10 août 2021

Le cuirassé Richelieu Brest lancement et marraine Janvier 1939 Claude Bélec

La marraine du cuirassé Richelieu était la grand-mère de Claude Bélec!


Le Matin


FINISTERE LA MARRAINE DU « RICHELIEU » A ETE DÉSIGNÉE PAR LE MINISTRE DE LA MARINE 

C'est une Brestoise, mère de dix enfant»

BREST, 10 janvier (de notre rédaction). Nous apprenions aujourd'hui au début de l'après-midi que M. Campinchi, ministre de la Marine, venait de désigner comme marraine du Richelieu, notre premier croiseur de ligne de 35.000 tonnes qui doit être lancé à Brest, le 17 janvier prochain, Mme Mons, mère de 10 enfants, demeurant cité Kérigonan, à Brest.

Immédiatement, nous nous sommes rendus chez Mme Mons qui voulut bien nous recevoir. Au nom de L'Ouest-Eclair, nous lui avons annoncé la bonne nouvelle qu'elle ignorait encore et présenté nos félicitations.

"J'étais loin de penser à pareil honneur, nous a déclaré Mme Mons. On est bien venu il y a un mois nous demander des renseignements sur notre situation de famille. Une de mes filles pensait qu'il s'agissait de choisir la marraine du Richelieu, mais elle avait été désenchantée par la nouvelle erronée répandue à Noël par une partie de la presse et à laquelle l'Ouest.Eclair donnait du reste rapidement un démenti. » 

Son mari. M. Jean-François Mons travaille depuis près de 9 ans à l'arsenal en qualité de charpentier, aux Constructions navales. Il a été longtemps occupé sur le Richelieu, puis sur le Dunkerque et enfin, sur le Strasbourg.

Quant à Mme Mons, elle est la mère de 10 enfants, allant de l'ainée, 19 ans, au benjamin, 3 ans.

Cette famille très méritante habite au 3 étage du no 5, cité Kérigonan, un appartement de 5 pièces propre et bien ordonné.

Nous lui renouvelons toutes nos félicitations.
Parmi les noms soumis au choix du ministre figurent dans l'ordre ceux des quatre autres mères de famille nombreuse

Mme Le Goasduff, mère de neuf enfants Mme Hélou, mère de huit enfants, dont le nom avait été par erreur annoncé comme celui de la future marraine Mme Calvez, mère de onze enfants, et Mme Cuillandre, mère de neuf enfants.



Mis sur cale le 22 octobre 1935 à l'arsenal de Brest, au bassin du Salou, qui avait servi pour le Dunkerque, le Richelieu est mis à l'eau le 17 janvier 1939 et gagne son quai d'armement au bassin no 9 de Laninon. 

LA MISE A FLOT DU « RICHELIEU »

La date du 17 janvier aura été pour notre marine une date historique. Pour la première fois, en effet, en France, auront été dans une même journée successivement mis à l'eau un cuirassé de 35 000 tonnes et mis, quelques heures après, sur cale un second bâtiment, de type et de tonnage identiques.


Nino devant l'ogive d'un obus du Richelieu
photo JM Bergougniou



Pour célébrer cet événement, un train spécial avait amené à Brest, M. Campinchi, ministre de la Marine, la plupart des anciens titulaires de la rue Royale et un grand nombre de personnalités. Immédiatement, le cortège se rendait au bassin du Salou où, semblable à quelque monstre endormi sur les eaux, le Richelieu paraissait attendre. Après les discours et la cérémonie symbolique du ruban coupé, un puissant remorqueur faisait frémir pour la première fois, l'énorme masse avant de l'entraîner lentement hors de la forme. Opération à coup sûr moins spectaculaire que les lancements tels qu'ils étaient jadis effectués, mais qui n'en empoigna pas moins d'émotion les spectateurs.

tape de bouche du Richelieu Brest 
photo JM Bergougniou

Quelques heures après, la forme ayant été vidée, M. Campinchi descendait au fond de l'impressionnante cuve et soudait le premier rivet du Clemenceau.


Rappelons brièvement que ces deux navires, longs chacun de 242 mètres, larges de 33, calant 8m,l0, porteront en deux tourelles quadruples, huit canons de 380, ainsi que toute une importante secondaire. Avec le Jean-Bartqui sera mis à l'eau dans quelques mois et le Gascogne qui succédera à ce dernier, avec enfin les Dunkerque et Strasbourg déjà en service, ils constitueront la magnifique ossature en navires de ligne de la flotte française rénovée.





UNE GRANDE JOURNÉE POUR LA MARINE FRANÇAISE

à Brest la mise à l'eau du Richelieu notre premier cuirassé de 35.000 tonnes et pose le premier rivet du "Clemenceau"

Dans son discours, le ministre a retracé l'oeuvre héroïque du grand cardinal et du Tigre, qui furent l'un et l'autre des sauveurs de la Patrie



BREST, 17 janvier.

