26 mars 2021

CMT Céphée V SPID 10189 Abu Dhabi SPID AP 784 chasse aux mines

CMT Céphée à Abu Dhabi Mars 2021


CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
Le 7 février 2021, dans le cadre du déploiement du Groupe de Guerre des Mines 21 (GGDM21), un bâtiment affrété, transportant les deux chasseurs de mines tripartites (CMT) L’Aigle et Céphée, est arrivé à son port de destination à Abu Dhabi. 

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
Ce mode d’action permet de démontrer l’aptitude de la Marine nationale à se déployer loin de ses bases métropolitaines, en optimisant le potentiel matériel et humain sur le transit, et de se concentrer sur le cœur opérationnel de la mission sur zone.

deux enveloppes en date du 15 mars 2021. Le cachet utilisé est un cachet ancien utilisé en 2013 pour le jumelage du bâtiment avec la ville de Versailles

https://envelopmer.blogspot.com/2013/05/si-versailles-metait-contee-2013-cmt.html


SPID AP 784 ABU DHABI

V SPID 10189 CMT Céphée

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
C’est la 6e fois en dix ans qu’un groupe de guerre des mines est déployé dans cette zone et c’est la 5e fois que cette projection par bâtiment affrété est mise en œuvre.



CMT Céphée -  photo JM Bergougniou



CMT Céphée -  photo JM Bergougniou





CMT Céphée -  photo JM Bergougniou


CMT Céphée -  photo JM Bergougniou


CMT Céphée -  photo JM Bergougniou

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou


BSL Loire - CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
 
Après une phase de reconditionnement, les deux CMT commenceront leurs opérations de détection et, éventuellement, de déminage. Ce déploiement concourt :

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
- à la sécurité des voies d’approvisionnement énergétiques et des zones d’intérêts nationaux et alliés dans le golfe arabo-persique : zone d’intérêt stratégique vitale pour nos approvisionnements stratégiques et zone de déploiement quasiment-permanent de la marine ;

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
- au maintien de la liberté de navigation ;

- au renforcement de notre interopérabilité avec nos partenaires présents dans la zone.

Placé sous le contrôle opérationnel du contre-amiral Fayard, commandant la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN), ce groupe de guerre des mines est constitué des deux CMT, d’un détachement de plongeurs démineurs et d’un état-major de conduite. Il sera déployé pendant plusieurs mois dans cette zone.

CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
 Domaine d’excellence de la Marine nationale, la guerre des mines permet chaque année de neutraliser environ 2 000 engins explosifs, soit quasiment 40 par semaine.

BSL Loire - CMT Céphée -  photo JM Bergougniou
Avec près de 650 militaires déployés, les FFEAU constituent l’une des bases opérationnelles avancées françaises à l’étranger. À ce titre, elle appuie les moyens militaires français déployés dans le Golfe arabo-persique et le Nord de l’océan Indien. Grâce à ses conditions d’aguerrissement, elle permet également d’entraîner les militaires français aux actions de combat en zone désertique et en zone urbaine. En tant que commandant de la zone maritime océan indien (ALINDIEN), le COMFOR FFEAU exerce son autorité sur une zone maritime s’étendant du Sud du canal de Suez à l’Ouest, et à l’Est jusqu’aux limites ouest des eaux de la Birmanie, de l’Indonésie et de l’Australie. Il y promeut la politique de défense de la France et anime les relations militaires bilatérales.

25 mars 2021

LES TIMBRES ET LEURS SECRETS - un petit jeu 25 mars 2021 carte postale codée

LES TIMBRES ET LEURS SECRETS

Bonjour ,
aujourd'hui je vous propose un petit jeu. 

Au verso d'une carte postale intitulée "Les timbres et leurs secrets" se trouve un message codé adressé à
Célina.  Je vous invite à essayer de le déchiffrer et de le transcrire dans les commentaires. Bonne patience, bonne journée, bon amusement.





