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22 juillet 2021

Corvette ACONIT C65 frégate Brest Lanvéoc brise-lames

 Corvette ACONIT

La corvette Aconit a été armée pour essais le 21 novembre 1970 dans l’arsenal de Lorient où elle avait été mise sur cale le 2 mars 1968 et mise à l’eau le 7 mars 1970.

 Elle entreprendra ses premiers essais à la mer dans le courant de janvier 1971 et doit en principe rallier la flotte au premier semestre de 1972. L’Aconit qui est un escorteur à vocation anti-sous-marine (ASM), constitue le stade ultime d’évolution de la famille des escorteurs d’escadre conçus après la guerre en vue de missions anti-aériennes et ASM et depuis lors différenciés à la suite d’importantes refontes en escorteurs lance-missiles surface-air (T-47 Tartar) et en escorteurs ASM équipés des armes et moyens de détection les plus modernes (T-47 refondus ASM).

L’Aconit préfigure la série des trois corvettes type Tourville (C67) de 5 500 tonnes actuellement en construction au titre de la 2e loi de programme.

Ses caractéristiques sont les suivantes :

– déplacement à pleine charge : 3 600 t,
– dimensions : 127 m x 13,40 m x 5,05 m (p.c.),
– installation de stabilisation.


Son appareil propulsif très compact est entièrement télécommandé à partir d’un poste central. Il se compose de deux chaudières et d’un groupe de turbines développant une puissance de 27 200 CV sur l’hélice. La vitesse maximale sera de l’ordre de 27 nœuds (40 km/h) et la distance franchissable permise par la quantité de combustible embarque de 5 000 nautiques (9 260 km) à 18 nœuds.


L’armement de l’Aconit comprend :

– deux tourelles simples de 100 CA automatiques ;
– une rampe d’engins Malafon porteurs de torpilles ASM L4 autochercheuses (approvisionnement : 13 missiles) ;
– un mortier quadritube de 305 à chargement automatique d’une portée d’environ 3 000 m en version ASM et de 6 000 m en version tir contre la terre ;
– deux catapultes pour torpilles L5.

L’Aconit possède également les dispositifs les plus modernes de détection, d’exploitation et de transmission des informations tactiques, en particulier un radar de veille très élaboré, un sonar basse fréquence DUBV-23 omnidirectionnel en bulbe d’étrave, un sonar remorqué DUBV-43 et une centrale de traitement de l’information comprenant deux calculateurs arithmétiques.

Son équipage qui dispose d’un confort encore jamais atteint dans notre Marine sur un bâtiment de ce tonnage, comprend 22 officiers, 250 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots.

Le nom de l’Aconit a été choisi en souvenir de la corvette des Forces françaises libres qui s’est illustrée pendant la dure bataille de l’Atlantique en coulant le 11 mai 1943 deux sous-marins allemands.
La coque de l'ex-frégate F65 Aconit servit de 1997 à 2014 de brise-lames à l'École navale de Lanvéoc (Finistère). En août 2014, la coque du brise-lames a quitté les lieux pour rejoindre l'arsenal de Brest et y être préparée pour son démantèlement, puis elle a rejoint le proche cimetière de Landévennec en novembre 2014. Le 21 novembre 2018, elle est partie en remorque pour le chantier Galloo de Gand en Belgique pour son démantèlement.

16 juillet 2021

FREMM ALSACE Escale à Brest Juillet 2021 Dynamic mangoose 21 OTAN NATO Norvège


FREMM ALSACE Escale à Brest Juillet 2021

Ministère de la Défense

Publié le 7 Juillet 2021 à 12:27

Après une phase de mise en condition opérationnelle en mer Méditerranée, le Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne a appareillé de Toulon le lundi 14 juin 2021 pour rejoindre le théâtre d’opérations Atlantique Nord. Après un court passage au sein de la base navale de Brest, il a ensuite navigué dans l’Atlantique Nord et traversé le cercle polaire arctique avant de rejoindre le port norvégien d’Olavsvern pour une escale au milieu des fjords.

