30 juillet 2021

PH Jeanne d'Arc Kerguelen Crozet 2 février 1990 Commandant Bourdais BCR Marne Doudart de Lagrée

PH Jeanne d'Arc Kerguelen 2 février 1990 Commandant Bourdais

Mission dans les TAAF

par le commissaire en chef de 2e classe Sciorella

La Marne à Port-aux-Français

Le TG 623.2 composé de la Marne, de la Jeanne d'Arc, du Commandant Bourdais et du Doudart de Lagrée a fait son entrée fin janvier dans la zone économique exclusive des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Couvrant une superficie immense (1,7 million de km2), cette zone entoure les îles Crozet, Kerguelen, St-Paul et Amsterdam. La principale ressource est la pêche, réglementée par arrêtés de l'administrateur supérieur des TAAF et dont la surveillance incombe notamment à la Marine nationale. Les commandants des bâtiments, en particulier de l' Albatros qui effectue plusieurs missions de surveillance par an, sont habilités à contrôler les navires de pêches et à dresser procès-verbal aux éventuels contrevenants.


Chacun des trois groupes d'îles a été tour à tour visité par les bâtiments du TG 623.2. Ayant franchi les quarantièmes rugissants le 28 janvier, la Marne, roulant fortement au rythme de la houle, a atteint Crozet le 29 janvier. L'archipel est constitué de deux groupes d'îles découverts, ainsi que les Kerguelen, en 1772. Une base est installée sur l'une des deux îles du groupe Est, l'île de la Possession dont le relief tourmenté culmine à 770 mètres, la superficie étant de 146 km2.

Contact a été aussitôt pris avec les trente-six hivernants, renforcés par trois spécialistes pendant la campagne d'été. M. Martel Thoumian, chef de district, a présenté au CA Bonnot les installations de la base Alfred Faure située sur un plateau à environ 150 mètres d'altitude.

 

L'île connaît un climat très venteux (vitesse de pointe 180 km/heure) et pluvieux. La présence au voisinage de la base de très nombreux oiseaux et d'une manchotière comprenant plusieurs dizaines de milliers d'individus a constitué un attrait particulier pour nos marins. Le spectacle est insolite en cette période de reproduction, où les couples constitués se relaient pour couver les œufs, envahissant la plage et remontant très haut dans l'étroite vallée car chaque centimètre compte et l'espace est âprement disputé.

Ce bref séjour, mis à profit pour effectuer du transport de matériel dans l'île grâce à l'hélicoptère Alouette III de la Marne, s'est achevé dès le 30 janvier en soirée, le bâtiment appareillant pour les Kerguelen où il est arrivé le 2 février.

Les Kerguelen sont constituées d'une grande île dite «Grande Terre», (6 675 km2) entourée de 85 îles et d'innombrables petits îlots. Le climat est humide et froid. La base de Port-aux-Français, créée en 1951, se trouve sur la baie du Morbihan qui comporte un mouillage assez peu abrité des vents qui peuvent atteindre 230 km/heure. Les 79 hivernants, renforcés par 20 personnes pour la durée de l'été, ont accueilli l'équipage. 

Le CA Bonnot a pu au cours de cette visite de trois jours s'entretenir avec le VAE (2S) Corbier, administrateur supérieur des TAAF, arrivé quelques jours plus tôt à bord du Lowland Lancer, navire affrété pour assurer la relève du personnel des TAAF.

La période est favorable, l'été austral bat son plein. La température peut atteindre 20 degrés mais les variations sont brutales lorsque le vent se lève, faisant chuter la température très rapidement ; la houle se forme alors et les liaisons entre la terre et les bâtiments deviennent très difficiles.


Ces difficultés n'ont pas empêché l'équipage de la Marne, bientôt rejoint par celui de la Jeanne d'Arc et celui du Commandant Bourdais, d'envahir Port-aux-Français et de découvrir l'île. La visite de la base, de ses locaux vie, de ses ateliers et laboratoires, fait mieux connaître les conditions de vie et les activités des hivernants, dont le séjour est en principe d'un an.