Mission CORYMBE 156 PHA DIXMUDE saisie de drogue Golfe de Guinée Najland mars 2021



Mission CORYMBE 156 PHA DIXMUDE saisie de drogue

L’équipage du Dixmude a réalisé une saisie record de cocaïne à bord du cargo Najlan,
battant pavillon de la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès. | MARINE NATIONALE





Le 21 mars, l’équipage du porte-hélicoptères Dixmude est intervenu à bord d’un cargo battant le pavillon de la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès. Il a ainsi réalisé une saisie record de cocaïne


Impressionnante saisie de drogue dans le golfe de Guinée. Une opération menée depuis le porte-hélicoptère amphibie (PHA) Dixmude a permis de découvrir 6 tonnes de cocaïne à bord d’un cargo venu d’Amérique du Sud, dimanche 21 mars.

Le dimanche 21 mars 2021, sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest, la Marine nationale a procédé à la saisie record de plus de six tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée.
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L’équipe de visite du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude est intervenue à bord du cargo Najlan avec l’accord de l’État du pavillon, la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès.

 
Pour agir, elle s’est appuyée sur l’article 17 de la convention des Nations Unies de lutte contre les trafics illicites de stupéfiants et substances psychotropes. Le Najlan, cargo mesurant près de 105 mètres de long, avait quitté les côtes sud-américaines plusieurs jours auparavant et faisait l’objet d’un suivi particulier.
« Une opération de vaste ampleur »


« Cette opération de vaste ampleur a été conduite sur la base de renseignements transmis par l’office français antistupéfiants (OFAST) et la police néerlandaise »,explique la préfecture maritime dans un communiqué de presse. Le tout en collaboration avec le centre opérationnel d’analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants (Maoc-N), agence internationale basée à Lisbonne, l’European Police Office (Europol) et les autorités brésiliennes.

Les investigations judiciaires vont se poursuivre, sous l’autorité du procureur de la République de Brest.


24 mars 2021

Pierre Savorgnan de Brazza Aviso colonial Décès école navale 1905

Pierre Savorgnan de Brazza


carte postale premier jour 

Pierre Savorgnan de Brazza
Brazzaville 25 janvier 1952

En relisant Pierre Loti, j'ai réalisé qu'il avait connu à l'école navale Pierre Savorgnan de Brazza.


 Loti était de la promotion 1867 et Brazza de la promotion 1868 à titre étranger. C'est cette découverte qui m'a poussé à en savoir plus sur ce marin né italien, explorateur du Congo et décédé à Dakar (orthographié alors Dakkar avec 2K).  

Les derniers jours de Brazza et son inhumation 1905



A bord de la Ville de Maceio L'agonie de M. de Brazza. Les travaux de la mission et les résultats de l'enquête

Bordeaux, 23 septembre. Le paquebot « Ville-de-Maceio », de la Compagnie des Chargeurs Réunis, est arrivé à Pauillac vendredi soir à dix heures, avec une centaine de passagers. La manœuvre d'accostage a eu lieu aussitôt. Le service de santé ne fonctionnant pas, les passagers ont dû rester à bord pendant la nuit, ni pouvant communiquer qu'à distance avec leurs parents venus pour les attendre. Par dessus les bastingages, un journaliste a pu causer avec quelques passagers et a obtenu les renseignements suivants sur la mission que dirigeait M. de Brazza. Tous les membres de la mission, sous U conduite de M. Hoarau-Desruisseaux, inspecteur des colonies, sont à bord de la «Ville-de-Maceio», sauf le capitaine Mangin qui, avec Mme de Brazza, resta près de Brazza, au moment où celui-ci fut débarqué à Dakkar.


Ville de Maceio à Pauillac
Il résulte de ce qu'il a pu apprendre que M. de Brazza, qui souffrait déjà à son départ de France, et dont la maladie est allée constamment en empirant, a cependant avec une énergie extraordinaire, continué à s'occuper des travaux de la mission, dissimulant à tous le mal qui devait finalement le terrasser.