Pour procéder à la double cérémonie de la mise à l'eau da premier cuirassé de 35.000 tonnes, le Richelieu et la mise sur cale du Clemenceau, M. Campinchi, ministre de la Marine, qui avait quitté Paris dans la soirée d'hier par train spécial, est arrivé ce matin à 8 h. 40 à Brest. La suite du ministre était nombreuse et imposante, car M. Campinchi avait convié tous les anciens ministres de la marine et les membres des commissions de la Marine du Sénat et de la Chambre à l'accompagner dans ce voyage. Il y avait la MM. François Piétri, Jean-Louis Dumesnil, Emile Borel, l'amiral Lacaze. Ch. Dumont, anciens ministres et aussi MM. Gratien Candace, vice-président de la Chambre des Députés Blancho, ancien sous-secrétaire d'Etat Farjon, sénateur Aubert, Renaitour, Béranger, députés, et les deux représentants de l'Académie Française en uniforme, le duc de la Force et le duc de Broglie le comte et ,1a comtesse de la Rochefoucauld M. Michel Clemenceau Aimes Jacquemaire et Young-Clémenceau, fils et filles de l'ancien président du Conseil MI. Pournin.


M. Campinchi était, d'ailleurs, entouré des vice-amiraux Violette, Durand-Vie!, de l'inspecteur général François, des constructions navales, et de nombreux officiers de marine. A la descente du train spécial, M. Campinchi est accueilli sur le quai de la gare par M. Angeli, préfet du Finistère, ayant à ses côtés M. Le Gorgeu, sénateur-maire de Brest le sous-préfet de Brest le préfet maritime et les parlementaires du département. Une compagnie du 29 régiment d'infanterie colonial rend les honneurs, tandis que sa musique joue Aux Champs et la Marseillaise.

Au bassin de Salou


M. Campinchi se rend directement au bassin de Salou.
Avant de prendre place dans la tribune officielle aux trois couleurs, dressée sur un des quais du bassin, juste en face du Richelieu, le ministre de la Marine passe en revue une compagnie des fusiliers marins musique en tête. Et tandis que 300 hommes des équipages de la Flotte montés sur le pont du Richelicu s'immobilisent dans un garde-à-vous irréprochable, deux marins hissent dans un silence impressionnant, sur la plage arrière, un drapeau tricolore.

Encore quelques accents de la Marseillaise et M. Campinchi remet la croix de la Légion d'honneur à un ingénieur principal du génie maritime et à l'un des ouvriers du chantier du nouveau Richelieu.

Puis il gagne la tribune officielle, où Il sera entouré du fils et des filles de Clemenceau, des anciens ministres de la Marine et des deux représentants de l'Académie Française.

Les discours commencent immédiatement.

C'est d'abord celui de Me Pournin, avocat à la Cour d'Appel de Paris, et président de la Société des Amis de Clemenceau. Rappelant que l'on doit cet après-midi mettre sur cale le Clemenceau, il rend hommage à celui qui fut un grand Français et qui eut toujours le culte de la justice et la passion de la patrie.


Après Me Pournin, c'est le duc de la Force, puis M. Campinchi, ministre de la -Marine, dont on lira en deuxième page, de larges extraits des discours. Celui du ministre sera fréquemment interrompu par des applaudissements. Un remorqueur vient se lier par des amarres au Richelieu.

Quand le ministre a fini de parler, il quitte la tribune officielle en compagnie de la marraine du navire, Mme Mons, mère de dix enfants et femme d'un ouvrier de l'arsenal qui a construit le Richelieu,. Mme Mons, à l'aide de ciseaux, coupe le ruban tricolore qui relie symboliquement le Richeltett au quai.

La musique alors joue la Marseillaise.
Mme Mons parle au micro

 

Le remorqueur entraine lentement la. masse grise du Richelieu, qui se dirige vers un des bassins de radoub de Laninon.

Tandis que sur le pont du Richelieu, la musique des fusiliers-marins continue à jouer des marches militaires, une compagnie de fusiliers défile devant la tribune officielle.
La grand-mère de Claude Bélec  coupe le ruban avec M le ministre de la Marine Campinchi
à gauche et le grand-père de Claude Bélec à droite 
les fants sont ses oncles et tantes et sa mère

La famille Mons devant le Richelieu collection Claude Bélec



L'état du temps n'a pas permis l'entrée du Richelieu au bassin neuf à Laninon comme il était prévu. Le nouveau bâtiment a été amarré à la place du porte-avion Béarn, à Laninon. Le mouvement s'effectuera aujourd'hui si le temps le permet.


C'est dans ce bassin de radoub qu'il doit être achevé. C'est là qu'il recevra les deux énormes tourelles quadruplement armées chacune de canons de 380 millimètres qui se profileront sur la plage avant les trois tourelles triples armées de canons de 152 millimètres




Mise à l’eau du cuirassé Richelieu

A BREST

le mardi 17 janvier 1939

DISCOURS

DE

M. LE DUC DE LA FORCE
DÉLÉGUÉ DE L’ACADÉMIE

 

Monsieur le Ministre,

En 1634, le Mercure françois félicitait le Roi d’avoir un ministre doué de « toutes les qualités requises au gouvernement de la mer » Ce ministre s’appelait Armand du Plessis, cardinal duc de Richelieu. Aujourd’hui ceux qui « gouvernent la mer » ont eu l’idée magnifique de décorer du nom de Richelieu le cuirassé splendide qui va flotter tout à l’heure. La gloire de l’avoir fait construire est la vôtre et celle de vos prédécesseurs, elle est la gloire de toute la France.


