebaptisé « LA GRANDE HERMINE ». 

école nationale de la Marine Marchande Saint-Malo
Acheté en 1963 par la Marine Nationale, affecté dans un premier temps à l'école des manoeuvriers au sein du groupe Richelieu, Il fut ensuite transféré au Centre d'Instruction Naval (CIN Brest) en 1967.


En 2000, il rejoint les trois autres voiliers (Étoile – Belle Poule et Mutin) à l' École Navale à Lanvéoc Poulmic, pour la formation des élèves .


Le Mutin Photo JM Bergougniou


Caractéristiques

C'est un Yawl de 18,10 m de long et de 4,10 m de large, 18 m de hauteur, 2 m de tirant d'eau, et d'un tonnage de 15 Tonnes. Il a une surface de voilure de 142 m² ( 7 voiles dont un génois de 60 m² et un Big Boy de 90 m² ).




La Grande Hermine Morlaix 2013
Photo JM Bergougniou

La Grande Hermine Morlaix 2013
Photo JM Bergougniou

L'énergie est fournie par un moteur Volvo Penta Type D2-75 de 75 CV .

L'équipage est composé d'1 navigateur, 1 bosco, 1 mécanicien , Embarquement de 10 personnes à la journée et 5 personnes pour une traversée de longue durée.

Une Hermine noire est dessinée de chaque côté de son étrave.


La Grande Hermine Morlaix 2013
Photo JM Bergougniou


La Grande Hermine
dans le sas de Saint-Malo
Photo JM Bergougniou


La Grande Hermine dans l'écluse de Saint-Malo
 photo JM Bergougniou

Actualités du Bâtiment
Le 22 janvier 2014, le contre-amiral Philippe Hello, commandant l'École navale et du Groupe des écoles du Poulmic, a fait reconnaître le Premier maître Thierry Libouban comme Commandant du voilier « La Grande Hermine » En effet depuis fin 2013 le voilier est devenu une unité élémentaire de l'Ecole navale .


Le PM Libouban est donc le premier Commandant de « LA GRANDE HERMINE ».                                              

Dans le dernier numéro du Chasse Marée, un reportage sur la Grande Hermine


La belle route de La Grande Hermine
par Jean-Yves Béquignon
Une virée en Bretagne Sud à bord du yawl de notre Marine nationale, dont on apprend, entre autres, qu’il a été construit en 1931 pour un baryton de l’Opéra-Comique qui l’avait baptisé La Route est belle.

13 avril 2014

Pour un Grand Voilier Ecole

Pour un Grand Voilier Ecole




Construire un grand voilier école dédié aux jeunes, c’est le défi que se propose de relever l’association du Grand Voilier Ecole. Inspirés par Eric Tabarly, 19 acteurs du monde maritime et de celui de la jeunesse ont décidé de faire de ce rêve une réalité. Ce trois-mâts barque de 90 m sera capable d’embarquer 100 personnes dont 80 jeunes afin de leur donner de meilleures perspectives en les formant à l’école de la vie que représente ce milieu formateur qu’est la mer. Battant pavillon français, bon marcheur, apte à embarquer des handicapés, ce bateau sera un ambassadeur de la France et porteur des valeurs de solidarité et d’altruisme qu’incarne notre pays.



Suite à la demande de l'association GVE, nous avons réalisé un tampon d'après le dessin de Michel AUDREN, ancien Commandant de la Goélette ETOILE


Amiral Pierre-François Forissier ancien Chef d'Etat Major de la Marine Photo JM Bergougniou


Cette Association est présidé par l'Amiral Pierre-François FORISSIER, ancien Chef d'Etat Major de la Marine de 2008 à 2011, la présidente d'Honneur est Mme Jacqueline TABARLY et le secrétaire général le LV Patrice L'HOUR ancien Commandant de la Goélette ETOILE.







Cherbourg: l'association "les voiles écarlates" en sous-régime faute de mécène

 "les voiles écarlates" 


Créée il y a 15 ans, cette association organise des sorties en mer à bord de vieux gréments pour des jeunes en réinsertion. Mais faute de financement, elle peine à achever la restauration de ses bateaux.



Dans son édition de cette semaine (22-11-2013), le magazine Pèlerin distingue des Cherbourgeois "qui font avancer la société". Parmi eux, Gérard Bourdet, le président de l'association "Les voiles écarlates". Depuis 15 ans, elle organise des sorties en mer à bord de vieux gréments pour des jeunes en difficulté ou des personnes atteintes de pathologies mentales. Mais cette distinction intervient au moment où l'association traverse une passe difficile. Elle disposait d'une flotille de trois bateaux traditionnels. Un seul d'entre eux est opérationnel pour assurer sur les sorties en mer.




