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15 décembre 2025

Escadre de la Baltique 1854 Napoléon III Bomarsund Åland Russie guerre Crimée

 Escadre de la Baltique 1854 Napoléon III Åland Bomarsund


Les effets de la guerre en Ukraine et de la crispation entre les États membres de l’OTAN de la région et la Russie se déploient sur la mer Baltique. Les attaques sur les gazoducs Nordstream ainsi que les dégradations sur les nombreux câbles sous marins présents en mer Baltique en sont des illustrations concrètes.
En 1854 une guerre a opposé la France et l'Angleterre à la Russie. 


3 avril 1854. L’ Angleterre et la France déclarent officiellement la guerre à la Russie.

Londres et Paris promettent de respecter le commerce et la navigation des personnes privées. Les obus seront dirigés exclusivement contre les bâtiments et installations appartenant au gouvernement ennemi.

Griffe encadrée de couleur rouge ESCADRE DE LA BALTIQUE.
Timbres second empire Napoléon III à 40c 

Le gouvernement russe, par l’intermédiaire du ministre des finances, déclare que tous les bateaux appartenant aux nations ennemies qui se trouvent dans les ports russes peuvent dans un espace de temps de six semaines compléter leur approvisionnement, terminer leurs réparations, et quitter sans obstacle les ports russes. 




L'opération franco-britannique est conçue comme une action de diversion du théâtre principal qui se trouve en mer Noire. Elle vise à s'attaquer aux défenses de Saint-Pétersbourg, capitale de l'Empire russe mais a été finalement détournée de son but initial.


Au cours des mois de mars et d'avril 1854, l'escadre française de la Baltique est formée à l'Arsenal de Brest sous le commandement du vice-amiral Parseval-Deschênes. Elle embarque l'infanterie et l'artillerie de marine. Cette escadre met 50 jours pour atteindre l'embouchure du golfe de Finlande.




À la fin juin, les navires britanniques et français font une reconnaissance vers Kronstadt sans parvenir à engager le combat avec la Flotte de la Baltique russe. Les chefs de l'expédition décident alors de la mener vers les îles Åland.

Alors que la première bataille peut se résumer à un bref duel d'artillerie, la seconde confrontation a une tout autre ampleur. À la fin de juillet 1854, une flotte britannique de 25 navires vient entourer la forteresse en attendant l'arrivée des troupes françaises de débarquement. Les défenseurs autant que les attaquants savent que le fort ne peut pas être vaincu par les forces navales seules. En conséquence, les forces russes ont exécuté des destructions préalables dans les campagnes environnantes afin d'empêcher un siège plus que probable par les Franco-britanniques.

À partir du 8 août 1854, des troupes sont débarquées. Le contingent français est principalement constitué de deux bataillons renforcés du 51e régiment d'infanterie de ligne et d'un régiment de marche d'infanterie de marine. Les Français installent une batterie d'artillerie face à l'une des tours avancées tandis que les Britanniques font de même face à la seconde.


L'attaque débute le 13 août 1854. Alors que l'artillerie pilonne la tour auxiliaire de Brännklint, l'infanterie française l'attaque. Ses défenseurs se trouvent dans une position désespérée et replient l'essentiel de leurs forces au fort principal, ne laissant qu'un petit détachement en arrière pour superviser la démolition de la tour. Cependant les troupes françaises réussissent à la prendre avant qu'elle ne soit démolie, ce qui ne la sauve pour autant. Le 15 août, l'artillerie russe ayant ouvert le feu, un coup de canon atteint les magasins à poudre de la tour. L'explosion qui suit provoque sa destruction.



La seconde tour, Notvik, est également perdue le 15 août après que les Britanniques ont placé des canons de marine de gros calibre sur une colline qui lui fait face. Après huit heures de bombardement, ils réussissent à créer une brèche dans la fortification. Après la perte de la plupart de ses canons, le commandant de la tour se rend aux forces britanniques et françaises.

Bombardement et prise de la ville de Bomarsund.

Le bombardement de la forteresse principale commence le même jour. Avec seulement quelques canons en mesure de tirer en direction des navires, les Russes espéraient que les Français et les Britanniques attaquent sur terre. Néanmoins, la poursuite du bombardement le 16 août, sans indice d'un débarquement, il devient évident pour le commandant russes que les Britanniques et les Français ont l'intention de réduire la forteresse par un feu d'artillerie. La situation étant sans espoir, Bomarsund se rend le 16 août 1854. La reddition rapide des Russes surprit les attaquants. 2 000 hommes mettent bas les armes et se constituent prisonniers.