Les installations permettent une autonomie prolongée. L'énergie électrique est fournie par des groupes électrogènes d'une capacité de 1 300 kW, l'eau douce provient des rivières. De nombreux engins mécaniques (grues, bulldozers, tracteurs...) servent aux travaux de terrassement, constructions, levages de charges lourdes.

Les activités scientifiques portent sur de nombreux programmes placés sous la responsabilité d'une personnalité scientifique métropolitaine, qui participe au choix des jeunes chercheurs affectés sur le territoire. Parmi les domaines de recherche, l'on peut citer la géophysique externe (étude de la magnétosphère), la géophysique des basses couches de l'atmosphère, les études sismiques, la biologie animale et végétale. Une petite flottille comportant notamment une vedette océanographique, la Curieuse, facilite les sorties sur les côtes de l'île. Grâce à elle et aux moyens propres des bâtiments, les visiteurs de la Marine nationale ont pu explorer la vaste baie du Morbihan, voir Port Jeanne d'Arc et la station d'aquaculture du lac d'Armor où l'on élève le saumon. Pendant ce temps, d'autres ont choisi la voie des airs pour se rendre en hélicoptère sur la presqu'île de Ratmanoff, saluer manchots et éléphants de mer, surpris mais impassibles devant cette affluence inaccoutumée de représentants de l'espèce humaine. C'est également l'hélicoptère qui a transporté nos explorateurs en reconnaissance à l'ouest de l'île, jusqu'au magnifique glacier Cook.


Les échanges et invitations réciproques ont rapidement tissé des liens d'amitié sur ce bout de terre française perdue dans l'Antarctique. Le 3 février, le froid piquant du petit matin n'a pas dissuadé les délégations d'assister à une cérémonie militaire au cours de laquelle les couleurs nationales ont été hissées et des décorations remises à du personnel civil et militaire, récipiendaires probablement les plus australs qui fussent.

La mission de présence de nos bâtiments se conjugue le plus souvent avec celle d'assistance. Cette visite aux Kerguelen n'a pas failli à la règle puisque la Marne a apporté son soutien notamment en délivrant 1 500 m3 de gazole et une tonne de vivres. Au même moment, plus au nord, le Doudart de Lagrée a mouillé devant St-Martin-de-Vivies, la base de l'île d'Amsterdam. Constituée par un système volcanique formant un cône cul, minant à 881 mètres, la superficie totale est de 54 km2. Les eaux environnantes sont poissonneuses et abritent des peuplements de langoustes, objets d'une pêche fructueuse. La rencontre avec les hivernants fut aussi très amicale. La journée est consacrée à la pêche et à la chasse aux boeufs importés et devenus sauvages. Le climat tempéré permet le développement d'une espèce particulière d'arbre, le Phylica, objet de soins attentifs et d'une protection contre les agressions de la gent bovine.

Le 4 février, la Marne transite vers  St-Paul et met à profit sa rencontre à la mer avec l' Albatros, en mission de surveillance des pêches, pour transférer du courrier et des vivres.

Mais le temps est compté. Malgré l'accueil chaleureux réservé dans les trois districts à nos marins, en dépit des attraits de ces îles préservées par leur isolement, notre groupe doit se résoudre à faire ses adieux aux manchots royaux, gorfous, pétrels géants, skuas et albatros. Le séjour est éphémère, les souvenirs demeurent. Cap au nord, la mission n'attend pas. 

La Marne à Crozet - Cols bleus

Impressions de midship

Un spectacle fabuleux s'offre aux midships alignés au poste de bande comme une colonie de manchots.

Les principaux habitants de l'île les accueillent avec force enthousiasme : éructations violentes et flatulences obsédantes des éléphants de mer, cris stridents des albatros des Kerguelen et applaudissements effrénés des quatre manchots venus spécialement de l'autre bout de l'île pour la Jeanne d'Arc.

