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01 décembre 2021

Notre Dame du Châtelet pêche ravitaillement guerre 39-45 poisson Saint-Malo Morue Terre-Neuve goélette

Notre Dame du Châtelet


Dans les semaines qui suivirent la défaite, la mise en place d’un système de ravitaillement permettant d’approvisionner les marchés urbains, accompagné d’un système de rationnement, consistant à répartir de manière rationnelle et égalitaire l’ensemble des denrées disponibles, apparaissait comme l’une des missions les plus urgentes pour le nouveau régime de Vichy


Les cartes de rationnement sont instaurées à partir de l’automne 1940 suivant un système qui fournit de 1 200 à 1 800 calories par jour et par personne, selon l’âge, les activités et le lieu de résidence : huit catégories ont été fixées.



À Paris, avec ses tickets de rationnement, un adulte peut acheter 275 grammes de pain par jour. Par semaine, il peut acquérir 350 grammes de viande avec os, 100 grammes de matières grasses et 70 grammes de fromage. Par mois, ses tickets lui donnent droit à 200 grammes de riz, 500 grammes de sucre et 250 grammes de pâtes.

Au cours de l’année 1941, la question du ravitaillement apparut comme la source de grief essentielle et fut sans doute le facteur principal du processus de détachement de l’opinion du régime du Maréchal

« Dès le mois de juillet 1941, la lune de miel était finie. Les plaintes se faisaient plus nombreuses, en matière de ravitaillement surtout, et le prestige du Maréchal ne suffisait plus à faire passer les rutabagas

La pêche est autorisée dans une étroite bande côtière de 3 milles de 9h00 à 18h00 et qu’elle est interdite dès 1940 en Manche et totalement en Bretagne en 1944, les pêcheurs soufrent du manque de gas-oil et de glace et ils sont soumis à de restrictions draconiennes de sortie, ils encourent les foudres de l’armée allemande s’ils contreviennent aux ordres...

Mars 1941




DE BAYONNE A LA PALLICE SEPT VOILIERS MALOUINS vont armer
pour Terre-Neuve 

Deux autres, partant du Midi, pourraient les rejoindre, et ce serait bien tout..
un terre-neuvier largue ses voiles au sortir du port
Saint-Malo, 10 mars (de notre rédaction locale). Comment savoir, à Saint-Malo, si les bateaux allaient partir pour Terre-Neuve cette année encore, en dépit de toutes sortes de difficultés?
Nos armateurs ne sont-ils pas dispersés dans les ports du sud, de Bordeaux à Marseille au moins ?
Aussi bien leur décision définitive dépendait-elle de la réponse donnée par l'Amirauté de France à leur demande, vieille de plusieurs semaines et sollicitant des garanties correspondant à une période exceptionnellement délicate.



Glatre veut vendre ses bateaux - mai 1942



Tout vient à point qui sait attendre, dit-on. Le proverbe s'est vérifié une fois de plus. Ayant obtenu des satisfactions légitimes, sinon entières, nos armateurs d'hier se sont consultés à travers le pays. Voilà comment leur décision ne date que d'hier et a été rapportée par M. Chevalier, armateur de l'Angélus, retour de Bordeaux où est son voilier
Une tradition maintenue le départ n'aurait pas lieu avant quelques semaines encore.




Combien de bateaux reprendront la route habituelle ? les  sept voiliers de chez nous au moins, qui sont l' « Atlanta qui se trouve à Port nec actuellement à Bordeaux: « Notre-Dame-du-Châtelet », mouillé à La Pallice, mais non encore donné comme partant certain: l' Izarra le « Bassilour ». le Martin-Pêcheur et le Cancalais tous actuellement au port de Bayonne le "Cancalais» n'étant encore donné que comme partant probable.

L' « Atlanta qui se trouve à Port-de-Bouc, arme également, mais II faut encore attendre.Ne parlons pas Ici du chalutier les côtes du Maroc.
Nous sommes loin de esmpte avec autrefois et même av*o oes dernières années. Cependant, c'est une tradition malntcnoe et on geste de courage, Que l'armement malouin fait en ce printemps 1941. si l'on songe aux risques qui sont venus s'ajouter à ceux de la traversée.



Bien entendu, Il n'est pas question d'armer les chalutiers consommateurs de mazout, et dont les prises sont encore pins recherchées Que celles des voiliers.
Le problème du ravitaillement des équipages
Mais dira peut-être le profane, pourquoi tant de temps et de tergiversations?
C'est qu'il est une question d'importance et qu'il fallait résoudre en même temps que celle des assurances de guerre, des garanties contre la perte d'une campagne, etc. Cette question est celle du ravitaillement. Comment constituer avec des tickets de 90 grammes strictement comptés les provisions de viande nécessaires à un équipage qui trime dur et autres gréments de cambuse ?