Le choléra qui, depuis la mi-juillet jusqu'à la prise de la forteresse, s'était concentré à bord du vaisseau l'Austerlitz, éclate alors simultanément parmi les troupes de débarquement et les escadres, causant plus de victimes que les combats.




1854, Lettre postée durant la guerre de Crimée à destination de la France, affranchissement Empire non dentelé 20 centimes bleu Y&T n°14, oblitération chiffre 121 de Kiel (Schleswig Holstein, Danemark – Denmark) avec à côté cachet à date associé du 8 septembre, cette lettre provient d’un militaire de l’Escadre de la Baltique qui l’a affranchi en timbre français, acheminement via le port de Kiel, 



au verso cachet à date d’arrivée à Badonviller (Meurthe) du 11 septembre 1854, signé Calves et Carl H. Lange, une pièce mythique aussi bien pour le collectionneur de la poste aux armées françaises et du Schleswig Holstein.


La campagne de la Baltique en 1854 / travail de M. le C. F. de Frankowski - BnF Gallica

Collection Historique de la Marcophilie navale  (H. Aguilera)


23 juin 2024

Via Sibérie transsibérien chine Blaise Cendras corps expéditionnaire corps d'occupation chemin de fer Russie

Via Sibérie

Blaise Cendras est l'un de mes auteurs préférés. Né en Suisse, il va s'engager durant la première guerre mondiale dans la Légion Etrangère. En septembre 1915, il est blessé et doit être amputé du bras droit. Cette blessure donnera naissance à un premier récit "La main coupée".   

Poéte, romancier, reporter, journaliste, tout chez Cendrars évoque le voyage, l'aventure, la découverte, mélange de réel et d'imaginaire et il est parfois difficile de différencier le rêve et la réalité.
Mon oeuvre préférée est certainement "La prose du Transsibérien".  Il est vrai que la Russie d'aujourd'hui nous appelle a beaucoup moins de poésie et de rêve...

 En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà
plus de mon enfance
J'étais à 16 000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et
trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon coeur tour à tour brûlait comme le temple d'Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou
quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
croustillé d'or, 


Je vous propose donc d'emprunter la voie SIBERIE 





Des courriers d’Extrême Orient (Chine, Japon, Indochine) pour l’Europe, et même l’Afrique ou l’Amérique ont pu emprunter le transsibérien, ce trajet est qualifié de « voie de Sibérie » (ce sera particulièrement le cas de courriers des postes étrangères en Chine). La voie terrestre  par le Transsibérien et la Russie est empruntée au lieu d’utiliser les voies maritimes plus classiques et seules possibilités avant la mise en service du Transsibérien (à partir de 1902). 



Lettre du bureau français de Shanghai du 3 janvier 1904 pour Lyon Rhône. Affranchissement à 10 c  pour la France. Marque linéaire La SIBERIE.  




Marque linéaire « Via Sibérie ». La lettre émane d’un soldat du « Corps d’Occupation de Chine » (COP) dont une partie est basée à Tien Sin depuis la guerre des Boxers (1900 – 1901) et qui a pris la succession du « Corps Expéditionnaire de Chine ». 









C’est au milieu du XIXème siècle que la décision de construire la plus longue ligne de chemin de fer au Monde entre Moscou et Vladivostok (port sur le Pacifique) est prise par le Tsar.



 La Russie a plusieurs objectifs : développer l’immense territoire de la Sibérie, accéder à l’Océan Pacifique (à cette époque l’Alaska est russe et sera achetée par les Etats Unis en 1867), visées expansionnistes en territoire chinois (Manchourie), accessibilité à un port en eau libre sur le pacifique (Port Arthur). La ligne entre Moscou et Vladivostok représente 9288 kms de voie ferrées à poser, franchissant montagnes, fleuves, taïga, et contournement du Lac Baïkal.



En janvier 1886, la Russie accuse une dette cumulée de 18,28 milliards de francs-or contre 6 milliards en 1866 et 1,5 milliard en 1822. Comparativement, elle est le pays le plus endetté d'Europe et le seul dont le budget soit voté hors un parlement élu. 

Depuis le début du 20ème siècle, il est possible de relier en train Moscou, située à l'extrême Est de la Russie,  à Vladivostok, à l’Extrême-Orient russe. Plus de 10.000 km de voies ferrées ont été construites en Russie sur ordre de Nicolas II. 




