01 mars 2013

Saint-Malo et Surcouf

Surcouf du Renard au croiseur sous-marin


Il est impossible d'évoquer Saint-Malo sans évoquer Surcouf.

Son image est partout présente intra-muros. La statue bien entendu autrefois sur les quais se trouve aujourd'hui sur les remparts. Le sabre brandi elle nous invite à un dernier "Sus aux Anglais"






Robert Charles Surcouf nait le 12 décembre 1773, à Saint-Malo, rue du Pélicot pour certains ou rue de la Bertaudière pour d'autres. Descendant d'une famille « ancienne, riche et justement considérée dans ce pays ». Fils de Charles-Ange Surcouf, sieur de Boisgris, et de Rose-Julienne Truchot de la Chesnais, il était notamment cousin de Duguay-Trouin par sa mère et par Jean Porçon de La Barbinais (1644-1687), dit le Régulus malouin.



En 1787, à seulement 13 ans et demi, il accomplit son premier voyage, comme apprenti-navigant (aspirant) sur Le Héron qui partait au cabotage. Ses parents, commerçants, le destinaient à la prêtrise. En 1790, il s'engagea dans la marine marchande comme volontaire sur L'Aurore en partance vers les Indes alors qu'il n'avait pas encore 16 ans. À vingt ans, il était déjà capitaine au long-cours de La Créole, un navire faisant du transport d'esclaves.




En 1794, il devint enseigne de vaisseau, faisant fonction de second sur la frégate La Cybelle dans l'océan Indien. Il connut son baptême du feu lors du combat de la Rivière Noire à l'île de France: La Cybelle, la frégate Prudente et la corvette Jean Bart, parvinrent à chasser deux petits vaisseaux britanniques de 50 et 44 canons qui assuraient le blocus de l'île. 

Ce fut le seul combat de Surcouf dans la marine de l'État, refusant toujours par la suite le commandement de frégates, il devint rapidement corsaire et ne dépassa jamais le grade d'enseigne dans la marine militaire.




Robert Surcouf est célèbre pour le fait d'armes que constitua la prise du Kent (le 7 ou le 31 août ou encore le 7 octobre 1800 selon les sources) dans le Golfe du Bengale, capture à la suite de laquelle on le surnomme le « Roi des Corsaires ». Il est également célèbre pour sa conception de la guerre sur mer contre la Grande-Bretagne, plus orientée vers la guerre d'usure que l'affrontement d'escadres. Pour lui, il est plus efficace de saper l'économie de l'adversaire que de détruire ses navires armés. 




Il finança lui-même l'armement de nombreux navires de guerre légers : l'Auguste, la Dorade, la Biscayenne, l'Edouard, l'Espadon, le Ville-de-Caen, l'Adolphe et le Renard.




File:Robert Surcouf grave.jpgEntré dans la légende de son vivant, la Marine nationale va donner son nom à cinq bâtiments, un aviso, un croiseur, un sous-marin, un escorteur d'escadre et une frégate furtive.



Le croiseur sous-marin Surcouf est le fruit de projets de sous-marins d'escadre longuement étudiés depuis la fin de la première guerre mondiale. Les plans sont établis par le Service Technique des Constructions et Armes Navales (STCAN) et signés par le Chef du Bureau « Sous-Marins » Léon Roquebert.
Le projet Q 5 est adopté le 17 juillet 1926 par le conseil supérieur de la Marine, en présence de Georges Leygues, ministre de la Marine. Il en ordonne la construction à Cherbourg le 31 décembre 1926.




Construit à Cherbourg, en cale IV, le Surcouf est lancé le 18 octobre 1929. Presque aussitôt son existence est menacée par la conférence de désarmement naval de Londres en janvier 1930. Mais la fermeté du ministre de la Marine parvient à le sauver. Il entre en service en mai 1934.




C'est le plus grand sous-marin de son époque. Il est doté d'une impressionnante tourelle d'artillerie de 185 tonnes, étanche, où sont installés deux canons de 203 mm. Trois minutes après l'ordre « chassez-partout », les pièces peuvent tirer des obus de 120 kilos à 27 500 mètres. De plus, un hydravion bi-places est logé dans un cylindre étanche, sur la coque, et permet d'élargir le champ d'exploration et d'assurer la direction de tir de l'artillerie.




A la déclaration de guerre il escorte les convois d'Halifax et des Antilles. En carénage à Brest lors de l'invasion allemande, il rejoint Plymouth sur ses seuls moteurs électriques. Réarmé par les Forces Navales Françaises Libres (FNFL), il reprend alors les escortes sur l'Atlantique.