Verso de la carte postale premier jour
Pierre Savorgnan de Brazza
Brazzaville 25 janvier 1952

De Brazzaville à Mahdi, il dut être transporté couché. A Libreville, son état s 'était encore aggravé. A Konakry, le médecin de la mission eut avec ceux de la colonie une consultation dans le but de savoir s'il n'y avait pas lieu dc débarquer le malade. Mais le temps était épouvantable et l'état de M. de Brazza permettait d'espérer qu'il pourrait supporter le reste du voyage.

Il resta donc à bord. Mais à Dakkar il était tellement faible, qu'on reconnut la nécessité de le mettre à terre.

Menu servi à bord du
Ville de Maceio
12 juillet 1902
Le petit vapeur du gouverneur, venu avec celui-ci dans la soirée, accosta à tribord la « Ville-de-Maceio », et M. de Brazza fut descendu sur une civière. A ce moment il avait presque perdu connaissance et, sauf Mme de Brazza qui conservait encore de l'espoir, tous les membres de la mission avaient la certitude qu'ils ne reverraient plus celui qui avait acquis le Congo à la France et qui, malgré son état de santé, n'avait pas hésité à retourner dans la colonie pour y préparer les réformes d'où devait dérouler une ère de prospérité.

Voici les renseignements recueillis en ce qui concerne les travaux de la mission. Pendant que le chef de la mission séjournait à Brazzaville, les autres membres se dirigeaient de divers côtés pour procéder à des enquêtes dont les résultats furent ensuite centralisés à Brazzaville, entre les mains de M. de Brazza. Et ce travail ,auquel collaborèrent les principaux membres de la mission, va être soumis au ministre tel que l'avait conçu M. de Brazza.

D'ailleurs, parmi les nombreux passagers, les opinions sont très partagées. Les uns estiment que l'enquête de la mission a été conduite d'une manière plus ou moins critiquable, et que conséquemment les conclusions ne reflèteront que d'une manière assez imparfaite la situation. D'autres, au contraire, pensent que des faits graves ont été découverts, et que certaines réformes dans le personnel de l'administration et dans la conduite générale des affaires s'imposent.


D'une manière générale, on considère que le Congo a été négligé, qu'il doit être l'objet de l'attention du ministre et que des sacrifices s'imposent pour son organisation et sa mise en valeur.

Toujours est-il, d'après les renseignements puisés à bonne source, que les vues de M. de Brazza sur la situation sont partagées par les membres de la mission.

Plusieurs de ceux-ci fureur assez séimu6£ment éprouvé» par le. cli«Ht. Mais au.jeurditm tors sont dans uu état de maté t^ùsfaisant





(Service spécial de I'Ouest-Eclair). Les obsèques de M. de Brazza
 
A Sainte-Clothilde. Le cortège funèbre. Au cimetière du Père-Lachaise. Le discours de MM. Clémentel, Deschanel et Le Myre de Vilers
Paris, 3 octobre,. Ce matin ont été célébrées avec la plus grande solennité les obsèques nationales de M. de Brazza. La basilique Sainte-Clotilde avait été décorée pour la circonstance de tentures de deuil piquées çà et-là de faisceaux de drapeaux tricolores ou d'écussons aux armes du défunt. be place en place brûlaient des candélabres et des torchères.

Derrière le catafalque des places avaient été réservées aux membres de la famille, Mme Vve de Brazza, MM. Antoine et Charles de Brazza, fils du défunt, ses frères, son beau-frère, M. de Chambrun, etc.