Fremm DA à Lorient  photo P. Le Pestipon


Depuis, le BCR Marne a pris part à l’exercice DYNAMIC MONGOOSE 21, exercice international réalisé sous le commandement maritime de l’OTAN, qui vise à améliorer la coopération en matière de lutte anti-sous-marine. Pour les unités des marines danoise, norvégienne, canadienne, américaine et française participantes, le programme a été ponctué d’entraînements quotidiens à la détection de sous-marins hostiles, à la protection d’une unité de valeur et à la défense d’un périmètre.


Dans ce cadre, la Marne est amenée à jouer le rôle d’unité précieuse à défendre. Le bâtiment soutient également les bâtiments de l’exercice en leur fournissant le gazole et le carburéacteur nécessaires à la poursuite de leur action. La Marne effectue des Ravitaillements à la mer (RAM) avec la frégate danoise Iver Huitfeld et la frégate canadienne Halifax. Elle participe également à un Exercice d’évolution (EVOLEX) afin d’entraîner les équipes de manœuvre des différents bâtiments de la force à se coordonner pour évoluer d’une formation complexe à une autre. Des entraînements au tir (Gunnery exercise - GUNEX) et à la lutte anti-sous-marine sont également prévus dans les prochains jours.





Plusieurs unités de la Marine nationale participent à DYNAMIC MONGOOSE 21, tant sur les seaux que dans les airs avec des avions de patrouille maritime. Ainsi, le 3 juillet, le BCR Marne a réalisé un RAM au profit de la frégate multi-missions Alsace. Dans le cadre de son déploiement de longue durée, la frégate Alsace vient de débuter sa participation à DYNAMIC MONGOOSE 21. Les exercices menés sont l'occasion pour l’équipage du BCR de conduire ses premières interactions en contexte OTAN et de continuer à éprouver les capacités militaires du bâtiment.

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Ces déploiements en Atlantique Nord, dans un contexte international, permettent de maintenir la qualification des équipages et du matériel, tant dans le domaine des opérations que dans la connaissance de cet environnement particulier. La Marine nationale maintient ainsi son haut niveau d’expertise et son interopérabilité avec ses principaux alliés.


sources :

https://mc.nato.int/media-centre/news/2021/nato-exercise-dynamic-mongoose-21-underway-in-high-north


https://mc.nato.int/media-centre/news/2021/standing-nato-maritime-group-one-completes-exercise-dynamic-mongoose-21


https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites2/atlantique-nord-engagement-des-batiments-marne-et-alsace-dans-l-exercice-dynamic-mongoose-21

13 juillet 2021

Général Jean-François Lepaige P12P Aix Bouches du Rhône artillerie Marine Brest Toulon Cherbourg

 Général Jean-François Lepaige  P12P AIX  

Cette lette adressée au chef de l'administration de la Marine a Toulon est écrite le 10 juillet 1814. C'est la confirmation d'un courrier antérieur concernant le règlement d'une pension. 
Nous sommes dans une période troublée, c'est le moins que l'on puisse dire, d'ailleurs la veuve Lepaige y fait allusion dans son courrier " Je ne doute pas que les circonstances qui viennent de se passer n'aient pu y mettre du retard..." 

La campagne de France est la dernière phase de la guerre menée par la Sixième Coalition contre l'Empire français, qui se déroule de fin décembre 1813 à avril 1814  et pendant laquelle Napoléon tente d'arrêter l'invasion de la France et de conserver son trône. Face à des forces coalisées très supérieures en nombre, l'armée française se compose largement de jeunes recrues, les vétérans ayant péri dans la campagne de Russie de 1812 et la campagne d'Allemagne de 1813. Napoléon remporte plusieurs victoires mais ne peut empêcher les principales armées coalisées, entrant par les frontières du nord et de l'est, de converger vers Paris tandis que d'autres avancent dans le sud-ouest et la vallée du Rhône. Après l'entrée des troupes prussiennes et russes dans Paris, l'empereur abdique le 6 avril 1814 et part en exil à l'île d'Elbe.