L’Académie française, Monsieur le Ministre, vous est reconnaissante de l’avoir invitée à cette fête, — qui n’est pas une fête académique. Ce n’est point, en effet, à son fondateur que l’Académie vient rendre hommage en ce port de Brest ; ce n’est point â l’écrivain vigoureux et subtil, plein d’imagination, de saveur et de verve, dont la vaste correspondance élève un monument admirable ; ce n’est point à l’auteur de si éloquents livres de théologie et de spiritualité, encore moins au protecteur de Corneille, au dramaturge oublié de Mirame. C’est le restaurateur génial de la marine française qui fixe aujourd’hui tous les regards. Voltaire a dit : « Le plus beau de ses ouvrages, c’est la digue de La Rochelle », — l’énorme digue, que, durant des heures, le cardinal regardait s’avancer pierre à pierre, la digue battue des flots et des vents, à laquelle le roi Louis XIII, « avec autant de gaieté que s’il se fût trouvé au plus beau lieu du monde », avec la précision d’un maçon véritable, mettait lui-même la main sous le ciel noir de décembre. Non, la plus belle œuvre de Richelieu, ce n’est pas seulement la digue, c’est la force navale et coloniale de la France tout entière.


Qu’on ne s’étonne pas de rencontrer chez le cardinal cet amour de la mer. Richelieu avait des marins dans son ascendance féminine. N’était-il pas l’arrière-petit-fils de ce Guyon Le Roy, seigneur de Chillon, qui avait fondé le port du Havre ? N’avait-il pas pour oncle maternel le commandeur de la Porte; dont la compétence maritime lui rendit d’un service, et son propre ère n’achetait-il pas des vaisseaux ? C’est au mois d’octobre 1626 que le cardinal fut créé grand maître, chef et surintendant général de la navigation et commerce de France. En 1625, il avait le Royaume sans flotte, obligé, pour vaincre les protestants rebelles, de recourir aux vaisseaux d’Angleterre et de Hollande. 


« Etre fort enterre, pensait-il, et faible en mer, c’était n’avoir qu’un bras et un pied ; et partant agir plus faiblement et plus imparfaitement. » Aussi, dès 1635, la flotte du Ponant comptait trente-cinq vaisseaux de ligne, douze navires de soutien, trois frégates et six brûlots. Les canons étaient au nombre de mille et les hommes d’équipage au nombre de cinq mille cinq cents. Cette flotte s’enorgueillit, en 1638, d’un vaisseau qui soulevait l’enthousiasme de tous les connaisseurs étrangers, la Couronne. La Couronne était longue de deux cent vingt pieds et large à proportion. Elle était armée de quatre-vingt-huit canons et son immense voilure lui donnait une agilité merveilleuse. Parmi les vaisseaux qui, auprès de ce chef-d’œuvre des chantiers de La Roche-Bernard, constituaient l’élite de la flotte du Ponant, il y en avait un que l’on avait baptisé le Richelieu.

La flotte du Levant comptait vingt et une galères, montées par neuf mille sept cuit cinquante-cinq hommes, dont trois mille sept cent-trente-quatre combattants, navires rapides, qui se riaient des calmes plats et couraient sur la Méditerranée sous l’effort de leurs centaines de rameurs. Deux d’entre elles promenaient à travers les flots la gloire du grand maître de la navigation : l’une se nommait la Cardinale et l’autre la Richelieu. Le 10 septembre 1636, au combat de San-Remo, livré par M. de Sourdis, archevêque de Bordeaux, commandant l’armée navale, les voici qui se détachent des vaisseaux pour s’en aller vers les galères espagnoles, « qui n’y veulent point mordre et moins encore s’arrêter ». Et dans sa relation, M. de Sourdis les cite parmi les quatre galères qui ont le mieux « fait leur décharge ».


Nul doute que le cardinal n’ait été sensible à l’honneur qu’avaient acquis les deux galères qui portaient son nom. En une autre occasion où la Cardinale et la Richelieu, — cette fois au large de Gênes, — se distinguèrent de nouveau, il écrivit à son confident M. de Chavigny, secrétaire d’État : « Les victoires du Roi me ravissent... La galère du général a pris une galère et les deux miennes chacune une. »