A 10 heures précises la levée du corps fut faite devant le catafalque; puis la messe commença, pendant laquelle la maîtrise de Sainte-Clotilde exécuta plusieurs morceaux. M. Delpouget, de l'Opéra, chanta l'«0 Vulnera». Le président de la République s'était fait représenter par le général Dubois et le commandant Reibell, de sa maison militaire. Tous les ministres étaient présents à l'exception de M. Gauthier, absent de Paris. Reconnu dans la nombreuse assistance: MM. Paul Loubet, Beau, gouverneur général de l'Indo-Chine, les généraux Brugère, Dessirier, Voyron, les amiraux Fournier et Bienaimé, MM. Radolin, Doumer, Fallières, Revoil, Gerville-Réache, les ambassadeurs des puissances, un grand nombre de sénateurs et de députés, etc.

A 11 heures la cérémonie était terminée et la sortie s'effectuait aux sons de la marche funèbre de Chopin. Le cercueil, sur lequel avait été déposé un drapeau tricolore, fut placé dans un magnifique char trainé par quatre chevaux carapaçonnés. Un officier d'infanterie de marine suivait portant sur un coussin les nombreuses décoraticns de l'explorateur.

Les cordons étaient tenus par MM. Etienne, Deschanel, Le Myre de Vilers, ancien député de Cochinchine, Roume, gouverneur de l'Afrique occidentale, l'amiral Mallarmé, et le général Frey, commandant la première division des troupes coloniales.

De nombreux chars portaient les couronnes. Les honneurs étaient rendus par les troupes de la garnison de Paris, placées sous le commandement des généraux Percin et Ménétrez. Ces troupes comprenaient les 46, 8g, 31 et 67es d'infanterie, les ai et 23 es coloniaux, deux escadrons du ter et deux du 2e cuirassiers, l'artillerie de la division de cavalerie.

A 11 heures un quart le cortège funèbre quittait l'église, précédé des est Irons de cuirassiers, pour se rendre au Pt Lachaise. Une foule considérable se pressait sur le parcours, car c'était l'heure du déjeuner. Des camelots distribuaient un hymne de circonstance Gloire à Brazza Il était environ midi et demi quand la tête du cortège arriva au Père Lachaise. Lorsque le corps fut des. cendu dans le caveau de la famille, M. Clémentel, ministre des colonies, prononça un discours dont voici la péroraison:

«Entre Brazza et Stanley, une magnifique émulation d'énergie s'institua. Ces deux hommes personifient tonte la puissance de leur race. L'Anglo-saxon, froid, méthodique, pourvu de tout, proportionnant l'action aux moyens, donne au monde une superbe leçon d'audace résolue et de calculs pratiques.

« Le Latin, enfiévré illuminé, manquant de tout, supplée à tout par l'ardeur, et il laisse à la postérité un immortel exemple d'héroisme et de généreux enthousiasme. Il dépensa sans computer comme il s'était dépensé lui même. Mais si ses budgets furent laborieux, il sacrifia toujours le présent à l'avenir, créant des ressources alors qu'il eût pu prendre du repos.

La mort l'a terrassé au moment où il venait de consolider notre crédit moral et de raffermir notre autorité par sa seule présence au milieu de nos sujets. Nul, plus que lui, n'é-. tait digne d'incarner à leurs yeux la France civilisatrice et tutélaire. Puisse son exemple défendre contre toute embûche l'œuvre pour laquelle il a vécu, pour laquelle il est mort. Puisse son grand souvenir veiller à jamais sur les destinées de cette terre qu'il donna à la civilisation en la donnant à la France

