08 décembre 2011

Le Ministre des Colonies à la côte d'Afrique Cartophilie africaine Mer et Outremer Milliès-Lacroix 1908

Le Ministre des Colonies à la côte d'Afrique (2) 1908


Nous évoquons le voyage du Ministre des Colonies Milliès-Lacroix à la côte d'Afrique. 

Belle époque où les ministres voyageaient  à leurs frais (et oui ça a existé) même s'ils ont emprunté le temps d'une croisière le CHASSELOUP-LAUBAT croiseur protégé à partir de Dakar.


Rappelons que nous sommes en 1908. Il n'y a pas de route littorale de Dakar à Lagos, pas d'avions, pas d'aéroports, pas de télévisions et peu de radios. C'est la carte postale qui va servir à faire connaître les pays visités et le voyage du ministre qui sera repris a posteriori par la presse.
Le ministre embarque à Lisbonne et gagne Dakar (Messageries Maritimes). 


C'est de là qu'il embarque pour faire sa tournée : la Guinée et Conakry, la Côte d'Ivoire qui ne connait pas encore Abidjan, le Dahomey et Porto-Novo.


Milliès-Lacroix, du 18 avril au 22 mai, ne visitera pas le Soudan, se limitant à une approche surtout côtière, qui le mènera de Dakar à Cotonou, découvrant successivement "le Sénégal, la Guinée, la Côte d'ivoire, et enfin le Dahomey (actuel Bénin).



 «Je vais là-bas pour voir et pour savoir, je n'y vais pas pour chercher des sensations ou des hommages, mais des impressions utiles et une documentation profitable; aussi ai-je donné l'ordre de réduire au minimum les réceptions officielles, de supprimer les fêtes et les présentations inutiles. » (propos repris par le Bulletin de la Quinzaine Coloniale du 10/04/1908).




Le Photographe Edmond Fortier 

Photographe professionnel installé à Dakar, Fortier a été actif une trentaine d’années et il a édité ses clichés en cartes postales sous la forme d’un collection générale de l’AOF Fortier Dakar. Ses clichés ont été utilisés par de nombreux écrivains, ou reporters, dont Sonolet, et par l’Agence économique de l’AOF, qui les a réédités pour l’exposition coloniale de 1931. 


Fortier a pris des centaines de clichés à travers toute l'Afrique occidentale et effectué de nombreux reportages, notamment le voyage du ministre des colonies Milliès-Lacroix, en 1906-1909, qui a fait l'objet d'une série spéciale de cartes postales, sous le titre "Voyage du ministre des Colonies à la côte d'Afrique".






Justin Napoléon Samuel Prosper, comte, puis 14e marquis de Chasseloup-Laubat est un homme politique français né à Alexandrie(Italie) le 29 mars 1805 et mort à Versailles le 29 mars 1873. Il fut ministre de la marine et des colonies du 24 novembre 1860 à 1869 puis ministre présidant le Conseil d'État du 17 juillet 1869 au 2 janvier 1870
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prosper_de_Chasseloup-Laubat



Le Chasseloup Laubat est un croiseur de 2ème classe de la Classe FRIANT
La classe Friant fut une classe de trois croiseurs protégés construite par la marine française entre 1891 et 1895.
Le Friant et ses sister-ships, le Bugeaud et le Chasseloup Laubat, furent mis en service au commencement de la dernière décennie du XIXe siècle.


















































07 décembre 2011

Le Ministre des Colonies à la côte d'Afrique Cartophilie africaine Mer et Outremer

Le Ministre de la Marine et des Colonies en Afrique Occidentale

Le Photographe Edmond FORTIER


Photographe professionnel installé à Dakar, Fortier a été actif une trentaine d’années et il a édité ses clichés en cartes postales sous la forme d’une collection générale de l’AOF Fortier Dakar. Ses clichés ont été utilisés par de nombreux écrivains, ou reporters, dont Sonolet, et par l’Agence économique de l’AOF, qui les a réédités pour l’exposition coloniale de 1931. Fortier a pris des centaines de clichés à travers toute l'Afrique occidentale et effectué de nombreux reportages, notamment le voyage du ministre des colonies Milliès-Lacroix, en 1906-1909, qui a fait l'objet d'une série spéciale de cartes postales, sous le titre "Voyage du ministre des Colonies à la côte d'Afrique".