Des emprunts d'État, des emprunts de collectivités et des emprunts liés aux compagnies de chemins de fer russes sont lancés. Le premier qui fait date pour la France est émis le 10 décembre 1888 au montant de 500 millions de francs à 4 % par le tsar Alexandre III, il remporte sur Paris dès le 11 décembre un gros succès. Il finance la construction de dizaines de milliers de kilomètres de lignes de chemin de fer, comme le Transsibérien, 


En 1904 le Japon déclare la guerre à la Russie afin de limiter l’influence de cette dernière en Chine. La guerre qui dure de 1904 à 1905 est perdue par la Russie qui doit céder la péninsule de Liaodong avec Dalny et Port Arthur. 

Oblitération Mandchourie



A ce moment là la ligne ferroviaire de Kharbin à Port Arthur est administrée par le Japon au travers des « Chemins de Fer de Manchourie du Sud ». Durant la guerre la circulation du courrier est pratiquement interrompue.  

vers 1935


Tout au long de la ligne, la poste ferroviaire est active et des cachets divers sont témoins de cette activité. On rencontre des cachets de gare et des cachets de bureaux ambulants (avec numéro identifiant la section de la ligne). Ces cachets ferroviaires sont le plus souvent ovales et comportent dans la couronne le nom de la gare ou le nom de la gare de départ et d’arrivée ainsi qu’un numéro de ligne pour les cachets d’ambulants. Au centre du cachet se trouve la date (calendrier Julien) sous forme linéaire. 



Novonikolayevsk (actuellement Novosibirsk)  a été créée en 1893 lors de la construction du Transsibérien et du pont sur l’Ob (terminé en 1897). Elle  est devenue la plus grande ville de Sibérie. 


L’immensité du territoire russe a nécessité le plus grand chantier ferroviaire au Monde dans des conditions très difficiles. Sa réalisation a couté beaucoup de vies humaines et d’investissements (recours à des emprunts internationaux). Il a permis à la Russie de développer les richesses naturelles de l’immense Sibérie, de s’infiltrer et d’exercer un certain pouvoir dans l’Empire de Chine, et a facilité la circulation des individus. Dès 1902, le développement de la poste ferroviaire russe et l’utilisation du Transsibérien et de ses prolongations a permis le transport du courrier depuis l’Extrême Orient vers les pays occidentaux par la « Voie de Sibérie ». Cette liaison, plus rapide que la voie maritime, a pris de l’importance dès le début du XXème siècle. 

13 décembre 2021

BRE DUPUY DE LOME Zone de la ligne 1er novembre 2021

BRE DUPUY DE LOME Zone de la ligne 

1er novembre 2021

Le Dupuy-de-Lôme (indicatif visuel « A759 ») est un navire collecteur de renseignements de la Marine nationale travaillant au profit de la direction du Renseignement militaire (DRM) et de la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE)


Dupuy de Lôme V SPID 11152 équipage A 05-08-2021

Dessiné par Thales Naval France, selon des normes civiles , il a été spécialement étudié pour répondre au besoin du recueil de renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) depuis la mer : interception, analyse, goniométrie et écoute des communications radios (COMINT), interception, analyse et goniométrie des signaux radar (ELINT), pour des missions de longue durée. C'est le premier navire de la Marine nationale française conçu spécialement pour cette mission

Dupuy de Lôme V SPID 11161 équipage B 01-11-202
passage de la ligne
La marine française a effectué en 2021 des déploiements significatifs dans l’Indo-Pacifique, où s’observe une montée en puissance de la Chine. Son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, a répondu aux questions du Monde, mardi 8 juin, pour en dresser le bilan.

L’armée chinoise a récemment multiplié les démonstrations militaires en Indo-Pacifique : elle a massé 200 bateaux devant l’îlot Whitsun revendiqué par les Philippines, cartographié les fonds de l’océan Indien avec des drones, envoyé vingt chasseurs J-20 dans la zone de défense aérienne de Taïwan… Comment analysez-vous ces comportements ?

Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons. Certaines de nos escales dans des pays de la région où nous avions des habitudes de passage sont annulées au dernier moment, sans explications claires.

Une pression « sanctuarisante » s’étend au-delà de la première chaîne d’îles en mer de Chine [la ligne dite des « neuf traits » considérée par la Chine comme sa frontière immédiate]. Cette chaîne a été poldérisée, des porte-avions fixes sanctuarisent l’espace, et viennent en quelque sorte fissurer la compréhension du droit international qui était partagée par tous. Au-delà, des logiques de contrainte s’exercent sur certains pays, ici pour ne pas forer, là pour ne pas accueillir de navires étrangers… Le développement militaire chinois répond évidemment à une volonté politique, et le livre blanc de la défense chinoise en a exposé les objectifs stratégiques. Le durcissement atteint une nouvelle phase, il était prédictible.