Après 3 mois de carénage à Killery aux États-Unis, il participe en décembre 1941 au ralliement de Saint Pierre et Miquelon à la France Libre. Lorsque le Japon entre en guerre, il reçoit l'ordre de rejoindre Sydney via Tahiti.






L'histoire du sous-marin Surcouf se termine tragiquement, dans la nuit du 18 février 1942, à 75 milles du canal de Panama, dans le golfe du Mexique.Le cargo américain Thomson Lykes l'aborde et le coule (version officiellement admise). Il n'y a pas de survivants parmi les 130 membres d'équipage. Son commandant était le capitaine de frégate Louis Blaison. La coque gît depuis, par 3000 mètres de fond au Nord-Est de Colon, par 10°40'N/79 32'W.


Les cartes postales journée du sous-marin 2009 (photodiscount Nouméa) sont réalisées à partir des aquarelles du MP (r) Roberto Lunardo qui vit en Nouvelles Calédonie et membre de la Marcophilie navale.



Né à Koné en 1919, Georges Clemen s’était d’abord engagé dans l’Infanterie coloniale, en 1938 pour trois ans. Mais après le ralliement de la Calédonie à la France libre, il souscrivit un engagement dans les FNFL et s’embarqua en février 41 sur un bateau de la SLN pour rejoindre l’Australie, puis Londres. Il fut affecté au sous-marin Surcouf, qui effectua différentes missions d’escorte et participa au ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Début 1942, le Surcouf est réclamé dans le Pacifique par l’amiral d’Argenlieu. Et c’est lors de son transfert vers sa nouvelle affectation, qui aurait permis à Georges Clemen de revoir la Calédonie, qu’il est coulé dans le golfe du Mexique. Officiellement, il aurait été éperonné par un cargo américain, le Thomson Lykes. La vérité, qu’établira plus tard une commission d’enquête américaine, est toute différente : le Surcouf a été coulé par erreur par trois bombardiers américains qui l’ont pris pour un sous-marin allemand.

humour dans le carré par Donec

matelots et quartier maitres épine dorsale de la Marine

Bonjour à tous,




Avant d’aborder la semaine prochaine le délicat sujet de l’amiralat nous nous intéresserons aujourd’hui aux matelots curieux de tout et prêts à suivre les traces d’Ernest SHACKELTON pour faire triompher la science.



Le ciel vous tienne en joie et à semaine prochaine.

Donec

Lettre d'Information de la Marine semaine du 21 au 28 février 2013

Lettre d'Information de la Marine  semaine du 21 au 28 février 2013


Semaine du 21 au 28 février 2013




Atalante (Lutte contre la piraterie)
 Le Courbet s’entraine avec les FFDj
Le 20 février, après avoir relevé la frégate légère furtive (FLF) Surcouf, le Courbet a quitté le port de Djibouti pour rejoindre l’opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante.


 Entraînement dans le golfe de Guinée par l’aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff
Du 22 au 28 février, l’aviso patrouilleur de haute mer Lieutenant de vaisseau Le Hénaff a participé avec treize autres nations à l’entraînement "Obangame express" au large des côtes camerounaises.
 Le Chevalier Paul se mesure à l’expertise américaine de défense aérienne
Intégrée au groupe aéronaval (GAN) américain Carrier Strike Group 3(CSG3) dans l’océan Indien, la frégate de défense aérienne (FDA)Chevalier Paul a escorté le porte-avions américain USS John C. Stennisaux cotés du croiseur lance-missilesUSS Mobile Bay.
 La flottille 11F prend la relève de la permanence opérationnelle
Depuis le 21 février et jusqu’au 7 mars, la flottille 11F a pris une nouvelle fois la relève de l’armée de l’Air, pour assurer, la posture permanente de sûreté aérienne dans l’ouest de la France.
 Deux ministres à bord de l’hélicoptère EC-225 de la Marine nationale
Le 25 février,
 Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux affaires européennes et conseiller municipal se sont rendus à Cherbourg.
 Mission de souveraineté et de surveillance pour la frégate Vendémiaire
Au cours de sa dernière mission en 2012 la frégate Vendémiaire avait constaté la disparition des marques de souveraineté française sur les îles Chesterfield. Avant de poursuivre sa route vers l’extrême Orient, le Vendémiaire a restauré ces marques.
 L’Adroit à Abu-Dhabi et en entraînement avec la marine italienne
Du 17 au 21 février, le patrouilleur de Surveillance Océanique L’Adroit a participé au volet maritime du salon d’armement (IDEX) organisé à Abu-Dhabi.