Les deux autres sont en cours de restauration. Sans doute encore pour un bon moment car il manque de l'argent pour achever les travaux. Ainsi, il manque 40 000 euros pour terminer la rénovation d'un langoustier quasi-centenaire. La restauration a débuté il y a deux ans mais a été stoppée faute de financement. En période de crise, les financeurs, l'Etat et les mécènes, sont aux abonnés absents, arguant d'autres priorités, un argument que refuse d'entendre Gérard Bourdet, le président des "Voiles écarlates": "Ces bateaux servent quand même pour la prévention de la délinquance, ces bateaux apportent des solutions puisque 
c'est prouvé depuis plusieurs années que le ministère de la justice nous fait confiance".



L'association Les voiles écarlates est présente dès aujourd'hui et tout au long du week-end aux journées du terroir, près du pont tournant à Cherbourg. L'occasion de découvrir l'association et de faire un geste. Des objets confectionnés par les détenus de la maison d'arrêt de Cherbourg sont vendus à cette occasion. Toutes les demi-heures est organisée une promenade dans le bassin à bord de l'étoile du Matin, seul bateau dont dispose encore l'association et qui a été offert gracieusement par un de ses membres, Jacques Bourdon.


Christophe Meunier


12 avril 2014

Les Abeilles Abeille Liberté

Les Abeilles  Abeille Liberté

Construit par les chantiers Myklebust, groupe Kleven Maritime, au nord-ouest d'Oslo en Norvège, le remorqueur Abeille Liberté appartient à l'armement Abeilles International, mais est affrété pour 14 ans (huit ans renouvelable six ans) par la Marine nationale.

photo JM Bergougniou

Sa mission est d'assurer des opérations d'assistance dans les zones maritimes à fort trafic. Vitrine de BOURBON, les Abeilles International ont investi 51 millions d'euros pour l'achat de deux nouveaux remorqueurs de haute mer. L'Abeille Liberté succéde à l'Abeille Languedoc à Cherbourg. Son sister-ship est l'Abeille Bourbon basé à Brest et qui remplace l'Abeille Flandre.






BOURBON répond aux besoins des clients les plus exigeants de l’industrie pétrolière. Ses efforts pour opérer une flotte moderne, l'armer avec des équipages compétents et proposer des solutions sûres et fiables sont récompensés par la confiance et la fidélité de ses clients.

photo JM Bergougniou
Opérant dans plus de 45 pays, notamment à travers ses 27 filiales opérationnelles, BOURBON offre une gamme complète de services maritimes à l’offshore pétrolier, sûrs et fiables. Le Groupe ne se contente pas de cultiver de solides relations avec ses clients; BOURBON s’inscrit dans une démarche citoyenne avec l’ensemble des parties prenantes.

photo JM Bergougniou
BOURBON propose aux industriels pétroliers les plus exigeants une vaste gamme de services de support à l’exploration, au développement et à la production des champs pétroliers, gaziers et éoliens, en offshore profond comme en offshore continental, via ses Activités Marine Services et Subsea Services. Le Groupe met à la disposition de ses clients des collaborateurs expérimentés, formés et qualifiés, qui s’investissent dans les projets les plus complexes.
photo JM Bergougniou

Fiche technique de l'Abeille Liberté 

http://www.bourbon-online.com/fr/flotte/remorqueurs-dassistance-de-sauvetage-et-de-depollution/abeille-liberte

11 avril 2014

Humour dans le carré par Donec

L'Elixir
Boujour à tous,

Quelques uns parmi mes correspondants ont eu l’occasion d’expérimenter, à leur grande satisfaction, le remède que je proposais la semaine passée. D’aucun m’interrogent sur l’origine de cet élixir. 





C’est « tanta FINA », Berlugane* femme de caractère, haute en couleurs qui imagina cette potion magique dans les années vingt. Elle me fut transmise par son neveu, un très cher ami qui avait eu l’étonnante idée d’aller faire ses humanités, vers 1944 en Ecosse à fort William. Il était réveillé chaque matin par un tonitruant : « Early tea for airbornes !». 




Dans ce lieu peuplé de fantômes on lui apprit mille choses indispensables à la vie d’un honnête homme : conduire des locomotives, les faire dérailler, sauter en parachute, malaxer le plastique, s’avancer à pas de loup pour occire une sentinelle. Ainsi armé Il put ainsi mener l’aimable existence d’un photographe villageois entre les photos de classe et celle des radars portés par les unités de la flotte soviétique alors au mieux de sa forme.