Louis XVIII sera roi de France à compter du 6 avril 1814 au 20 mars 1815 .

Marque de Port Payé (P12P) avec 

le nom de la Ville (Aix en Provence)et 

du Département (Bouche du Rhône)


Le Port Du est encore rarement utilisé, la griffe linéaire date du début des années 1800.  Certaines administrations refusaient les lettres en Port Du et retournaient les courriers. Elles n'acceptaient que les lettres en Port Payé.

Qui est Jean François Lepaige, 

né le 19 janvier 1739 à Lunéville (duché de Lorraine), il meurt le 10 janvier 1814 à Aix-en-Provence (75 ans).

 Il sera nommé général français le jour de sa retraite en 1804.

Il entre en service le 1er avril 1751 , comme cadet gentilhomme dans la compagnie du roi de Pologne, duc de Lorraine et le11 juillet 1758 , il devient élève dans l’artillerie. Il est nommé lieutenant le 25 avril 1760 , et de 1761 à 1764, il sert sur les batteries de la côte de Lille. 

Capitaine le 17 septembre 1769, il est affecté sur les côtes de Cherbourg en 1778, jusqu’en 1783. Il est promu aide major de la  division d’artillerie de la marine le 1er mars 1786 .

La révolution

Le 1er juillet 1792 , il devient lieutenant-colonel du  régiment d’infanterie de la marine, et il sert dans l’armée des côtes de Brest de 1793, à 1796. 

Il est promu chef de brigade le 29 janvier 1796 , à la  demi-brigade d’artillerie de marine.

Il est nommé colonel le 20 juin 1803, au  2e régiment d’artillerie de la marine. Il est fait chevalier de la légion d’honneur le  25 mars 1804.






Il est promu général de brigade le 5 août 1804 , et il est admis à la retraite le même jour.









le Courrier


Lettre adressée 

A Monsieur le Chef d'Administration de la Marine

En marge

Je ne connais pas cette dame Voir consulter...

Pour savoir ce qu'il en est et ce qu'il y a lieu de répondre 

Décision

Dire à cette Dame que sa demande de pension a été transmise et recommandée à... de manière la plus insistante 

Fait le 13 juillet 1814



Aix le 10 juillet 1814
Monsieur,

j'ai l'honneur de vous adresser la présente pour vous prier de vouloir bien me dire en réponse si mes démarches que vous que vous avez eu la bonté de faire pour moi tendantes à m'obtenir une pension comme veuve d'un ancien officier général ont eû quelque résultat favorable.

Je ne doute pas que les circonstances qui viennent de se passer n'aient pû y mettre du retard, mais la situation pénible où je me trouve m'oblige à vous rappeler ma demande et à vouloir bien vous prier de m'instruire de ce que j'aurai à faire pour en accélérer l'exécution, Veuillez bien aussi me marquer ce que vous auriez fait à cet égard

Agrééez, Monsieur, l'assurance de ma reconnaissance et de la considération distinguées avec les quelles j'ai l'honneur d'être votre très humble servante

Vve Lepaige


Malgré ses multiples demandes et appuis, il ne sera jamais promu officier de la LÉGION D'HONNEUR. 







https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/

22 juin 2021

Lancement du Croiseur Foch 24 Avril 1929 Brest Pierre Le Conte

Lancement du Croiseur Foch 24 Avril 1929




« Ce croiseur ira fièrement montrer au-delà des mers la figure de la France libre, laborieuse, loyale, pacifique et fraternelle".

(Discours da vice-amiral Violette.)

Brest, 24 avril. (De notre rédaction brestoise). Le lancement d'un croiseur, c'est toujours la grande attraction brestoise.

La population, friande de ces spectacles grandioses, s'est portée hier en foule à l'arsenal 



La matinée, qui s'était montrée maussade, s'embellit, Et c'est par un clair soleil de printemps que le majestueux Maréchal-Foch a pris possession de l'élément liquide. M. Georges Leygues aurait été très désireux de présider cette cérémonie émouvante pour un ministre de la Marine. mais très fatigué depuis un certain temps, il dut déléguer ses pouvoirs a son chef d'état-major général, le vice-amiral Violette, qui arrivait à Brest, hier, par le rapide de 6 h. 50 était accompagné de son aide de camp, le lieutenant de vaisseau Brenac, du général Earatier, dernier chef d'état-major du regretté maréchal Foch; de l'ingénieur général François et de l'ingénieur en chef Charpentier. 

Le vice-amiral Pirot commandant en chef, préfet maritime, attendait l'envoyé du ministre en compagnie de son aide de camp, lieutenant de vaisseau Perzo, du chef d'état-major Bouquet, commandant Terme, lieutenant de vaisseau Noël Salaün. secrétaire général de la sous-préfecture, etc., etc. 

Le vice-amiral Violette monta aussitôt en auto pour se rendre à la Préfecture maritime, où il prit quelque instants de repos. Le chef d'état-major général et le vice-amiral Pirot, avec M. Thévenot, directeur des Travaux hydrauliques, se transportèrent ensuite sur le Suffren, qu'ils visitèrent en detail. Une heure plus tard, l'auto des vice-amiraux les déposait à Saint-Plerre-Quilbignon, à la Maison Blanche, où doivent être concentrés d'immenses réservoirs à mazout. 


De cette vallée au plateau où va prochainement être édifiée la nouvelle école naval il n'y a qu'un pas il fut vite franchi. Ces diverses visites, une fois effectuées, les vice-amiraux revinrent à la Préfecture où le Préfet et Mme Pirot offraient un déjeuner officiel. Après le déjeuner officiel le vice-amiral Pirot a reçu le télégramme suivant oui lui était adressé par Mme la maréchale Foch

Très sensible à l'honneur lait a ia mémoire du maréchal, en donnant son nom au croiseur lancé aujourd'hui, regrette d'être empêchée par deuils trop récents d'assister à la cérémonie à laquelle je m'associe de tout cœur. » Signé La Maréchale Foch.

En réponse à cette dépêche. le Préfet maritime a adressé le télégramme suivant à Mme la Maréchale à l'issue du lancement.

Le croiseur au nom glorieux flotte en rade de Brest. L'Amiral Violette, représentant ministre Marine, amiral Pirot, préfet maritime, autorités civiles et militaires, Préfet du département, président Commission Marine, Chambre des Députés, les représentants élus du département et de la ville de Brest présents au lancement, profondément touchés du télégramme par lequel vous avez bien voulu vous associer à une cérémonie doublement heureuse pour la Marine, vous remercie et vous adresse l'hommage de leur profond respect. »

A l'arsenal

 Dès une heure de l'après-midi, par un magnifique soleil, dans toutes les rues convergeant vers l'arsenal, de longues théories de citadins endimanchés se rendent vers le lieu du lancement. Une heure plus tard, plus de 10.000 personnes étaient massées sur la rive de la « Penfeld », dans les jardins haut perchés de l'arsenal, partout enfin d'où l'on pouvait apercevoir quelque chose de la cérémonie qui allait se dérouler.


Sur la cale de lancement, une tribune réservée aux officiels fut bientôt pleine à craquer, ainsi que la partie réservée aux invités, amenés tous les quarts d'heure par les canonnières partant soit du pont Gueydon, soit des deux embarcadères de Tourville. Le service d'ordre était parfaitement organisé



A 15 heures exactement, la vedette de l'amiral stoppe au bas de l'escalier de la cale. Le cortège des amiraux, des généraux et des invités va prendre la place qui lui est réservée à la tribune. Puis le vice-amiral Violette prononce l'allocution suivante


 Messieurs,

« Un bâtiment qu'on lance, c'est une force nouvelle qui surgit, c'est une personne morale et réelle, un homme de guerre, disent nos amis d'outre-mer. Il va intégrer en lui la somme des cœurs des hommes qui le monteront et l'idéal enclos dans les plis de nos couleurs. En lui vont se résumer des vertus que symbolise soir nom


< Déjà de grands capitaines ont honoré la poupe des vaisseaux de la République, Bayard, Vauban, Hoche, Marceau, Kléber et Charles Martel victorieux de l'envahisseur pour l'indépendance de la race européenne, et Jeanne d'Arc, ia libératrice du génie français, personnification de la patrie française, dressée pour sa défense. Le Foch, animé du souffle du nouveau libérateur, de celui qui fit triompher le droit et sauvegarder la justice imprègne de ses vertus le travail. la volonté, la persévérance et l'énergie tenace illuminé de son patriotisme, de sa pensée claire et humaine le  Foch, a son tour, peut aller ainsi montrer au-delà des mers la figure de la France libre, laborieuse, loyale, pacifique et fraternelle. Et si le malheur devait encore peser sur nous, menacer nos foyers et la liberté de notre vie, tu saurais. beau vaisseau, faire honneur à ton nom, être comme lui "Foch le Martel ».



« Déjà, l'an dernier, j'avais l'honneur de représenter M. Georges Leygues au lancement du Colbert et j'avais eu l'agréable mission de rendre hommage à l'activité déployée par le port de Brest. aux rapides et substantiels progrès accomplis dans la construction de nos croiseurs, si bien que le rythme de construction d'un croiseur par an est désormais chose aisée à obtenir.

« Je suis heureux d'avoir aujourd'hui à reconnaître encore de nouveaux progrès, moins importants certes, au fur et à mesure qu'on approche de la perfection, mais qui montrent que l'arsenal de Brest ne veut pas en rester à ses derniers records. Ainsi la tonne construite, qui avait exigé pour le Duquesne 42 journées, pour le Suffren 32, pour le Colbert 28, a été obtenue sur le Foch en 26 jours. la moitié exactement de ce qu'il avait fallu pour 1p Duguay-Trouin.

Ces beau résultats tiennent à de fortes traditions d'organisation, de discipline et de travail qui font honneur à l'arsenal de Brest, à l'entrain et au dévouement généreux de ces travailleurs qui réunissent en eux les solides qualités des populations de la Bretagne. au cœur droit et loyal, aux bras forts, ignorant la fatigue, amis du labeur joyeux et de l'autorité féconde. Ces beaux résultats sont également dus à l'amélioration constante des outils et des méthodes qui évitent les pertes d'efforts, à la haute technicité des cadres et surtout à la culture, à la science toujours profonde et à l'énergie persévérante des ingénieurs qui conçoivent et dirigent ces constructions.

« Au nom de M. Georges Leygues, je les félicite tous; j'adresse à tous l'expression de la satisfaction du ministre de la Marine. »

Le lancement


Mais la marée montante a atteint la hauteur voulue. Le moment psychologique approche. Sur le croiseur Maréchal-Foch, dont l'arrière resplendit au soleil, une centaine d'ouvriers attendent, penchés sur la corde servant de bastingages. 15 h 25 les accores qui soutiennent oh si peu la coque, tombent tour à tour sous les coups de masses vigoureux. Seule à l'avant la savatte retient le croiseur. Une sonnerie électrique retentit comme une volée de pierrots, les ouvriers sur le pont disparaissent, courant au poste qui est assigné à chacun d'eux.



Deuxième sonnerie électrique les cœurs battent. Le chef de la musique de la flotte fait un signe.

Troisième sonnerie la Marseillaise éclate, -l'énorme masse libérée par une flamme de chalumeau, glisse doucement, puis plus vite, et s'enfonce dans l'élément liquide dans un magnifique éclaboussement.


Pendant toute la durée de la cérémonie, des avions n'ont cessé de survoler la cale de lancement.

Sources 

L'Ouest-Eclair 25 avril 1929



16 juin 2021

Brest en ce temps là. Roparz Hémon Nenn Jani lancement du cuirassé 1911 Jean-Bart

Brest en ce temps là. Roparz Hémon  Nenn Jani lancement d'un cuirassé 


Je relis en ce moment un livre de Roparz Hemon écrit en breton et traduit en français. Sa conduite durant la seconde guerre mondiale n'ayant pas été exemplaire il sera condamné à 10 ans d'indignité nationale. N'empêche que le roman mérite d'être lu.

 L’histoire se déroule au début du XXe siècle, avant la première guerre mondiale, à Brest. C’est bien la ville de Brest qui est le personnage principal de ce roman.On a  à suivre les deux femmes courageuses que sont Nenn Jani et Malvina, ainsi que d’autres personnages, représentant toutes les couches de la société. Une découverte de Brest avant 1914. Je vous en propose un extrait : le lancement du cuirassé. Ce pourrait être le lancement du cuirassé Jean-Bart à brest en septembre 1911.


le lancement


"Cette année-là pourtant, le mardi 12 septembre, la ville toute entière se réveilla. Grand évènement : on allait mettre à l'eau le cuirassé construit à l'arsenal. La construction en avait été retardé à cause de la grève, mais à présent tout était fin prêt.


La mise à l'eau devait se passer à trois heures de l'après-midi. Les ouvriers du port avaient congé cet après-midi là. Leur coeur était rempli de fierté. Eh oui, malgré la rancoeur qu'ils éprouvaient envers le gouvernement et leurs patrons, ils étaient heureux. Ce bâtiment était leur enfant, leur création. Et ce jour-là, c'était son baptême.


Ceux qui avaient pu obtenir des billets d'entrée marchaient d'un coeur léger par le quartier de l'Harteloire, impatients d'atteindre la porte, du côté du Moulin à Poudre. Les familles des officiers de marine, sur leur trente-et-un, se mélangeaient à celles des sous-officiers et des employés du port, habillés plus modestement, mais d'une tenue soignée. Tout à l'heure, dans l'immense hangar de la cale du Point du Jour, sur l'estrade érigée des deux côtés de la gigantesque coque du navire, ils seraient séparés, les places les meilleurs revenant aux gens les plus hauts placés, comme il se doit.


Dans le quartier de Recouvrance, ma foi, les petites gensmarchaient tout aussi joyeusement. De ce côté la porte de l'Arsenal était grande ouverte et la carte d'invitation n'était pas nécessaire. Le Grand Pont était noir de monde, et tous ces hommes, femmes et enfants, accouraient du centre de la ville, de l'Octroi, de Saint-Marc, de Kérinou, de Lambézellec, pour envahir le terre-plein surplombant la rivière. De-là, ils auraient une vue imprenable sur la cale. On prétendait qu'il valait mieux se trouver là qu'en-bas, où l'on courait le risque de se faire écraser par le navire s'il venait à se renverser, ce qui ne s'était jamais produit mais qui pouvait toutefois arriver...


Le grand vaisseau se tenait tout droit comme par miracle, sa quille reposant sur la rampe. Il arborait le pavillon tricolore à la poupe, tournée vers la rivière. Quelques matelots du port allaient et venaient sur le pont, occupés à Dieu sait quoi. Malgré la foule massée des deux côtés de la rivière, on entendait pour ainsi dire aucun bruit, si ce n'est le son aigu des coups de marteau quelque part sous le hangar, que l'écho faisait résonner dans la vallée. Minute après minute, le temps s'écoulait. La coque demeurait immobile, comme si elle avait dû rester ainsi l'éternité.

Trois heures sonnèrent, et aussitôt, au son de la Marseillaise, on vit glisser l'immense navire, lentement d'abord, puis prenant de la vitesse, plonger brusquement dans l'eau en faisant déferler une grande vague dans la rivière. Aux applaudissements des spectateurs se mêlèrent des éclats de rire, car une partie des gens massés en bas sur les quais s'étaient fait éclabousser et se retiraient à la hâte.

C'était terminé, Maintenant il fallait rentrer, dans le piétinement et la cohue."




HIER, AUX ACCLAMATIONS D'UNE FOULE ENTHOUSIASTE LE JEAN-BART S'EST ÉLANCÉ DANS LA MER 

Le premier dreadnought français flotte majestueusement dans l'avant-port de Brest

BRFST, 22 septembre. (De notre correspondant particulier.) Brest s'est réveillée en fête hier matin. Un clair soleil éclairait sa rade immense, vide de navires, et tous les trains arrivaient avec de nombreux voyageurs. Beaucoup de maisons étaient pavoisées et une grande animation régnait en ville dès la première heure.


L'arrivée, de M. Delcassé

A 9 h. précises le train officiel entre en gare. D'un des compartiments réservés descend M. Delcassé qui est accompagné de l'amiral Moreau, son chef de cabinet et du lieutenant de vaisseau Bazire, son aide de camp. Le ministre est reçu par M. Chaleil, préfet du Finistère; le vice-amiral de Marolles, préfet maritime, et Ni. Delobeau, sénateur-maire, qui montent tous les trois dans le même landau. Celui ci se met en marche procédé par un peloton de gendarmes à cheval et une brigade d’Agents cyclistes. Les contre-amiraux, généraux, sénateurs et députés montent dans d'autres voitures qui suivent le landau ministériel dans cortège se termine par un taxi-auto dans lequel se trouve M. Wargnier, et un peloton de gendarmes.

Le ministre se rend directement à la préfecture maritime où il compte se reposer quelques instants avant d'aller au vin d'honneur qui lui est offert par la municipalité. Tout le long du parcours, le ministre a reçu de nombreuses marques de sympathie. Il en sera de même toute la journée et aucune note discordante ne viendra troublez la fête.


A une heure le cortège ministériel sort de la préfecture et se dirige vers la porte de Tourville. C'est à partir de ce moment que le voyage prend un caractère officiel. Les troupes font la haie tout le long du parcourt jusqu'à l’arsenal où le ministre embarque dans un canot à vapeur pour se rendre sur la cale du Jean-Bart

M. Delcassé fait tout le tour du navire en se faisant expliquer en détail la manœuvre du lancement. Les Tribunes sont déjà remplies d'une foule énorme et à son arrivée sur la cale du Jcan-Bart une imposante manifestation est faite au ministre, pondant que la musique des équipages de la flotte joue la Marseillaise...


LE LANCEMENT

Les préparatifs du lancement ont été presque terminés dans la matinée et à l'heure de l'arrivée du ministre il ne reste plus de chaque côté du cuirassé que seize acores, L'ordre de les abattre est donné 1h. 30 et les lourdes pièces de bois ne tardent pas à tomber sous les coups de masse appliqués par les ouvriers du Jean-Bart.

A 2 heures cette opération étant terminée on donne le premier coup de scie à la savate puis on procède au relèvement des tins secs et au sciage des coulisseaux. Enfin à 3 h. 15, au bout de deux minutes de sciage de la savate, sans que l'on ait eu même a faire fonctionner les trois vérins hydrauliques placés à l'avant du navire, le Jean-Bart glissait sur son ber, brisant les cent trente bosses cassantes qui se trouvaient à bâbord et a tribord, et prenait majestueusement possession de son élément 

La musique des équipages joue la Marseillaise pendant, que des applaudissements enthousiastes partaient non seulement de la tribune mais aussi do tous les coteaux dominant l'arsenal et où s'était réfugiée une foule de curieux. L'opération du lancement était dirigée par .Ni. Gilles, ingénieur principal. Sur la passerelle, d'où les ordres (H-aicn* donnés, se trouvaient également MM. Louis, directeur des constructions navales au ministère, et Lyasse, directeur du génie maritime, auteur des plans du Jean-Bart.

De l'avis de tous les spectateurs, le lancement du nouveau cuirassé de 23.000 tonnes a été merveilleux.


03 juin 2021

Brest le père cent 11 août 1931 L'Ouest-Eclair la quille service militaire et confinement

La Quille bordel!


