Napoléon-Vendée Bourbon-Vendée
Changer 8 fois de nom n'est pas banal. La Roche-sur-Yon a connu ces événements en loins de 70 ans.
Le 25 mai 1804, Napoléon Ier décide de déplacer la préfecture de la Vendée à La Roche-sur-Yon, un choix stratégique qui permet de mieux administrer le département.
Mais la ville, alors peu développée, doit être entièrement reconstruite. Sous l’impulsion des ingénieurs Cormier et Valot, elle adopte un plan en forme de pentagone avec une organisation en damier, inspirée des idéaux de rationalité et d’ordre chers à l’Empereur. Ce schéma urbain, toujours visible aujourd’hui, lui confère une identité forte et un héritage architectural unique.
La ville est fondée par décret impérial le 25 mai 1804 et est promue à cette même date préfecture de la Vendée en remplacement de Fontenay-le-Comte.
Ville napoléonienne, elle est débaptisée et rebaptisée à huit reprises :La Roche-sur-Yon,
Napoléon (sous le Premier Empire, les Cent-Jours et la Deuxième République),
Bourbon-Vendée (sous la Restauration),
Napoléon-Vendée (sous le Second Empire).
Elle reprend son nom d'origine en 1870.
La décision est prise au lendemain de la pacification de la Vendée alors que les risques de soulèvement demeurent toujours possibles.
D’emblée, la ville est située au carrefour de six routes rectilignes propices à l’envoi de troupes. Le plan régulier est en forme de pentagone, avec un maillage en forme de grille (ou damier) divisé en quatre quartiers organisés autour d'une grande place centrale.
Les principaux édifices publics imposants (préfecture, hôtel de ville, théâtre, tribunaux, lycée, église Saint-Louis, etc.) sont rapidement édifiés autour de la vaste place centrale, témoignant de la puissance de l’Etat.
Les difficultés techniques rencontrées par les ingénieurs des Ponts et Chaussées chargés de l’opération seront violemment balayées par l’empereur en 1808, lorsqu’il passe par la ville, et s’emporte contre les bâtiments construits en terre.
Le développement de la ville sera lent, puisque ce ne sera qu’en 1870 que le nombre d’habitants atteint 10 000, les incertitudes politiques n’ayant pas facilité son implantation dans le paysage vendéen.

Ce destin doit être comparée à celui d’une autre « ville nouvelle » napoléonienne, Pontivy, dans le Morbihan. Devenue chef-lieu d’arrondissement en 1802 et rebaptisée Napoléonville, elle est transformée à partir de 1807 quand elle est dotée d’un lycée, d’une caserne, d’une prison, d’une mairie, d’une sous-préfecture, d’un tribunal et d’un théâtre.