Dupuy de Lôme V SPID 11161 équipage B 01-11-2021
passage de la ligne

La mer d’Okhotsk est stratégique pour les forces armées russes, et en particulier navales. Elle est une zone d’entraînement et d’essais pour les sous-marins de la Flotte du Pacifique, lesquels sont basés à Vilioutchinsk, port situé sur la côte orientale du Kamatchatka.

En décembre dernier, le sous-marin nucléaire lanceurs d’engins [SNLE] Vladimir Monomaque a tiré une salve de quatre missiles balistiques à capacité nucléaire Boulava depuis la mer d’Okhotsk, ce qui, au passage, a mis en alerte la base américaine de Ramstein [Allemagne], son système de notificiation d’alerte de lancement de missile s’étant déclenché.

Le 1er octobre 2021, le vice-amiral Arnaud Provost-Fleury, adjoint organique à Brest de l’amiral commandant la Force d’action navale, a fait reconnaitre le capitaine de frégate (CF) Augustin Blanchet comme commandant de l’équipage A du bâtiment d’expérimentation Dupuy de Lôme en remplacement du capitaine de vaisseau (CV) Pierre Roussel 

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Classe_Bore%C3%AFhttp://www.opex360.com/2021/07/06/la-russie-dit-surveiller-le-navire-espion-francais-dupuy-de-lome-pres-du-detroit-de-tatarie/

https://envelopmer.blogspot.com/2021/10/dupuy-de-lome-taiwan-chine-pekin-mer.html


https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/10/amiral-pierre-vandier-en-indo-pacifique-nous-affrontons-une-logique-d-etouffement_6083594_3210.html

21 février 2021

cuirassé Vulcain- ex Phoenicia - ex Kronstad - ex Fleiss navire atelier Patrick Jusseaume Cols bleus

 cuirassé Vulcain

- ex Phoenicia - ex Kronstad - ex Fleiss navire atelier

J'ai découvert le cuirassé Vulcain grâce à mon ami Patrick Jusseaume dessinateur de BD TRAMP mais aussi illustrateur pour le magazine Cols Bleus. Sur un texte de Bruno Nielly alors capitaine de Vaisseau; il devait illustrer la fuite de la flotte russe blanche vers Bizerte. A moi de trouver la documentation...


1920. Chassés par l'armée Rouge, des dizaines de milliers de Russes blancs quittent leur pays par la mer depuis la Crimée. Dernier témoin vivant de cet exode, Anastassia Chirinsky fouille dans ses souvenirs.

Le général Wrangel se tourne dans la direction de Moscou, enlève sa casquette et fait un grand signe de croix en s'inclinant jusqu'à terre.

1920. Chassés par l'armée Rouge, des dizaines de milliers de Russes blancs quittent leur pays par la mer depuis la Crimée. Dernier témoin vivant de cet exode, Anastassia Chirinsky fouille dans ses souvenirs.


Sur le pont du paquebot Constantin de la Compagnie russe de navigation, trois petites filles se serrent contre leur mère. À l'aube du 23 décembre 1920, le navire contourne le brise-lames de Bizerte et embouque le canal. La plus âgée des petites filles, Anastassia, a huit ans. Son père, le capitaine de corvette Alexandre Manstein, de la Marine impériale de Russie, commande le torpilleur Jarky. À la poupe de son bâtiment flotte le pavillon à la croix de saint André, symbole de foi et de fidélité des marins russes. Depuis le 14 novembre de la même année, il n'a plus de port base. Bizerte, où le Jarky mouillera le 2 janvier 1921 avec tant d'autres navires de guerre russes, sera sa dernière escale.


Un petit torpilleur transformé en bouchon

Le Jarky est indisponible lorsque l'ordre d'évacuer parvient à son commandant. Ses machines sont démontées. Qu'importe. Le commandant Manstein convainc avec force son amiral de le faire remorquer. L'équipage remontera les machines en route mais il n'abandonnera pas son bateau. Il obtient gain de cause. Sous le commandement du chef mécanicien, le Jarky sera remorqué. En revanche, le commandant et le second devront prendre en charge d'autres bâtiments disponibles pour pallier la pénurie d'officiers.

Ainsi, en ce jour gris de novembre, la trentaine de femmes et d'enfants, groupés sur le pont du petit torpilleur, voit s'éloigner pour la dernière fois les côtes de Crimée. Le Jarky est placé en remorque derrière le navire-atelier Cronstadt. Il n'est pas seul sur l'attelage. Derrière lui, sont également remorqués deux chasseurs de sous-marins et un yacht à voiles.