Ces derniers temps on a beaucoup entendu parler de confinement, de privation de liberté, d'atteinte à la liberté

Je tiens simplement à rappeler que question privations de liberté
mon grand-père a passé cinq années dans les tranchées en 14-18, 
que mon père a découvert les paysages du Hanovre durant presque 5 ans (en contre-parie, il a appris l'allemand, le russe et le polonais...) 
et nous les plus jeunes, nous sommes partis découvrir les joies du maintien de l'ordre, de la pacification, des casernements, des embarquements et des cales pour des durées plus ou moins longues en fonction de nos dates de naissance. 
Nous y avons aussi découvert des rites de passage... et une certaine résilience.


La suppression du service militaire en 1995 (Jacques Chirac) a fait disparaître bien des traditions liées à la vie militaire des jeunes appelés. Avec la fin de la conscription, l'instauration des trois jours, les regroupements dans des centres de sélections sont disparus les bals des conscrits, les défilés des jeunes aptes au service. 

C'est aussi la disparition des manifestations fêtant une proche libération en invoquant le percent ou père-cent, fête annonçant les cents jours avant la libération, avant la quille et ce cri emblématique



"La Quille Bordel!"

Cent jours avant la libération, les appelés enterrent le Père Cent. (...) Le Père Cent est joué par un soldat ou représenté par un mannequin. (...) À la fin du défilé, le Père Cent est pendu, puis brûlé.

Le journal L'Ouest-Eclair rapporte volontiers les incidents survenus aux jeunes Marins en goguette. 


L'Ouest-Eclair 11-8-1931



Apparue vers les années 1930, l’expression « La quille » viendrait, selon certaines sources encyclopédiques, du verbe quiller, qui signifierait abandonner ou quitter. L’expression du XIXe siècle « jouer des quilles » signifiant s’enfuir, les quilles désignant les jambes.

les grivoiseries d'alors passeraient mal aujourd'hui
Pour d’autres,
la quille était le surnom donné au bateau ramenant en France métropolitaine les forçats libérés du bagne de Cayenne. « Avoir la quille » signifiait alors être libéré. C’est cette même signification qui renvoie vers l’expression militaire. « Prendre la quille », en langage militaire de l’époque, marquait le dernier jour du service national pour les appelés.

calendrier reste-au-jus

Le 7 août 1913 la loi Barthou, dite loi des trois ans, allonge le service militaire à 3 ans. Le recensement des appelés s'effectue à 19 ans au lieu de 20 précédemment, abaissant l'âge d'incorporation de 21 à 20 ans. (La classe 1913 est incorporée en 1913 et non 1914).

En 1923, le service militaire est réduit de 3 ans à 18 mois. Les premières préparations militaires voient le jour, dont la préparation militaire spécialisée (PMS) destinée à sélectionner des officiers issus du contingent.

Le 31 mars 1928, la loi Paul Painlevé, sous le gouvernement Poincarré, réduit la durée du service militaire à un an obligatoire. Le 15 mars 1935 cependant, la durée repassera à deux années à la suite de l'arrivée des classes creuses due à la baisse démographique engendrée par la Première Guerre mondiale. Le contingent en 1935 de 230 000 homme risquant de passer à 118 000 en 1936.

Le 17 août 1945, les militaires récupèrent le droit de vote perdu en 1872.


En 1946, le service militaire est rétabli pour une durée d'un an. Cette loi restaure un service militaire universel et égalitaire. Quatre ans plus tard, en 1950, la durée est portée à 18 mois, et maintenu jusqu'à 30 mois durant la guerre d'Algérie.
Le 21 décembre 1963, la durée du service est ramenée à 16 mois, par décret.

Le 9 juillet 1965, la loi Messmer, indique que le service n'est plus seulement « militaire » mais « national ». La loi prévoit quatre formes de service national : un service militaire, un service de défense, la coopération dans un pays étranger et l'aide technique dans les départements et territoire d'outre-mer. Les conseils de révision sont remplacés par les centres de sélection et les « trois jours ».




Le 9 juillet 1970, le service national est ramené à un an
et les sursis sont limités à 23 ans. Le premier contingent d'appelés à faire 12 mois a été libéré fin octobre 1970 (incorporation début novembre 1969).

Goélette Belle-Poule à Toulon Méditerranée mai 2024

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