Théodore Tissier navire océanographique Marine nationale FNFL
Le 31 août 1940, devant l’arrivée des Allemands, le gouvernement de Vichy dissout l’École navale de Brest. Celle-ci est transférée au fort Lamalgue à Toulon en novembre, puis à Clairac (Lot-et-Garonne) à l’été 1943.
Parallèlement, de 1942 à 1944 une École navale fonctionne à Alger puis à Casablanca, ainsi qu’en Angleterre depuis 1940. Les élèves y sont formés à bord du Président Théodore Tissier, devenu pour l’occasion navire-école, avant de rejoindre les Forces Navales Françaises Libres et participer aux combats et à la Bataille de l’Atlantique au côté des Alliés.
La Royal Navy était disposée à mettre ses écoles à la disposition des marins de la France Libre, mais il y avait le lourd handicap, pour les jeunes français, de la langue anglaise. Pour pallier à ces contraintes, l’amiral Muselier décide la création d’une École navale à partir de 1940 à Portsmouth, sur le Courbet, puis sur le Président Théodore Tissier et ses deux annexes l’Étoile et la Belle Poule.
Théodore Tissier fait toute sa carrière au Conseil d’État, dont il devient président de section puis vice-président de 1928 à 1937.
Du 17 janvier 1921 au 15 janvier 1922, il est nommé sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil dans le gouvernement Aristide Briand.
Ce premier navire océanographique appartenait à l'Office scientifique et technique des pêches maritimes (OSTPM) dirigé par Édouard Le Danois. Il possédait une tourelle de plongée atteignant 800 mètres de profondeur. Il est inauguré en 1933 au Musée de mer de Biarritz, avec la collaboration d'Anita Conti.
Il effectue en 1934 et 1935 des voyages d'études pour l'Office des Pêches, dans la région de Terre-Neuve ; Pierre de Morsier en publie une note sur les bancs de Terre-Neuve.
En 1938 il est transféré à la Marine nationale pour servir d'annexe à l'École navale en rade de Brest.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il participe à la tentative d'évacuation des forces alliées encerclées du 11 au 13 juin 1940 à Saint-Valery-en-Caux.
Le concours d’admission à l’École navale de 1940 est interrompu par l’avancée des allemands en France et de ce fait non validé. Dès juillet 1940, le commandement des FNFL constitué en Angleterre décide d’organiser à bord du cuirassé Courbet basé à Portsmouth une compagnie d’élèves aspirants destinés à former les cadres subalternes des bâtiments en armement sous son autorité. Deux cycles d’instruction eurent lieu qui demandèrent un complément de formation. Cet embryon d’école se heurte bientôt à de grosse difficultés pour le recrutement du personnel instructeur, les officiers et officiers mariniers qui auraient pu lui être affectés étant destinés en priorité aux navires de guerre ou de commerce en service actif. De plus, le Courbet se prête mal au bon fonctionnement d’une École Navale .
C’est pourquoi, en octobre 1940, devant le besoin croissant en officiers qu’exigeait le développement de la bataille d’Atlantique, une proposition formulée par l’Amirauté britannique d’accueillir une quinzaine d’élèves à l’École navale de Dartmouth est mise en application. Ceux qui eurent le privilège d’en profiter, une quinzaine d’élèves, purent ainsi acquérir une solide formation. Ceux qui ne le purent pas, la majorité, furent admis après concours sur le Président Théodore Tissier, basé à Portsmouth et qui constitua ce qu’on peut réellement appeler l’École navale FNFL.
Le 3 juillet, il est saisi par la Royal Navy et aussitôt réarmé par les Forces navales françaises libres (FNFL) pour lesquelles il sert de bâtiment-école au profit des équipages des FNFL en formation au Royaume-Uni.
Le 21 juin 1947, il est cédé au Service des pêches maritimes.
La campagne du « President Theodore-Tissier » Le navire d’études océanographiques Président-Théodore-Tissier, ayant à bord la mission de l’Office Scientifique et technique des pêches maritimes, est arrivé à Lorient après une campagne de deux mois qui fut remarquablement remplie. Il s’était d’abord rendu à Halifax pour le Congrès du Comité international de l'Atlantique Nord, qui eut lieu à son bord du 19 au 22 septembre, et où les délégués de l'Office des Pêches discutèrent d’importantes questions avec les représentants du Canada, de Terre- Neuve et des Etats-Unis.
De là, il gagne les bancs de Terre-Neuve pour faire en divers points des prélèvements de plancton et des dragages. Il se rend ensuite dans le Saint- Laurent, où il reçoit le plus chaleureux accueil des Canadiens, remonte jusqu’au Labrador et au détroit de Belle-Isle, puis redescend le long des côtes Ouest et Sud de Terre-Neuve, visite Saint-Jean de Terre-Neuve et Saint-Pierre-Miquelon, et rentre en France par les Açores. Il est allé désarmer à Brest pour l’hiver et se préparer à entreprendre au printemps prochain une nouvelle croisière au cours de laquelle il ira probablement aux îles Feroë, en Islande et au Spitzberg.
Au cours de sa dernière campagne, il a rencontré à diverses reprises de fortes tempêtes, mais s’est admirablement comporté.
https://anitaconti.lorient.bzh/fr/diaporamas/diaporama-navire-president-theodore-tissier