Rythmée par le vent, une noria d'hélicoptères et d'embarcations permet à plus de mille marins de poser le pied sur cette terre. Une rencontre étonnante les attend : Jean-Paul Kaufmann, incognito, venu spécialement pour s'isoler.

Las ! Une chute brutale de 50 hectopascals est relevée au baromètre. En catastrophe, tous doivent rentrer à bord, les plus chanceux par la voie des airs. Quant aux autres, entassés sur des chaloupes censées les ramener à bord, ils ont beau se recroqueviller, ils ne peuvent éviter les paquets d'eau glacée quoique vivifiante s'abattant sur eux. Ridicules esquifs ballottés par les flots, les embarcations dansent, sautent, plongent avec leur cargaison humaine. La mer se soulève, ignorant quelque peu le Règlement international pour la prévention des abordages...

Sources

Cols bleus  3 mars 1990

29 juillet 2021

Enseigne ROUX Torpilleur d'escadre Bizerte Explosion Iéna Toulon 1907

Enseigne ROUX Torpilleur d'escadre Bizerte 


La classe Enseigne Roux fut la treizième classe de contre-torpilleurs construite  entre 1913 et 1915. Elle fut réalisée à l' arsenal de Rochefort et au chantier Augustin Normand Le Havre.

Les deux premières unités de cette classe, les Enseigne Roux et Mécanicien Principal Lestin, participèrent à la fin de la Première guerre mondiale.
 La troisième unité, l'Enseigne Gabolde, fut suspendue en 1914, mais reprise en 1921-1923 avec des modifications en rapport à la technologie de l'époque.

Entre à l'Ecole navale en octobre 18

Aspirant de 1ère classe en octobre 1900  puis affecté sur le croiseur Catinat à la division de l'océan Indien et sur la Rance en novembre 1901 dans les mêmes eaux. Il est nommé enseigne de vaisseau en octobre 1902.

Croiseur "DUPUY De LÔME" en escadre du Nord, puis en 1904 sur la cannoniere "ACHERON" à la division de l'Indochine.


Affecté à son retour sur le cuirassé "IENA" comme chef de section de l'artillerie moyenne, il fut tué dans l'explosion de ce bâtiment à Toulon le 12 mars 1907, au moment où il s'efforçait d'ouvrir les vannes du bassin pour lutter contre les incendies qui s'étaient déclarés à bord.



Enseigne Roux : (marque de coque RX)
Chantier : Arsenal de Rochefort
Quille : 13 décembre 1913 
Lancement : 13 juillet 1915
Armement : novembre 1916  
Fin de carrière : rayé  le 10 août 1937



IMPRESSIONS DE SURVIVANTS 

J'ai pu rejoindre un officier mécanicien qui a échappé par miracle à la catastrophe. Les yeux hagards, tête nue, il me fait le récit suivant

Ah!! ah quel terrible quart d'heure je viens de vivre. C'est à peine si je puis croire que je respire encore cela fait la deuxième fois que je vois la mort de si près. Lors de l'épouvantable éruption du Mont Pelée, j'étais à bord du Suchet et il y avait à peine deux heures que notre navire venait de la rade de Saint-Pierre lorsque la catastrophe est survenue...

J'étais à la porte de mon sous-marin quand retentit la première explosion. De suite on vit que c'était l'Iéna qui sautait... Je trouvai à la porte du bassin l'enseigne Roux, seul officier sorti du navire à ce movement. Il le cria de l'aider à ouvrir la porte mais la besogne était dure. Tandis que nous nous efforcions d'y réussir, le maître-mécanicien Carteirat, du Suffren, accourut pour nous prêter main-forte mais, à ce moment, une seconde explosion retentit, et les projectiles des pièces de 305 emmagasinés dans les soutes de Iéna nous mitraillèrent. Je n'avais pas eu le temps de me reconnaltre au milieu de cette grêle que j'entendis un cri horrible. L'enseigne Roux gisait devant moi, le ventre ouvert. Une bouillie sanglante s'en échappait et le malheureux hurlait de douleur. Pourquoi, il ce moment tragique, où je courais moi-même le plus mortel danger ai-je eu la force de ramasser ma casquette qui était tombée et de la replacer sur ma tète ? Je m'aperçus après que j'avais ramassé une casquette de commandant. D'où venait-elle, celle-là, et où se trouve maintenant la tête qu'elle coiffait ? Cependant, nous avons mis le pauvre enseigne, qui gémissait toujours, dans une baleinière, et on s'éloignait, quand une troisième explosion faillit nous couler.