Le décor était dressé; il me fallait trouvé la documentation pour le dessinateur.



Un retour à la mythologie pour retrouver Vulcain

Fresque du Ier siècle après J.-C. maison de Paccius Alexander à Pompéi 
 conservée au Musée archéologique de Naples. 

Un dieu incarne l’excellence du savoir-faire dans le domaine des arts et métiers : Héphaïstos, que les Romains appellent Vulcain. Fils de Zeus (Jupiter) et d’Héra (Junon), ou d’Héra seule, il est le dieu de la métallurgie et des volcans, dont il maîtrise le feu souterrain. Il passe aussi pour le dieu le plus laid : mal proportionné, trapu et velu, il boite, d’où son surnom d’« illustre Boiteux ».




Selon l’Iliade d’Homère, pendant la guerre de Troie, Héphaïstos reçoit la visite de Thétis, la mère d’Achille, sur l’Olympe : elle lui explique que son fils a prêté ses armes à son ami Patrocle et que celui-ci, tué par Hector, les a perdues. La déesse vient donc demander au dieu forgeron de lui en fabriquer de nouvelles. Elle le découvre en plein travail dans son atelier.


Une drôle d'histoire pour Le Vulcain

Il s'agit à l'origine d'un paquebot de la Hamburg America Line, lancé le 15 septembre 1894 au chantier Blom & Voss de Hambourg sous le nom de Phœnicia. Il entre en service le 15 janvier 1895 sur la ligne Hambourg~Le Havre~New York. De 1902 à 1903, il navigue sur la ligne Gênes~Naples~New-York. Il est conçu pour transporter 60 passagers de 1re classe et 2.000 de troisième classe, cette dernière étant réservée aux émigrants alors nombreux. Son dernier voyage sur la ligne Hambourg~Douvres~New-York a lieu le 29 octobre 1904.



Fin 1904, il est vendu à la Russie, où il est transformé en navire-atelier bien équipé. 

De 1904 à 1918, sous le nom de Kronstadt, il est le navire-atelier de la flotte russe de la Mer Noire. En 1918, il est saisi par les allemands et renommé Fleiss. Dès 1919, il est récupéré par les Russes blancs et reprend son nom de Kronstadt.


 Le 14 novembre 1920, il quitte Sébastopol pour Bizerte, via Constantinople, avec la flotte des Russes Blancs du général Wrangel ; il transportait pour la traversée 860 hommes d'équipage et 217 civils. Il est ensuite interné à Bizerte ; dès le mois de décembre 1920, il intéressait les autorités françaises, qui l'estimait bien équipé en rechanges et en matériel de réparation. En juillet 1921, il est envoyé à Toulon où il est inventorié ; il contenait en effet les archives et les valeurs emmenées de Crimée ; certains soupçonnaient même un "trésor" emmené par le gouvernement Wrangel.


Le Kronstadt est officiellement acheté en 1923 pour 3 millions de francs. Armé par la Marine nationale sous le nom de Vulcain, il prend armement définitif le 1er mai 1924 ; il est utilisé comme navire-atelier en Méditerranée jusqu'en 1933. Après 1933, il est affecté à l'École des apprentis mécaniciens et chauffeurs, à Toulon. Désarmé en 1937, il est vendu pour la démolition en 1938.
[Le] Vulcain, ex-Kronstad russe, a fait l'objet de convoitise par la Marine française dès 1920, car elle était à la recherche d'un navire atelier.


Le Kronstad est investi par une garde armée à son arrivée à Bizerte en décembre 1920.
En juillet 1921, les Russes sont débarqués à la suite de la réunion de la commission de transfert le mercredi 27.
Dans la foulée, le Kronstad appareille à la remorque du Goliath et du Taillebourg et devient en mer le Vulcain, sous pavillon français.

Il arrive à Marseille pour des opérations de désinfection aux îles du Frioul, puis rallie Toulon début août.
Le Vulcain est officiellement acheté le 23 janvier 1923 pour 3 millions de francs.
Il suit la procédure d'admission officielle dans la Marine française. Clôture des essais le 11 septembre 1923.
Armement définitif le 1 er mai 1924.

sources

Cols bleus n° 2665 28-6-2003

Marion Dufresne Crozet OP3 4-11-2025 Alfred Faure TAAF

Marion Dufresne Crozet OP3 4-11-2025 Un nouveau chef de district à Crozet M. Paul-Alexandre NEVEU Titulaire d’une double formation d’ingénie...