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16 novembre 2024

Sous-Marin Duguay-Trouin Toulon premier jour SNA timbre


 Sous-Marin Duguay-Trouin Toulon premier jour SNA timbre


Les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), dont Toulon est le port-base, sont destinés au combat naval, à la protection du porte-avions Charles-de-Gaulle et au renseignement. Les SNA de nouvelle génération sont taillés pour les défis du XXIe siècle. Mesurant 99,5 m de long pour un déplacement en plongée de 5 300 tonnes, armé par un équipage de 63 marins, le SNA de type Barracuda est doté d’une autonomie de 70 jours.

Équipé du missile de croisière naval d’une portée de plus de mille kilomètres, le SNA peut désormais faire peser une menace constante et indétectable sur des cibles stratégiques situées à l’intérieur des terres. Les capacités de recueil de renseignement ont également été renforcées : les mâts optroniques, d’une grande précision, ont remplacé les traditionnels périscopes.

Au-delà des performances techniques, la nouveauté la plus visible réside dans l’arrivée de personnels féminins. Une nécessité alors que le secteur peine à recruter ! En cause, probablement, la promiscuité et l’exiguïté qui restent de mise, même si certaines mesures améliorent le quotidien des marins embarqués : plus de douches, des bannettes plus grandes et moins nombreuses dans chaque chambre, davantage de rangements.

SNA et Sénat



Comprendre le métier et le quotidien des marins et plus généralement des militaires est un impératif pour les membres de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du @Senat, à laquelle j’appartiens. Loic Perrin Sénateur






Entre sous-mariniers le rouge, le bleu (dans quel ordre?) et l'amiral 
 
à l’instar des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, les sous-marins nucléaires d’attaque sont toujours armés par deux équipages qui se relayent : un bleu et un rouge. 
"C'est un honneur", commente le capitaine de frégate Jean-Baptiste Grossin, commandant de l'équipage Bleu du Duguay-Trouin, fier de voir son bâtiment célébré dans cette collection philatélique spéciale. "C'est sûr que lorsqu'on entre l'École navale comme jeune officier, on s'attend à beaucoup de choses, mais pas nécessairement à se retrouver un jour à conduire des actions de rayonnement avec La Poste. Mais j'en suis très heureux" poursuit l'officier.





Le sous-marin de classe Suffren donne à la France  des capacités de rupture que peu de nations possèdent (missiles de croisière naval et mise en œuvre de nageurs de combat). Il est à la fois un chasseur, un garde du corps et un agent de renseignement. Véritables instruments de puissance, endurants et discrets, leurs missions sont variées : soutien à la dissuasion, escorte d’unités précieuses (porte-avions en particulier), recueil discret de renseignement, lutte sous-marine et lutte antinavires.


Cela fait 55 ans que ce n'était pas arrivé ! Le sous-marin nucléaire d'attaque Duguay-Trouin, (avant ) dernier-né de la classe Suffren et basé à Toulon, a été choisi pour orner un timbre. En effet, depuis 1969 et Le Redoutable, aucun sous-marin n'avait eu l'honneur d'être représenté sur un timbre français.


Présentation du timbre SNA Duguay-Trouin en présence de son Commandant JB Grossin à la poste Toulon-Liberté . Vente en avant-première aujourd’hui et demain au bureau (9h-12h30 et 14h-17h)







13 novembre 2024

SNA Sous-Marin Duguay-Trouin Cherbourg Timbre premier jour Naval Groupe Club philatélique Cotentin

À Cherbourg, les timbres du sous-marin SNA Duguay-Trouin s’arrachent en quelques heures



Jeudi 7 novembre 2024 avait lieu à La Poste de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), une vente en avant-première du timbre à l’effigie du sous-marin SNA Duguay-Trouin construit dans la capitale du Cotentin. Les philatélistes et passionnés de marine se sont pressés, dès l’ouverture du bureau de poste, pour se procurer la précieuse pièce de collection.