28 juillet 2021

Suppression des ports de Rochefort et Lorient - Croiseur Lavoisier 1908 L'Ouest-Eclair

Suppression des ports de Rochefort et Lorient - Croiseur Lavoisier

La fermeture de l’Arsenal, préconisée dès la fin de la guerre par le Conseil supérieur de la Marine, fut décidée de fait à la fin 1926 et officialisée le 31 décembre 1927.


L'Ouest-Eclair du 22 septembre 1908 relate la visite de parlementaires et la venue du Croiseur Lavoisier.



La Suppression des ports Rochefort et Lorient

La commission parlementaire enquêta
Rochefort, 21 septembre.

Ce matin, la commission parlementaire, composée de MM. Doumer, Chaumet et Salis, a été reçue à la préfecture maritime. Plusieurs délégations ont été présentées par M. Braud, député-maire, qui a fait l'historique de la question de la suppression de port d guerre.

L'amiral Besson, qui assistait à la réception, a démontré l'utilité stratégique de Rochefort en cas de guerre navale et au point de vue de la défense des côtes. Le président de La Chambre de commerce a insisté sur le prolongement du chemin de fer de la Fumée au fort Enet, pour mettre la rade en communication rapide avec Rochefort après avoir reçu le syndicat do l'arsenal et visité le port, la commission s'est rendue à bord du "Lavoisier" arrivé hier soir en rade de l'ile d'Aix pour ramener la commission à Lorient.

Comment on réalise des économies 


Lorient, 21 septembre. On sait que la commission du budget a demandé la suppression des ports de Rochefort et de Lorient, invoquant des raisons d'économie, Or, voici comment cette commission entend appliquer les principes dont elle sa réclame.

La commission parlementaire chargée d'enquêter sur ladite suppression est aujourd'hui lundi à Rochefort. A l'heure où ces lignes paraîtront, elle sera à Lorient Ces messieurs, au nombre de quatre, parmi lesquels MM. Doumer, président do la commission du budget, et Chaumet, rapporteur du budget de la marine; auraient pu venir de Rochefort à Lorient par chemin de fer. 
Si l'on voulait absolument les faire voyager par mer, tout au plus aurait-on compris qu'on mette à leur disposition un torpilleur ou un contre-torpilleur. Mais non, pour faire promener ces messieurs, on fait appareiller la croiseur "Lavoisier", croiseur détail qui a son importance - à bord duquel on arrête tous tes travaux d'urgence en vue de son prochain départ pour le Maroc. Or, au plus bas mot, le voyage du "Lavoisier", aller et retour, coûtera environ dix mille francs. La ballade des parlementaires est un peu onéreuse pour les contribuables.

27 juillet 2021

Corymbe 157 PHM Cdt Bouan mai juillet 2021

Corymbe 157 PHM Cdt Bouan mai juillet 2021

Le lundi 12 juillet 2021, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouana appareillé de Dakar après une dernière escale logistique. Pour l’équipage, cette étape a signé la fin du mandat 157 de l’opération CORYMBE après plus de deux mois de déploiement dans le golfe de Guinée. 

