LE GÉNÉRAL DE GAULLE a lancé " le Redoutable " premier sous-marin français à propulsion nucléaire
Cherbourg, 29 mars. - " Paré à lancer ! " Deux minutes après cet ordre, salué par toutes les sirènes du port de Cherbourg, " le Redoutable " a glissé sur deux " coulisses " inclinées et garnies de graisse. Il a suffi que le général de Gaulle appuie, ce mercredi, à 10 h. 38, sur un simple bouton pour libérer les 5 200 tonnes que représente actuellement le premier sous-marin français à propulsion nucléaire et lanceur d'engins.
L'Ecole atomique
photo JM Bergougniou |
Créée en 1956, l'École est provisoirement installée à Paris et soutenue par le centre d'étude nucléaire de Saclay
Dès les années 1950, bien que la force de dissuasion nucléaire française n'existe pas encore, les forces françaises ont l'occasion de s'exercer au maniement d'armes nucléaires avec des armes tactiques américaines dans le cadre de l'OTAN sous doubles clefs.
De 1958 à 1962, l'École est placée sous le commandement du capitaine de vaisseau Henri Bellet. Il mène à bien la formation des premiers équipages de la force de dissuasion française voulue par le général de Gaulle
En 1959 l'EAMEA reçoit des stagiaires de l'Armée de terre et de l'Armée de l'air pour son quatrième cycle de formation.
En 1961, l'École prend le nom d'« École d'application militaire de l'énergie atomique ».
En 1971, le premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) français —
Le Redoutable — entre en service.
Enveloppe en date du jour du lancement 29-03-1967 et du premier jour du timbre 25-10-1969 Signature du Cdt Louzeau |
photo JM Bergougniou |
Cinq sous-marins stratégiques furent mis en chantier à l'arsenal de Cherbourg entre 1964 et 1974, tous équipés à l'origine de missiles M 20.
Le Redoutable, premier de la série, fut le seul à ne pas subir de refonte et fut désarmé en 1991, tandis que le Terrible, le Foudroyant, l'Indomptable et le Tonnant, dont les formes de coque ont été reconstruites, furent équipés de missiles M 4 entre 1987 et 1993.
VA '2S) Claude Arata photo JM Bergougniou |
Claude Arata ,président de la Marcophilie navale, alors LV, était officier mécanicien atomicien pendant la période d'armement du Redoutable
Archimède et Pascal
Tout corps plongé dans un liquide reçoitde la part de celui-ci une poussée verticale dirigée de bas en haut, et égale au poids du volume d'eau déplacé.Plus on descend plus la pression augmente
photo JM Bergougniou |
L'arrière du sous-marin est occupé par la partie chaufferie et propulsion. L'énergie vient d'un réacteur nucléaire qui chauffe l'eau d'un premier circuit. Cette eau primaire transmet sa chaleur à un circuit d'eau secondaire qu'elle transforme en vapeur. Cette vapeur alimente des turbines haute-pression qui tournent à grande vitesse (6900 tours par minute). L'arbre d'hélice relie le moteur à l'hélice. Des vérins inox manoeuvrent les barres de plongée. Deux autres vérins agissent sur le gouvernail.
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Une des grandes révolutions sur un sous-marin nucléaire est que l'énergie y est produite à profusion. Un réacteur comme celui du redoutable permettrait d'alimenter une agglomération de 100 000 habitants.
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Cela représente la production nécessaire à la propulsion, à alimenter les ordinateurs, à produire l'eau douce et l'oxygène.
La tranche missile abrite les seize tubes lance-missiles. Chacun de ces tubes traverse toute la hauteur du bateau. Les clairons en cuivre sont des porte-voix pour communiquer avec le pont supérieur et le pont inférieur lors de la préparation d'une séquence de tir, systèmes simples et très fiables
photo JM Bergougniou |
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photo JM Bergougniou |
Le sous-marin est une grande oreille vigilante. Il peut entendre un bâtiment de surface à 100 km. Il doit se fondre dans les bruits de l'océan : bruits de trafic maritime, ou bruits biologiques ( dauphins, baleines, crevettes. Il faut jouer avec la température et la salinité de l'eau.
Le dessin de la coque du Redoutable - les deux autres S.N.L.E. seront semblables - résulte d'un compromis entre des impératifs contradictoires. La nécessité de loger des équipements massifs et de donner à l'équipage un confort qui compense dans une certaine mesure la durée des plongées obligeait à donner au bâtiment des dimensions imposantes. Il fallait aussi que le sous-marin soit très rapide, ce qui a conduit à donner à la coque un profil susceptible de réduire la résistance à l'avancement.
Naturellement, à toutes ces considérations et d'autres caractéristiques - le choix d'une seule ligne d'arbre actionnant une seule hélice - s'ajoutaient tous les impératifs propres à la construction des sous-marins : en définissant l'importance relative du poids et du volume du bâtiment, il faut naturellement tenir compte de ce que la densité moyenne du bâtiment doit être de un, pour que son poids apparent dans l'eau soit nul, mais on doit aussi se préoccuper de l'équilibre statique du bâtiment.
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Le dessin de la coque du Redoutable - les deux autres S.N.L.E. seront semblables - résulte d'un compromis entre des impératifs contradictoires. La nécessité de loger des équipements massifs et de donner à l'équipage un confort qui compense dans une certaine mesure la durée des plongées obligeait à donner au bâtiment des dimensions imposantes. Il fallait aussi que le sous-marin soit très rapide, ce qui a conduit à donner à la coque un profil susceptible de réduire la résistance à l'avancement.
Heureusement, on pouvait tenir compte de ce que, à la différence des sous-marins classiques qui naviguent souvent en surface, les S.N.L.E. doivent, par définition, se déplacer la plupart du temps en plongée ; on peut donc réduire le volume de leurs ballasts et leur donner un coefficient de flottabilité (rapport du volume des ballasts au déplacement total du bâtiment) plus faible, ce qui permet d'amincir la taille du bâtiment. Mais il fallait aussi songer qu'on devait loger dans l'étrave des tubes lance-torpilles et surtout divers appareillages électroniques, ce qui détournait de l'emploi de la forme ogivale qu'ont les " nez " des sous-marins américains.
photo JM Bergougniou |
photo JM Bergougniou Ainsi les ingénieurs de la marine ont-ils conçu un navire dont la ligne soit tout à la fois classique - puisque l'étrave rappelle celle des sous-marins " classiques " - et nouvelle - car du fait de la réduction relative du volume des ballasts il a été possible de les absorber dans une forme parfaitement aérodynamique. Avec ses dimensions - une longueur et une largeur hors-tout de 128 mètres et de 10,60 mètres, un déplacement en surface de 8 000 tonnes et un poids total de 9 000 tonnes - c'est la principale caractéristique du Redoutable : la coque épaisse, à l'abri de laquelle se trouvent l'équipage et tous les équipements, est dessinée de telle manière que la coque mince qui renferme les ballasts ne fasse plus saillie sur les flancs du bâtiment. Pratiquement, la première présente vers l'arrière un rétrécissement sensible et c'est autour de cette taille de guêpe que se logent les ballasts, sans que la pureté de ligne du sous-marin s'en ressente. sources Cité de la Mer Le Parisien Le Monde |