  Exercices d’évacuation de ressortissants en Martinique
Du 5 au 7 février, les forces armées aux Antilles ont conduit plusieurs exercices d’évacuation de ressortissants au cours desquels près de 140 élus, professeurs, étudiants et collégiens de Martinique ont joué le rôle de ressortissants.

 Les études du CESM, les pirates du golfe de Guinée
Éléments de réponse à cette question sur 
http://fr.calameo.com/read/0001514995a5aa7384663

 Le n° 3009 de Cols Bleus est paru
Dans le Cols Bleus du 2 mars 2013, vous retrouverez un dossier complet sur la logistique opérationnelle et comment soutenir les forces en opérations

 Toute l’actualité de la quinzaine mais aussi l'opération Serval avec la traque des Atlantique 2 ou ledéploiement du Courbet en océan Indien.


  Toulon
Jusqu'au 13 mai, au musée national de la Marine, exposition "Le Bagne portuaire de Toulon - Entre réalité et imaginaire 1748 – 1873".
 Rochefort
Jusqu'au 21 mai, au musée national de la Marine, exposition "Fort Boyard, les aventures d'une star".
 Cherbourg
Jusqu'au 31 mai, au cercle naval, exposition fixe « Deux siècles d'événements maritimes »





26 février 2013

Port de la Montagne

Toulon et la révolution

Sous la Révolution française, plusieurs communes de France sont rebaptisées (environ 1 200 villes ou villages) d'un nom révolutionnaire. Par un décret du 25 vendémiaire an II (16 octobre 1793), la Convention nationale (septembre 1792-octobre 1795) demande aux « communes qui ont changé de nom depuis l'époque de 1789 de faire passer au comité de division la nouvelle dénomination ».


Saint-Denis est devenu Franciade (60) 






Ce changement de nom est voulu par les autorités révolutionnaires : on change les noms des communes commençant par « Saint » ou « Sainte », en raison de la déchristianisation, et ceux qui évoquent la féodalité et les symboles de l'Ancien Régime, le décret de 1793 « invitant » les communes qui souhaitent changer les noms qui peuvent « rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou de la superstition, de s'en occuper incessamment. »


Saint-Malo devient Port Malo

Certains noms sont changés par mesure de rétorsion, comme la ville de Lyon qui devint Commune-Affranchie ou Marseille qui s'appelle, très peu de temps, Ville-sans-Nom. Très peu de ces changements de nom survivent à la Révolution.


En 1793, Bonaparte conquiert sa première notoriété en commandant l'Artillerie au siège de Toulon où son génie tactique forcera les Anglais et Espagnols, appelés par les royalistes, à quitter la ville et le port. 




Des représailles s'en suivront et Toulon sera débaptisée en "Port-la-Montagne".




Le décret est aussitôt appliqué














lettre de Port la Montagne en date du 29 vendémiaire an 3


Des représailles s'en suivront et Toulon sera débaptisée en "Port-la-Montagne". Bonaparte repasse à Toulon en mars 1796 pour la campagne d'Italie et en 1798, c'est à Toulon qu'il concentre les troupes qui y embarquent pour l'expédition d'Egypte.



Cette lettre concerne le paiement du salpètre et du salin ainsi que le salaire du salpêtrier.

Le nitrate de potassium, autrefois dit « nitrate de potasse » et avant cela connu depuis le Moyen Âge sous le nom de salpêtre (du latin médiéval salpetrae, littéralement : sel de pierre) ou nitre est un composé inorganique de formule chimique KNO3.
On appelle aussi salpêtre le résultat de la perte de l'eau de cristallisation de ce sel donnant une couche pulvérulente blanchâtre se formant sur les vieux murs humides. On le récolte en grattant des pierres ou des briques situées dans des lieux sombres, comme les caves.
On l'utilisait mélangé à du soufre et à du charbon de bois, pour fabriquer de la poudre à canon.

25 février 2013

Croiseur auxiliaire LIAMONE guerre 14 18 affretement bateau

Croiseur auxiliaire LIAMONE


La presse a fait écho ces derniers temps de l'affrètement de cargos en complément de BPC pour approvisionner les troupes de l'opération Serval engagés au Mali.

 Ce principe a déjà été utilisé lors de la guerre 14-18.

Nous prendrons l'exemple de l'un de ces cargos le LIAMONE

La guerre mondiale implique des actions de guerre sur plusieurs fronts souvent très éloignés de la mère Patrie (AOF, Maroc, Monténégro, Grèce, Dardanelles, Egypte, Liban, etc.)

Ces opérations obligent les états-majors à concevoir et mettre en oeuvre  des convois vers les différents fronts. 