M. Deschanel a défini en ces termes le lève du grand explorateur:

Eveiller sous ses pieds les forces endormies de la nature et de l'humanité; assainir les eaux, les bois, vaincre le péril silencieux et mortel des forêts impénétrables; frapper la terre vierge et cn faire sortir, à coups de volonté et d'enthousiasme, les moissons, les comptoirs, les villes, théâtres de la civilisation future, tirer de la brousse, des marais fiévreux, de la sauvagerie, la santé, la vie, le droit; des ténèbres, la lumière; de !a violence, l'équité; de la barbarie, la conscience; créer un monde enfin et faire de son rêve de jeunesse une réalité immortelle, telle fut l'œuvre de Brazza. La vie de ce héros, c'était dans l'antiquité la vie des dieux.
«Cher Brazza, tu as donné ton âme généreuse et superbe à la plus adorable patrie qui ait paru sous ce ciel; tu as reculé ses frontières en étendant la puissance de son génie; tu as été un grand ouvrier d'idéal et de justice » M. Le Myre de Vilers a dit ensuite que Brazza supportait impatiemment les douceurs de la retraite. Aussi accepta-t il l'offre qui lui fut faite d'aller étudier sur place les réformes à apporter dans l'administration du Congo.
Malheureusement, ses forces trahirent son courage et il s'éteignit doucement entre les bras de sa vaillante femme qui eut la suprême consolation de recevoir les dernières volontés de son mari expirant et de lui fermer les yeux.

«Cette mort est un deuil pour les explorateurs, les coloniaux, eL particulièrement pour la Société de Géographie, qui, en 1879, accorda à Brazza sa grande médaille d'or. Tous nous remercions le gouvernement d'avoir donné à ses funérailles un caractère national»

Avant les discours les troupes avaient défilé devant le cercueil, puis les délégation présentes, après avoir salué une dernière fois la dépouille mortelle de l'explorateur, se retirèrent auprès avoir salué les membres de la famille.


Sources
Ecole navale
BNF Gallica
L'Ouest-Eclair

23 mars 2021

Le Neptune premier ballon monté 1870 Marine fusilier Nadar Duruof siège de Paris

Le Neptune premier ballon monté 1870


Durant la guerre de 70 (1870) la Marine et ses marins ont été très présents dans le siège de Paris. Ils ont armé les canons des forts et fortifications, mais aussi les canonnières venues de Cherbourg, les fusiliers étaient présents lors de coup de main dans les banlieues, les marins de la JEANNE D'ARC assistaient Nadar dans la mise en place de ses ballons,  ils se transforment en "couturières" pour assembler les ballons, les gréer, assembler les lignes et les filets enfin ils se transformèrent en aérostiers sachant "maitriser" les vents et l'art de la navigation... enfin presque!


C’est le ballon « Le Neptune », gonflé avec du gaz qui servait normalement à l’éclairage sur la place Saint-Pierre à Montmartre le 23 septembre 1870 pendant le siège de Paris et photographié par Nadar.

Il était chargé de 125 kilos de dépêches officielles, de journaux et de quelques lettres qui arriveront 3h15 plus tard à Evreux dans le parc du Château de Cracouville à 104km de Paris.

C'est à Nadar, photographe célèbre, mais aussi romancier satirique et journaliste, que l'on doit les premiers envols de ballons de cette période.
Bien que l'on fasse remonter la première poste aérienne avec le vol du Neptune, il convient de remarquer que lors du Siège de Metz, dès le 5 septembre 1870, le docteur François-Julien Jeannel avait déjà expédié du courrier par l'intermédiaire de petits ballons


PREMIER DÉPART DES BALLONS-POSTES

La journée s'annonçait bonne. Pendant que notre artillerie tonnait sur les Prussiens à Villejuif et Arcueil, l'aérostat des observations militaires de la rive droite que Nadar a installé à Montmartre, avec le concours de ses deux aides, MM. Dartois et Duruof, avait été requis pour le transport de dépêches importantes et se disposait à prendre son essor.

 

Le ballon le Neptune, cubant 1,200 mètres, était gonflé en permanence de jour et de nuit depuis dix-sept jours, pour les ascensions d'observation qui se suivaient sans arrêt. Malgré ce long et dur service, les cordes du filet tendues faisaient crier le cercle de la nacelle, et le Neptune avait hâte de partir.


La manœuvre était faite par les ex-équipiers du Géant, qui se sont attachés depuis longtemps à la fortune de Nadar. Ces équipiers, d'excellente tenue et n'ayant aucun rapport avec les servants ordinaires des aéronautes forains, étaient assistés de huit hommes de la flotte et de vingt-cinq soldats de ligne.