La Flamme est du 21 juillet 2021. Le Cachet VSPID du 30 juin 2021. Il n'y a certainement pas eu de dépêches entre ces deux dates


Cachet SPID VSPID 10162 30 juin 2021 -
Cod ROC 21048A/La-Valette-Du-Var-Toulon-Ctc 

Déployé depuis le 12 mai, le Commandant Bouan a conduit au cours de son mandat plusieurs patrouilles opérationnelles, de Dakar jusqu’à Luanda : des patrouilles Sagne de surveillance des pêches et de lutte contre la pollution, ainsi que des patrouilles Channa de surveillance et de dissuasion en zone piraterie. Le PHM a travaillé avec différentes structures terrestres dont plusieurs centres opérationnels maritimes d’États riverains. Ces prises de contact lui ont permis d’expérimenter le système d’information et de communication YARIS, dont le but est de faciliter la coordination entre tous les acteurs de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée.






Deux exercices ont particulièrement marqué ce déploiement :

· EUROMARSEC 21.3 : cet exercice s’inscrivait dans le concept de « présence maritime coordonnée » développé par l’Union européenne et dont la France est l’un des principaux acteurs. Le 26 mai, le Commandant Bouan a ainsi renforcé sa coopération et son interopérabilité avec la frégate multi-missions (FREMM) italienne Rizzo et du patrouilleur espagnol Furor dans le golfe de Guinée.

· MEGALOPS 4 – AFRICAN NEMO 21.3 : cet exercice a eu lieu du 1er au 4 juin, a été l’occasion de s’entraîner avec les marines du Gabon, du Congo et de la République Démocratique du Congo, toutes riveraines du golfe de Guinée.

Toutes ces actions conduites par l’équipage du PHM Commandant Bouan ont permis de renforcer la coopération entre les Etats riverains du golfe de Guinée et la France, ainsi que leur capacité à assurer la sécurité maritime dans cette région.

24 juillet 2021

Le Fringant Escorteur-côtier garde-pêche Mer Irlande Nord

Le Fringant Escorteur-côtier garde-pêche

En 1949, avec l'entrée dans la Guerre froide, les pays occidentaux dont la France pensent à la construction d'escorteurs capables de protéger les groupes aéronavals mais aussi les navires de commerce. Ces unités serviront dans le cadre de l'OTAN. La marine française se voit confier la mission prioritaire de la lutte anti-sous-marine. Elle décline ses futures fabrications sur les escorteurs d'escadre, les escorteurs rapides de lutte anti-sous-marine et des escorteurs côtiers.








La classe L'Adroit est un type d'escorteur léger français inspiré des Patrol Coasters (PC), des patrouilleurs côtiers américains de classe PC-461. Construits pour la Marine nationale par des chantiers navals français après la Seconde Guerre mondiale, ils furent dénommés escorteurs côtiers.
Après la première série de 3 unités de la classe Le Fougueux, une seconde série de 11 escorteurs est construite. Ces petits bâtiments furent destinés à la lutte anti-sous-marine côtière.


Le FringantP640Forges et Chantiers de Méditerranée au Havrecoulé comme cible en Atlantique le - 


Les escorteurs servent d'abord pour la surveillance des côtes d'Afrique du Nord. Ils assurent aussi la formation des futurs marins.

Le Fringant et L'Agile serviront, en fin de carrière, pour la surveillance des pêches en mer d'Irlande et mer du Nord. 


LE FRINGANT EN MER D'IRLANDE : SURVEIL

Entre deux missions en mer d'Irlande et sur les bancs du canal Saint-Georges et d'Ouest-Hébrides, l'escorteur côtier Le Fringant, commandé par le lieutenant de vaisseau Kanengieser, est intervenu la semaine dernière en baie de Seine à la demande d'un chalutier soviétique, pour permettre à son médecin-aspirant de soigner un marin russe.

Cette intervention a eu lieu au retour d'une mission d'un mois de surveillance des pêches. Au cours de cette mission l'officier des pêches nouvellement affecté à la flottille du Nord a pu prendre connaisance des problèmes qui se posent actuellement dans les zones fréquentées par les pêcheurs de Bretagne et de l'Atlantique.