La Marine réquisitionne donc des cargos, qui sous la protection de contre-torpilleurs ou cuirassés, viennent approvisionner les troupes en armes, munitions , vivres, assurer les relèves, évacuer les blessés en plus des navires hopitaux mais aussi apporter le courrier et les colis. 
Le Liamone fait partie de la longue liste des fleuves corses, il s’écoule paisiblement, en général, vers la côte occidentale de l’ île de beauté entre Tiuccia et Sagone en Corse-du-sud  (46 km).

Le Paquebot Liamone est lancé en 1906 pour le compte de la Compagnie Marseillaise de Navigation a Vapeur (Cie Fraissinet), de Marseille. 

Numéro de chantier 750. C'est le sister ship du Golo et il est destiné comme lui au service de la Corse 

Le 16 août 1914 il est réquisitionné, il est utilisé pour le transport du courrier de l’Armée d’Orient à Corfou.



Le 01 septembre 1914 : 

Parti de Toulon, le Liamone accoste à Antivari avec le personnel, dirigé par le LV Gignon, et le matériel destiné à l’installation d’un poste de TSF capable d’émettre à 300 milles environ sur le Mont Lovcen situé en territoire monténégrin. La manœuvre s’opère sous l’escorte de deux escadrilles de torpilleurs que soutient la 2ème division légère. Les torpilleurs de la 2ème escadrille, munis de dragues que le CV Ronarc’h avait mises au point peu de temps avant la guerre, déblaient le chenal où ils trouvent quatre mines. Le Liamone entre derrière eux et s’accoste à la jetée.



Pendant ce temps, les cuirassés, éclairés par la 1ère division légère et protégée contre les sous-marins par trois escadrilles de torpilleurs, se dirigent vers Cattaro en se tenant à une quinzaine de milles de la côte, pour éviter les petits fonds où des mines peuvent avoir été mouillées. Arrivés à la hauteur des Bouches de Cattaro, ils s’en rapprochent par une brusque évolution, et, à 13 000 mètres environ, ouvrent sur les forts un feu précis de leur grosses pièces. 

On voit un ballon captif s’élever de Cattaro, mais les batteries de côtes ne ripostent pas. Au bout d’un quart d’heure, les cuirassés remettent le cap à l’Ouest, tandis que les croiseurs qui se tiennent au large signalent et canonnent deux sous-marins ennemis. A la tombée de la nuit, l’armée navale et le Liamone, qui a finit son déchargement, sortent de l’Adriatique sans être inquiétés. 



Le 03 octobre 1914  avec le vapeur Mogador chargé de blé, le Liamone à bord duquel se trouve l’amiral de Bon, se trouve à l’entrée de l’Adriatique avec du matériel TSF destiné au poste de Podgoritza, et, pour la cinquième fois depuis le début des hostilités, l’armée navale toute entière franchit le canal d’Otrante. 

le 16.10.1914 : le Liamone revient chargé de vivres, de matériel et de canons anti-aériens pour la défense d’Antivari où il entre le 17 au matin précédé des dragueurs, et de nouveau l’armée navale lui fait escorte. Il dépose son matériel sur le quai et, comme au voyage précédent, un avion autrichien largue quelques bombes dans son voisinage. 

La Foudre, quant à elle, débarque devant le port deux hydravions qui, pilotés par les EV Cintré et Destrem, se rendent à Antivari où les Monténégrins, non prévenus, les reçoivent à coups de fusils. 


La Marine donnera le nom de Liamone  à un navire citerne après la seconde guerre mondiale 
31.10.1914 : le Liamone amène du personnel pour la mission Grellier (hommes, artillerie et matériel débarqués au Monténégro) et du matériel militaire destiné au Monténégro. Escorté de trois croiseurs et de cinq torpilleurs, il entre à Antivari le 1er novembre au matin avec le Bisson, y opère son déchargement que trois avions ennemis tentent d’entraver en jetant, d’une hauteur de 1 500 mètres, une quinzaine de bombes qui tombent dans l’eau, et sort de l’Adriatique le soir même, tandis que les navires qui l’ont accompagné restent en observation dans le voisinage pour repousser les Autrichiens qui viendraient bombarder le port. Personne, du reste, ne parait.
01.11.1914 : échappe à une torpille lancée par le sous-marin autrichien U-5 KuK. 


Ferryville Tunisie  
23-06-1916

07.1915 : figure à l’effectif des bâtiments affectés au service du corps expéditionnaire français aux Dardanelles dans le groupe de courriers et transports divers 

03.09.1918 : déréquisitionné 

1932 : vendu à la Compagnie Aéropostale, et devient l’Aéropostale V qui l’utilise pour le transport de courrier entre Dakar et Natal 

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...