La Cardinale n’avait que cent vingt tonnes. Que dirait le grand ministre, — « le plus grand serviteur, au dire de Louis XIII lui-même, que jamais la France ait eu », — s’il voyait s’élancer dans la mer un Richelieu de trente-cinq mille tonnes ! Il serait heureux de voir son nom porté par un tel vaisseau, lui qui donnait cet ordre le 28 novembre 1627 : « La devise pour les canons est Ratio ultima regum et, pour les armes, ce sont celles du Roi avec une ancre au-dessous, dans laquelle est écrit : Le Cardinal de Richelieu. » Il serait heureux de voir son vaisseau servir la France au côté du vaisseau de son neveu, ce Maillé Brézé qui fut lancé naguère et qui rappelle les victoires d’Armand de Maillé Brézé, duc de Fronsac, grand maître de la navigation après la mort de son oncle. II serait heureux de voir les vaisseaux de sa famille; — si l’on peut dire, — figurer parmi les unités d’une marine à laquelle chaque siècle qui passe laisse une gloire nouvelle pour adieu. Il serait heureux de voir que, tout en se conformant aux exigences du temps, la France continue d’accomplir les volontés qu’il a exprimées dans son Testament politique : « Si Votre Majesté, disait-il, a toujours dans ses  ports quarante vaisseaux bien outillés et bien équipés, elle en aura suffisamment pour se garantir de toute injure et se faire craindre dans toutes les mers... Avec trente galères, Votre Majesté ne balancera pas seulement la puissance d’Espagne, qui peut, par l’assistance de ses alliés, en mettre cinquante en corps ; mais elle les surmontera par la raison de l’union qui redouble la puissance des forces qu’elle joint. Vos galères seront toujours en état de s’opposer à la jonction de celles d’Espagne, — dont une partie venaient des ports italiens du Roi Catholique, — tellement séparées par la situation de ce Royaume, qu’elles ne peuvent s’assembler sans passer à la vue des ports de Provence  »

Au début de son ministère, le cardinal, mesurant les forces des rivaux de la France, disait au Roi : « Il est impossible que Sa Majesté se puisse mettre en cet état, principalement en peu de temps, sans miracle ou sans un notable effort qui requiert un soin continuel, une vigilance extraordinaire et autant d’argent qu’un tel dessein le requiert. »

Cet effort qui tient du miracle, la France le renouvelle aujourd’hui. A ceux qui en doutent, elle répond en montrant le Richelieu.


Sources
L'Ouest-Eclair 18 Janvier 1939

 Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux janvier 1939

L'Auto - 18-01-1939

Le Matin 18-01-1939 par bélinogramme 

Critical

https://www.academie-francaise.fr/mise-leau-du-cuirasse-richelieu-brest

https://www.criticalpast.com/fr/video/65675068178_Richelieu-lanc%C3%A9_Cesar-Campinchi_marins-sur-le-pont_cuirass%C3%A9-laisse-dock

09 août 2021

Marion Dufresne Scratch 2021 26 juillet 2021 OPEXO IFREMER GENAVIR

Marion Dufresne  Scratch 26 juillet 2021 

La mission océanographique SCRATCH se déroule du 1er au 22 juillet 2021 dans le sud-est de l'Océan Indien, à bord navireMarion Dufresne

La partie nord du canal du Mozambique est le centre d'importantes questions scientifiques et de nombreux projets y sont menés dans le cadre des ANRs Coyotes, Phenomap, iMonsoon, et des projets INSU FRB COCCACE, LEFE IndSO, et LEFE/EC2CO CHEMICAL. Dans ce contexte, SCRATCH est une campagne multidisciplinaire (biologie, écologie, génétique, paléoclimatologie, paléocéanographie, sédimentologie et volcanologie) combinant des méthodes, des outils et des objectifs très complémentaires.




Deuxième carotte de 50 mètres réussie!
7/12/2021

Cette nuit, nous avons fait notre dixième carotte, longue de 50 mètres. Nous en sommes à plus 345 mètres de carottes ! Mises bout à bout, la longueur cumulée dépasse la hauteur de la tour Eiffel! Nos équipes sont donc à pied d'oeuvre pour les découper, les analyser et les décrire.

Sources 

https://scratch2021.weebly.com


08 août 2021

L'Agosta sous-marin déconstruction BREST 2021 parrainage ville de Nice Jumbo Kinetic

 L'Agosta sous-marin déconstruction BREST

L'Agosta : plusieurs sous-marins ont porté ce nom

L'Agosta est un sous-marin français de la Classe 1500 tonnes . Lancé en 1934, il appartient à la série M6.

Dans l'étroite logette du kiosque où le périscope et ses bras de cuivre tiennent toute la place, après deux ordres brefs et calmes, le ministre a. pu, comme nous, voir â l'aiguille des cadrans et non sentir car on ce sent rien la mer monter. autour de son bâtiment, le submerger lentement et naviguer une demi-heure avec quinze mètres d'eau sur la tête.

L'oeil à la lentille du périscope, les jarrets pliés au-dessus du trou de descente il a dû voir à sa droite, érigée sur la falaise de Saint-Pierre, la nouvelle Ecole navale qu'il allait ensuite visiter.