Bref je lui dois la recette de cet élixir, assez miraculeux, convenons en !

Le ciel vous tienne en joie et à la semaine prochaine

Donec



*Berlugane : habitante de Beaulieu sur Mer

BSAD ALCYON

BSAD ALCYON

Bâtiment de soutien d'assistance et de dépollution

le port base de l'ALCYON est Brest



Le bâtiment n'arbore plus une coque verte mais est passé au bleu marine, avec toujours trois bandes tricolores en oblique sur chaque bord. Les travaux ont été réalisés au cours d'un arrêt technique de quatre semaines réalisé fin 2010, à Concarneau, par Piriou Naval Services. L'Alcyon était le dernier navire antipollution de la Marine nationale à ne pas avoir encore revêtu les nouvelles couleurs de l'action de l'Etat en mer.



Supply de type UT 711, le remorqueur ravitailleur ALCYON appelé "bâtiment de soutien en haute mer" (BSHM) puis en 2004 renommé "bâtiment de soutien, d'assistance et de dépollution" (BSAD) a été construit sous licence Ulstein aux  Ateliers & Chantiers de la Manche de Dieppe en 1981. A l'origine il s'appelait le Bahram.

Il appartient à l'armement Surf, filiale de Bourbon, et est affrété depuis 1988 par la Marine nationale pour remplacer les gabares de mer Cigale et Fourmi.

Ses principales missions sont : l'assistance en mer, le mouillage d'ancrages, le mouillage et la récupération de mines inertes, la récupération de torpilles d'exercice, le remorquage, la lutte anti-pollution, la lutte incendie, la police de la navigation, le transport et le ravitaillement.

Le BSAD est basé depuis 1988 à Brest. Peint en vert (coque) et blanc (superstructures), depuis 2003 il arbore comme tous les bâtiment ayant pour mission l'action de l'état en mer (AEM) un bandeau inclinée sur la coque bleu, blanc, rouge.

Les supplies Ailette et Alcyon s'illustreront dans diverses missions : en 1996 lors de l'échouage du pétrolier Sea Empress en Écosse, en 2000 lors du naufrage de l'Evoli Sun au large de Cherbourg, ainsi que de nombreuses interventions sur les sites des pollutions des Peter Sif, Erika, Prestige et Tricolor. Á cela s'ajoutent des interventions de lutte contre les pollutions chimiques, des missions au profit du service hydrographique et océanographique, du Cedre, de Thales, ou encore du Cephismer pour des exercice de sauvetage d'un sous-marin.

http://www.netmarine.net/g/bat/alcyon/index.htm

Présentation
Ex- Bahran ( Alcyon), ex-Cyrus ( Ailette)
Appartiennent à l'armement Surf
Affrétés le 02 janvier 1988
Coque construite à Braila en Roumanie
Peints en vert (coque) et blanc (superstuctures)
Portent depuis 2004 la marque distinctive des bâtiments affectés à l'action de l'État en mer (bandes obliques bleue, blanche et rouge sur la coque)

Bâtiment Chantier En service Port base
Alcyon Dieppe 1981 Brest
Ailette Dieppe 1982 Toulon

Caractéristiques Longueur : 53,01 mètres Largeur : 13,31 mètres Tirant d'eau : 6,75 mètres Tirant d'air : 24 mètres Déplacement : 1.210 tonnes et 2.000 tonnes en pleine charge Vitesse : 14 nœuds Distance franchissable : 5.400 nautiques à 14 nœuds Autonomie : 25 jours Traction au point fixe : 60 tonnesÉnergie et propulsion 2 moteurs diesels Bergen KVMB-12
2 hélices à pas variable - 5.200 ch (3.820 kW) Puissance électrique : 1.000 kW 2 propulseurs d'étrave de 370 kWÉquipements électroniques 2 radars Racal/Decca Système de transmission par satellite Inmarsat mini M
Système de positionnement dynamique sur Ailette
Équipements 1 bras écrémeur de 12 mètres (ajouté en décembre 2003) 2 canons à eau 1 grue de 23 tonnes à 7 mètres 1 grue de 4 tonnes à 20 mètres sur la plage arrière Gréés pour la lutte antipollution et la mise en oeuvre d'unités TRANSEC 250 (capacité : 500 m³)Équipage

3 officiers 4 hommes


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...