01 décembre 2021

Notre Dame du Châtelet pêche ravitaillement guerre 39-45 poisson Saint-Malo Morue Terre-Neuve goélette

Notre Dame du Châtelet


Dans les semaines qui suivirent la défaite, la mise en place d’un système de ravitaillement permettant d’approvisionner les marchés urbains, accompagné d’un système de rationnement, consistant à répartir de manière rationnelle et égalitaire l’ensemble des denrées disponibles, apparaissait comme l’une des missions les plus urgentes pour le nouveau régime de Vichy


Les cartes de rationnement sont instaurées à partir de l’automne 1940 suivant un système qui fournit de 1 200 à 1 800 calories par jour et par personne, selon l’âge, les activités et le lieu de résidence : huit catégories ont été fixées.



À Paris, avec ses tickets de rationnement, un adulte peut acheter 275 grammes de pain par jour. Par semaine, il peut acquérir 350 grammes de viande avec os, 100 grammes de matières grasses et 70 grammes de fromage. Par mois, ses tickets lui donnent droit à 200 grammes de riz, 500 grammes de sucre et 250 grammes de pâtes.

Au cours de l’année 1941, la question du ravitaillement apparut comme la source de grief essentielle et fut sans doute le facteur principal du processus de détachement de l’opinion du régime du Maréchal

« Dès le mois de juillet 1941, la lune de miel était finie. Les plaintes se faisaient plus nombreuses, en matière de ravitaillement surtout, et le prestige du Maréchal ne suffisait plus à faire passer les rutabagas

La pêche est autorisée dans une étroite bande côtière de 3 milles de 9h00 à 18h00 et qu’elle est interdite dès 1940 en Manche et totalement en Bretagne en 1944, les pêcheurs soufrent du manque de gas-oil et de glace et ils sont soumis à de restrictions draconiennes de sortie, ils encourent les foudres de l’armée allemande s’ils contreviennent aux ordres...

Mars 1941




DE BAYONNE A LA PALLICE SEPT VOILIERS MALOUINS vont armer
pour Terre-Neuve 

Deux autres, partant du Midi, pourraient les rejoindre, et ce serait bien tout..
un terre-neuvier largue ses voiles au sortir du port
Saint-Malo, 10 mars (de notre rédaction locale). Comment savoir, à Saint-Malo, si les bateaux allaient partir pour Terre-Neuve cette année encore, en dépit de toutes sortes de difficultés?
Nos armateurs ne sont-ils pas dispersés dans les ports du sud, de Bordeaux à Marseille au moins ?
Aussi bien leur décision définitive dépendait-elle de la réponse donnée par l'Amirauté de France à leur demande, vieille de plusieurs semaines et sollicitant des garanties correspondant à une période exceptionnellement délicate.



Glatre veut vendre ses bateaux - mai 1942



Tout vient à point qui sait attendre, dit-on. Le proverbe s'est vérifié une fois de plus. Ayant obtenu des satisfactions légitimes, sinon entières, nos armateurs d'hier se sont consultés à travers le pays. Voilà comment leur décision ne date que d'hier et a été rapportée par M. Chevalier, armateur de l'Angélus, retour de Bordeaux où est son voilier
Une tradition maintenue le départ n'aurait pas lieu avant quelques semaines encore.




Combien de bateaux reprendront la route habituelle ? les  sept voiliers de chez nous au moins, qui sont l' « Atlanta qui se trouve à Port nec actuellement à Bordeaux: « Notre-Dame-du-Châtelet », mouillé à La Pallice, mais non encore donné comme partant certain: l' Izarra le « Bassilour ». le Martin-Pêcheur et le Cancalais tous actuellement au port de Bayonne le "Cancalais» n'étant encore donné que comme partant probable.

L' « Atlanta qui se trouve à Port-de-Bouc, arme également, mais II faut encore attendre.Ne parlons pas Ici du chalutier les côtes du Maroc.
Nous sommes loin de esmpte avec autrefois et même av*o oes dernières années. Cependant, c'est une tradition malntcnoe et on geste de courage, Que l'armement malouin fait en ce printemps 1941. si l'on songe aux risques qui sont venus s'ajouter à ceux de la traversée.



Bien entendu, Il n'est pas question d'armer les chalutiers consommateurs de mazout, et dont les prises sont encore pins recherchées Que celles des voiliers.
Le problème du ravitaillement des équipages
Mais dira peut-être le profane, pourquoi tant de temps et de tergiversations?
C'est qu'il est une question d'importance et qu'il fallait résoudre en même temps que celle des assurances de guerre, des garanties contre la perte d'une campagne, etc. Cette question est celle du ravitaillement. Comment constituer avec des tickets de 90 grammes strictement comptés les provisions de viande nécessaires à un équipage qui trime dur et autres gréments de cambuse ?


 Le problème a été résolu dans un sens satisfaisant. Le ministère du Ravitaillement a accordé les dérogations nécessaires à la préparation native d'une campagne et a habilité judicieusement, comme répartiteurs et contrôleurs aux vivres. les administrateurs de quartiers qui sont les mieux placés pour connaitre des Intérêts en jeu et qui se sont toujours efforcés d'ailleurs, de concilier les règlements avec les desiderata Jus lllics des pêcheurs.
Souhaitons donc et c'est ce que nous fa sons en terminant que des difficultés de transporta n'entravent pas l'approvisionnement de nos voiliers, qui n'ont plus longtemps devant eux avant l'essor. Souhaitons aussi qu'au terme de cette seconde campagne de guerre, nos terreneuvas. auxquels nous pensons, puissent regagner tous les bassins désertés de Saint-Malo et de Saint-Servan







Notre-Dame du Châtelet Coulée.


A 4 h 15, le 15 mai 1941, le trois mâts Notre Dame du Châtelet est coulé par l'U-43 de 45 coups de canon de pont et de coups de feu AA à environ 400 miles à l'ouest d'Ouessant.

Lüth soupçonnait le navire de signaler la position des sous-marins aux forces alliées, tandis que certains des survivants pensaient qu'ils avaient été attaqués par un sous-marin britannique.



Notre-Dame- du Châtelet à quai à Saint-Malo
La veille, le voilier avait rencontré le sous-marin italien Cappellini par 47 ° 42N / 13 ° 56W. Les dix survivants ont abandonné le navire en trois doris: deux hommes ont été récupérés par le sous-marin italien Otaria le 23 mai, trois hommes ont été secourus par le chalutier français Petite Bernadette au large de Belle-Île le 24 mai et les cinq hommes restants ont atteint l'archipel des Berlengas au large du Portugal le 28 mai, après avoir navigué env. 600 miles dans leur doris.

Les survivants ont rapporté qu'ils avaient été attaqués sans avertissement et que leurs doris avaient été mitraillés alors qu'ils abandonnaient le navire. 


L'archipel des Berlengas est un groupe d'îles granitiques au large des côtes du Portugal, dans l'océan Atlantique. Situées à une dizaine de kilomètres du cap Carvoeiro, elles sont visibles depuis la ville de Peniche.



c


Sources :

https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-2-page-199.htm

L'Ouest-Eclair

30 novembre 2021

Joséphine Baker Panthéon 2021 du music-hall au Panthéon

Joséphine Baker

Une étoile noire : Joséphine Baker.


 Joséphine Baker n’entre pas en scène comme tout le monde. C’est dans les combles des « Folies-Bergère » qu’elle accède pour descendre dans une trappe mystérieuse. Une boule fleurie, pesant 1.000 kilos, suspendue à vingt mètres au-dessus de l’orchestre, descend lentement, vers les spectateurs. Ua boule s’ouvre et Joséphine Baker danse-son « charleston » effréné. Appolo-Journal 1927

Quelques instants avec Joséphine Baker

Je n'avais pas revu cette fantasque fille au corps brun depuis que La Revue Nègre nous l'avait révélée gambillant avec frénésie des danses rapides et enfiévrées qui sentaient le soleil, la guerre et l'amour.

Aujourd'hui elle est devant moi, nue dans une

tunique tramée de sinueux dessins, les cheveux collés au crâne, la bouche peinte, droite et sombre comme un cyprès.


Autour de nous, un bruit du diable règne dans le studio. Les phares électriques s'allument et s'éteignent comme pris de folie, les régisseurs courent de tous côtés, le metteur en scène s'enroue à force de crier et les figurants courbent l'échiné sous l'orage.

Nous sommes près des appareils, calmes comme eux au milieu de cette ardeur déchaînée...

Miss Baker laisse tomber sur moi son oeil semblable à un soleil noir, ses lèvres gonflées et écàrlates s'entr'ouvrent :

— « Une interview »... oh ! comme c'est... terrible !...

— « Mais non, mais non », chuchote auprès d'elle un jeune homme brun impeccablement vêtu — le mari de la vedette — qui porte des petites moustaches et ressemble à Adolphe Menjou. « Vous savez bien : Madame vous posera des questions, vous n'aurez qu'à répondre, c'est très facile... »


Joséphine Baker esquisse une grimace et sa bouche se tord drôlement. Facilement agitée, elle se balance sur un pied et saisit l'autre dans sa main fine.

— Miss Baker !... tonne une voix, please...

Ses longues paupières violettes se plissent et un rayon qui rit glisse de ses yeux à travers ses cils. Elle saute :

— Excuse... il faut travailler... tout à l'heure vous me verrez...

Et elle court s'engouffrer dans la foule de figurants qui s'écarte et se referme sur elle.

Je m'installe près de l'estrade où le metteur en scène domine la situation. Des faisceaux de lueurs se dirigent vers le décor qui représente l'intérieur d un cabaret. La foule s'amuse, les hommes lutinent les femmes qui poussent des cris aigus.


Coup de sifflet. Sur un balcon de bois peint qui traverse le décor, de fougueux musiciens entament un jazz folâtre. Partout, la lumière éclate et dans le fond, apparaît, les jarrets durs, les pieds frémissants, la danseuse noire qui fait courir tout Paris.

Son corps d'un dessin pur, ferme et nerveux est agité de trémoussements comiques.

Elle gonfle les joues, écarte les narines, roule les yeux, choque les genoux, tape des mains.

— « You... You... You... chante-t-elle d'une voix suraiguë.

Danse du ventre. Grand écart.

Dans le bain de lumière, ses cheveux, ses sourcils, ses prunelles, sa chair d'ambre étincellent...

Adolphe Menjou — pardon !... le mari de l'étoile," — admire les souples mouvements de bête sauvage de sa femme. II a l'air satisfait.

— « You... You... You...

lettre adressée à Joséphine Baker  des USA Los Angeles 30-11 1946
La folle .danseuse tourbillonne, se déchaîne, se multiplie. Elle est plus trépidante que le jazz.

Coup de sifflet. C'est fini. Les lumières s'éteignent. Lés figurants se groupent par petits paquets autour dès tables jonchées de confettis

Miss Baker adresse une grimace à un vieux monsieur coiffé d'un chapeau de papier, puis l'air sage et, l'oeil doux, elle rejoint son mari qui l'attend devant une bouteille de champagne.


Carte postale de Buenos Aires signée Joséphine Baker 


Son sourire en éventail m'appelle? Je m'approche.

Elle s'assoit, les jambes écartées, les mains pendantes.

—- Elle s'est couchée à cinq heures ce matin, me dit son mari, et levée à neuf. Ce n'est pas tout à fait assez dormir.

— Vous devez être bien fatiguée, dis-je bêtement à la noire vedette.

Un rire enfantin, un roulement d'yeux :

— Moâ ?... jamais, jamais fatiguée, je dors bien...

Puis un grand soupir en remuant la tête comme un balancier :

— Oh !i l'interview !...


— Elle est née à St-Louis, coupe son mari qui tient sur ses genoux un chien minuscule, elle est venue à Paris avec La Revue Nègre...


v —— Vous aimez St-Louis ?

— No !... Il fait froid... J'aime Paris plus que l'Amérique...

— Elle vient d'acheter deux hôtels particuliers, continue son interprète et beaucoup, beaucoup de chiens...

Je regarde la minuscule bête qui tremble de tous ses membres :

— Vous en avez plusieurs comme celui-là ?

' Elle plante son doigt au bout de son petit nez aux narines expressives :

—. Est-ce que vous allez me demander quel jour, à quelle heure et à quelle « minioute » je suis née ?...

— Elle est adorable, minaude à côté de moi une imitation de Mae Murray.

Mais aimable soudain comme une mondaine qui offre le thé :

— Je tourne « le Sourine » des Tropiques. Très intéressant « for me ». Le cinéma est un vrai « enchanteress »...

— Vous avez l'intention de continuer à faire du cinéma ?

-— Oui, si j'ai du « souccess »... '

La vile flatterie chère à l'interviewer mé pousse.

Je voudrais tant m'attirer un de ces si jolis sourires

en éventail !

— Cela ne fait pas de douté*

Mais elle tape Sur ses genoux nus et ses sourcils brillants se joignent.

— Vous ne pouvez pas savoir plus que moâ !..,. Personne ne peut dire si j'aurai du « souccess »... J'aime le cinéma, voilà* Je voudrais beaucoup* beaucoup en faire...

— Vous allez au cinéma quelquefois ? ,

— Pas souvent ; je n'ai 'pas le temps. Mais je suis « very en-joyèd » quand j'y vais...

^^ Qu'est-ce que vous y aimez ?

Elle remue de nouveau la tête comme un balancier, les mains sur les cuisses ambrées :

—- Tout... tout... tout...

—- Jo, dit son mari, Madame veut dire : aimezvous Mary Pickford, Lil...

—' Je ne connais pas Mary Pickford ni les autres. Quand je vais au cinéma, je vois toujours de jolies « figoures », de biens jolies « figoures », ils me plaisent tous...

Grand geste circulaire et gonflement des joues.

— Miss Baker 1... Miss Baker !... appelle-t-on. Je me hasarde à dire :

 — Ah ! je vais encore vous voir danser !,..

— Oh ! ce ne doit pas être bien « enchanteress » pour vous !... puisque vous m'avez déjà vue !... c'est pareil... encore pareil...

Puis le sourire en éventail réapparaît, le regard devient caressant et tendre :

—■ Excuse... je ne peux répondre que oui ou non à une interview... c'est comme ça. Mais vous pouvez dire que j'aime la France, le music-hall, la danse, le cinéma, les chiens...

— Miss Baker !...

Une pirouette. Je ne vois plus que l'épaisse ténèbre des cheveux, les belles épaules, les longues jambes....

— « You... You... You... »

La voix suraiguë... L'éclatante lumière... ,Ja frénétique musique... ,

Et, après une cabriole déhanchée et diabolique, la plus extravagante des vedettes entraîne tous les figurants dans une tumultueuse farandole...

. Marianne ALBY.  Cinéa 01-11-1927




Joséphine, « petite » caporal


Dès son retour de la zone des armées, Joséphine Baker a dû s'aliter par suite d'un refroidissement. Durant quelques jours, elle a effectué près du front une tournée en compagnie de Maurice Chevalier, tournée de music-hall qui a donné du bien-être et de la joie à quelques milliers de poilus.

Son succès fut immense, la célèbre artiste chantait inlassablement et distribuait des quantités de paquets de cigarettes aux soldats, spectateurs d'un jour ! Partout elle reçut des ovations et des insignes personnels. Mais ce qui lui donna le plus de plaisir ce fut sa promotion comme caporal dans un régiment d'artillerie en action sur le front.

Et malgré la fièvre, Joséphine Baker nous répétait en souriant: « Ah ! que je suis fière d'avoir une telle récompense... deux petits galons... »

Paris-Midi 15-11-1939

Joséphine n'est pas contente. Il parait qu'on la présente un peu partout comme appartenant à l'armée américaine. Or, Joséphine Baker est française et, depuis quatre ans, fait partie d'une formation féminine de l'armée française, comme d'ailleurs elle nous l'a confié dans une interview. Mais elle tient à ce qu'on le répète. Voilà qui est fait.   France-Soir 19-10-1944

Joséphine BAKER AUXILIAIRE DE L’ARMÉE DE L’AIR RACONTE SES "CAMPAGNES” 




JOSEPHINE BAKER a retrouvé un de ses amours, Paris. Paris auquel elle n’a cessé de penser depuis 1941 et au cours de toutes ses « campagnes » en Afrique du Nord. Car Joséphine Baker n’est pas revenue à Paris dans le somptueux, quoique léger costume qu’elle arborait aux Folies- Bergères, mais en uniforme réglementaire de lieutenante des Auxiliaires de l'Armée de l’Air française.



Alors, adieu chansons, danses et plumes d’autruche ? Eh oui ! Joséphine a bien fredonné quelques refrains en Afrique du Nord — et surtout le célèbre couplet de « Mon Bonheur » : « Une petite chaumière en France, c'est tout ce dont on a besoin » — mais elle a, avant tout, voulu servir militairement la France, sa patrie. En compagnie d’autres artistes françaises : Françoise Rosay, Germaine Sablon, Alice Delycia et de quelques dizaines de volontaires, elle a connu, à Oran, la stricte vie de caserne et les liaisons souvent dangereuses par route ou par air, dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Vie exaltante, bien faite pour plaire à la trépidante artiste ! Qui parlait de la nonchalance des créoles ? Joséphine Baker a fait mentir le dicton, elle qui se grise du parfum d'aventure et frémit d’aise à côtoyer le danger. Quand on a découvert le sens immense et magnifique du mot "servir", on ne s’habitue pas facilement du train- train quotidien. Joséphine, elle, est prise tout entière par sa Mission et oublie tout ce qui ne s’y rapporte pas. Ses habitudes parisiennes, sa villa, sa vie artistique ? Rien ne l’émeut, qui ne soit le sort de la France.

Aussi n’envisage-t-elle pas de rentrée artistique avant que le sol national en soit entièrement libéré. Paris, une seconde fois, la laissera partir vers son destin, avec ses trois fétiches : "Sac-à-puces", un petit chat recueilli dans une ruelle oranaise, « Mitraillette », un adorable chiot, et le fer de mulet que lui donna, à Casablanca, l’infirmière qui la soigna lors de la grave maladie qui faillit l'enlever à notre admiration...
Globe 05-11-1944

L'Opéra et le siège de Paris Le Gaulois Le journal du siège de Paris 1870

L'Opéra Garnier 1870

On va quitter la marine, les bateaux, les mers australes pour découvrir un aspect méconnu d'un monument parisien peuplé de petits rats... En fouillant les sites des archives nationales, j'ai trouvé ce texte sur l'Opéra Garnier de Paris qui servit, en 1870, à bien d'autres choses que sa destination première.



Sa construction est abandonnée en 1870 à cause de la guerre contre la Prusse. Le bâtiment est alors transformé en réserve militaire de nourriture et de paille. Ce n'est qu'après un incendie accidentel à l'Opéra Pelletier en 1873 que le projet de Charles Garnier est repris.

Journal
 du siège de Paris 

C'était jadis une question de savoir quand se ferait l"inauguration du nouvel Opéra. Eh bien ! la voilà faite, et d'une façon que personne n'avait prévue, l'architecte pas plus que les autres.

L'Opéra sert à tout en ce moment, sauf peut-être à faire de la musique. On ne saurait imaginer les usages divers auxquels l'architecte a plié son monument.

Au sommet, il a placé un observatoire, un télégraphe et un appareil éclairant. 
En bas, tout à fait en bas, dans les caves sur lesquelles s'appuie le dernier dessous, il a, creusant un vaste trou dans la cuvette du béton, fait jaillir une rivière, qui emplit cet immense réservoir, qui donnera des milliers de litres d'eau pour les besoins journaliers et pour le fonctionnement des pompes à incendie.

Dans les divers étages de dessous, il a logé les archives et la bibliothèque de l'Opéra, d'énormes approvisionnements de toute sorte ; il n'a écarté que la paille et le foin, qui lui ont paru bien compromettants en cas de bombe ; mais du blé, mais de la farine, mais des conserves alimentaires, mais du vin, il y a dans ces vastes et noirs espaces de quoi nourrir une armée pendant un mois.

D'un autre côté sont les provisions de guerre. Pas de poudre, par exemple; la poudre est plus dangereuse encore que le foin; mais des montagnes de boulets et de prodigieuses quantités d'équipements militaires.

Au-dessus, une ambulance toute prête qui attend des blessés. Plus haut, dans les foyers, des cuisines que Gargantua n'eût pas désavouées ; car la moitié de l'Opéra appartient à des troupes qui y baraquent, tandis que, sur les côtés, la garde nationale y fait l'exercice toute la journée.


C'est le pandœmonium de la guerre que ce monument élevé aux arts de la paix, et ce n'est pas là un des moindres étonnements de ce Paris assiégé, qui serait si curieux à observer, s'il était possible de conserver, en de si terribles extrémités, le philosophique sang-froid d'un La Bruyère ou d'un La Rochefoucauld.

29 novembre 2021

Phare de la Pointe Vénus Tahiti Thomas Stevenson

Phare de la Pointe Vénus Tahiti

Le phare de la Pointe Vénus, construit en 1867, est situé dans la commune de Mahina, à l’extrême nord de l’île de Tahiti. Il balise le nord de l’île et jalonne la baie de Matavai.

Le phare de la pointe Vénus en bref

- Construit en 1867 / inauguré le le 23 avril 1868
- 32,85 mètres de haut
- 365 marches
- Premier phare du Pacifique Sud
- Unique phare de Tahiti

 


La pointe Vénus doit son nom à l’observatoire que construisit Cook en 1770 pour connaître la trajectoire de la planète Vénus. Cette pointe fut le lieu de débarquement de nombreux explorateurs comme Bougainville et Wallis.







Ce phare a été conçu par l’ingénieur David Stevenson. Il a été rehaussé de 7 mètres en 1963. Son nom vient du fait que le Capitaine Cook et l’astronome Charles Green ont observé la planète Vénus passant devant le soleil de ce point en 1769.

Le phare de la Pointe Vénus, que l’on appelle Teara o Tahiti ou Tepa’inavemiti, a été construit en 1867, par le Capitaine du Génie militaire de La Taille, avec une main-d’œuvre constituée par les maçons mangaréviens du Père Soulier, qui à cette époque étaient les seuls à savoir construire des édifices en pierre de taille. Pour la construction, ils ont utilisé des pierres provenant des exploitations de grès de sable de l’archipel des Gambier.

Le phare fût inauguré officiellement par le Commissaire de La Roncière en présence de Mgr Pompallier, évêque mariste de la Nouvelle-Zélande. Il était alors doté d’un feu blanc fixe, visible à 15 milles et donne maintenant un feu blanc à éclat, visible toutes les cinq secondes. Ce phare est utilisé également aujourd’hui pour la navigation aérienne grâce à des lentilles additionnelles pour faisceaux aériens.


Le phare, initialement haut de 25 mètres – il a été surélevé de 7 mètres en 1963 – est une tour carrée de 7 étages, édifiée en moellons et coraux. Il a été construit par Thomas Stevenson, le père de l'auteur Robert Louis Stevenson. C'est le Comte Emile de la Roncière, « commandant commissaire impérial aux Îles de la Société » sous le règne de la reine Pomare IV, qui a ordonné la construction de cet ouvrage.


Pendant la guerre de 1939-1945, les habitants avaient camouflé le phare en peignant sur ses quatre faces, du haut en bas, des cocotiers avec leurs palmes et leurs noix pour enlever tout point de repère à la flotte de débarquement de l’ennemi japonais. Ainsi, le bâtiment, qui se dresse au milieu d’une cocoteraie, devenait invisible, à tel point, raconte l’écrivain Albert T’Serstevens, que le gardien, quand il avait un peu bu, ne pouvait plu
s le retrouver et qu’il lui arrivait même de grimper à un cocotier en croyant gravir l’escalier du phare.

Monument emblématique de notre patrimoine culturel matériel, le phare de la pointe Vénus – premier phare du Pacifique Sud ! – est aujourd’hui protégé et entretenu par le Service des Phares et Balises de la Direction de l’Equipement. Après avoir été plusieurs fois rénové à l’intérieur comme à l’extérieur, il reste toujours fermé au grand public pour des raisons de sécurité.


Les informations entre la 1ere francetvinfo.fr et le monde des phares divergent... sur certains points - prénom de l'architecte Stevenson, nombre d'étages, etc. -

Sources

https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/phare-pointe-venus-150-ans-lumiere-470273.html

https://mondedesphares.fr/?Phare-de-la-pointe-Venus.html

28 novembre 2021

Prise de possession des îles Crozet 1931

Prise de possession des îles Crozet



N° 471. — PROCÈS-VERBAL de plantation du pavillon national français et de confirmation de prise de possession, au nom de la France, de l’Archipel des Crozet.

Alfred Faure  - Crozet photo JM Bergougniou
(18 janvier 1931.)

(Ministère des Colonies. — Gouvernement général de Madagascar et Dépendances :
Direction des Domaines, de la Propriété foncière et du Cadastre.)

Crozet-BUS - le morne rouge - photo JM Bergougniou



L’an mil neuf cent trente et un, et le dix-huit janvier, je soussigné, Albert LONIEWSKI, directeur des Domaines, de la Propriété foncière et du Cadastre de Madagascar et dépendances, dûment assermenté, spécialement désigné à cet effet par arrêté de Monsieur le Gouverneur général de Madagascar et dépendances, en date du dix-huit décembre mil neuf cent trente, conformément aux instructions contenues dans le câblogramme de Monsieur le Ministre des Colonies, en date du vingt-six novembre mil neuf cent trente, numéro sept cent quarante et un,
e

Ayant pris passage sur l'aviso de guerre l’Antarès, déclare et atteste les faits suivants :
e
Le seize janvier mil neuf cent trente et un, l’Antarès, venant de Durban, reconnaît, dans l’après-midi, le petit archipel des Apôtres et, avant la nuit, vient mouiller à l’île aux Cochons, baie de la Meurthe. Le lendemain matin, dix-sept janvier mil neuf cent trente et un, l’Antarès change de mouillage ; deux embarcations sont mises à l’eau et, après débarquement à terre, le drapeau français est hissé au sommet d’un bambou peint aux trois couleurs et planté à sept heures au point d’où l’on relève les Cinq Géants au Nord et à deux mille deux cents mètres environ, en présence du Lieutenant de vaisseau CHIVAUD, officier en second, de l’Enseigne de vaisseau de première classe BOSSIER, du Médecin de deuxième classe CHABRILLAT, du Commissaire de deuxième classe AMOURETTI et de membres de l’équipage.

Poussins de manchots  - Crozet photo JM Bergougniou

Et le même jour, dix-sept janvier mil neuf cent trente et un, laissant l’ile aux Pingouins, inaccessible, l’Antarès mouille, dans l’après-midi, à l’île de la Possession, baie Américaine, après avoir longé une partie de ses côtes. On descend immédiatement à terre et le drapeau français, hissé au bout d'un bambou, est planté à dix-huit heures trente minutes, au point d’où l’on relève le rocher pyramidal remarquable situé à la partie Nord de la baie Américaine, à trois cent cinquante deux degrés et à mille quatre cent quatre-vingts mètres. A côté du pavillon se trouve, scellée dans le soi, une borne en ciment sur laquelle est gravée l’inscription suivante : « B. C. Antarès 1931 », en présence du Capitaine de frégate PÉROT, commandant l’Antarès, de l’enseigne de première classe DOUGUET et de membres de l’équipage.

Pétrel  - Crozet photo JM Bergougniou
Aujourd'hui, dix-huit janvier mil neuf cent trente et un, l’Antarès appareille à huit heures de l'île de la Possession et, faisant route vers les îles Kerguélen, longe l’île de l’Est.

Tant par la reconnaissance des îles que par les débarquements effectués à l’île aux Cochons et à l’île de la Possession, j’ai pu me rendre compte que les îles composant l’archipel des Crozet ne comportent ni établissements, ni installations permanentes ou provisoires de quelque nature que ce soit et qu'elles sont, à ce jour, entièrement inhabitées.

Manchots - Crozet photo JM Bergougniou

En conséquence, je déclare, par les présentes, confirmer expressément la prise de possession, au nom de la France, de l’archipel des Crozet, sis dans l'hémisphère Sud entre les latitudes quarante-cinq degrés cinquante-six minutes Sud, et quarante-six degrés trente minutes Sud, et les longitudes cinquante degrés sept minutes Est Greenwich et cinquante deux degrés treize minutes Est Greenwich, ledit archipel composé de deux groupes d’îles séparés l’un de l’autre d’environ soixante milles.

a. — Le groupe de l’Ouest, comprenant notamment :

1° – L’île aux Cochons ;
2° – Le petit archipel des Apôtres ;
3° – L’île des Pingouins.

b. — Le groupe de l’Est, comprenant notamment :

1° – L’île de la Possession ;
2° – L’île de l’Est.

De tout ce qui précède, j’ai dressé le présent procès-verbal pour servir et valoir ce que de droit.

Fait et clos en un seul original les jour, mois et an que dessus.

Signé : A. LONIEWSKY.

27 novembre 2021

George Vancouver île Rapa colombie britannique île ville océan pacifique

George Vancouver île Rapa

George Vancouver, arrive à Rapa en 1791 : elle s’appelle à l’époque Oparo, l’« île aux pare », sortes de forts (du maori « pā ») dont les ruines parsèment encore l’île, particulièrement sur les crêtes et les endroits escarpés ; de telles ruines peuvent également être aperçues sur les plus gros îlots de Marotiri.



George Vancouver, né le  22 juin 1757 à King's Lynn dans le comté de Norfolk et mort le 10 mai 1798  à Petersham (Surrey), est un navigateur britannique, officier de marine de la Royal Navy, qui est plus particulièrement renommé pour son exploration de la côte Pacifique le long de ce qui est aujourd'hui la province canadienne de la Colombie-Britannique et des États américains de l'Oregon, de Washington et de l'Alaska. Il explore également l'archipel d'Hawaï et la côte sud de l'Australie.



La ville de Vancouver vue de l'océan photo JM Bergougniou
En 1772, à quinze ans, il s'embarque comme midshipman à bord du HMS Resolution lors du deuxième voyage (1772-1775) du captain James Cook à la recherche de la Terra Australis.

Il accompagne également Cook lors de son troisième voyage (1776-1780), cette fois à bord du sister-ship du Resolution, le HMS Discovery et participe à la première reconnaissance et exploration, par des Européens de l'archipel d'Hawaï.



L'île de Vancouver vue de l'océan photo JM Bergougniou

À la fin des années 1780, l'empire espagnol envoie une expédition dans le Nord-Ouest Pacifique. Cependant, la Controverse de Nootka intervient en 1789. L'Espagne et la Grande-Bretagne sont prêtes à se déclarer la guerre à propos de la souveraineté sur la baie de Nootka sur l'actuelle île de Vancouver et, plus important encore, à propos du droit de coloniser et de s'établir sur la côte Nord-Ouest du Pacifique. 




La plage côte ouest  Pacific Rim
photo JM Bergougniou
Henry Roberts et Vancouver rejoignent les vaisseaux de guerre que la Grande-Bretagne arme en vue du conflit. Vancouver est sous les ordres de Joseph Whidbey sur le HMS Courageux. Lorsque la première Convention de Nootka met fin à la crise en 1790, Vancouver reçoit le commandement du HMS Discovery pour prendre possession de la baie de Nootka et pour en cartographier les côtes




Totem à Vancouver - photo JM Bergougniou
George Vancouver passe une dizaine d'années sur des navires de guerre avant d'être chargé d'une expédition de cartographie des côtes américaines de 1791 à 1794. À l'époque les spéculations sur l'existence d'un passage maritime qui relierait les océans Atlantique et Pacifique à travers l'Amérique du Nord (le fameux passage du nord-ouest), reprennent de la vigueur. Au cours de ce voyage, il rencontre le commerçant américain Robert Gray de Boston en avril 1792. Gray faisait lui-même des explorations dans la région avec son navire le Columbia, pour des raisons liées au commerce de fourrures de loutres de mer. 



Entre USA et Colombie Britannique  photo JM Bergougniou
Gray informe Vancouver qu'il a découvert l'embouchure d'un grand fleuve qu'il a nommé la Columbia d'après son vaisseau, mais Vancouver décide de ne pas pousser ses investigations sur ce fleuve, n'ayant pas suffisamment de confiance dans les rapports de Gray.


La ville de Vancouver photo JM Bergougniou

Vancouver passe l'été en naviguant autour de la grande île au nord du détroit de Juan de Fuca qui porte aujourd'hui son nom. Il baptise plusieurs éléments géographiques pour les hommes de ses vaisseaux, tels que Puget Sound, Mount Baker et Burrard Inlet.



 Vancouver musée d'anthropologie  photo JM Bergougniou


26 novembre 2021

AP SPID 384 Côte d'Ivoire

 AP SPID  384 Côte d'Ivoire 

L'approvisionnement des troupes au Sahel passe par le port d'Abidjan. D'autres routes pourraient être utilisées par le Togo ou le Bénin.

paysage du Sahel - photo JM Bergougniou


paysage du Sahel - photo JM Bergougniou

Les forces françaises en Côte d’Ivoire ont été créées le 1er janvier 2015. L’établissement d’une force française prépositionnée sur le sol ivoirien s’inscrit dans la continuité de l’accord de partenariat de défense de 2012 qui scelle une proximité ancienne entre la France et la Côte d’Ivoire. 

paysage du Sahel - photo JM Bergougniou

Elles constituent l’une des deux bases opérationnelles avancées en Afrique

Vers Ouallam Niger - photo JM Bergougniou

Au moins 60 véhicules militaires français ont été bloqués par des manifestants sur le territoire burkinabé alors qu'ils se dirigeaient vers le Niger puis le Mali, en provenance d'Abidjan. 


Le convoi logistique a été ralenti à plusieurs reprises avant d'être stoppé à Kaya. Les véhicules ont pu gagner une "emprise grillagée" selon l'Etat-major français, emprise protégée par des gendarmes locaux et les militaires français de l'escorte.



Samedi, des tirs de semonce ont été effectués alors que des manifestants tentaient d'investir le site. Un peu plus tard, le convoi logistique bloqué par les manifestants s'est déplacé à quelques dizaines de kilomètres au sud de Kaya pour éviter de nouvelles tensions. Les médiations continuent, selon l'EMA qui précise que "des options sont à l'étude" pour permettre au convoi de gagner sa destination.


On notera que ce convoi achemine des Griffon (comme en témoignent des vidéos) qui viennent s'ajouter au 32 déjà sur le théâtre . Il pourrait s'agit des véhicules de commandement attendu par le GTD Korrigan.

Axe de désengagement.

Ces incidents ont eu lieu sur un axe routier que les forces françaises utilisent depuis des années et qui a été baptisé "voie sacrée" tant son importance rappelle celle de la fameuse route stratégique reliant Bar-le-Duc à Verdun pour alimenter l'armée française pendant la Grande Guerre.




sources 

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20211121-burkina-faso-confusion-autour-d-un-convoi-militaire-fran%C3%A7ais

https://information.tv5monde.com/afrique/burkina-faso-le-convoi-militaire-francais-quitte-kaya-apres-des-manifestations-433332

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/11/21/burkina-faso-le-convoi-francais-bloque-sur-un-axe-strategiqu-22584.html

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/11/19/au-burkina-faso-des-manifestants-bloquent-un-convoi-francais-22579.html

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