Au cours de ce reportage, le photographe-éditeur dakarois  poursuit un double objectif :


- réaliser à un reportage officiel lui permettant de photographier les personnalités éminentes de l'époque, ainsi qu'un exceptionnel rituel colonial ;
- enrichir sa propre production de cartes postales, hors du faste des cérémonies : paysages urbains, populations rencontrées, petits ou grands événements du quotidien.
Seul le premier axe est ici illustré au travers de 146 images sur les 160 originales connues.


Le Ministre, c'est Milliès-Lacroix (1906-1909), qui effectue un périple "à la Côte d'Afrique" entre le 18 avril et le 22 mai 1908, afin de constater notamment l'état d'avancement de grands chantiers (ports, chemin de fer).



Le Ministre Raphaël Milliès-Lacroix
Photo de M. Raphael MILLIES-LACROIX, ancien sénateur
Raphaël Milliès-Lacroix Né le 4 décembre 1850
Décédé le 12 octobre 1941

Raphaël Milliès-Lacroix fait ses études secondaires à Dax avec le désir de se préparer à l'Ecole polytechnique. Ses espoirs se trouveront déçus car, après son premier baccalauréat, cédant aux instances de son grand-père, il s'oriente vers le commerce de la draperie. Son père, Eugène, peintre de talent, était mort très jeune. La guerre survient, il s'engage au 55e régiment de ligne et fait campagne dans l'Ouest. A la fin de la guerre, il revient dans son pays natal et, à l'âge de 21 ans, prend la direction de la maison de tissus en gros et la fait prospérer.




En 1906, dans son premier cabinet, Clemenceau en fait son ministre des Colonies. Il occupera ce poste jusqu'en 1909. A ce titre il visite - à ses frais- l'Afrique occidentale. Clemenceau l'avait surnommé « Le Nègre




Milliès-Lacroix visitera les cinq territoires et leurs principales villes du 18 avril au 22 mai 1908, ne visitera pas le Soudan, se limitant à une approche surtout côtière, qui le mènera de Dakar à Cotonou, découvrant successivemen"tle Sénégal, la Guinée, la Côte d'ivoire, et enfin le Dahomey (actuel Bénin). 


Le 13 avril, le ministre des colonies s'embarquera à Lisbonne à bord des Messageries Maritimes pour visiter nos colonies de la côte d'Afrique.

Colons et populations indigènes, reconnaissants du témoignage de haut intérét qu'il donne ainsi à l'Afrique occidentale française, s'apprêtent à lui faire le plus chaleureux accueil.Les conditions mêmes dans lesquelles M. Milliès-Lacroix effectuera ce voyage, ajoutent à son intérêt et à son importance. Il entend le consacrer exclusivement à l'étude de nos colonies africaines. Il en a banni tout apparat.


"Je vais là-bas, a-t-il dit, pour voir et pour savoir, je n'y vais pas pour chercher des sensations ou des hommages, mais des impressions utiles et une documentation profitable; aussi ai-je donné l'ordre de réduire au minimum les réceptions officielles, de supprimer les fêtes et les présentations inutiles."




Le ministre des colonies sera seulement accompagné dans ce voyage de M. Bordeaux, le sympathique directeur du personnel, et de M. Depas, chef du secrétariat particulier.L'itinéraire prévu comporte un séjour d'une semaine au Sénégal, et autant en Guinée française, jusqu'au 8 mai.

Dans le cas où le ministre prolongerait son séjour jusqu'au 21 mai, il visiterait la Côte d'Ivoire et le Dahomey.Les souhaits de tous les amis de l'Afrique occidentale, et l'on peut dire de tous les coloniaux, l'accompagneront dans ce voyage.


Le bureau et les membres de la section de l'Afrique de l'Union coloniale ont tenu à offrir à M. Milliès-Lacroix les remerciements du commerce français et leurs souhaits d'heureux voyage, dans une audience que M. le ministre des colonies à bien voulu leur accorder le jeudi 9 courant. Nous rendrons compte de cette entrevue dans le prochain numéro de la Quinzaine.
BULLETIN DE LA QUINZAINE COLONIALE - 10 avril 1908
Le voyage de M. Milliès-Lacroix en Afrique occidentale.





















































à suivre .../...

sources :

UNESCO

Sénat

http://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/millies_lacroix_raphael0351r3.html

http://www.imagesetmemoires.com/doc/Reflexions/Voyage_ministeriel.pdf

http://photographesenoutremerafrique.blogspot.com/search/label/Fortier

06 décembre 2011

La Marine en Algérie : NEMOURS Fusiliers marins


Marine en Algérie : NEMOURS


Nemours implantation de la demie Brigade des Fusiliers Marins est devenue Ghazaouet ou Djemaa el Ghazaouet depuis l'indépendance.