Une demi-heure de plongée De la terrasse de cet établissement, magnifique 200 mètres de long nous avons pu en tout cas voir le sous-marin ministériel s'enfoncer lentement sous les flots qu'une brise assez fraîche mouchetait de blanc et reparaître tout à coup une demi-heure auprès une vedette blanche l'accoster puis s'en détacher, le pavillon du ministre en poupe, le cap sur La Ninon où M. Campinchi allait débarquer. Devant le perron monumental que flanquent les statues colossales de Jean Bart et du Bailli de Suffren qui naguère n'ornaient que médiocrement la cour du palais de Versailles et ont avec bonheur retrouvé ici leur élément, les deux: promotions de l'école navale, casquette blanche, gants blancs et sabre au clair, étaient alignées. Entre les deux, le drapeau de l'école présenté par le major de la seconde année et ses brigadiers, les as de cette savante et virile jeunesse. En face d'eux, sur les marches de granit, les instructeurs militaires et quelques robes universitaires leurs maîtres civils. A leur droite, la mnusique des équipages de la. flotte, pompon rouge et guêtres blanches claironne Aux champs et attaque la Marseillaise.
Dès la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, il est envoyé pour patrouiller au large des ports de la côte nord de l'Espagne, où s'est réfugiée une partie de la flotte de commerce allemande, suspectée de servir de ravitailleurs aux U-Boote allemands. Le 5 septembre, il repère le U-Boot U-47 de Günther Prien sans pouvoir l'attaquer. Au début du mois d'octobre, il est envoyé avec la 8e division dans les Antilles. Il patrouille notamment dans les Bouches du Serpent, entre l'île de Trinité et le Venezuela.

Le 12 janvier, il quitte avec l'Ouessant Fort de France  pour Brest, où ils rentrent en grand carénage. C'est là qu'il est sabordé le 18 juin à 19 heures, ne pouvant appareiller devant l'avancée allemande.


La classe Agosta est un type de sous-marin d'attaque à propulsion classique de conception française des années 1970.


Une version améliorée, baptisée Agosta 90B, a été développée pour l'exportation dans les années 1990, et vendue à la marine pakistanaise. 

Quatre unités de la classe Agosta ont été construites à l' arsenal de Cherbourg pour les forces sous-marines françaises dans le cadre de la loi-programme de 1970-1975. Désarmés entre 1997 et 2001, ils ont été les derniers sous-marins à propulsion classique de la marine française.


En août 2019, Navaleo – filiale de l'entreprise Les recycleurs bretons – obtient le marché de déconstruction des sous-marins Agosta, Bévéziers et La Praya qui sera réalisée d'ici à 2022 aux chantiers navals de Brest.


Chargé à Toulon entre le 27 et 31 juillet 2021, en pontée du navire de charges lourdes Jumbo Kinetic le sous-marin Agosta (Q739) est arrivé à Brest jeudi 5 août 2021 au matin.

Après des préparatifs de déchargement ce jeudi, en fonction de la météo, c’est à l’aide des deux puissantes grues du navire, que la délicate opération de mise à l’eau de l’Agosta doit se dérouler vendredi 6 août 2021, avant son entrée en forme n°1 dans l’après-midi

Nice ville marraine de l'Agosta



LA VILLE DE NICE DEVIENT LA MARRAINE DU SOUS-MARIN D'ATTAQUE « AGOSTA »

Le 11 novembre au matin, le sous-marin d'attaque Agosta, commandé par le C.C. de Penfentenyo de Kervereguen, venait s'amarrer au quai Papacino au port de Nice, concrétisant ainsi les démarches et les efforts faits par l'amicale des anciens marins de Nice, tant auprès de la ville, d'une part, que de la Marine nationale d'autre part, pour obtenir que la ville de Nice devienne la marraine d'un bâtiment de guerre récent.

L'Agosta devait passer trois jours au port, trois jours d'un beau temps ensoleillé qui devait assurer le plein succès des manifestations, car les Niçois sont venus par milliers visiter leur filleul.


L'Agosta sur le Jumbo Kinetic  photo B. Hily
Accueilli par le président des anciens marins, M. Pastorelly, une délégation de l'amicale, le groupe de majorettes de Nice, l'Agosta faisait une entrée remarquée au port. A 12 h. le C.C. de Pen- fentenyo, ses officiers, une délégation d'officiers-mariniers et marins de l'Agosta étaient reçus par l'amicale des anciens marins à un repas d'accueil dans ses locaux de la « Batterie de la Rascasse ». L'après-midi, sur le terrain de Saint-Roch, l'équipe de football de l'Agosta battait l'équipe de l'amicale de Nice par 4 buts à 2. Toujours à la Batterie de la Rascasse, avait lieu une soirée dansante qui obtint un franc succès et se termina... tôt le 12 novembre