 

A sept heures précises, une voiture de l'administration des postes déposait plusieurs sacs énormes cachetés. M. Rampon, directeur des postes, la direction des télégraphes, plusieurs membres de la commission de défense et des officiers supérieurs étaient présents. A sept heures un quart, le chargement était fait. Nadar avait choisi pour exécuter ce premier départ M. Duruof, déjà célèbre par ses ascensions maritimes au cap Gris-Nez et à Monaco. M. Duruof fit entendre le sacramentel «lâchez tout!» et le ballon avait à peine quitté le sol qu'au cri de l'aéronaute : Vive la République ! la population matinale, rassemblée sur la place Saint-Pierre, répondait par une acclamation unanime.


Le Neptune a bientôt gagné la hauteur de 1,500 mètres, région qui -lui avait été indiquée pour sa route, et il a pris en ligne droite la direction du Calvados. Le vent lui donnait une vitesse de 15 lieues à l'heure.




Il portait avec l'aérostat un chargement de 200 kilos de dépêches sur papier fin et un lest considérable.

Un premier essai pour l'application de l'aérostation au transport des dépêches avait échoué la veille. Le premier résultat heureux est donc dû à M. Nadar et à ses vaillants aides, MM. Duruof et Dartois.
D'autres expéditions vont suivre ce succès.

 



Un deuxième ballon de 1,200 mètres cubes , affrété par M. Eugène Godard et au compte de l'administration des postes, est parti de la barrière d'Italie, dans la direction de l'Ouest.

Il contenait, outre un aéronaute, une personne chargée par le Gouvernement de la défense nationale d'une mission guerrière de la plus haute importance. Il emportait plus de cent kilos de dépêches adressées à nos chers parents de la province, et de nombreux exemplaires du rapport de M. Jules Favre.


Le ballon parti ce matin est descendu à deux heures et demie à Vernouillet, dans l'arrondissement de Dreux, à proximité d'une ligne de chemin de fer.


Le voyage s'est très bien passé.
La nouvelle a été rapportée par l'un des pigeons voyageurs que l'aéronaute avait emportés.

Durant les 136 jours du Siège de Paris, 67 ballons vont s'envoler pour forcer les lignes ennemies.

Ils connaîtront des fortunes diverses : des succès surtout, des captures par les Prussiens, des tragédies, hélas, aussi.
L'ingéniosité des parisiens assiégés, le courage de ces hommes qui se sont envolés sous les tirs nourris de l'armée prussienne, les exploits aériens, ont forcé l'admiration du monde entier.
La Compagnie des Aérostiers
Nadar avait émis l'idée, dès 1855, que la photographie aérienne, utilisée à des fins militaires permettrait de surveiller l'ennemi et d'établir des relevés cartographiques précis qui, en cas de conflit seraient un atout précieux.

Avec deux autres aérostiers, Camille Legrand (dit « Dartois ») et Claude-Jules Duruof, il fonde le 18 août 1870, la première Compagnie des aérostiers militaires.

Dès le début du Siège, installé place Saint-Pierre à Montmartre, le Neptune est utilisé en ballon captif, comme poste d'observation à l'initiative de Nadar lui-même. La mairie du XVIII arrondissement est alors tenue par Georges Clemenceau.

Nadar envoie à partir du 16 septembre une série de rapports quotidiens au Colonel Usquin à destination du Général Trochu.

« Ascension la nuit dernière à onze heure et demie. Brise vive au-dessus de cent mètres, mais régulière. De 40 à 60 mètres, odeur insupportable de paille brûlée. Cette odeur s'explique du reste, par la quantité de feux que nous apercevons dans toute ta région N.E.S. et surtout vers l'Est où est un foyer très considérable à l'horizon. Monté à 130m. »
Nadar et Dartois


Le premier rapport fait état d'une utilisation possible des ballons libres par le Gouvernement, Nadar est prêt, il propose Dartois et Duruof pour effectuer les premiers vols, et quelques jours après, Léon Gambetta, signe un contrat officiel entre le Gouvernement et la Cie des aérostiers.

