Affichage des articles dont le libellé est 1920. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 1920. Afficher tous les articles

29 juin 2022

Retour de la Poméranie à la Pologne - Accès à la mer Baltique - Mariage avec la mer Général Haller 1920

Retour de la Poméranie à la Pologne - Accès à la mer Baltique - Mariage avec la mer Général Haller 1920

Hier ballade le long de la Baltique pour aller vers la péninsule de Hel quand dans le village de  Puck je me suis fait raconter une histoire à passionner les amoureux ... de la mer..


À la suite de la Première Guerre mondiale, le Traité de Versailles de 1919 restaure l'unité de la Pologne et lui permet d'accéder à la mer Baltique grâce à une bande de terre qui sépare la Prusse en deux parties. Ce corridor est appelé Corridor de Dantzig car il jouxte cette ville, à l'embouchure de la Vistule. 
Dantzig est une ville industrielle et portuaire essentielle pour le commerce extérieur de la Pologne, moteur de sa croissance. 




En effet, la Pologne est alors une grande exportatrice de produits alimentaires et de houille. En 1920, Dantzig est déclarée ville libre ; elle se dote d'une Constitution ratifiée par la Société des Nations, dispose d'un Parlement, d'une monnaie ; l'allemand en est la langue administrative.

Cependant, la Pologne contrôle étroitement ce territoire où la population est majoritairement allemande. Cette situation délicate ainsi que le transit conflictuel entre les parties occidentales et orientales de l'Allemagne, à travers le Corridor, sont à l'origine de tensions entre la Pologne et l'Allemagne.

En octobre 1919, Haller se voit confier le commandement du Front de Poméranie, créé pour revendiquer le territoire de Poméranie, de manière pacifique et planifiée, le territoire ayant été concédé à la Pologne selon le traité de Versailles.

Comme prévu, la prise de contrôle de la Poméranie a commencé le 18 janvier 1920, d'abord par Torun, qui a été repris par des escadrons de la 16e division d'infanterie de Poméranie. Les territoires délaissés par l'armée allemande en retraite sont repris jusqu'au 11 février 1920, lorsque le dernier des soldats allemands a quitté Gdansk (Danzig).

Les décisions selon lesquelles le mariage de la Pologne avec la mer aurait lieu à Puck ont ​​été prises le 5 février 1920 à Torun lors d'une réunion du commandant du front de Poméranie, le général Józef Haller, avec le Conseil populaire de Puck, représenté par Teofil Baniecki. (propriétaire du domaine Zdrada) et Antoni Miotk (marchand de Puck) 


Pourquoi PUCK ? (Putzig en Allemand)

Gdansk n'est pas libérée, Gdynya n'existe pas, Sopot n'a pas de port en eau profonde. Puck est le port de pèche le plus important de la région.


image d'Archivess
Il a été décidé que le général Haller, ainsi que l'armée, les délégués du gouvernement polonais, les représentants des autorités provinciales et locales, viendraient à Puck par chemin de fer via Gdańsk.


Comme Venise  tellement symbolisé son mariage avec l'Adriatique, nous, les Polonais, symbolisons donc notre mariage avec notre chère mer Baltique.

J. Haller





Malgré quelques incidents, y compris la résistance armée et le sabotage, la prise de contrôle de la Poméranie s'est déroulée assez facilement. Le 10 février 1920, le général Haller et le ministre de l'intérieur, Stanislaw Wojciechowski , et la nouvelle administration de la province de Poméranie viennent à Puck, où est effectué une cérémonie de mariage symbolique de la Pologne à la mer Baltique.

La Pologne retrouve un accès à la mer!


La baie de Puck était gelée, les pêcheurs locaux ont creusé un trou de la glace dans lequel Haller a jeté l'anneau. 
Faut-il dire bague? anneau? alliance?

Avant qu'il ne tombe dans l'eau, l'anneau a roulé sur la glace: 

«Plusieurs pêcheurs se sont précipités après l'anneau, mais aucun d'entre eux n'a réussi à l'attraper, et il est tombé dans l'eau glacée. 

Quand il a été demandé pourquoi ils ne l'avaient pas attrapé, les pêcheurs ont prophétiquement répondu qu'ils l'attraperaient à Szczecin .