L'Agosta sur le Jumbo Kinetic  photo B. Hily

Le 12 novembre à 11 h 30, avait lieu la cérémonie officielle de parrainage, au quai Papacino, en présence du V.A.E. Tardy, préfet maritime de la lllème Région, commandant en chef en Méditerranée, de M. P. Lambertin, préfet des Alpes-Maritimes, du C.V. Joli, commandant l'escadrille des sous-marins de la Méditerranée, du colonel Bayle, délégué militaire départemental, de l'administrateur en chef des Affaires maritimes Bernigaud, de M. Leleyter, commandant du port de Nice, de l'amiral Eynaud de Fay (c.r.), représentant la F.A.M.M.A.C., de l'amiral Noël, président de l'A.C.O.R.A.M. des - Alpes-Maritimes, de M. Malbert, président des anciens des sous-marins, de M. Durante, président de l'A.C.O.M.A.R. des Alpes Maritimes, du C.C. Michotte de Welle (c.r.), commandant du Centre de préparation militaire-marine « Amiral Ponchardier » et d'un détachement de 20 jeunes de la P.M.M. en uniforme. La musique des sapeurs-pompiers de Nice et le groupe folklorique la « Ciamada Nissarda » animaient la cérémonie. M. J. Médecin, secrétaire d'Etat au tourisme, président du Conseil général, maire de Nice, amarrait, avec une aussière symbolique, l'Agosta au quai Papacino, concrétisant ainsi cette cérémonie de parrainage. Le C.C. de Penfente- nyo faisait alors les honneurs de son bâtiment qui arborait la marque du V.A.E. Tardy, aux hautes autorités présentes. Celles- ci étaient alors les invitées de la ville de Nice à un banquet officiel. A 17 h 30, la ville de Nice offrait dans les salons de la villa Masséna une réception où se retrouvaient le commandant et l'équipage de l'Agosta, les autorités civiles et militaires et de nombreuses personnalités de la ville de Nice. M. J. Médecin prenait alors la parole pour exprimer, d'une manière chaleureuse, toutes les raisons qui avaient milité pour que Nice devienne la marraine de l'Agosta, retraçant rapidement le combat naval d'Abraham Duquesne à la tête de 30 vaisseaux armés par 10.300 hommes et dotés de plus de 1.700 canons, contre le célèbre Ruyter, le 22 avril 1676. C'était ensuite le traditionnel échange du parchemin scellant les liens existant dorénavant, entre l'Agosta et Nice, et les différents cadeaux offerts par la ville au bâtiment, à son commandant, ainsi que les cadeaux remis par l'Agosta à la ville de Nice, « tape de bouche », photos...

L'Agosta sur le Jumbo Kinetic  photo B. Hily
Le dimanche 13 novembre, dernière journée du séjour de l'Agosta, une journée chargée attendait encore « les gens de l'Agosta », quittant le sous-marin. Accompagné par un détachement de la musique des équipages de la flotte, des anciens marins et de diverses personnalités, le défilé se rendait au monument aux morts. La ville de Nice, et les autorités maritimes déposaient des gerbes, puis se rendaient en la cathédrale Sainte-Réparate où avait lieu une messe solennelle, en présence des autorités civiles et militaires, et à laquelle assistaient en outre deux délégations avec drapeaux des anciens marins italiens de Vintimille et San-Remo, qui avaient tenu à venir participer aux cérémonies de parrainage du sous- marin Agosta par la ville de Nice, témoignant des liens unissant les anciens marins des deux côtés de la frontière.
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L'Agosta sur le Jumbo Kinetic  photo B. Hily

A 11 h 30, tout le monde se retrouvait à nouveau à la « Batterie de la Rascasse » pour un apéritif, tandis que les personnalités étaient accueillies aux accents de la « Marche Consulaire » jouée par la Musique des Equipages de la Flotte. Le médecin en chef de la Marine Guillaud (c.r.) conseiller général, représentant M. J. Médecin, maire de Nice, devait exprimer avec franchise ce que ressentent tous ceux qui s'intéressent à la vitalité et à l'efficacité de notre Marine nationale devant son potentiel qui tend à s'amenuiser au fil des ans et il lançait un vibrant appel notamment aux anciens officiers, officiers-mariniers et marins pour que chacun se fasse le propagandiste de la Marine nationale et du maintien de sa puissance, il fut chaleureusement applaudi. Le président de l'A.M.M.A.C.-Nice, M. Pastorelly, cheville ouvrière de cette opération « parrainage », faisait le bilan de ces trois magnifiques journées et le C.C. de Penfente- nyo remerciait au nom de son équipage et de lui-même de l'accueil reçu à Nice à cette occasion, souhaitant que l'Agesta soit amené à fréquenter souvent le port de Nice, le C.V. Joli assurait chacun qu'il ferait tout son possible pour que les bâtiments de l'escadrille des sous-marins de la Méditerranée viennent faire escale à Nice.

Dans un établissement des environs de Nice, l'amicale des anciens marins de Nice offrait ensuite un banquet d'adieu aux officiers et à l'équipage du sous- marin Agosta auquel il était traditionnellement souhaité « Bon vent... Bonne mer ».

R. de RENTY
sources 

Cols bleus : hebdomadaire de la Marine française

10-12-1977  n° 1499

Ouest-France

Merci à Bernard Hily


07 août 2021

Le Terror à Kerguelen Pointe de l'arche 1840 TAAF

Le Terror à Kerguelen Pointe de l'arche 1840 TAAF


L'expédition Erebus et Terror, ou expédition Ross, est la plus importante expédition britannique en Antarctique du siècle et le dernier grand voyage d'exploration fait entièrement à la voile. Menée entre 1839 et 1843 par James Clark Ross — le neveu de l'explorateur John Ross —, la mission a pour but l'exploration et la recherche scientifique, notamment sur le magnétisme, vers une région inexplorée qui deviendra la mer de Ross et la dépendance de Ross. 