Les philatélistes faisaient la queue, jeudi 7 novembre 2024, à La Poste de Cherbourg pour se procurer le précieux timbre du sous-marin Duguay-Trouin, en vente en avant-première.

avec double oblitération SVP Marine nationale Cherbourg -en-Cotentin7-11-2024
SNA Duguay-Trouin
Les philatélistes faisaient la queue, jeudi 7 novembre 2024, à La Poste de Cherbourg pour se procurer le précieux timbre du sous-marin Duguay-Trouin, en vente en avant-première.

Il y avait du monde ce jeudi matin 7 novembre 2024 au bureau de poste de Cherbourg-en-Cotentin (Manche). Et des sourires resplendissants dessinés sur toutes les lèvres. Les Cherbourgeois pouvaient se procurer en avant-première le timbre émis par la Poste et la Marine nationale illustrant le sous-marin nucléaire d’attaque Duguay-Trouin en plongée.


« Pour une fois qu’il se passe quelque chose pour les philatélistes à Cherbourg », se réjouit Philippe, collectionneur de milliers de timbres. Pas question pour lui de manquer ce jour mémorable. Comme Yves Delahaye, son voisin dans la file d’attente. Ce timbre réunit ses deux passions : les timbres et la marine. « Quand j’avais 7 ans, j’ai fait la queue avec mon père pour acheter, le premier jour aussi, le timbre du Redoutable, raconte-t-il. Mon grand-père travaillait à l’Arsenal et il avait participé à la fabrication du sous-marin. Avec ce nouveau timbre, je finis la boucle. Et l’acheter en avant-première, c’est un petit plus. Je pourrais dire que j’étais là. »


Liliane envoie une lettre surprise à son neveu avec le timbre du sous-marin Duguay-Trouin à Cherbourg.
Liliane envoie une lettre surprise à son neveu avec le timbre du sous-marin Duguay-Trouin à Cherbourg. | OUEST-FRANCE
« Ça fait plaisir à tous les Cherbourgeois »
Obtenir l’enveloppe du premier jour, c’est aussi le petit plaisir de Catherine Leroy-Besson et Catherine Hengoat. Les deux passionnées trépignent d’impatience dans la queue. Elles patientent en calculant le nombre de timbres qu’elles achèteront. « Je vais en prendre pour ma sœur, pour un ami, pour mon neveu et bien sûr pour la collection du club des philatélistes », lâche l’une des deux amies.





Une enveloppe spéciale premier jour est délivrée à ceux qui achètent en avant-première le timbre du sous-marin d’attaque Duguay-Trouin à Cherbourg.
OUEST-FRANCE

Les 500 timbres en vente s’écoulent en quelques heures à peine. « C’est normal, c’est une avant-première sur un sous-marin qui a été construit à Cherbourg, lance Etienne Devailly, président du Cercle philatélique et cartophile du Cotentin. Ça fait plaisir à tous les Cherbourgeois. Beaucoup de personnes viennent pour des commandes d’amis ou de la famille, anciens de l’arsenal ou sous-marinier par exemple. »

Liliane est de ceux-là. Cette habitante de Cherbourg ne vient pas agrandir sa collection. « Mon neveu travaille pour la Marine nationale donc je lui fais la surprise de lui envoyer une lettre avec ce timbre. Il va être super content », sourit-elle en collant le précieux tampon sur le coin de son enveloppe. Thomas Helie, quant à lui, voit en cet objet un précieux souvenir. « Je suis fan de la marine et puis j’ai travaillé sur le sous-marin », confie timidement ce charpentier de Naval group. Si le submersible a quitté la pointe du Cotentin en avril 2023, des centaines de Cherbourgeois le garderont désormais éternellement auprès d’eux

 | OUEST-FRANCE
Ouest-France Noémie BAUDOUIN.
Publié le 07/11/2024 à 18h52

Un grand merci à Auguste Mouchel

22 octobre 2024

premier jour SNA Duguay-Trouin Bon de commande Brest Toulon Paris 7 et 8 novembre 2024

Premier  jour timbre  SNA Duguay-Trouin



Né le 10 juin 1673, dans une maison de la Croix-du-Fief, Duguay-Trouin est le fils de Luc Trouin, sieur de la Barbinais, capitaine et armateur et de Marguerite Boscher. Il est élevé par une nourrice au village du Gué d’où, plus tard, son patronyme.