Proche de la frontière marocaine, située à 72 km au nord-ouest de Tlemcen, à 50 km au nord de Maghnia et à 34 km à vol d'oiseau à l'est de la ville marocaine de Saïdia, Nemours permettait le contrôle des entrées terrestres et maritimes






À l'époque romaine, la ville s'appelait Ad Fratres à cause de deux rochers de 25 m à proximité de la côte.

la côte offre ici un bel emplacement occupé très tôt par des populations de pêcheurs et de commerçants. Une flamme des années 50 évoque clairement cette activité de transit.


En 1846, lors de la colonisation, la ville est nommée Nemours, en hommage à Louis d'Orléans, duc de Nemours, et fait partie du département d'Oran, puis du département de Tlemcen.



En 1954, la marine nationale remplit, en Algérie, des missions bien spécifiques, Il s’agit essentiellement de la surveillance maritime ou Surmar, contrôle traditionnel exercé dans les eaux territoriales constituées par une bande de 3 nautiques sur le littoral de l’Algérie et de la Tunisie, de 6 nautiques sur le littoral du Maroc, distance comptée à partir de la limite des eaux nationales. La Marine assume donc la défense d’un littoral de plus de 1500 km de côtes découpées qui rendent la surveillance d’autant plus ardue. Elle dispose pour cela d’un certain nombre de bâtiments : 3 escorteurs côtiers, 1 patrouilleur et 4 flottilles de l’aéronautique navale.



En 1956, alors que la Guerre d'Algérie s'intensifiait, la Marine nationale mit sur pied la Demi-Brigade de Fusiliers-Marins, la DBFM.
Cette force deviendra un élément important de l'activité militaire, et comptera, entre sa création et 1962, plusieurs milliers de marins. Loin du grand large, et même de la côte, ils contribueront aux opérations, à pied, en voiture, et même à cheval.
timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention « NEMOURS MARINE / TLEMCEN .Le changement de timbre à date a du se faire entre le 9 mai et le 20 novembre 1958 

Ponchardier. De mai à novembre 1956 sera le 1er commandant de la DBFM, son P.C. située à Nemours. Homme de terrain il mettra en place dans un secteur de 800 Km² dans l’ouest Algérien les 3 bataillons de fusiliers marins destinée à participer aux opérations terrestres.




L"amiral Pontchardier et le CV Vivier nouveau commandant de la DBFM

Le 31 mai 1956, lorsque les premiers éléments de la demi-brigade de fusiliers marins y débarquent, le secteur de Nemours est entièrement sous le contrôle des rebelles.

Le système de patrouille navales et aéronavales ne laisse que peut de place à la contrebande d’armes. La zone de visite douanière est ainsi redéfinie comme une bande de 20km au large des cotes tunisiennes et marocaines et jusqu’à 50km au large de l’Algérie. Dans ce périmètre, l’arraisonnement, la visite et le déroutement de tout les bâtiments, français ou étrangers, sont possibles. La suspicion est à la règle : « L’exécutant de la Surmar doit toujours se demander si la position et la route d’un bâtiment sont normales. » Dans cette lutte, l’exploitation rapide du renseignement devient un élément essentiel : la Marine coopère ainsi avec le Service de documentation extérieur et de contre-espionnage(SDECE). Se fondant ainsi sur une information obtenue au Caire, l’aviso Commandant de Pimodan intercepte et déroute, le 16 octobre 1956, sur Nemours, l’Athos chargé à Beyrouth de 70 tonnes d’armes pour le front de libération nationale (FLN)

Les Harkis Fusiliers Marins par Monsieur Bachaga Boualam
aux éditions France – Empire.

En Juillet 1957, l’histoire des Harkis de la D.B.F.M. (demi-brigade de fusiliers marins) commençait dans des circonstances particulièrement dramatique.
A cette époque, seul un très petit nombre de harkas avait été créé en Algérie. En Oranie, dans la région de Nemours, secteur de la D.B.F.M., on n’envisageait pas dans l’immédiat, la création, quand un jour, une bande F.N.L. massacra tous les habitants d’un petit village de la région qui refusait d’obéir à ses ordres.
La nouvelle du massacre se répandit comme une traînée de poudre et les habitants de plusieurs villages vinrent se placer sous la protection des fusiliers marins.





