Morlenn Express Brest Transrade Lanvéoc Ile Longue
MORLENN EXPRESS met en oeuvre 5 navires identiques, des "sisters ships", construits aux Chantiers Navals GAMELIN à LA ROCHELLE pour desservir la base de Brest.Les navires portent le nom d'îlots de la rade de Brest : BINDY, TIBIDY, TREBERON, ARUN et TERENEZ.
"MORLENN" signifie "RADE" en Breton.
Les navires ont été spécialement étudiés pour le service en rade de Brest mais peuvent, bien entendu, être utilisés pour d'autres trajets.
Nous évoquerons aujourd'hui l'île de Trébéron.
Trébéron- Morlenn Express photo JM Bergougniou |
L'île Trébéron est située dans la baie de Roscanvel , au sud-ouest de la rade de Brest, entre la presqu'île de Quélern et l'île Longue. À 300 mètres à l'ouest se trouve l'île des Morts, à 300 mètres au sud-est se trouve l'île perdue. Une impasse de la ville de Brest porte son nom.
Dès le début du 17e siècle, les îles de Trébéron sont représentées sur les cartes marines. Elles sont situées au sud-ouest de la rade de Brest entre la presqu´île de Roscanvel et l´île Longue (baie de Roscanvel). L´île Trébéron est la plus septentrionale des deux. Elle accueille un lazaret, c´est-à-dire un établissement dédié au contrôle sanitaire et l´isolement des malades contagieux. Elle est utilisée comme île de quarantaine de l´arsenal de Brest vers 1720 pour l´isolement des marins à leur retour d´expédition dans l´hémisphère sud : on y traite les maladies dites pestilentielles (peste, fièvre jaune et choléra).
L´île Trébéron est à la fois abritée des vents dominants d´ouest et facile d´accès pour les navires grâce à ses deux cales. Cela n´empêche cependant pas la propagation de l´épidémie de typhus entre novembre 1757 et février 1758, qui fit plus de 3 000 morts dans la région brestoise. À partir de 1808, les morts sont enterrés au nord de l´île Trébéron. Selon l´ingénieur en chef en fonction en 1810, Trébéron est décrite comme alliant "les secours d´un hôpital aux agréments d´une maison de campagne à la sûreté d´une maison d´État". Des communards y sont d´ailleurs internés en 1871. Un corps de garde permet la surveillance de la cale et des mouvements de navires. La congrégation des Filles de la Sagesse, à vocation hospitalière, y dispose d´un couvent.
Trébéron- Morlenn Express photo JM Bergougniou |
L´ingénieur Lamblardie est chargé des travaux. Afin de limiter la contagion, l´île est divisée en deux sections (contagion ; convalescence) par un mur (de quasiment 2,6 m de haut) disposant chacune de bâtiments (désignés salles des malades) et de latrines. L'accent est bien évidemment mis sur l´hygiène et nécessité est faite d'utiliser les latrines, que l´on préfère désormais aux pots de chambre, dont les immondices sont déversées dans la mer. L´ensemble des installations de l´île est abandonné dans les années 1920.
LE SANATORIUM DE TRÉBÉRON
Au fond de la rade de Brest, il existe deux îles : l'île des Morts et l'Ile de Trébéron. Sur la première, il n'y a qu'une vaste poudrière. Sur l'autre un lazaret. C'est là, lorsqu'un navire, revenant de campagne, avait des malades, qu'on l'envoyait en quarantaine. Mais depuis de nombreuses années ce lazaret n'avait plus servi.
Aussi, le nouveau ministre de la marine, l'amiral Boue de Lapeyrère, qui a connu le lazaret de Trébéron alors qu'il était préfet maritime à Brest, a pensé que ce lazaret merveilleusement situé ferait un très bon sanatorium pour les tuberculeux ; il dégagerait un peu l'hôpital maritime de Brest, et le bon air que les malades respireraient là-bas sur l'île les rétablirait. Il a donc ouvert ce sanatorium, et un demi-cent de malades sont là recouvrant la santé. C'est une très heureuse innovation de M. le vice-amiral Boue de Lapeyrère, qui ne pouvait, certes, mieux utiliser l'île de Trébéron.
On verra, par les jolies illustrations que nous reproduisons, que ce sanatorium est des mieux situés. En pleine mer, l'air salin remettra rapidement sur pied les malades qu'on enverra à Trébéron, et on utilisera ainsi, sans qu'il en coûte un centime, un hôpital naturel que l'on avait délaissé jusqu'ici.
Sources
Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne
Armée et marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer
Date d'édition : 20-08-1909
Merci à Daniel Allançon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire