29 mars 2021

Sous-Marin Le Redoutable 29 mars 1967 anniversaire Général de Gaulle Lancement


LE GÉNÉRAL DE GAULLE a lancé " le Redoutable " premier sous-marin français à propulsion nucléaire

Cherbourg, 29 mars. - " Paré à lancer ! " Deux minutes après cet ordre, salué par toutes les sirènes du port de Cherbourg, " le Redoutable " a glissé sur deux " coulisses " inclinées et garnies de graisse. Il a suffi que le général de Gaulle appuie, ce mercredi, à 10 h. 38, sur un simple bouton pour libérer les 5 200 tonnes que représente actuellement le premier sous-marin français à propulsion nucléaire et lanceur d'engins.

L'Ecole atomique

photo  JM Bergougniou

Créée en 1956, l'École est provisoirement installée à Paris et soutenue par le centre d'étude nucléaire de Saclay

Dès les années 1950, bien que la force de dissuasion nucléaire française n'existe pas encore, les forces françaises ont l'occasion de s'exercer au maniement d'armes nucléaires avec des armes tactiques américaines dans le cadre de l'OTAN sous doubles clefs.


En septembre 1958, l'EAMEA vient s'installer à Cherbourg, port constructeur de sous-marins


De 1958 à 1962, l'École est placée sous le commandement du  capitaine de vaisseau Henri Bellet. Il mène à bien la formation des premiers équipages de la force de dissuasion française voulue par le général de Gaulle


En 1959 l'EAMEA reçoit des stagiaires de l'Armée de terre et de l'Armée de l'air pour son quatrième cycle de formation.

En 1961, l'École prend le nom d'« École d'application militaire de l'énergie atomique ».

En 1971, le premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) français — 

Le Redoutable — entre en service.

Enveloppe en date du jour du lancement 29-03-1967
et du premier jour du timbre 25-10-1969  Signature du Cdt Louzeau


photo  JM Bergougniou

Cinq sous-marins stratégiques furent mis en chantier à l'arsenal de Cherbourg entre 1964 et 1974, tous équipés à l'origine de missiles M 20.
Le Redoutable, premier de la série, fut le seul à ne pas subir de refonte et fut désarmé en 1991, tandis que le Terrible, le Foudroyant, l'Indomptable et le Tonnant, dont les formes de coque ont été reconstruites, furent équipés de missiles M 4 entre 1987 et 1993.

VA '2S) Claude Arata  photo  JM Bergougniou

Claude Arata ,président de la Marcophilie navale, alors LV, était officier mécanicien atomicien pendant la période d'armement du Redoutable


Archimède et Pascal

Tout corps plongé dans un liquide reçoitde la part de celui-ci une poussée verticale dirigée de bas en haut, et égale au poids du volume d'eau déplacé.

Plus on descend plus la pression augmente 

 



photo  JM Bergougniou

L'arrière du sous-marin est occupé par la partie chaufferie et propulsion. L'énergie vient d'un réacteur nucléaire  qui chauffe l'eau d'un premier circuit. Cette eau primaire transmet sa chaleur à un circuit d'eau secondaire  qu'elle transforme en vapeur. Cette vapeur alimente des turbines haute-pression qui tournent à grande vitesse (6900 tours par minute). L'arbre d'hélice relie le moteur à l'hélice. Des vérins inox manoeuvrent les barres de plongée.  Deux autres vérins agissent sur le gouvernail.



photo  JM Bergougniou



Une des grandes révolutions sur un sous-marin nucléaire est que l'énergie y est produite à profusion. Un réacteur comme celui du redoutable permettrait d'alimenter une agglomération de 100 000 habitants.

photo  JM Bergougniou

Cela représente la production nécessaire à la propulsion, à alimenter les ordinateurs, à produire l'eau douce et l'oxygène.


La tranche missile abrite les seize tubes lance-missiles. Chacun de ces tubes traverse toute la hauteur du bateau. Les clairons en cuivre sont des porte-voix pour communiquer avec le pont supérieur et le pont inférieur lors de la préparation d'une séquence de tir, systèmes simples et très fiables


photo  JM Bergougniou

photo  JM Bergougniou
Un seul missile M20 contenu dans l'un de ces tubes a une puissance cinquante fois supérieure à la bombe d'Hiroshima. Il avait une portée de 3000 km

photo  JM Bergougniou
Le poste central navigation opération (PCNO) est le cerveau du sous-marin. Tout ce qui permet de piloter le sous-marin de le faire plonger et de veiller à sa sécurité. 


Le sous-marin est une grande oreille vigilante. Il peut entendre un bâtiment de surface à 100 km. Il doit se fondre dans les bruits de l'océan : bruits de trafic maritime, ou bruits biologiques ( dauphins, baleines, crevettes. Il faut jouer avec la température et la salinité de l'eau.


photo  JM Bergougniou

Le dessin de la coque du Redoutable - les deux autres S.N.L.E. seront semblables - résulte d'un compromis entre des impératifs contradictoires. La nécessité de loger des équipements massifs et de donner à l'équipage un confort qui compense dans une certaine mesure la durée des plongées obligeait à donner au bâtiment des dimensions imposantes. Il fallait aussi que le sous-marin soit très rapide, ce qui a conduit à donner à la coque un profil susceptible de réduire la résistance à l'avancement.
Heureusement, on pouvait tenir compte de ce que, à la différence des sous-marins classiques qui naviguent souvent en surface, les S.N.L.E. doivent, par définition, se déplacer la plupart du temps en plongée ; on peut donc réduire le volume de leurs ballasts et leur donner un coefficient de flottabilité (rapport du volume des ballasts au déplacement total du bâtiment) plus faible, ce qui permet d'amincir la taille du bâtiment. Mais il fallait aussi songer qu'on devait loger dans l'étrave des tubes lance-torpilles et surtout divers appareillages électroniques, ce qui détournait de l'emploi de la forme ogivale qu'ont les " nez " des sous-marins américains.
photo  JM Bergougniou
Naturellement, à toutes ces considérations et d'autres caractéristiques - le choix d'une seule ligne d'arbre actionnant une seule hélice - s'ajoutaient tous les impératifs propres à la construction des sous-marins : en définissant l'importance relative du poids et du volume du bâtiment, il faut naturellement tenir compte de ce que la densité moyenne du bâtiment doit être de un, pour que son poids apparent dans l'eau soit nul, mais on doit aussi se préoccuper de l'équilibre statique du bâtiment.
photo  JM Bergougniou
Ainsi les ingénieurs de la marine ont-ils conçu un navire dont la ligne soit tout à la fois classique - puisque l'étrave rappelle celle des sous-marins " classiques " - et nouvelle - car du fait de la réduction relative du volume des ballasts il a été possible de les absorber dans une forme parfaitement aérodynamique.


Avec ses dimensions - une longueur et une largeur hors-tout de 128 mètres et de 10,60 mètres, un déplacement en surface de 8 000 tonnes et un poids total de 9 000 tonnes - c'est la principale caractéristique du Redoutable : la coque épaisse, à l'abri de laquelle se trouvent l'équipage et tous les équipements, est dessinée de telle manière que la coque mince qui renferme les ballasts ne fasse plus saillie sur les flancs du bâtiment. Pratiquement, la première présente vers l'arrière un rétrécissement sensible et c'est autour de cette taille de guêpe que se logent les ballasts, sans que la pureté de ligne du sous-marin s'en ressente.
sources

Cité de la Mer
Le Parisien
Le Monde

FREMM ALSACE mars 2021 départ vers Toulon mars 2021

FREMM ALSACE

les cloches ont sonné, le canon a tonné



La commune de Larmor-Plage se situe à la sortie de la rade de Lorient, sur sa rive droite. Elle est séparée de la commune de Port-Louis par un étroit chenal. Cette petite commune de 7,27 km² fait partie de l´arrondissement de Lorient et du canton de Ploemeur, commune rurale dont elle a été détachée en 1925.

Larmor apparaît dans les sources dès le 14e siècle, les seigneurs de Rohan-Guéméné sont alors propriétaires de la terre de Ploemeur dont Larmor n´est qu´un hameau.

Au 18e siècle, Larmor est transformé par le contexte de guerre. En effet les Anglais veulent anéantir Lorient et sa rayonnante Compagnie des Indes qui portent ombrage à leur commerce maritime. Pour assurer la défense de la rade de Lorient, une redoute est construite au Kernevel en 1758, en face de la citadelle de Port-Louis afin de défendre son accès. Plus en aval et pour barrer tout accès maritime de la côte à l´île de Groix, les plages de Locqueltas et de Kerpape sont dotées de forts, à la même période.




Située sur un point haut à deux cents mètres du littoral, l´église se remarque surtout par sa tour, visible de la mer. 
Cette tour massive de base carrée est accolée à une nef plus modeste de base rectangulaire. Elle possède à son sommet une terrasse entourée d´un solide parapet et une guérite, et se termine par une flèche de granite installée en 1666. Des contreforts pleins viennent renforcer la stabilité de la tour. La plateforme est accessible par un escalier intérieur de 71 marches mais la tour demeure fermée au public. L´entrée dans l´église se fait par la porte sud. La voûte de la nef est en bois. L´église comporte deux statues représentant des saints en lien avec le maritime. Saint Efflam gagna la mer le soir de ses noces dans le but de traverser la Manche : selon les croyants, il dévoile, entre autres, l´avenir aux marins qui craignent un naufrage. Sa statue, en bois du 16e siècle, est classée aux Monuments Historiques depuis le 12 juillet 1912. C´est également le cas de la statue en pierre polychrome du 16e siècle de Saint Roch, patron des mariniers.

La tour, édifiée à l´ouest de l'é
glise et achevée en 1630, sert de tour de guet fortifiée. On date de la fin du 16e siècle la coutume du salut des navires de guerre partant en longues campagnes : aux coups de canon répondaient les cloches pendant que l´on hissait le drapeau sur la tour. De là vient la devise de Larmor : « Bon vent à qui me salue ». L'église a été classée en 1990.

En route vers Toulon



Située au coeur du bourg historique de Larmor-Plage, l´église Notre-Dame-de-Larmor a longtemps été une chapelle de marins. Larmor-Plage ne devient paroisse qu´en 1912. La chapelle, maintes fois reconstruite, existe depuis le début du 10e siècle et son audience ne diminuera pas jusqu´à l´apparition en 1625 du pèlerinage de Sainte-Anne-d´Auray, avec lequel la chapelle entre en concurrence. La partie la plus ancienne aujourd´hui conservée se compose des quatre gros piliers du transept datant du 14e siècle.




L´église comporte trois bateaux ex-voto, dont deux sont classés. Le Notre-Dame-de-Larmor, trois mâts barque de commerce, maquette en bois de la première moitié du 20e siècle, est présentée sur des supports scellés dans le mur nord de la nef, entre la porte du porche et le portillon d'accès au clocher. Il a été classé le 14 janvier 1977. Le Saint-Jean, frégate trois mâts carré, maquette en bois peint de la fin du 19e siècle, a été classé le 21 janvier 1981. Le troisième bateau ex-voto est Le Protecteur, vaisseau à deux ponts et 64 canons.


Photo Patrick Le Pestipon

La frégate multimissions Alsace quitte Lorient le vendredi 26 mars 2021. Construite par Naval Group, elle doit être livrée à la Marine nationale. Son port d'attache est Toulon.

Photo Patrick Le Pestipon

Longue de 142 m, large de 20 m, l’Alsace est un imposant navire de 6 000 tonnes. Elle a été mise à flot en avril 2019, après treize mois de construction dans la nef de Naval Group. C’est la neuvième frégate multimission (Fremm) construite à Lorient, la septième destinée à la Marine nationale, deux autres unités ayant été vendues à l’export, au Maroc et à l’Egypte.


Photo Patrick Le Pestipon

11 h, la Fremm Alsace est passée en « régime mer ». Un passage de témoin important, s’il en est. C’est le PDG de Naval Group lui-même (cela se fait parfois), qui l’a signée. Il signifie le transfert de la conduite et de la sécurité de la frégate à l’équipage de la Marine : pour les équipes de Naval Group, c’est l’ultime moment de leur investissement après presque cinq ans de chantier. Ce « régime mer » marque surtout le grand départ des quais lorientais pour cette frégate multimissions, tout spécialement conçue avec une défense antiaérienne renforcée (ainsi que sa petite sœur Lorraine, toujours en chantier). Direction son port d’attache, Toulon, qu’elle devrait rallier vendredi prochain, après une navigation hauturière, sous la houlette du pacha, le capitaine de vaisseau Guillaume Garnoix, qui permettra de peauner encore sa prise en main.

Photo Patrick Le Pestipon

Coups de canon face à Notre-Dame de Larmor

« En général, nous avons un équipage de 65 personnes pendant les phases d’essais », explique Didier Tréhin, responsable Naval Group embarqué. Il est le « monsieur Naval Group en mer » auprès du client, en l’occurrence la Marine Nationale, et son équipage. Là, pour le transport vers Toulon, 95 hommes sont à bord, dont beaucoup ont déjà pris le temps de se familiariser avec leur nouveau bateau. À terme, la Fremm Alsace a une capacité de couchage de 165 personnes maximum : elle peut accueillir un hélicoptère et son équipage, embarquer des forces spéciales... Son rôle sera notamment d’accompagner et protéger le porte-avions Charles-de-Gaulle lors de ses missions.

« Après la mise à flot, le départ d’une frégate, c’est toujours un moment de grande fierté et de grande émotion pour les équipes, de voir leur "bébé" prendre son envol, d’une certaine façon, c’est un accomplissement », explique-t-on côté Naval Group. « Ce qui est remarquable, cela a été la mobilisation de tous pour pouvoir tenir des délais, malgré la crise sanitaire », note Didier Tréhin.

Photo Patrick Le Pestipon

Une fois passée l’église de Notre-Dame-de-Larmor, qui a traditionnellement fait sonner ses cloches au passage du navire, tandis qu’à bord on tirait des coups de canon. La Fremm va en réalité rester dans les eaux lorientaises jusqu’à ce samedi matin, où démarrera véritablement sa route sud. Reste désormais à ociellement l’inaugurer, dans le Var. Mais ça, c’est la partie de

la Marine nationale. À Lorient, on savoure simplement la satisfaction du travail bien fait.

Photo Patrick Le Pestipon
(Le Télégramme/Anne-Cécile Juillet)
La Fremm a sonné 21 coups de canon en passant au large de l’église de Notre-Dame-de-Larmor, ce vendredi après-midi. (Le Télégramme/Jean-Christophe Sagot


Lundi, la ministre des Armées sera à Lorient pour conrmer l’accélération de livraison des « FDI ». De quoi réjouir Naval Group, la Marine nationale et séduire peut-être la Grèce.

À Paris, les députés Gwendal Rouillard, Jean-Charles Larsonneur ou encore Jean-Michel Jacques auront mouillé leur maillot breton jusqu’au bout. Ils peuvent s’en féliciter au regard de l’impact de la décision que dévoilera ociellement Florence Parly, lundi prochain, à Lorient. Au pied des formes du pôle spécialisé dans la construction des navires de surfaces de Naval Group, où se prolent les superstructures de deux corvettes de type Gowind vendues aux Émirats Arabes Unis, et la coque de l’Amiral Ronarc’h, première des cinq frégates de défense et d’intervention (les FDI) commandées pour la Marine nationale, la ministre des Armées devrait conrmer l’accélération de ce programme naval majeur.

Deux ans de plan de charge

Concrètement, après la livraison en 2024 de la tête de série des FDI, les deuxièmes et troisièmes unités feront l’objet d’un tir groupé dès 2025 Au deuxièmes et troisièmes unités feront l objet d un tir groupé dès 2025. Au lieu de 18 mois, il ne s’écoulera plus qu’environ neuf mois entre les trois premières unités - le calendrier des suivantes ne change pas (2028 et 2029). Cette décision est majeure sur le plan industriel et social. Elle revient à apporter deux ans de plan de charge à ce site fragilisé par l’absence de nouvelles commandes à l’export. Quelques centaines d’ouvriers et de techniciens voyaient déjà se proler le chômage technique à l’horizon. 

Le couperet s’éloigne.



C’est aussi une bonne nouvelle pour la Marine nationale, dont la loi de programmation militaire a sanctuarisé son format à 15 frégates de premier rang. Plus le renouvellement de ses unités sera rapide, plus vite elle pourra répondre aux sollicitations, « qui se multiplient ». À moins que l’équation grecque ne modie à nouveau la donne. L’allié de la France souhaite acquérir quatre frégates modernes. Mercredi et jeudi, présente à Athènes pour les festivités du bicentenaire de l’indépendance, Florence Parly a évoqué la proposition française avec ses homologues : la rétrocession immédiate de deux frégates sur le point d’être retirées du service mais « en parfait état », le Jean-Bart et le Latouche-Tréville, en attendant les quatre FDI ambant neuves. Désormais, les Grecs savent que Naval Group peut accélérer la cadence. Chaque atout compte dans cette compétition où la France affronte les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.

Merci à Pierre Le Galle et Patrick Le Pestipon

sources :
Naval Group

28 mars 2021

aviso Savorgnan de Brazza 1940 Dakar Sénégal Libreville Gabon Bougainville

Aviso Savorgnan de Brazza guerre fratricide




VICHY, 23 septembre. 
L'ex-général de Gaulle s'est présenté devant Dakar à bord d'une escadre anglaise transportant des troupes britanniques.

II a adressé aux autorités françaises un ultimatum leur enjoignant de rendre la ville. Cet ultimatum a été repoussé et l'escadre anglaise a ouvert le feu sur Dakar.


L'escadre anglaise était composée de deux cuirassés, quatre croiseurs, un certain nombre de torpilleurs et six navires auxiliaires.



c
A Vichy, une réunion s'est tenue aussitôt que la nouvelles est parvenue sous la présidence du maréchal Pétain. Y assistaient M. Pierre Laval, vice-président du Conseil Paul Baudouin, ministre, secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères général Huntzinger, ministre secrétaire d'Etat à la Défense Nationale l'amiral Darlan, ministre secrétaire d'Etat à la Marine l'amiral Platon, secrétaire 'd'Etat aux Colonies. II fut décidé de riposter à l'agression et des ordres furent donnés en conséquence.


Aviso Savorgnan de Brazza
On pouvait penser que l'ex-général de Gaulle n'était passé à la solde de l'Angleterre que pour continuer la lutte contre nos anciens ennemis. Les faits montrent qu'il n'en est rien. L'ex-général conduit, à la tête des forces étrangères, l'attaque contre ses compatriotes. Ceux des Français qui hésitaient encore à le considérer comme un traître, ont désormais les yeux ouverts. Telle est la dépêche do source française qui nous parvient.

Elle navrera tous les Français. Ce n'est, évidemment, pas en contribuant à la division de nos colonies sous la protection de canons


Avec son sister-ship l'Amiral Charner, il fit partie des forces navales en Extrême-Orient jusqu’en février 1940. Ayant participé à l’évacuation de la poche de Dunkerque, il se trouve au Royaume-Uni lors de la saisie britannique sur les navires français, le 3 juillet 1940 (opération Catapult). Il est réarmé pour faire partie des Forces navales françaises libres (FNFL) et commandé par le capitaine de corvette André Roux (qui deviendra amiral). Au sein des FNFL il participe notamment à la bataille de Dakar puis à celle de Libreville où lors d’un combat fratricide, il met hors de combat un de ses sister-ship, le Bougainville appartenant à la marine du régime de Vichy. Il continue ensuite la guerre dans la mer Rouge en participant au blocus de Djibouti entre juin 1941 et avril 1942. Il est ensuite affecté à l’escorte de convoi transatlantique. En juin 1943 on le retrouve du côté de Madagascar avant de passer le reste de la guerre avec l’Eastern Fleet britannique dans le Pacifique sud.


Ses dernières missions seront elles aussi dans le Pacifique puisqu’il participera à la guerre d'Indochine, notamment au bombardement de Haïphong le 23 novembre 1946, avant d’être désarmé en 1957.



Les commentaires mensongers du rebelle de Gaulle minimisent l'héroïque résistance de Libreville 
Le sous-marin français « Poncelet qui s'est sabordé au large de Libreville, après avoir courageusement attaqué les forces navales anglaises qui soutenaient les troupes du rebelle de Gaulle.

Aviso Bougainville

Vichy, 13 novembre. Le poste radiophonique de Léopoldville vient de donner une nouvelle preuve de la capacité de mensonge de de Gaulle et de ses partisans. En annonçant la prise de Libreville, ce poste déclarait que la chute du chef-lieu du Gabon n'avait entrainé, de part et d'autre, que des pertes insignifiantes.

Sans doute, pour ce chef vaniteux, passé à la solde d'un pays étranger, les pertes de vies françaises sont-elles insignifiantes. D'après le même communiqué, la population aurait accueilli les troupes rebelles avec enthousiasme. Comment croire à ce soi-disant enthousiasme d'une population pendant plusieurs jours sauvagement bombardée et qui, quelques jours auparavant, envoyait une somme de 146.000 francs au Secours National, fondé par la volonté du Maréchal Pétain.

L'amirauté britannique, enfin, avoue qu'un engagement naval a eu lieu entre le sous-marin Poncelet et les unités britanniques. Que faisaient donc les unités





Comment le « Bougainville » aviso français fut lâchement attaqué par l'aviso « Savorgnan-de-Brazza » au service du traître de Gaulle 


Vichy, le 18 novembre. Les auditeurs français ont pu entendre hier, à 21 h. 30, au poste de Brazzaville, la nouvelle suivante

Le 9 novembre dernier, le Bougainville a été sommé par l'aviso Savorgnan-de-Brazza, de se rendre. Le Bougainville ayant refusè, le Savorgnan-de-Brazza ouvrit le feu et le commandant du Bougainville fut légèrement blessé. C'est dans ces conditions que le Bougainville fut mis hors de combat ».

Les auditeurs français savent que le poste de Brazzaville est aux mains des rebelles. Ainsi. c'est la radio de de Gaulle qui reconnaît qu'un aviso français, le Bougainville. a été détruit par le feu des forces rebelles après une sommation qu'aucun marin ayant le sens de l'honneur ne pouvait accepter.

Sources

Ouest-Eclair 19-11-1940

27 mars 2021

Croiseur Jeanne d'Arc Pierre Le Conte lancement 1930 Saint-Nazaire 14 février





Croiseur Jeanne d'Arc Pierre Le Conte 

lancement St Nazaire 




DE TRIBORD A BABORD 
 L'unité d'instruction est indispensable à la formation des officiers de marine Nous avons salué, il y a quelques jours à peine, la naissance du nouveau croiseur école d'application Jeanne-d'Arc, dont la conception très heureusement appropriée à son rôle tout spécial, provoquera certainement l'étonnement, voire l'admiration des autres marines. Aux vieux navires démodés, dont le dernier fut l'EdgarQuinet, succédera une unité moderne où tous nos jeunes officiers pourront être fiers de faire leurs premières armes.

C'est par décret du 10 octobre 1864 que fut instituée l'école d'application. Auparavant, les jeunes gens sortis du Borda étaient embarqués directement, comme aspirants, sur les navires de la Flotte, sans distinction. Après deux années d'études purement théoriques, coupées seulement par quelques sorties sur les annexes que les Bordaches manœuvraient dans les abords du goulet, les jeunes aspirants frais émoulus du Borda étaient appelés à commander à des hommes mûris par une expérience de "lusieurs années à la mer qu'il ne convenait pas de placer sous les ordres d'aussi jeunes officiers dont la formation pratique était, B peine, entamée.

 A l'Ecole d'application, ces jeunes gens achèvent leur instruction sous la direction de lieutenants de vaisseau triés sur le volet et dont l'esprit éclairé guide les élèves dans l'application des connaissances théoriques acquises à l'Ecole navale. Mais le programme de J'Ecole d'application est poursuivi non seulement pour former l'éducation maritime de jeunes officiers, mais en- core pour développer leur jugement et intensifier le goût de leur beau mé- tier de marin.

Successivement, le Jean-Bart, la Renommée, la Florc, l'Iphigénie, le Duquay-Trouin. la Jeanne-d'Arc et l'Edgar-QuineL furent, depuis la créa-,tion de l'Ecole d'application, transfor- mes et spécialement aménagés en croiseur éco:e. Lorsque l'ancienne Jeanne comme l'a,ppellent couramment toutes les promotions d'officiers formées depuis la guerre donna des signes de fatigue évidents. M. Leygues demanda au Parlement les crédits nécessaires à la réalisation d'un navire spécial qui, en temps de guerre. pourrait être utilisé comme croiseur. Mais cette suggestion fut repoussée par la Commission de la Marine au Sénat jusqu'en 1929, de sorte que la Marine dût envisager la transformation du Quinet en bateau école. 

 La fin prématurée de ce croiseur que l'on avait aménagé, à grands frais. en vue de sa nouvelle utilisation, nous fait regretter d'autant plus l'erreur de nos honorables sénateurs, que nous ne disposons actuellement d'aucun autre bâtiment pour le remplacer et que les jeunes officiers ayant été dispersés. après leur naufrage, sur les bâtiments armés de la première escadre.. l'unité d'instruction n'existe plus, bien que leur formation ait été confiée au contre-amiral, commandant la 2' division de ligne" qui. ayant exercé brillamment les hautes fonctions de directeur du personnel militaire, connait à fond toutes les questions relatives à l'organisation et au fonctionnement des diverses écoles de la Marine. Mais, les officiers-élèves étant embarqués sur différents bâtiments, l'organisation de conférences générales sera difficile à réaliser d'ailleurs, leur nombre doit être très restreint stipule le récent arrêté du 4 mars concernant le fonctionnement provisoire de l'école d'application étant donné, sans doute, la difficulté de réunir à la même heure et au même endroit les cent trente cinq élèves de la promotion actuelle. Or, à bord du bateau école, des conférences générales ont lieu chaque matin.




LE LANCEMENT DU CROISEUR-ECOLE JEANNE-D'ARC A SAINT-NAZAIRE

Saint-Nazaire, 14 février. \De notre rédaction)

Une aube grise s'est levée sur Saint-Nazaire. Les averses vont se succéder au long de cette journée du 14 février qui verra le majestueux glissement du croiseur-école Jeunne d' Arc vers les flots de l'estuaire. Jeanne d'Arc Nom symbolique qui sonne comme un appel magique de ralliement. Mot d'espoir, sous lequel se cachent notre fierté patriotique et je ne sais quoi de confiant, de réconfortant. On se dit que la France est une bien grande nation, et fort belle aussi, qui a trouvé pour la sauver, aux heures des tocsins et des invasions, des enfants au sublime dévouement. Jeanne d' Arc Ces dix lettres d'or, tracées à la poupe du nouveau croiseur, vont faire tressaillir les Nazairiens pour qui la mise à l'eau » d'un navire est toujours spectacle de gala.


Avant que les officiels » ne les couvrent de fleurs, saluons les admirables artisans de ce chef-d'œuvre qui, demain, va faire acclamer, à la fois, dans les ports les plus lointains, la France et la Libératrice d'Orléans. J'ai nommé MM. Coqueret, directeur de notre grand chantier de Penhoët; Lambert, Pinczon, Conard, Papaud, Brayet, Caldaques, Cordier, Lavallée, Sée, Vailot, Bonneil, Caster, Fauconnier, Le Cam, Lerat. Prince, Tranié, Albiach, Revile, Nolde, Dechaume, Oreiet, Chevalier, les 26 Ingénieurs, les 165 chefs d'ateliers et contremaîtres, les 200 dessinateurs, les 50 tarificateurs. les 80 calqueurs, les 265 employés des services administratifs et les 5.000 ouvriers de Penhoët.





L'arrivée du train spécial Quatorze heures trente. A la gare P.-O., les officiels font les cent pas sur les quais, en attendant le train spécial. Il y a là MM. Mathivet, préfet; Vieillescazes, secrétaire général de la Préfecture, Butterlin, sous-préfet de Saint-Nazaire; Miqueau, chef de cabinet du préfet; Joubert, président de la Chambre de commerce, Brichaux, président honoraire, Foule, président du Conseil d'administration de la société des Chantiers de Penhoët, Coqueret, directeur de ces mêmes chantiers, Papaud, secrétaire général; Norguet, ingénieur en chef des services techniques de la marine, Davaux, directeur des Constructions navales à Brest, Théry ingénieur en chef du Génie maritime à St-Nazaire; Bonnisseau, ingénieur en chef du port de St-Nazaire Oranglen. chef de gare, etc..



Le service d'ordre est assure a l'intérieur de la. gare par M. Lacroix, commissaire spécial, et ses inspecteurs et à l'extérieur par M. Duboscq, commissaire central, ses agents et la gendarmerie sous les ordres de l'adjudant Bouron.

La pluie ruisselle quand à 14 h. 32 le train spécial, composé de cinq voitures Pullmann et de deux fourgons, entre en gare. Des compartiments descendent M. Deligne, sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire, et Mme Deligne la femme du ministre de la Marine, Mme Leygues et ses petits-enfants Mme Fould. M. et Mme Levy, M. Paul Cyprien-Fabre, administrateur de Penhoët; M. Halphen, administrateur Mme et M. Olphe-Galliard, Mme et M. Olive, Mme et M. Maroyer, Mme et M. Danis, M. Martin, secrétaire général de l'Union des Cinq Chantiers le lieutenant de vaisseau Fontaine, officier d'ordonnance du ministre de la Marine Mme Darlan; l'amiral Dumont, sous-chef d'état-major au ministère de la Marine M. P. Tlssier, chef de cabinet de M. Deligne M. Jauch, ingénieur-mécanicien général de la Commission des essais M. Lelong. directeur central des constructions navales et Mme Lelong M. François, ingénieur général, chef du service technique des constructions navales M. Barrillon, ingénieur en chef du service technique des constructions navales MM. Antoine, Roquebert. Mellon, Reckel, ingénieurs-chefs du service technique des machines MM. Dumesnil, député; Rio, sénateur; Brard, sénateur; Morinaud, député: Martin-Binachon. sénateur et Mme Binachon BabinChevaye. sénateur, Le Cour Grandmaison, député Bréaut député Julien Labruyère et Mme Labruyère; Vergé. secrétaire général de la Chambre syndicale des constructeurs de navires: Laurent, président des Chantiers de France: Ziegler. administrateur Maurice. Raclot. administrateurs de ces mêmes chantiers: Quéant. chef de cabinet du ministre de la Marine marchande: de Boysson. sous-directeur du P.-O.: Cassel. attaché naval auprès de la légation de Suède, et Mme Cassel: Dupendant et Mme Dupendant: Boutllller. d'Amigny et Mme d'Amigny Henri Levy Sebille. Colomb. comtesse d'Harcourt, Mme Pastré. MM. Henri Homberg, de Boissieu,



Jacques Helbronner conseiller d'Etat jouis Bréguet, président de la compagnie Air-Union Pierre Nathan, loger Nathan et Mmes M. Pierre Olive et Mme Olive Mme André Lazard, M. Dieterlen et Mme Dieterlen, Mlle Lafourcade, M. Gangardel, administrateur des Armateurs français; M. Lestonnat, et une douzaine l'envoyés spéciaux de journaux ,de sous-secrétaire d'Etat et voyageurs lu train spécial, en quittant la gare se dirigent vers la Chambre de Commerce ou M. Joubert y souhaite la bienvenue et fait un résumé des grands travaux entrepris dans le port. Les notabilités signent ensuite sur le Livre d'or




Le « Jeanne d'Arc » prend possession de son élément

Dés 15 heures c'est vers Penhoët, un roulement ininterrompu d'autos et un Immense cheminement de foule. Le long de la cale ou repose le croiseur on a édifié une grande tribune. Une autre est nichée sur un échafaudage face à l'étrave du navire. Un ruban tricolore, auquel est suspendue une bouteille de champagne, relie symboliquement le Jeanne-d'Arc à cette tribune. Des photographes et des opérateurs de cinéma sont juchés sur toutes les éminences. Service d'ordre impeccable assuré par les gendarmes, les agents de la police municipale et les gardiens du chantier.


Parmi les personnalités présentes nous remarquons en dehors de celles du train spécial l'amiral Pirot préfet maritime de Brest et Mme Pirot; le contre-amiral Audouard, commandant de la marine à Lorient et Mme Audouard; le général Rondeau de Nantes et Mme Rondeau; M. Bertrand. ingénieur général, directeur des constructions navales à Lorient; Paquet, directeur du chantier de la Loire: Haas, sous-directeur; Dacremont, ingénieur de la surveillance de la marine à Nantes; Blancho, député maire de Saint-Nazaire et Mme Blanco Escurat, premier adjoint; Savy. secrétaire général de la mairie: Guyader, administrateur principal de la marine à Saint-Nazaire; Vincent. président du tribunal civil; Gasnier, président du tribunal de commerce: Bélier, procureur de la République: lieutenant de vaisseau Arder, commandant le sous-marin Achéron; Castairo, Techouayres, inspecteur principal des douanes; Fleury, Inspecteur départemental du travail à Nantes; Pelnard, Rotté, Guillouet, Nassiet. Jarniou. de la Chambre de commerce; Hamel. Rotté, conseillers techniques de la compagnie transatlantique Cambiaggio, directeur de l'Agence transatlantique de Saint-Nazaire Ducroux, Joly, Lafont, Haxias, Arminot, Valdès-Roig, doyen du corps consulaire et consul de Cuba. commandant Tixador, etc. etc.



Aux appels du clairon Fournier, des ouvriers font tomber deux par deux les accores qui soutiennent le croiseur. A 16 heures l'Harmonie Marceau, lance les notes allègres de la Marche Lorraine de Louis Ganne. Nous approchons de l'instant décisif. On entendu de grands coups sourds. Les chalumeaux promènent leurs flammes sifflantes sur les attaches métalliques qui retiennent la Jeanne-d'Arc. La sonnerie du « garde-à-vous » vibre. D'un geste gracieux Mme Leygues a coupé le ruban symbolique. La bouteille de champagne s'est brisée sur l'étrave du croiseur qui lentement d'abord. puis à une vitesse assez grande, drapeaux déployés, glisse vers les eaux de l'estuaire.

Il est 16 h. 10. la Marseillaise éclate. Des têtes se découvrent. Des applaudissements crépitent. L'opération a merveilleusement réussi. C'est après ces minutes émouvantes, la pittoresque pêche au suif. Des remorqueurs viennent prendre le croiseur et l'emmènent vers la nouvelle entrée du port.



Le banquet

Un banquet de 230 couverts a été servi à 19 heures dans la salle des fêtes du chantier de Penhoët, par les soins de M. Meng, propriétaire du Grand Hôtel. Une statue équestre de Jeanne-d'Arc figurait à la place d'honneur, derrière un amoncellement de plantes vertes et de draperies aux couleurs de l'héroïne. Un orchestre que dirigeait M. Cadayé. a exécuté un programme musical d'une rare perfection.


Des discours furent prononcés par MM. Mathivet. préfet de la Loire-Inférieure; René Fould, président de in Société des Chantiers de Penhoët et par M Deligne, sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire. Celui-ci a annoncé que M. Coqueret, directeur des chantiers de Penhoët, allait recevoir la rosette de la Légion d'honneur l'autre part, M. Daniel, chef de groupe iu bureau des études, qui a mis au point les catapultes de Penhoët. aura la croix de chevalier

J. Montarou



Saint-Nazaire

En 1929, d’importants travaux de terrassement sont engagés en bordure de l’estuaire de la Loire pour la construction de la forme Joubert, un ouvrage en béton armé de dimensions jusqu’alors inégalées – 350 mètres de long, 53 mètres de large et 16 mètres de profondeur –, dont l’étude a été confiée en 1927 à la société Holzmann de Francfort-sur-le-Main. Les déblais vont permettre de gagner 7 hectares sur l’estuaire. Sur ce terre-plein est aménagée une cale de 300 mètres de long destinée à accueillir le chantier du Normandie, la commande du transatlantique étant étroitement liée à la construction de la forme Joubert qui va nécessiter trois ans de travaux et permettra ultérieurement de caréner le grand paquebot.


Jusqu’alors, les dimensions des navires mis sur cale étaient contraintes par la largeur (30 mètres) de la Nouvelle Entrée, un accès creusé au cœur du vieux Saint-Nazaire entre 1904 et 1907 pour assurer la communication entre la mer et le bassin de Penhoët. La forme Joubert, du nom du président de la chambre de commerce locale, est réalisée par la société Christiani & Nielsen de Hambourg, qui sous-traite la partie métallique et mécanique – portes roulantes, tabliers et vannes – à la société man. Les portes, qui sont construites à Gustavburg (près de Mayence), sont installées sous la direction de l’ingénieur Kessel – un personnage que l’on retrouvera à Saint-Nazaire durant l’occupation sous la casquette d’un officier allemand.


Avec ses chaudières à mazout relayées par des turbines, développant une puissance de 32500 CV, sa vitesse de 25 noeuds (le bâtiment soutint des pointes de 27,8 noeuds aux essais pendant 3 heures), ce croiseur alors ultramoderne n'a pas été uniquement conçu comme un "navire-école" aux aménagements très étudiés, mais comme un bâtiment de guerre dans le plein sens du mot. La "Jeanne" a fière allure avec une longueur hors tout de 170 m pour 17, 70m de large au fort et un tirant d'eau de 6,50 m.

Cette "Jeanne d'Arc" fut construite en un temps record : la première tôle est posée en septembre 1928 et en octobre 1931, le croiseur-école appareille pour sa première croisière autour du monde.
Pour son premier voyage, la "Jeanne" reçoit une promotion de 156 élèves en plus de son équipage fort de 506 hommes répartis en 28 officiers, 120 officiers-mariniers et 424 quartiers-maîtres et matelots. Son premier commandant, le capitaine de vaisseau Marquis veut "marquer le coup" et montrer le pavillon français dans tous les pays où la France peut faire rayonner son influence en tant qu'"ambassade flottante". Ainsi le périple octobre 1931-juillet 1932 vise en premier lieu l'Amérique latine (Brésil, Uruguay, Argentine, Chili, Pérou, Panama, Colombie). Avant de revenir à Toulon, le croiseur-école visitera les grands ports de la Méditerranée, non sans avoir fait escale aux Antilles, à Dakar et à Casablanca... Un très beau programme précédant le retour à Brest, fixé au 4 juillet. Cela représente, 25000 milles à parcourir en 267 jours de campagne, dont 146 consacrés à la visite d'une quarantaine d'escales ! Un merveilleux voyage pour les "Midships" qui ne doivent pas pour autant négliger les études, s'initier à la navigation, aux armes, au commandement et à toutes les activités qu'ils sont appelés à exercer au cours de leur carrière d'officier.



Un hommage britannique notre marine

Une importante revue britannique le Naval and Military Record, dans son i numéro du 31 août, exprime son admiration pour l'un de nos croiseurs, et, du même coup, rend, à notre marine, et à son chef vigilant, M. Georges Leygues, un hommage mérité et particulièrement précieux. Voici du reste cet article

Le croiseur des aspirants, Jeanne d'Arc, construit par Penhoët (Saint-Nazaire), vient d'être mis à l'épreuve par une croisière de propagande en Amérique du Sud, suivie d'une croisière de trois mois dans le Levant, avec à bord cent vingt aspirants.

Le croiseur rencontra du mauvais temps. Il se comporta fort bien conservant remarquablement sa vitesse dans des mers dures ce qui est une qualité des croiseurs français d'après-guerre. Sa fine silhouette et son confort intérieur firent partout une excellente impression pour le prestige de la France. Les comptes rendus officiels de sa croisière et les résultats obtenus ont été particulièrement agréables au ministre Georges Leygues, qui, le premier, eut l'idée de ce bâtiment-école et donna l'ordre de le construire. Les asoirants, qui bénéficièrent cette année de cette première croisière, se montrèrent, aux examens, supérieurs en navigation et instruction technique à leurs aînés instruits sur le Quinet et la première Jeanne-d'Arc. Ce gain précieux d'instruction est dû aux installations spéciales et aux moyens expérimentaux de ce croiseur-école, qui possède tout ce qui peut être utile à la formation des officiers de guerre. La science navale est devenue très compliquée. Des bâtiments de guerre ordinaires ne sont plus suffisants pour des écoles (sauf au prix de complètes transformations intérieures).


Une autre innovation vient d'être décidée par M. Georges Leygues. A son prochain départ pour une croisière de neuf mois autour du monde, le Jeanne d'Arc prendra aussi à son bord des élèves ingénieurs du génie maritime. Les ingénieurs de la marine ont besoin de faire personnellement connaissance avec la mer.

Il m'est agréable de rappeler, pour compléter la note de notre confrère britannique, que le Jeanne-d'Arc se devait d'avoir une carrière particulièrement heureuse et brillante. I1 avait été lancé à Saint-Nazaire le 14 février 1930, sous des auspices éminemment favorables. Le ministre de la Marine, retenu à Londres par des tractations internationales plutôt ardues, avait délégué pour le représenter à la cérémonie, aux côtés de M. Deligne, sous-secrétaire d'Etat, Mme Georges Leygues, marraine du nouveau croiseur. Ayant assisté au lancement, je puis témoigner que Mme Leygues s'acquitta de sa tache de façon magistrale et qui fit bien augurer de l'avenir du navire.

Long de 170 mètres, jaugeant 6.496 tonnes, le Jeanne-d'Arc est commandé par un officier remarquable, le capitaine de vaisseau Marquis,

Le prochain voyage du croiseur autour du monde commencera le 5 octobre prochain pour se terminer en juillet 1933. L. F.


Sources :

L'Ouest-Eclair 15 février 1930

L'Ouest-Eclair 16 mars 1930

Bnf Gallica

Le chasse-Marée n° 254

Le Petit Parisien N° 20286 13-09-1932

http://croiseurjeannedarc.e-monsite.com/pages/histoire/histoire-croiseur-jeanne-d-arc.html

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