19 janvier 2016

Sémaphore de Carteret Raz Blanchard et Passage de la Déroute

Sémaphore de Carteret, du Raz Blanchard à la Déroute


En complément de l'article du dernier numéro de la Marcophilie navale, je rappelle l'article paru dans Envelopmer 

http://envelopmer.blogspot.fr/2015/06/semaphore-et-phare-de-carteret-manche.html

sur le même sujet le 18 juin 2015 


Vue de la plage de Barneville Carteret photo (c) JM Bergougniou

je ne reviendrai donc pas sur cet article mais vous parlerai du Raz Blanchard et du passage de la Déroute juste au pied du sémaphore.

Goury La Hague et le Raz Blanchard photo (c) JM Bergougniou

Le Raz Blanchard désigne le passage où sévit l'un des courants de marée les plus puissants d'Europe, situé entre la pointe ouest du cap de la Hague et l'île anglo-normande d'Aurigny, à l'entrée nord du passage de la Déroute. 






photo (c) JM Bergougniou
Le courant est alternatif et se fait sentir à certaines heures de la marée1. La vitesse du courant peut voisiner 12 nœuds lors des grandes marées d'équinoxe.


La limite nord du Raz se situe entre 1 et 2 milles nautiques au-dessus de la ligne joignant le phare de Mannez édifié sur la Pointe Quenard à Aurigny et le phare de la Hague sur le rocher Gros du Raz, (mais la zone agitée se prolonge par grand coefficient de marée jusqu'à 5 milles au nord de ce phare), et s'étend vers l'est jusqu'à la bouée Basse-Bréfort proche du port d'Omonville-la-Rogue. Au sud, la limite est plus floue, elle atteint une ligne passant par le banc de la Schôle, situé à mi-chemin entre le cap de la Hague et la pointe nord-est de Guernesey, et le cap de Flamanville.





photo (c) JM Bergougniou
Lorsque le vent (plus exactement les vagues créées par celui-ci) et le courant sont opposés, la mer devient particulièrement chaotique ; les creux peuvent atteindre 2 mètres à plus de 4 mètres, avec des longueurs entre crêtes inférieures à 50 mètres. Elle déferle violemment, rendant les conditions de navigation difficiles voire dangereuses pour les bateaux de faible tonnage. Au contraire, lorsque le vent et le courant sont de même sens la mer s'aplatit et devient maniable, du moins si le coefficient de marée n'est pas trop fort. Un autre facteur tient aux inégalités du fond, qui créent des remous et des "marmites" susceptibles d'aggraver l'état de la mer même par bonnes conditions, de sorte que franchir le Raz Blanchard s'avère délicat dans bien plus de la moitié des circonstances.

photo (c) JM Bergougniou

Carteret photo (c) JM Bergougniou
La violence du courant dans le Raz tient à plusieurs facteurs. D'une part il s'agit d'un passage resserré entre la Manche au nord et le golfe dit de Saint-Malo au sud, sur des petits fonds de moins de 50 mètres : il n'y a que 8 milles nautiques d'Aurigny au Cap de la Hague ; 


La côte du Cotentin vue de Granville photo (c) JM Bergougniou
d'autre part les différences d'heure et de hauteur des pleines mers entre des endroits assez proches créent une pente de l'eau qui est responsable de la vitesse d'écoulement. 



Sémaphore Carteret photo (c) JM Bergougniou



Ainsi la pleine mer est plus haute et plus tôt à Carteret qu'au cap de la Hague (en moyenne 2 mètres et 40 min de décalage sur une distance de 22 milles nautiques) et qu'à Cherbourg (pleine mer 1/2 heure plus tard qu'à la Hague et plus basse de 2 m, sur 14 milles). La force du courant, variant beaucoup avec le coefficient de marée, implique d'en tenir le plus grand compte pour la navigation même par beau temps. Dans la plupart des cas, à bord d'un voilier, il faut prendre le Raz "à l'heure" si on ne veut pas se mettre en retard, voire en danger.

La plage de Barneville photo JM Bergougniou


Le passage de la Déroute, parfois canal de la Déroute, est un détroit situé dans la Manche le long de la côte occidentale de la Normandie et des îles Anglo-Normandes.


Sémaphore Carteret photo (c) JM Bergougniou


Le passage de la Déroute s'étend depuis le raz Blanchard au nord, entre le cap de la Hague et l'île d'Aurigny, et jusqu'à la baie du mont Saint-Michel et Chausey au sud. L'archipel des Écréhou en limite l'espace à l'ouest dans la continuité du banc des Écréhou et du banc des Écrevière qui sont de dangereux hauts-fonds. 



Les rochers de Taillepieds et les Basses de Porbail, également des hauts-fonds, en limitent l'extrémité orientale face à la ville portuaire de Portbail.
La largeur de ce détroit varie entre 40 et 50 km.


Carteret photo (c) JM Bergougniou
Son nom ne rappelle pas une bataille navale perdue. Il fait simplement référence au danger qu'il y a pour les navigateurs inexpérimentés à s'aventurer dans ce secteur, au vent d'une côte dépourvue d'abris, 


La côte du Cotentin vue des hauteurs de Granville photo (c) JM Bergougniou
avec un marnage parmi les plus grands du monde (plus de 14 m) et où s'opposent le courant qui suit la côte ouest du Cotentin et ceux qui viennent de l'océan, notamment quand ils passent entre Jersey et Guernesey, d'une part, et entre Aurigny et Guernesey, d'autre part. Le courant peut atteindre une vitesse de 8 nœuds (14 km/h) par endroits. De nombreux naufrages y ont été recensés.


Granville Pointe du Roc photo (c) JM Bergougniou


Chausey, quartier de Granville photo (c) JM Bergougniou
Chausey l'entrée du sound  photo (c) JM Bergougniou

Chausey Quelques cailloux photo (c) JM Bergougniou

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