Le Fringant a parcouru à cette occasion plus de 4000 milles marins. En un mois, il a reconnu une bonne centaine de chalutiers, la plupart soviétiques, roumains, polonais ou bulgares. Ces navires sont actuellement les plus actifs dans les eaux de l'Atlantique Nord Est et de la mer d'Irlande, en raison de leur tonnage unitaire assez important pour travailler par mauvais temps.

La mission du garde-pêche était du reste double : effectuer des contrôles au titre de la règlementation internationale des pêches et assister les nationaux. Sur ce second point, l'assistance du Fringant a été réduite en raison des tempêtes qui ont éloigné nos chalutiers. Deux interventions méritent toutefois d'être signalées : la réparation du Decca d'un bateau du Guilvinec, le Reun Couz, qui a été effectuée dans le délai record de cinq heures, et la fourniture de pain à la Petite Carine, de la Rochelle, dont la provision s'était avariée à la mer




L'AFFAIRE DE CORK

Avec son équipage, le « pacha » du Fringant a été toutefois placé aux premières loges pour suivre une affaire de mer sortant de l'ordinaire. ; la saisie du gros chalutier usine soviétique Bellomorye dérouté sur Cork, et dont le commandant a été traduit en justice pour avoir pêché dans les eaux territoriales irlandaises. Par une curieuse coïncidence, le Fringant avait été conduit quelques jours auparavant à contrôler le navire soviétique alors qu'il se trouvait en pêche avec toute une flottille, de façon tout à fait régulière cette fois. L'accueil des Soviétiques avait été cordial : tout était en règle — maillages et taille des espèces pêchées — et la visite 
s'était soldée par l'offre de vodka et de poisson frais !

cC'est dans des circonstances bien différentes que, pendant leur escale à Cork, les marins du Fringant devaient revoir les marins soviétiques, de loin bien qu'au même quai, après que le chalutier eut osé tenir tête à la Marine de l'Eire vingt-six heures durant. Le capitaine Nikolaï Shinkaruk n'accepta, en effet, d'obéir aux injonctions des patrouilleurs Grainne et Banba qu'après un tir de semonce de l'artillerie de 40 mm irlandaise.
Pendant la durée de cet intermède naval peu courant - des militaires irlandais ont investi le chalutier russe en mer, après les injonctions des patrouilleurs — de nombreuses négociations furent conduites au plus haut niveau, entre les autorités de l'Eire et les chargés d'affaire de l'ambassade soviétique à Dublin

Le chalutier soviétique Bellomorye se ravitaille à couple d'un pétrolier de la flotte logistique de l'URSS. Sur notre photo il est presque totalement dissimulé par la coque du pétrolier.


Sources 
COLS Bleus 6-11-1976

23 juillet 2021

Caserne GUEPIN Brest Garangeau école des mécaniciens Réserve période réservistes manifestation

Caserne GUEPIN Brest

Des manifestations de réservistes nous amènent à parler de la caserne Guépin. L'Humanité 11 juillet 1927









CONTRE LES 28 JOURS DANS LA MARINE 

Comment les réservistes ont rejoint le 2e dépôt à Brest.Ils font relâcher un des leurs que la police avait arrêté

Après M. Painlevé, le ministre de la marine, Leygues, a son compte. Les échos de l'arrivée des premiers réservistes, convoqués au 2e dépôt à Brest, ont dû lui parvenir. Il n'a même plus maintenant l'occasion de jalouser son collègue de l'armée de terre, l'im... Prudent Painlevé.

Les réservistes de la marine royale sont d'ailleurs gratifiés de trois jours supplémentaires. Leur période est de vingt-huit jours C'est une raison de plus pour eux de protester, et les gars convoqués au 2e dépôt l ont carrément manifesté sur tout le parcours de Paris à Brest.