Après avoir jeté l'anneau à l'eau, Haller a dit les mots suivants:
" Au nom de la Sainte République de Pologne, moi, le général Jozef Haller, je prends le contrôle de cette ancienne rive slave de la mer Baltique "


Puck photo JM Bergougniou
Le mariage de 1920 avec la mer a eu lieu au nord du port de Puck, dans la zone qui appartenait à l'armée de l'air navale. 
Un poteau commémoratif y fut érigé plus tard, avec un aigle polonais et la date. Le poste a été détruit en 1939 lors de l'invasion de la Pologne par les Allemands. Sa réplique se trouve maintenant dans le port de Puck, à côté du buste du général Haller.

Le 11 février 1920, un jour après le mariage symbolique, les pêcheurs cachoubes ont invité Haller à Wielka Wies, pour effectuer une autre cérémonie, cette fois dans les eaux libres de la Baltique. Haller a accepté l'invitation et a inscrit un "Gwiazda Morza" ("L'étoile de la mer"). Le  général est devenue une personne très populaire parmi les habitants. Haller lui-même a acheté un terrain près de Wielka Wies, fondant un quartier appelé Hallerowo. La ville de Władysławowo a été créée après la fusion de Wielka Wies et Hallerowo.

Le général avait reçu deux bagues, l'une qu'il a jeté à la mer en signe de mariage, l'autre qu'il a porté à son doigt.
Voici l'histoire du retour de la Poméranie aux frontières de la République de Pologne.



21 février 2021

cuirassé Vulcain- ex Phoenicia - ex Kronstad - ex Fleiss navire atelier Patrick Jusseaume Cols bleus

 cuirassé Vulcain

- ex Phoenicia - ex Kronstad - ex Fleiss navire atelier

J'ai découvert le cuirassé Vulcain grâce à mon ami Patrick Jusseaume dessinateur de BD TRAMP mais aussi illustrateur pour le magazine Cols Bleus. Sur un texte de Bruno Nielly alors capitaine de Vaisseau; il devait illustrer la fuite de la flotte russe blanche vers Bizerte. A moi de trouver la documentation...


1920. Chassés par l'armée Rouge, des dizaines de milliers de Russes blancs quittent leur pays par la mer depuis la Crimée. Dernier témoin vivant de cet exode, Anastassia Chirinsky fouille dans ses souvenirs.

Le général Wrangel se tourne dans la direction de Moscou, enlève sa casquette et fait un grand signe de croix en s'inclinant jusqu'à terre.

1920. Chassés par l'armée Rouge, des dizaines de milliers de Russes blancs quittent leur pays par la mer depuis la Crimée. Dernier témoin vivant de cet exode, Anastassia Chirinsky fouille dans ses souvenirs.


Sur le pont du paquebot Constantin de la Compagnie russe de navigation, trois petites filles se serrent contre leur mère. À l'aube du 23 décembre 1920, le navire contourne le brise-lames de Bizerte et embouque le canal. La plus âgée des petites filles, Anastassia, a huit ans. Son père, le capitaine de corvette Alexandre Manstein, de la Marine impériale de Russie, commande le torpilleur Jarky. À la poupe de son bâtiment flotte le pavillon à la croix de saint André, symbole de foi et de fidélité des marins russes. Depuis le 14 novembre de la même année, il n'a plus de port base. Bizerte, où le Jarky mouillera le 2 janvier 1921 avec tant d'autres navires de guerre russes, sera sa dernière escale.


Un petit torpilleur transformé en bouchon

Le Jarky est indisponible lorsque l'ordre d'évacuer parvient à son commandant. Ses machines sont démontées. Qu'importe. Le commandant Manstein convainc avec force son amiral de le faire remorquer. L'équipage remontera les machines en route mais il n'abandonnera pas son bateau. Il obtient gain de cause. Sous le commandement du chef mécanicien, le Jarky sera remorqué. En revanche, le commandant et le second devront prendre en charge d'autres bâtiments disponibles pour pallier la pénurie d'officiers.

Ainsi, en ce jour gris de novembre, la trentaine de femmes et d'enfants, groupés sur le pont du petit torpilleur, voit s'éloigner pour la dernière fois les côtes de Crimée. Le Jarky est placé en remorque derrière le navire-atelier Cronstadt. Il n'est pas seul sur l'attelage. Derrière lui, sont également remorqués deux chasseurs de sous-marins et un yacht à voiles.