Le « patron » de la D.B.F.M. créa d’abord un village pour ces familles, puis une harka dans laquelle servirent tous les volontaires de 18 à 60 ans et à qui on remit des armes. Cette première harka d’Oranie fut dès lors employée sans relâche aux côtés de fusiliers marins et ses hommes furent toujours d’une loyauté exemplaire (il n’y eut que deux désertions en quatre ans).



Voici ce que m’a dit un de leurs officiers :
«Utilisés surtout comme pisteurs ou comme guetteurs, les harkis nous ont rendu d’inestimables services. Ils ont repéré et nous ont permis d’anéantir dans les monts de Tiemcen plus d’une bande rebelle qui, le plus souvent, venait de franchir la frontière marocaine.



Le moindre indice, trace de pas sur un sentier, herbe foulée, branche cassée, cendres, étaient pour nos harkis le départ d’une piste. Nous n’avions plus alors qu’à les suivre en essayant d’être aussi silencieux, aussi attentifs qu’ils l’étaient eux-mêmes.



Ils marchaient quelquefois très longtemps, s’arrêtant de temps en temps pour vérifier si la piste était toujours bonne. Il leur arrivait d’hésiter, ne trouvant plus d’indice leur permettant de continuer en étant sûrs de leur direction. Le guide faisait alors, au reste de la colonne, signe de ne pas bouger et s’avançait seul sur la piste. Il allait très loin quelquefois, s’avançant dans les fourrés, montant sur une légère hauteur, puis il revenait sur ses pas et la progression reprenait.

http://jeanlouis.ventura.free.fr/bone/surveillance_maritime_et_terrest.htm



timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention 

« NEMOURS MARINE / ORAN »,

A l'est de l'oued Kiss, qui borde la frontière entre l'Algérie et le Maroc, les massifs des M'Sirda-Fouaga et des M'Sirda-Thata, au relief tourmenté, offrent de multiples possibilités de caches et de cheminements qui, de tous temps, ont été utilisés par la population pour pratiquer la contrebande. La frontière, que suit la route nationale n° 7 de PortSay à Marnia, n'est pas gardée.




Avant d'entreprendre d'y implanter des postes de surveillance, le commandement lance, du 5 au 9 juin, une vaste opération de ratissage de la zone comprise entre Nemours, Mamia, Port-Say et la mer. C'est l'opération Zoulou, à laquelle participent plusieurs unités de l'armée de Terre, le ler bataillon de la DBFM, les escorteurs côtiers Sabre et Cimetière et la section de patrouille littorale (SPL) de Nemours. 20 rebelles sont tués et 300 faits prisonniers, mais un grand nombre parvient à s'échapper au Maroc.




http://www.stratisc.org/rihm_76_Estivalwps.html

L’agence postale militaire de la marine « NEMOURS MARINE » fut ouverte le 20 août 1956 pour le service postal de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins (DBFM) qui occupait le sous-secteur côtier de Nemours dans l’ouest algérien, près de la frontière marocaine.

 timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention « NEMOURS-MARINE-ORAN »,


Rattachée au bureau de poste de Nemours, l’agence était à son ouverture dans le département d’Oran. A la suite de la création de nouveaux départements algériens, elle se retrouva dans celui de Tlemcen.

L'ancien département d'Oran fut dissous le 20 mai 1957 et ses quatre parties furent transformées en départements. Le département de Tlemcen fut donc créé à cette date, et couvrait une superficie de 8 100 km2 sur laquelle résidaient 371 956 habitants et possédait quatre sous-préfectures, Béni Saf, Maghnia, Nemours et Sebdou.
A partir d’avril 1962, le courrier à destination de l’agence fut inclus dans les dépêches du bureau postal naval de Mers-el-Kébir ; la liaison entre la base stratégique et la DBFM était assurée quotidiennement par la route ou par hélicoptère.

Elle utilisa trois modèles de timbres à date manuels

Elle ferma ses portes le 15 juin 1962 suite à la dissolution de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins.


sources

Film sur les PATROUILLEs DE FUSILIERS MARINS DANS LA REGION COTIERE DE NEMOURS

Les Actualités Françaises - 25/07/1956 - 53s

cliquez sur le lien ci-dessous

http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/decolonisation/video/AFE01000486/patrouille-de-fusiliers-marins-dans-la-region-cotiere-de-nemours.fr.html

http://www.harkis.com/article.php3?id_article=33


http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t6524-la-dbfm-l-elite-de-l-ouest-algerien-frontiere-marocaine

http://www.phila-colmar.org/L-agence-postale-militaire-de-la-marine-de-Nemours.html


http://dbfm.forumperso.com/


http://www.ecpad.fr/?s=DBFM

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...