René Duguay-Trouin, enfant courageux, est élève de l’école rue du Cheval-Blanc puis il est envoyé à Rennes, pour ses études, il porte la tonsure et revêt la soutane.  Enrôlé comme volontaire à bord de la Trinité, il se fait remarquer lors des prises de la Concorde, du François-Samuel, des Sept-Etoiles, d’Écosse. On lui laisse donc le Danycan avec lequel il fait la prise d’un château dans la rivière de Limerick (Irlande).

Après quelques déboires, le roi lui confie l’Hercule. Là encore, le Malouin est salué par sa bravoure. Le 6 juin 1692, il réussit à s’emparer de cinq navires. Mais le marin, finalement encerclé par six vaisseaux, se livre aux Anglais. Mis aux fers, il s’évade bien vite grâce à l’aide d’une jeune Anglaise et retrouve Saint-Malo. Reprenant la mer, Duguay-Trouin multiplie les captures. À Vigo, son frère Étienne (commandant de la Léonora) meurt lors d’une bataille où René Duguay-Trouin fait rendre les armes à 80 Espagnols.
En 1697, le Malouin est nommé capitaine de frégate, après la prise du Delft et de l’Houslaërdik. Cinq ans plus tard, en 1702, lors de la guerre de succession d’Espagne, il devient officier de la Marine nationale et continue à remporter de belles victoires. Louis XIV satisfait des services du Malouin et de son autre frère, la Barbinais-Trouin, leur délive les lettres de noblesse. Après une glorieuse expédition à Rio de Janeiro où il ramène 1, 3 tonne d’or.


Dugay-Trouin revient à Saint-Malo auréolé de triomphe. Il écrit ses mémoires. Après quelques campagnes, notamment à Tripoli, il meurt à Paris le 27 septembre 1736. Il est inhumé à l’église Saint-Roch de Paris. Ses ossements sont rapatriés de Paris jusqu’à Saint-Malo en 1973, à l’occasion du tricentenaire de sa naissance.






Plongez dans l’invisible, là où règnent la discrétion et la puissance, et partez à la découverte du sous-marin nucléaire d’attaque Duguay-Trouin !

Le 4 avril 2024, l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine, a annoncé l’admission au service actif de ce second joyau d’une série de six sous-marins de classe « Suffren » : le Suffren, le Duguay-Trouin, le Tourville, le De Grasse, le Rubis et le Casabianca.

Ces derniers mois, le Duguay-Trouin a traversé les mers et les océans, marquant l’histoire avec une escale à Fort-de-France en mars 2024, une première pour ce type de sous-marin basé à Toulon et désormais déployé en opérations.

Les forces sous-marines françaises comptent 3 300 marins et 10 sous-marins nucléaires : 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) et 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Chaque sous-marin est armé par deux équipages (bleu et rouge) se relayant à bord. Depuis 1972, les SNLE assurent la continuité de la posture de dissuasion nucléaire française, tandis que les SNA jouent un rôle crucial dans les opérations de la Marine nationale.
Un SNA est à la fois un chasseur, un garde du corps et un agent de renseignement, capable d’exécuter une large gamme de missions. Sillonnant les mers et les océans, il participe au soutien de la dissuasion océanique, escorte des unités précieuses telles que le porte-avions Charles de Gaulle, assure des missions de lutte antinavire et anti-sous-marine, et peut être une véritable base sous-marine mobile au profit des forces spéciales.
Le timbre émis met à l’honneur le Duguay-Trouin naviguant aux côtés du groupe aéronaval. Les annotations techniques donnent une portée éducative à ce bloc- feuillet dessiné dans le style pointilliste.