Le décor était dressé; il me fallait trouvé la documentation pour le dessinateur.



Un retour à la mythologie pour retrouver Vulcain

Fresque du Ier siècle après J.-C. maison de Paccius Alexander à Pompéi 
 conservée au Musée archéologique de Naples. 

Un dieu incarne l’excellence du savoir-faire dans le domaine des arts et métiers : Héphaïstos, que les Romains appellent Vulcain. Fils de Zeus (Jupiter) et d’Héra (Junon), ou d’Héra seule, il est le dieu de la métallurgie et des volcans, dont il maîtrise le feu souterrain. Il passe aussi pour le dieu le plus laid : mal proportionné, trapu et velu, il boite, d’où son surnom d’« illustre Boiteux ».




Selon l’Iliade d’Homère, pendant la guerre de Troie, Héphaïstos reçoit la visite de Thétis, la mère d’Achille, sur l’Olympe : elle lui explique que son fils a prêté ses armes à son ami Patrocle et que celui-ci, tué par Hector, les a perdues. La déesse vient donc demander au dieu forgeron de lui en fabriquer de nouvelles. Elle le découvre en plein travail dans son atelier.


Une drôle d'histoire pour Le Vulcain

Il s'agit à l'origine d'un paquebot de la Hamburg America Line, lancé le 15 septembre 1894 au chantier Blom & Voss de Hambourg sous le nom de Phœnicia. Il entre en service le 15 janvier 1895 sur la ligne Hambourg~Le Havre~New York. De 1902 à 1903, il navigue sur la ligne Gênes~Naples~New-York. Il est conçu pour transporter 60 passagers de 1re classe et 2.000 de troisième classe, cette dernière étant réservée aux émigrants alors nombreux. Son dernier voyage sur la ligne Hambourg~Douvres~New-York a lieu le 29 octobre 1904.



Fin 1904, il est vendu à la Russie, où il est transformé en navire-atelier bien équipé. 

De 1904 à 1918, sous le nom de Kronstadt, il est le navire-atelier de la flotte russe de la Mer Noire. En 1918, il est saisi par les allemands et renommé Fleiss. Dès 1919, il est récupéré par les Russes blancs et reprend son nom de Kronstadt.


 Le 14 novembre 1920, il quitte Sébastopol pour Bizerte, via Constantinople, avec la flotte des Russes Blancs du général Wrangel ; il transportait pour la traversée 860 hommes d'équipage et 217 civils. Il est ensuite interné à Bizerte ; dès le mois de décembre 1920, il intéressait les autorités françaises, qui l'estimait bien équipé en rechanges et en matériel de réparation. En juillet 1921, il est envoyé à Toulon où il est inventorié ; il contenait en effet les archives et les valeurs emmenées de Crimée ; certains soupçonnaient même un "trésor" emmené par le gouvernement Wrangel.


Le Kronstadt est officiellement acheté en 1923 pour 3 millions de francs. Armé par la Marine nationale sous le nom de Vulcain, il prend armement définitif le 1er mai 1924 ; il est utilisé comme navire-atelier en Méditerranée jusqu'en 1933. Après 1933, il est affecté à l'École des apprentis mécaniciens et chauffeurs, à Toulon. Désarmé en 1937, il est vendu pour la démolition en 1938.
[Le] Vulcain, ex-Kronstad russe, a fait l'objet de convoitise par la Marine française dès 1920, car elle était à la recherche d'un navire atelier.


Le Kronstad est investi par une garde armée à son arrivée à Bizerte en décembre 1920.
En juillet 1921, les Russes sont débarqués à la suite de la réunion de la commission de transfert le mercredi 27.
Dans la foulée, le Kronstad appareille à la remorque du Goliath et du Taillebourg et devient en mer le Vulcain, sous pavillon français.

Il arrive à Marseille pour des opérations de désinfection aux îles du Frioul, puis rallie Toulon début août.
Le Vulcain est officiellement acheté le 23 janvier 1923 pour 3 millions de francs.
Il suit la procédure d'admission officielle dans la Marine française. Clôture des essais le 11 septembre 1923.
Armement définitif le 1 er mai 1924.

sources

Cols bleus n° 2665 28-6-2003

SNA EMERAUDE BLEU avril/juin 2024 Akila COURCO 3 C20 Même si le porte-avions Charles de Gaulle en est sa colonne vertébrale, le GAN est trop...