22 octobre 2025

Amiral de Coligny seigneur de Tinténiac

 Amiral de Coligny

Parmi les personnalités liées à Tinténiac se trouve un amiral, l'amiral Gaspard de Coligny. 
Isabeau de Tinténiac, la fille unique de Jean de Tinténiac épouse vers 1347 Jean de Laval, seigneur de Châtillon-sur-Loing.

La seigneurie passe ainsi aux Familles Laval (en 1352, à Jean de Laval seigneur de Châtillon-sur-Loing devenu Châtillon-Coligny (en 1547, à l'amiral Gaspard II de Coligny), 

Gaspard de Coligny, fils d’un maréchal de France, suit la voie des armes comme son père après avoir reçu une éducation humaniste très soignée. Il est nommé amiral de France en 1552, et à ce titre, soutient l’implantation d’une colonie française au Brésil, dans la baie de Rio, en 1555.


Né en 1519, ce gentilhomme est le neveu du connétable Anne de Montmorency, l’un des principaux chefs militaires du royaume. Mais c’est surtout sur les mers que Gaspard de Coligny, nommé amiral de France en 1552, va s’illustrer. Il participe ainsi aux tentatives d’établir des colonies françaises au Brésil et en Floride.

Porte offerte par l'amiral de Coligny à l'église de Tinténiac
© JM Bergougniou
Lors des conflits qui opposent les catholiques aux protestants, Gaspard de Coligny n’hésite pas à utiliser la guerre de course pour financer la cause réformée. Les corsaires protestants, à qui il délivre des lettres de course, sont ainsi tenus de reverser un cinquième de leur butin au parti huguenot. 




Lors des périodes de paix civile, en revanche, ces mêmes corsaires ne sont autorisés à attaquer que les navires espagnols. Pour Coligny, c’est l’occasion d’entremêler lutte religieuse – les rois d’Espagne sont de farouches opposants à la Réforme – combat politique – sur le continent, la monarchie française est alors l’ennemie juré des Espagnols – et visées économiques – les pouvoirs européens jalousent les richesses que rapportent d’Amérique les galions ibériques. « Coligny était convaincu que la guerre ouverte avec l’Espagne réunirait les Français dans un conflit d’union nationale, qui éloignerait le risque de nouvelles guerres civiles.


Entre 1562 et 1565, trois expéditions sont organisées, depuis la Normandie et avec l'appui de la couronne de France, par l'amiral Gaspard de Coligny pour prendre pied dans l'« île de Floride », qui s'étend alors du sud de l'actuelle Floride à la Caroline du Sud. Contrairement à ce qu'a longtemps souligné l'historiographie, elles n'avaient pas pour finalité d'offrir une « terre de refuge » aux huguenots persécutés, mais de remettre en question, y compris par la piraterie, le traité de Tordesillas (1494) - qui avait partagé le continent américain entre l'Espagne et le Portugal. Et cela, même si elles mobilisent une grande majorité de soldats et de colons protestants.


Au XVI ème siècle, la dernière descendante
des LAVAL-CHATILLON, Charlotte, épouse en 1547
 dans la chapelle de Montmuran,
Gaspard II de COLIGNY,
Grand Amiral de France en 1552
 sous le règne du Roi de France Henri II
 Montmuran Les Iffs ©JM Bergougniou
.


Coligny entend alors contrôler un espace stratégique, le « canal des Bahamas » (détroit de Floride), par lequel transitent les navires qui regagnent l'Europe chargés de produits coloniaux. L'implantation de bases navales permanentes sur les côtes floridiennes donnerait des havres d'accueil aux corsaires et pirates français, qui sillonnent chaque année les eaux américaines pour attaquer les vaisseaux ibériques. Ces ports offriraient également des points d'appui (ravitaillement, relâche, maintenance navale) pour la navigation commerciale, ce qui serait source de rentrées financières importantes (taxes) pour la couronne de France. Ils permettraient de soutenir les opérations de traite avec les indigènes (bois précieux, peaux et fourrures) et de dynamiser les activités de contrebande avec les colons espagnols, y compris en direction des mines du Mexique, par voie de mer ou de terre. 



Eglise des Iffs © JM Bergougniou
La mise en valeur agricole du territoire pourrait permettre le développement des productions coloniales et soustraire ainsi le royaume de sa dépendance ibérique. Coligny espère enfin explorer toute la région pour y trouver des « mines d'or et d'argent », ainsi qu'un passage en direction du Pacifique, par la côte duquel transitent les richesses du « Pérou ».



Fin 1554, Henri II demande à Coligny de préparer une expédition au Brésil pour y créer la colonie de la France antarctique. L’expédition, confiée par Coligny au vice-amiral de Villegagnon (1510-1571), est lancée en 1555. L’établissement est fondé sur une île dans la baie de Rio de Janeiro. Villegagnon y construit une citadelle qu’il nomme Fort-Coligny. Des protestants sont encouragés à rejoindre la colonie. Mais l’implantation est de courte durée car les colons sont expulsés en 1559 par les Portugais.


Henri II par Clouet

Après la mort d’Henri II, en 1559, Coligny garde sa charge d’amiral : il organise une flotte de secours au profit de l’Écosse. Cette mission le conduit à démissionner en 1560 de sa charge de gouverneur.

En 1562, Coligny lance une force menée par deux protestants, Jean Ribault et René de Laudonnière, pour l’établissement d’un établissement en Floride. Sous les coups des Espagnols, cet effort de colonisation n’a pas de suite.

Gaspard II de Coligny (1519-1572) 

1er comte de Coligny,

 comte de Châtillon-sur-Loing



La dignité d'amiral de France a été créée en 1270 par Louis IX, au cours de la huitième croisade. Sous l'Ancien Régime, l’amiral de France est titulaire d'un grand office de la couronne de France équivalent à celui du connétable de France. Chef en titre de la flotte royale, il n'a en réalité qu'un pouvoir limité.



L'amiral de France a la charge des côtes de Picardie, de Normandie, d'Aunis et de Saintonge. Sa charge va s'étendre au début du XVIIe siècle, à la Guyenne puis à la Provence. En temps de guerre, il est chargé de rassembler les navires marchands français pour constituer la flotte. Il doit armer, équiper et ravitailler les navires pour la course, donner les lettres de marque aux corsaires (la course est alors la forme principale de guerre maritime). En temps de paix, il s'occupe de l'entretien de la flotte royale, quand elle existe, mais surtout du commerce maritime et de la flotte marchande.


Durant l'ère moderne, peu d'amiraux ont été des marins — d'ailleurs, à l'exception de Claude d'Annebault, aucun d'entre eux n'a commandé effectivement la flotte. 


Il faut dire que les pouvoirs réels de l'amiral sont plutôt restreints, en partie à cause de la concurrence des autres amirautés (l'amiral des mers du Levant pour la Provence, l'amiral de Bretagne et l'amiral des mers du Ponant pour la Guyenne), du généralat des galères puis du secrétariat d'État à la Marine. La charge a surtout beaucoup d'importance politique, tout comme la connétablie (d'où d'ailleurs la suppression de ces deux charges)


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