Il n'est pas douteux que cet exemple fera tache d'huile et que les futurs convoqués sauront également manifester leurs sentiments au multimillionnaire Leygues.




Les réservistes de la marine posent les mêmes revendications immédiates que leurs camarades de l'armée de terre. Et, avec eux, ils crient A bas les périodes!

De la gare Montparnasse à la caserne Guépin à Brest plusieurs réservistes nous ont écrit pour nous relater leur voyage.

Dès le départ, papillons et tracts circulent dans les compartiments. A Versailles, déjà, les protestations fusent de toutes parts. L'Internationale retentit, et une centaine de poitrines sortent les cris multipliés de "A bas les vingt-huit iours!

Puis, dans toutes les gares, les mêmes cris et les chants révolutionnaires se répercutent.

A Rennes, un détachement de fusiliers marins stationne. Toute la lyre l'accompagne capitaine, lieutenant, frégatons, fayots. La gradaille subit, pendant un quart d'heure, l'exaspération des réservistes "Vivent les marins de la mer Noire Vive l'armée rouge bas les GdV

Pas un galonné ne lève le nez. Et le train démarre au chant de l'Internationale

L'arrivée à Brest

A la gare de Brest, des sakos et des bœufs (fusiliers et officiers mariniers), en armes, attendent les réservistes pour les conduire en détachement la caserne.

Les réservistes renouvellent leurs manifestations.Le piquet de service tente inutilement de les rassembler.

Dans la ville, cris et chants continuent. Devant la caserne Guépin, deux flics harponnent un gars de la réserve et l'introduisent au poste. Nouvelle manifestation les réservistes pénètrent en force. Les flics capitulent et leur camarade est relâché. Puis, l'entrée du 2e dépôt se fait au chant de l'Internationale.

A son tour, M. Leygues est servi Sans désemparer, les réservistes de Brest continueront leurs démonstrations. Partout, dans les ports comme dans les garnisons de l'armée de terre, les réservistes, par leurs manifestations de masse obtiendront des améliorations immédiates. Leur persévérance dans 1 action leur fera arracher ensuite l'essentiel
  LA SUPPIlESSION DES PÉRIODES DE RÉSERVE

A. JEANDEMANCE.











1686: Sous Louis XIV les Jésuites obtiennent l'autorisation de fonder à Brest un séminaire afin de former des aumôniers pouvant embarquer sur les vaisseaux du Roi.

- 1695: Début de la construction de l'édifice situé à proximité de l'église Saint-Louis. Architecture conçue par l'ingénieur militaire Garangeau et livrée au culte en 1702.

L'ensemble de ce grand séminaire situé sur 2 hectares au cœur de la ville était composé d'un long bâtiment central surmonté d'un dôme et entouré de cours et jardins.


- 1741: Construction de la Chapelle de la Marine d'après les plans de Choquet de Lindu  Ingénieur de la Marine.

- 1764: Les bâtiments du séminaire deviennent propriété de l'État et sont remis à la Marine qui les transforme en caserne.

- 1776/1834: Cet ensemble architectural devient Hôpital suite à l'incendie de l'Hôpital maritime en 1776.

- 1789: La chapelle devient tribunal révolutionnaire Temple de la concorde puis servit de magasin aux vivres pour l'hôpital.

- 1863/1883: Hébergement de l'institution offrant un asile aux pupilles de la Marine.


- 1883/1914: École des Mécaniciens.

- 1907/1908: Démolition de la Chapelle de la Marine.

- 1914: Hôpital auxiliaire.

- 1922: Caserne Guépin.

- 1940: Sous l'occupation allemande devient le siège du commandement Kommandantur.

- 1944: Destruction de l'ensemble architectural sous les bombardements.






Sources

L'Humanité 11 juillet 1927

Mission Peau 1923 1924 Kerguelen TAAF

Mission Peau 1923 1924 Kerguelen  Etienne Peau travaille au Muséum du Havre. Mais les liens qu’il peut développer, à l’occasion de missions ...