Lors de l'expédition, Ross découvre notamment la chaîne Transantarctique, l'île de Ross et ses volcans : les monts Erebus et Terror.



L'expédition quitte l'Angleterre le 30 septembre 1839 , et après un voyage ralenti par les nombreux arrêts nécessaires afin d'effectuer des travaux sur le magnétisme notamment aux îles Kerguelen, elle atteint la Tasmanie, en août 1840

 L'expédition est réalisée sur deux navires de guerre : le HMS Erebus (370 tonnes de classe Hecla) et le HMS Terror (340 tonnes de classe Vesuvius). Ces navires, des bombardes, sont destinés aux bombardements côtiers et se trouvent avoir une coque renforcée pour supporter les tirs de mortier.

Kerguelen Mont Ross Photo JM Bergougniou

Kerguelen la pointe de l'Arche photo JM Bergougniou
En conséquence, leur conception ayant pour but de résister au recul substantiel de ces armes de trois tonnes, convient idéalement pour une utilisation dans le pack qui peut immobiliser les navires et les « écraser » par sa pression. Les navires ont, en plus, un renforcement supplémentaire.
Kerguelen L'expédition est bien préparée avec des réserves alimentaires pour trois années. La nourriture embarquée comprend notamment des légumes et de la viande pour lutter contre le scorbut.

Ross met volontairement l'accent sur la nourriture et les conditions de vie à bord qu'il juge primordiale pour le moral de l'équipage. Le matériel est choisi avec soin au point qu'aucun navire à voile n'est à l'époque mieux préparé pour une expédition. L'équipage est payé trois mois en avance et l'Amirauté donne son accord pour le départ.

06 août 2021

Découverte d'Amsterdam TAAF Victoria Del Cano 1522 Magellan

Découverte de l'île  d'Amsterdam Sebastian Del Cano Victoria 1522

 


En 2022 nous fêterons les 500 ans de la découverte de l'île d'Amsterdam TAAF par un navigateur basque embarqué dans l'expédition de Magellan Juan Sebastian Del Cano. En 1519 Charles Quint est sacré à Aix-la-Chapelle empereur du Saint Emire Romain Germanique.

C'est sous son règne que se poursuit la conquête du Nouveau Monde initiés par les Rois Catholiques . À partir de 1521, Hernan Cortès  conquiert la Nouvelle-Espagne — vaste région qui couvre aujourd'hui le Mexique, l'Amérique Centrale et le sud des Etats-Unis—, Francisco Pizzaro soumet l'empire Inca qui devient la vice royauté du Pérou.
Juan Sebastian Elcano boucle le premier tour du monde en 1522, achevant le voyage commencé sous les ordres de Magellan  et marquant le début de la domination espagnole sur les Philippines et les Iles Mariannees.

Juan Sebastian del Cano s'est enrôlé à Séville en 1519 dans la flotte sous le commandement de Magellan. La flotte est composée des navires "San Antonio" de 120 tonneaux (330 000 maravédis), du "Trinity", 110 tonneaux (270 000 maravédis); de "Concepción", 90 tonneaux (28 750 maravédis); du "Victoria",  85 tonneaux  (300 000 maravédis), et du "Santiago", de 75 tonneaux (187 500 maravédis). 

Cette flotte a un tonnage plus petit qu'une seule frégate marchande de taille moyenne et compte 239 membres d'équipage. 



Juan Sebastian est le commandant de la "Concepción", lorsque la flotte quitte San Lúcar de Barrameda le 27 septembre 1519 en direction du sud-ouest, pour découvrir un détroit, pour pouvoir passer d'un océan à l'autre, et, ainsi, faire le tour du monde maritime pour la première fois. 

 Après une reconnaissance dans le Rio de la Plata en janvier 1520; puis la découverte du port de San Julián, situé à 49 degrés de latitude, et après y être resté de mars à août pour réparer les dommages causés aux navires, la flotte va connaître une période mouvementée avec la  Mutinerie de Pâques -San Julian Argentine - 1er avril 1520. Malgré sa participation à ces graves événements, Sebastian del Cano se voit pardonné par Magellan".


Lorsque Magellan est tué par des autochtones dans l'île de Mactan aux Philippines, le 27 avril 1521, Duarte Barbosa est nommé capitaine-général et Juan Serrano, son second. 
Un nouveau massacre le 1er mai 1521 à Cebu où 26 membres de l'expédition sont tués, dont Barbosa et Serrano, la flotte appareille précipitamment et le 2 mai, la Conception est incendiée, faute d'effectifs suffisants pour armer trois bateaux. João Lopes de Carvalho est élu capitaine-général jusqu’à sa destitution le 16 septembre, remplacé à ce poste par Gonçalo Gómez de Espinosa. C'est à cette date que Juan Sebastian Elcano devient capitaine de la Victoria qu'il mènera jusqu'à Séville, où il arrivera le 8 septembre 1522. Le 18 mars 1522, Elcano découvrit l'île d'Amsterdam mais ne la nomma pas.