© La Poste – Marine nationale - Tous droits réservés

04 octobre 2024

amiral Mouchez SAINT-PAUL TRANSIT DE VÉNUS 1874 premier jour 21 septembre 2024 TAAF

amiral Mouchez SAINT-PAUL TRANSIT DE VÉNUS 1874


1er jour 21-09-2024



L’Académie des Sciences, vivement préoccupée, comme toutes les Sociétés savantes de l’Europe, du grand événement astronomique qui devait signaler l’année 1874, nomma, en janvier 1870, une Commission chargée d’étudier la part que la France devait prendre dans ce concours scientifique de toutes les nations.

Le personnel d’ouvriers et de marins, choisi avec le plus grand soin parmi les meilleurs hommes de la flotte, était peu nombreux, mais composé de sujets tout à fait d’élite, ce qui était indispensable pour pouvoir surmonter les difficultés d’une installation aussi compliquée sur un rocher dénué de toute ressource. Voici la liste complète du personnel de la mission de l’ile Saint- Paul : MM. MOUCHEZ, capitaine de vaisseau, chef de la mission. TURQUET DE BEAUREGARD, lieutenant de vaisseau. ROCHEFORT, médecin de la marine. CAZIN, professeur de Physique au lycée Fontanes, photographe. VÉLAIN, géologue (Sorbonne). DE L’ISLE, naturaliste (Muséum). Saint-Martin, sergent-fourrier timonier. Constans, second-maître mécanicien. Galy-Patit, quartier-maître mécanicien. Le Maître, quartier-maître mécanicien. Mouny, quartier-maître charpentier. MM. Bergot, matelot gabier. Villaume, matelot timonier. Chaline, matelot timonier. Delaunay, matelot charpentier. Albertini, matelot charpentier. Callot, matelot voilier. Favre, cuisinier de la mission. Legros, ouvrier maçon. L’Hermitte, boulanger. 

Les derniers préparatifs de départ étant terminés dans le courant de juillet, la mission de l’ile Saint-Paul quitta Paris le 28. J’étais accompagné de MM. Cazin, Vélain, Rochefort et de l’Isle; M. Turquet et le mécanicien Constans étaient partis depuis trois jours, avec notre collection d’instruments, dont ils devaient surveiller l’embarquement à Marseille. Cette opération se fit du reste sans la moindre avarie, grâce au bienveillant concours de tous les agents des Messageries maritimes, dont nous ne saurions trop reconnaître les bons offices dans toutes les circonstances où nous avons eu occasion d’avoir recours à leurs services, soit à l’aller, soit au retour. Le 2 août, au matin, nous embarquions sur le paquebot L' Amazone, capitaine Pointel, et à 10 heures nous faisions route pour Suez, après avoir réglé les cinq chronomètres que nous emportions avec nous et que nous devions suivre pendant toute la traversée jusqu’à Saint-Paul. L’Amazone était un de ces grands et magnifiques paquebots, de marche supérieure, comme tous ceux qui desservent maintenant les principales lignes de notre beau service des Messageries maritimes. La traversée se fit avec une vitesse moyenne de 1 3 nœuds; le temps fut superbe. Le 4 nous nous arrêtions à Naples, de 4 heures à 8 heures du matin; le 8, nous entrions à Port-Saïd, où quelques heures étaient employées à compléter l'approvisionnement de combustible; je profitai de cette occasion pour déterminer l’état absolu de nos montres; toutes les observations relatives aux chronomètres ont toujours été faites en double par M. Turquet et par moi avec des instruments différents, cercle et sextant, afin d’éviter toute chance d’erreur... 

Nous n’avons pas négligé une seule fois d’opérer ainsi pendant tout le cours de notre navigation. Le 9, nous traversions le canal de Suez, et nous pénétrions, après huit jours de la navigation la plus douce et la plus rapide, dans ce golfe de la mer Rouge, naguère si peu connu, si désert, et aujourd’hui si fréquenté... En quatre jours nous franchissions les 400 lieues de la mer Rouge, si fatigante à traverser à cette époque de l’année, à cause des hautes températures qu’on y rencontre; à l’intérieur du navire, où la chaleur est encore augmentée par celle des 4o à 5o tonneaux de combustible consommés journellement pour la marche, le thermomètre se maintient à 36 ou 38 degrés; beaucoup de passagers sont si fortement impressionnés par ces grandes chaleurs, que les morts subites ne sont pas rares pendant cette traversée. L’extrême rapidité avec laquelle la navigation moderne vous transporte à travers les climats les plus divers, faisant passer en huit jours des zones froides ou tempérées de l’Europe à la zone torride de la mer Rouge, a créé un véritable danger pour les personnes dont le tempérament n’est pas doué d’une suffisante élasticité; pendant le court intervalle qui sépare de si brusques transitions, l’équilibre rompu des fonctions vitales n’a pas le temps de se rétablir, et les maladies inflammatoires subites, les congestions cérébrales, en sont les trop fréquentes conséquences.

La mousson de sud-ouest nous quitte près de l’équateur; la route devient alors plusrapide, et le 29août nous arrivons sur la rade de Saint-Denis, ou nous rencontrons le transport de l’Etat la Dives, mis sous mes ordres par le Ministre de la Marine pour toute la durée de la mission. Ce bâtiment nous attendait, déjà prêt à partir, ayant à bord le personnel d’ouvriers et de marins, le matériel et les vivres arrivés depuis plus d’un mois par navire de commerce. La Dives me paraît parfaitement disposée pour la mission qu’elle va remplir; son capitaine, M. le lieutenant de vaisseau Le Bourguignon-Duperré, et ses officiers m’offrent spontanément leur concours pour tous nos travaux.

Il allait être nécessaire cle transporter, le jour même, sur la Dives nos colis d’instruments, contenus dans la cale du Dupleix, qui repartait quelques heures après pour Maurice, terme de son voyage ; mais la mer était assez mauvaise, comme d’habitude, sur cette rade foraine de Saint-Denis. Le capitaine du paquebot ne me dissimulait pas qu’il craignait de faire des avaries dans le transbordement et de perdre même quelques colis, comme cela lui arrivait trop fréquemment pendant la mauvaise saison...




La Dives était incapable de lutter contre ces vents, et nous pouvions être obligés de faire un détour de 5oo à Goo lieues dans les vents alizés pour regagner une cinquantaine de lieues perdues dans cette zone des vents d’ouest; aussi, la brise m’ayant paru diminuer un peu vers midi et le ciel s’embellir, je fis allumer les 11 feux et faire immédiatement route pour le mouillage qui, situé dans l’est de l’île, près de la coupée du cratère, me semblait assez bien abrité contre ces vents de sud-ouest pour nous permettre de tenir sur nos ancres jusqu’au premier beau jour. Poussés par le vent et le courant, nous approchons rapidement de l’ile, que nous découvrons droit devant nous au milieu d’une éclaircie dans la brume à 5 heures du soir, nous doublons à une petite distance les falaises de la pointe nord et quelques moments après nous laissons tomber l’ancre au pied des hautes falaises qui forment les deux côtés delà coupée du cratère. 



Comme il était trop tard pour descendre à terre, notre première exploration fut forcément remise au lendemain matin. Rien ne saurait donner l’idée du sombre et sauvage aspect des lieux qui venaient de s’offrir subitement à nos regards quand nous contournâmes ce rocher abrupte, au pied duquel nous venions de nous arrêter et qui allait devenir notre séjour pendant trois ou quatre mois. Il faisait presque nuit, nous étions dominés à très petite distance par des falaises nues et à pic, de 200 à 3oo mètres de hauteur, dont les crêtes aiguës déchiraient les nuages bas et sombres, courant avec une extrême rapidité au-dessus de nos têtes ; le vent accompagné de grêle et de pluie tombait de temps à autre, par violentes rafales, dans le bassin du cratère ou il soulevait de nombreuses colonnes d’eau, véritables petits cyclones de 10 à 20 mètres de hauteur, parcourant ce bassin dans différentes directions; nous avions cru un instant être témoins d’une éruption d’eau et de vapeur au centre du volcan. 



La Dives inclinait sous ces cascades de vent, tombant tantôt d’un bord, tantôt de l’autre sous une inclinaison de 45 degrés, et fatiguait beaucoup son ancre, bien que la très-grande proximité de la côte rendît la mer assez belle; mais on voyait d’énormes vagues bondir et écumer à quelques encablures du navire, tant était restreint l’étroit espace abrité dans lequel nous avions trouvé ce précaire refuge; quelques rares oiseaux de mer, bien surpris de notre présence, vinrent planer à quelques mètres autour de nous, comme ils le font dans toutes les localités où ils ne sont pas habitués à la présence de l’homme, puis retournèrent à la côte en poussant leurs cris aigus: c’étaient les seuls êtres vivants qui animaient cette solitude. On distinguait vaguement à terre, sur le revers intérieur du cratère, quelques vestiges de cabanes, et de nombreux débris de naufrages d’un sinistre augure; puis, au milieu de l’étroite passe par laquelle on pénétrait dans le cratère, l’énorme carcasse de la frégate anglaise Mégéra, presque entièrement à sec, éventrée par le vent et les vagues, entourée de ses nombreux débris et de ses chaudières à fleur d’eau, sur lesquels la mer brisait comme sur un amas de rochers; couchée sur le flanc de tribord, elle offrait encore une masse de 7 à 8 mètres de hauteur et de 4o à 5o mètres de longueur; elle avait résisté depuis trois ans à tous les ras de marée et à toutes les tempêtes, mais elle devait disparaître dans celle qui allait nous assaillir deux jours après et rendre notre position si critique. Inquiet des secousses qu’éprouvait le navire, inquiet de l’apparence du temps et des grandes difficultés de débarquement que je prévoyais, j’attendis l’arrivée du jour avec une bien vive impatience pour reconnaître de plus près la localité et les obstacles que j’aurais à surmonter. 

Île Saint-Paul vue aérienne © JM Bergougniou

Premier débarquement. — Au point du jour, conduits par nos six pêcheurs malgaches, qui allaient reprendre immédiatement possession des ruines de leur cabane de l’année précédente, nous franchissions sans accident, entre deux grosses lames, la barre du cratère, en suivant le chenal le plus profond au milieu des débris de la Mégéra, et nous nous dirigions vers la pêcherie située à l’origine de la jetée nord, seul endroit de toute l’île où l’on pouvait débarquer sur un terrain présentant quelques mètres de surface horizontale.



  Nous nous trouvions subitement transportés dans un splendide bassin circulaire de 1200 mètres de diamètre et de 200 à 3oo mètres de hauteur verticale, aux. eaux calmes et profondes, qui formerait un des plus surs ports du monde si, sur une étendue de 80 à 100 mètres, la passe pouvait être creusée de 6 à 7 mètres, afin de donner accès , aux grands navires; dans l’état actuel, des bateaux de 2 à 3 mètres de tirant d’eau au plus peuvent y pénétrer en profitant de la pleine mer.

A lire sur envelopmer 

Tunisie le palais du Bardo mars 2015 Amiral Mouchez et observatoire de Montsouris Marine nationale Tunis 

https://envelopmer.blogspot.com/2011/12/amiral-mouchez-hydrographe-de-la-marine.html

05 juin 2021

TAAF Terre Adélie Dumont d'Urville premier jour FDC 1-11-2020 L'Astrolabe Des marins en Antarctique 1955

TAAF Terre Adélie Dumont d'Urville 1955 des marins en Antarctique


« Au bas du monde, il existe un continent mort, enveloppé dans un épais linceul de glace. Les tempêtes et les froids de cent millions d'hivers, se prolongeant toute l'année, ont donné à ce linceul une texture compliquée aux couleurs diverses. Ils ont enseveli ce qui était jadis un pays de marais et de forêts verdoyantes. Les dinosaures hantaient probablement ces marécages et les mammifères primitifs se tapissaient dans ces bois. Aucun œil humain ne contempla ces sites sauvages le tissage du linceul commença plusieurs millénaires avant que notre premier ancêtre eût fait son apparition sur la terre. »

Th. R. Henry.

 

Le 6 août 2020 marque le 65e anniversaire de la loi portant statut des Terres australes et antarctiques françaises. Les archipels et îles subantarctiques Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam, et la Terre Adélie en Antarctique, deviennent ainsi en 1955 les quatre districts d’un territoire à l’isolement et à l’éparpillement extrêmes (les îles Eparses deviendront en 2007 le 5e district des TAAF).




Le timbre à date représente une silhouette du patrouilleur L'Astrolabe 
Dumont d'Urville 1er novembre 2020





« L'Antarctique étale autour de nous des beautés nouvelles.
La lumière imbibe cet univers blanc; il la filtre en teintes translucides ; elle sourd partout de sa substance ; elle illumine de bleu saphir les grottes profondes creusées par la mer dans les hautes falaises des icebergs ; elle colore de bleus célestes et de verts acides le rebord des «floes» (fragments de banquise); elle éclaire la masse glauque des éperons sous-marins. 
Sur le désert infini du plateau blanc, les grands icebergs paraissent crayeux, ou vert pâle ou bleutés, suivant l'éclairage qui les baigne et aussi, peut-être, selon qu'ils sont plus ou moins enneigés; la plupart sont de forme cubique, allongée; mais certains, usés par la mer, ont culbuté ; ils dressent dans le ciel les ruines imposantes de leur base que le vent et l'érosion continuent de buriner; en fondant lentement et en chavirant, ces énormes tronçons de fleuves de glace ont pris des aspects de chapelles de cristal givré ou de forteresse en partie démantelée.»

P. Dubard et L.-M. Bayle,
« LE CHARCOT» EN TERRE ADÉLIE.


Le timbre représente un manchot empereur ,
le ravitaillement de la base, les infrastructures 


« Les tempêtes de neige des âges géologiques reviennent, sous forme de glace, vers les chauds océans d'où le soleil les emporta à l'époque des reptiles volants. Ces rivières sont les glaciers de l'Antarctide, monstrueux et sinueux, d'une puissance irrésistible et inexorable. Ils se déversent en cataractes gelées à travers à peu près toutes les brèches existant dans le cercle de montagnes sur les pentes méridionales desquelles vient faire pression la grande calotte glaciaire du continent.»
Th.-R. Henry.


Le blizzard :

« On imagine mal, si on ne l'a pas vécu, les effets du blizzard sur les activités humaines. On entre dans une matière en mouvement, épaisse, chargée de particules de glace ou de neige. On avance le corps en oblique, comme appuyé contre le vent. Les pas sont gauches, les gestes saccadés, brisés; on croirait une prise de vues au ralenti. On respire mal, on suffoque parfois et les facultés mentales s'engourdissent. La pensée semble paralysée, comme le corps; et l'opération de calcul la plus élémentaire devient tout un problème. Le visage se recouvre très vite de glace dont les couches se superposent et croissent pour former un «champignon» qui, bientôt, bouche la vue et bâillonne.»
Mario Marret.


Partie de ping-pong...


« La femelle pond son œuf à même la glace et le place ensuitè sur ses pattes, où elle le garde, protégé par la chaleur du ventre qui le recouvre. L'apparition de l'œuf plonge le couple dans un état d'agitation peu commun. La femelle, contractant son ventre, fait apparaître l'œuf et le fait disparaître alternativement, sous les yeux émerveillés du mâle, qui manifeste son émotion par un chant, auquel répond celui de la femelle. Les deux oiseaux piétinent, se déplacent sur un petit parcours. Sa curiosité poussée à son comble, le mâle courbe la tête et va tâter l'œuf de son bec. La femelle, le ventre tendu, les ailerons horizontaux, la tête et le cou animés de mouvements de haut en bas, marche sur place jusqu'au moment où, entrouvrant les pattes, elle laisse rouler l'œuf sur la neige. Le mâle s'empare de l'objet, le fait rouler entre ses propres pattes et, avec des gestes gauches, parvient, non sans le plus grand mal, à le hisser de façon qu'il se trouve enfoui entre la masse pesante et bombée du bas-ventre et la partie supérieure de ses pattes. Ceci fait, le mâle regarde son œuf avec fierté et chante : le majestueux Empereur s'est mué, pour la durée de l'incubation, en mère couveuse.»

Mario Marret


Paul-Emile Victor


Malgré ce qu'on a toujours entendu, Paul-Emile Victor n'a pas été un pionnier de la Terre Adélie. Il fut l'homme de l'Arctique, et plus particulièrement du Groenland, mais pas celui du Pôle Sud.

Nous avons rencontré le CV (R) Michel Barré, ancien compagnon de Victor, sur le Commandant Charcot, et auteur du récit «Blizzard. Terre Adélie 1951 ».

C'est en 1934 que Paul-Emile Victor, alors qu'il n'a pas 30 ans, traverse le Groenland, avec une poignée d'amis, sur des traîneaux à chiens, et hiverne dans une famille d'esquimaux. Son expédition dont il tire un livre, est un succès et lui donne envie de découvrir plus avant l'Arctique.

Pendant la guerre, il opère sur les côtes de l'Alaska pour le compte de l'armée américaine.
Après-guerre, il organise des expéditions d'été au Groenland.

A cette époque, Michel Barré est aide de camp par intérim du chef d'état-major général de la Marine, rue Royale. Un jour, Victor entre dans son bureau et demande si la Marine accepterait d'armer un bateau et de conduire une expédition en Terre Adélie, organisée par les «Expéditions françaises polaires», qu'il vient de créer. La Marine accepte et arme, en 1948, le Commandant Charcot, commandé par le capitaine de frégate Douguet.

Cette expédition vers le Pôle Sud, sous l'égide de la Marine nationale, permet au CF Douguet de hisser de nouveau le pavillon français, début 1950, sur la Terre Adélie. 

Victor ne participe pas à l'expédition, bien qu'il ait collaboré à sa préparation. Celle-ci est dirigée par André-Franck Liotard, qui est le premier à vivre, avec son équipe, un hivernage en Terre Adélie. Cet homme reste pourtant méconnu...

La deuxième expédition est dirigée par Michel Barré, âgé alors de 31 ans.
La troisième expédition est dirigée par M. Marret, qui clôture le cycle de ce qu'on appelle les expéditions «à caractère archaïque».


En 1955, on propose la direction de l'Année géophysique au Pôle Sud à Michel Barré. Celui-ci décline l'offre et la propose à son ancien second, le lieutenant de vaisseau Bertrand Imbert, qui l'accepte. L'organisation des Expéditions polaires est mise à contribution et Victor vient pour la première fois en Terre Adélie, en 1955.

Paul-Emile Victor a consacré sa vie aux questions polaires, délaissées en France depuis la mort de Charcot, en 1931. C'est lui qui a réveillé l'intérêt pour les régions polaires chez les scientifiques français.
Victor était un homme de communication. Le grand succès de son entreprise polaire auprès du public en témoigne.
Il a réalisé des expéditions au Pôle Nord et il s'est souvent rendu en Terre Adélie, pour y conduire des missions, sans hiverner.

La France lui doit près de 50 ans de sa présence pôlaire.

Fabien Roux


Cols bleus : hebdomadaire de la Marine française 1995-04-15

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024 Le passage des skippers du Vendée Globe au large de ces districts des Terres australes et a...