Les deux premières tentatives avec l'Union et le National sont des échecs.

 Le 23 septembre Nadar décide de libérer le Neptune, le vieux ballon de Duruof, racheté à Eugène Godard et déjà utilisé en 1868 au dessus de Calais.
C'est un succès : après 3 heures 30 de vol, l'aérostat se pose à Cracouville, près d'Evreux. La poste aérienne du Siège de Paris pouvait commencer.

Germain Rampont-Léchin, Directeur général des postes, met en place l'organisation nécessaire à l'acheminement du courrier 
Nadar s'énerve...
Nadar a toujours pensé que les ballons, dirigeables ou libres, n'étaient pas la solution pour la navigation aérienne. En 1862, avec Jules Verne, il avait d'ailleurs créé une société pour la recherche de la navigation aérienne. Il avait rencontré les aviateurs Gabriel de La Lendelle et Ponton d'Amécourt et avait pris parti pour « les plus lourds que l'air » à une époque où la discussion sur l'avenir de la domination du ciel portait sur les dirigeables ou les ballons libres.

A la fin du mois d'octobre, il apprend que Dupuy de Lôme qu'il qualifie « d'aérostier de chambre », de « millionaire » et « d'incompétent », vient d'obtenir du Gouvernement de Défense Nationale, une somme de 40 000 F pour construire ... un dirigeable !

Ecoeuré, alors que lui-même, prenant sur ses deniers personnels s'est mis au service de la Nation, il démissionne de la Cie des aérostiers. Il continuera néanmoins à servir sa patrie et le 7 octobre 1870, il supervisera le départ de Gambetta à bord de L'Armand Barbès.


Ballon en étoffe jaune, construit en 1864, acquis par Claude-Jules Duruof à Eugène Godard
L'atterrissage se fit dans le parc du Château de Cracouville, propriété de l'Amiral de La Roncière. Ce dernier était Commandant des forts du Siège de Paris.

Ce fut la Direction des Télégraphes qui signa le traité pour le premier aérostat-poste parti le 23 septembre sous la conduite de l'aéronaute Duruof. Ce ballon s'appelait Neptune. Il appartenait au jeune Duruof, qui l'avait construit et qui généreusement s'offrit à partir le premier. Ce premier porteur de dépêches devait partir le 23 septembre. La veille personne ne manqua à l'appel sous la tente où couchait la vaillante compagnie des aérostiers. Toute la huit, il fallut le retenir et combler les vides du gaz pour parer aux fluctuations de l'étoffe qui donnant prise au vent faisaient redouter une déchirure.

« Il ressemblait à un coursier surmené, pouvant encore fournir une traite, mais fatalement condamné à périr au bout, » dit M. E. Farcot, de garde cette longue nuit, dans son histoire du ballon Le Louis Blanc.

Au petit jour annoncé par la canonnade et les grosses pièces de la Briche et du Mont-Valérien, on prépara le départ au milieu des invités et des curieux qui abondaient. Les voitures de la Poste arrivèrent. On arrima les sacs de dépêches à la nacelle. MM. Bourdon et Briche, colombophiles, avaient amené leurs précieux messagers. Mais leur utilisation n'ayant pas été suffisamment étudiée, on renonça pour cette première fois à les emmener.

Duruof partit en brave. Il donna rendez-vous au Havre à ceux qui devaient le suivre, détacha ses banderoles, vida un sac de lest et partit dans les airs à une très grande hauteur en vieux routier de l'air.
La Poste aérienne était désormais fondée. La première tentative avait parfaitement réussi. Et Le Neptune de Versailles s'était dirigé près d' Evreux où il avait atterri.

Sources 
http://www.coppoweb.com/ballons/fr.aeronautes.php
Journal du siège de Paris Le Gaulois

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