05 août 2021

Croiseur Dupetit-Thouars Tahiti Reine Pomaré Pasteur Pritchard Polynésie

Croiseur Dupetit-Thouars













PROPOS DU COUP DE FORCE ANGLAIS CONTRE TAHITI

Comment, voici un siècle, le Saumurois Dupetit-Thouars prit possession de la Perle du Pacifique

L'AMIRAL ABEL AUBERT DUPETIT-THOUARS

Tahiti, l'Ile de l'éternel été. c l'enchanteresse et la preneuse de cœurs comme l'appelait Loti, qui rapporta de là-bas ce nom de fleur dont l'avait paré les suivantes de la reine Pomaré. Tahiti, la perle du Pacifique n'est plus une terre française. 
Deux croiseurs anglais sont venus cet été nous ravir par ruse. dit-on, notre souveraineté sur cet archipel lointain, où flottait depuis cent ans le pavillon français.



C'est en effet en 1841 que le contre-amiral Abel-Aubert Dupetit-Thouars, Saumurois de vieille souche et neveu du héros d'Aboukir, réussit à convaincre le gouvernement de Louis-Philippe de la nécessité pour la France de s'établir en Océanie, où l'Angleterre venait de s'installer en NouvelleZélande.

Parti de Brest le 29 décembre 1841. son pavillon flottant au mât de la frégate Reine-Blanche, Dupetit-Thouars en route vers les iles Marquises dont il s'empara le 25 juin 1842. A son arrivée à Tahiti, il y rencontra un adversaire opiniâtre en la personne du pasteur anglican Pritchard qui usant de sa toute-puissance sur l'influençable reine Pomaré, avait obtenu l'expulsion de l'ile de deux missionnaires français les pères Laval et Carey. Agissant d'ailleurs de sa propre Initiative puisque le gouvernement de Londres avait considéré comme une charge plus onéreuse qu'avantageuse l'accession de Tahiti à la couronne d'Angleterre. Pritchard résolut d'empêcher toute intrusion des Français dans les affaires de l'archipel.



Mais entre temps. intimidée par les représentations de l'amiral, la reine profitant d'une absence momentanée de son mauvais génie demanda la protection de la France, ce que Dupetlt-Thouars s'empressa de lui accorder par un traité signé en septembre 1842 Le drapeau français fut hissé sur les principaux édifices, sur la demeure de la reine et sur cène des chefs de l'Ile un conseil compose de trois membres, dont deux officiers français, centralisa le pouvoir administratif.

Croyant sa mission terminée, Dupetit-Thouars entreprit un long voyage sur les côtes d'Amérique et ne revint à Tahiti que quatorze mois plus tard. 
Quelle ne fut pas son indignation de voir, en mouillant a Papeete. le 1er novembre 1843. que le pavillon français ne flottait plus sur l'Ile, mais était bel et bien remplace par le pavillon britannique.

C'était là l'oeuvre de Pritchard qui avait repris son ascendant sur le reine.

C'en est assez, fit Dupetit-Thouars. Ce pavillon de fantaisie va être remplacé non plus par le drapeau du protectorat, mais par le drapeau tricolore français. A 1a Reine-Blanche étaient venues se joindre trois corvettes, l'Uranie, la Danaé et L'Embuscade, et l'ordre fut transmis a la petite escadre d'armer en guerre chaloupes et canots et de tenir prêtes pour descendre à terre le lendemain matin les compagnies de débarquement.

Le lendemain matin donc, grand branle-bas sur les navires pavoisés pour la circonstance. Le canon tonne tandis que les équipages débarquent. Apeurée. Pomaré fuit son palais et Pritchard se cache on ne sait où. La ville et la résidence royale sont occupées sans coup férir, cependant que sur tous les points de la baie le pavillon tricolore est hissé.


Mais cet acte de vigueur n'eut pas l'heur de plaire à l'Angleterre qui parla haut des outrages commis envers elle dans la personne du pasteur Pritchard » si bien que Louis-Philippe, désireux de maintenir la paix a tout prix dut exprimer des regrets désavouer Dupetit-Thouars et accorder une indemnité pour dommages à celui qui depuis dix ans. avait fomenté la discorde dans l'Ile la plus exquise du monde. Et qui plus est, il refusa d'approuver la prise de possession et se bornas à ratifier l'établissement du protectorat signé en 1842.
Cependant. Dupetit-Thouars rappelé en France, apparaît comme un héros. Il a pour lui toute l'opinion publique. Le "National" ouvre une souscription et recueille 30.000 francs pour lui offrir une épée d'honneur. Cette épée, l'amiral la refusera par discipline. A la Chambre, "l'affaire de Tahiti" déchaîne les passions et il s'en faut de peu qu'elle n'entraîne la chute du ministère Guizot.

Et puis. tout rentre dans l'ordre Jusqu'en 1880, année où l'abdication volontaire de Pomaré V fit de Tahiti une possession française et consacra enfin la clairvoyance de l'amiral Dupetlt-Thouars qui mort en 1864. n'avait pas eu la joie de voir se réaliser le grand rêve de sa vie.

Jean TROGOFF

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...