Le Ministre de la Marine et des Colonies en Afrique Occidentale
Le Photographe Edmond FORTIER
Le Ministre de la Marine et des Colonies en Afrique Occidentale
Photographe professionnel installé à Dakar, Fortier a été actif une trentaine d’années et il a édité ses clichés en cartes postales sous la forme d’une collection générale de l’AOF Fortier Dakar. Ses clichés ont été utilisés par de nombreux écrivains, ou reporters, dont Sonolet, et par l’Agence économique de l’AOF, qui les a réédités pour l’exposition coloniale de 1931. Fortier a pris des centaines de clichés à travers toute l'Afrique occidentale et effectué de nombreux reportages, notamment le voyage du ministre des colonies Milliès-Lacroix, en 1906-1909, qui a fait l'objet d'une série spéciale de cartes postales, sous le titre "Voyage du ministre des Colonies à la côte d'Afrique".
Au cours de ce reportage, le photographe-éditeur dakarois poursuit un double objectif :
- réaliser à un reportage officiel lui permettant de photographier les personnalités éminentes de l'époque, ainsi qu'un exceptionnel rituel colonial ;
- enrichir sa propre production de cartes postales, hors du faste des cérémonies : paysages urbains, populations rencontrées, petits ou grands événements du quotidien.
Seul le premier axe est ici illustré au travers de 146 images sur les 160 originales connues.
Le Ministre, c'est Milliès-Lacroix (1906-1909), qui effectue un périple "à la Côte d'Afrique" entre le 18 avril et le 22 mai 1908, afin de constater notamment l'état d'avancement de grands chantiers (ports, chemin de fer).
Raphaël Milliès-Lacroix Né le 4 décembre 1850 Décédé le 12 octobre 1941 |
Raphaël Milliès-Lacroix fait ses études secondaires à Dax avec le désir de se préparer à l'Ecole polytechnique. Ses espoirs se trouveront déçus car, après son premier baccalauréat, cédant aux instances de son grand-père, il s'oriente vers le commerce de la draperie. Son père, Eugène, peintre de talent, était mort très jeune. La guerre survient, il s'engage au 55e régiment de ligne et fait campagne dans l'Ouest. A la fin de la guerre, il revient dans son pays natal et, à l'âge de 21 ans, prend la direction de la maison de tissus en gros et la fait prospérer.
En 1906, dans son premier cabinet, Clemenceau en fait son ministre des Colonies. Il occupera ce poste jusqu'en 1909. A ce titre il visite - à ses frais- l'Afrique occidentale. Clemenceau l'avait surnommé « Le Nègre
Milliès-Lacroix visitera les cinq territoires et leurs principales villes du 18 avril au 22 mai 1908, ne visitera pas le Soudan, se limitant à une approche surtout côtière, qui le mènera de Dakar à Cotonou, découvrant successivemen"tle Sénégal, la Guinée, la Côte d'ivoire, et enfin le Dahomey (actuel Bénin).
Le 13 avril, le ministre des colonies s'embarquera à Lisbonne à bord des Messageries Maritimes pour visiter nos colonies de la côte d'Afrique.
Colons et populations indigènes, reconnaissants du témoignage de haut intérét qu'il donne ainsi à l'Afrique occidentale française, s'apprêtent à lui faire le plus chaleureux accueil.Les conditions mêmes dans lesquelles M. Milliès-Lacroix effectuera ce voyage, ajoutent à son intérêt et à son importance. Il entend le consacrer exclusivement à l'étude de nos colonies africaines. Il en a banni tout apparat.
"Je vais là-bas, a-t-il dit, pour voir et pour savoir, je n'y vais pas pour chercher des sensations ou des hommages, mais des impressions utiles et une documentation profitable; aussi ai-je donné l'ordre de réduire au minimum les réceptions officielles, de supprimer les fêtes et les présentations inutiles."
Le ministre des colonies sera seulement accompagné dans ce voyage de M. Bordeaux, le sympathique directeur du personnel, et de M. Depas, chef du secrétariat particulier.L'itinéraire prévu comporte un séjour d'une semaine au Sénégal, et autant en Guinée française, jusqu'au 8 mai.
Dans le cas où le ministre prolongerait son séjour jusqu'au 21 mai, il visiterait la Côte d'Ivoire et le Dahomey.Les souhaits de tous les amis de l'Afrique occidentale, et l'on peut dire de tous les coloniaux, l'accompagneront dans ce voyage.
Le bureau et les membres de la section de l'Afrique de l'Union coloniale ont tenu à offrir à M. Milliès-Lacroix les remerciements du commerce français et leurs souhaits d'heureux voyage, dans une audience que M. le ministre des colonies à bien voulu leur accorder le jeudi 9 courant. Nous rendrons compte de cette entrevue dans le prochain numéro de la Quinzaine.
BULLETIN DE LA QUINZAINE COLONIALE - 10 avril 1908
Le voyage de M. Milliès-Lacroix en Afrique occidentale.
à suivre .../...
sources :
UNESCO
Sénat
http://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/millies_lacroix_raphael0351r3.html
http://www.imagesetmemoires.com/doc/Reflexions/Voyage_ministeriel.pdf
http://photographesenoutremerafrique.blogspot.com/search/label/Fortier