 Le problème a été résolu dans un sens satisfaisant. Le ministère du Ravitaillement a accordé les dérogations nécessaires à la préparation native d'une campagne et a habilité judicieusement, comme répartiteurs et contrôleurs aux vivres. les administrateurs de quartiers qui sont les mieux placés pour connaitre des Intérêts en jeu et qui se sont toujours efforcés d'ailleurs, de concilier les règlements avec les desiderata Jus lllics des pêcheurs.
Souhaitons donc et c'est ce que nous fa sons en terminant que des difficultés de transporta n'entravent pas l'approvisionnement de nos voiliers, qui n'ont plus longtemps devant eux avant l'essor. Souhaitons aussi qu'au terme de cette seconde campagne de guerre, nos terreneuvas. auxquels nous pensons, puissent regagner tous les bassins désertés de Saint-Malo et de Saint-Servan







Notre-Dame du Châtelet Coulée.


A 4 h 15, le 15 mai 1941, le trois mâts Notre Dame du Châtelet est coulé par l'U-43 de 45 coups de canon de pont et de coups de feu AA à environ 400 miles à l'ouest d'Ouessant.

Lüth soupçonnait le navire de signaler la position des sous-marins aux forces alliées, tandis que certains des survivants pensaient qu'ils avaient été attaqués par un sous-marin britannique.



Notre-Dame- du Châtelet à quai à Saint-Malo
La veille, le voilier avait rencontré le sous-marin italien Cappellini par 47 ° 42N / 13 ° 56W. Les dix survivants ont abandonné le navire en trois doris: deux hommes ont été récupérés par le sous-marin italien Otaria le 23 mai, trois hommes ont été secourus par le chalutier français Petite Bernadette au large de Belle-Île le 24 mai et les cinq hommes restants ont atteint l'archipel des Berlengas au large du Portugal le 28 mai, après avoir navigué env. 600 miles dans leur doris.

Les survivants ont rapporté qu'ils avaient été attaqués sans avertissement et que leurs doris avaient été mitraillés alors qu'ils abandonnaient le navire. 


L'archipel des Berlengas est un groupe d'îles granitiques au large des côtes du Portugal, dans l'océan Atlantique. Situées à une dizaine de kilomètres du cap Carvoeiro, elles sont visibles depuis la ville de Peniche.



c


Sources :

https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-2-page-199.htm

L'Ouest-Eclair

13 septembre 2021

le naufrage du HILDA - la catastrophe de Saint-Malo 18-19 novembre 1905

le naufrage du HILDA - la catastrophe de Saint-Malo

Le poids des mots, le choc des photos  Novembre 1905, la tempête gronde sur les côtes de la Manche. Le "Hilda" dessert les ïles Anglo-Normandes et Saint-Malo au départ de Southampton. Ce qui est surprenant c'est la couverture photo de l'événement et les nombreuses cartes postales qui illustrent ce naufrage.




La catastrophe de Saint-Malo




L'émotion sur les côtes Le torpilleur Lancier sur le lieu du sinistre ce que raconte un des survivants - Les cadavres rejetés par la mer

Saint-Malo, 20 novembre.

Ce matin, quand le jour gris et pluvieux s'est levé sur la ville en deuil, tous les malouins qui pouvaient déposer de quelque loisir, se sont portés sur les remparts et sur le môle, comme s'ils pouvaient avoir espoir de voir quelque chose de l'affreux drame qui s'était déroulé dans la nuit de samedi dimanche à quelques kilomètres de la ville endormie.

Et tandis que les regards exploraient la mer, les commentaires d'aller leur train. D'après une version, le vapeur aurait été désemparé de son gouvernail, hypothèse bien invraisemblable, d'autant plus que les vapeurs anglais sont tous munis d'un gouvernail de rechange.

Une autre version dit que les capitaines anglais ont tellement confiance dans leur expérience et leur savoir faire, qu'ils ne se servent pas de la boussole, et qu'ils marchent d'après leur montre (?). C'est ainsi que le capitaine Gregory, qui avait fait plus de 3.000 fois la traversée de la Manche, avait tellement l'habitude des passes qu'il ne craignait pas d'entrer à St-Malo dans n'importe quel moment et par n'importe quel temps. C'cst ce qui fait que trompé par le brouillard, son bâtiment aurait été jeté sur les rochers des Portes, qui sont placés à droite en entrant à Saint Malo, et à gauche en sortant 

Cézembre à droite, la Pierre des portes à gauche, à gauche de la pierre, les Couillons de la porte

Cette passe n'a que 200 mètres de largeur. Le capitaine de l' Ada M. Howke, dit qu'en temps de pluie il a couvent observé un phénomène assez curieux La brume reflète l'éclairage des phares qui se trouvent pour ainsi dire, déplacés parfois à plus de 100 mètres. Est-ce un phénomène de ce genre qui a trompé le capitaine Gregory?

127 victimes

 Saint-Malo 20 novembre. 
Les familles des marchands d'oignons sont arrivées cette après-midi pour reconnaître leurs membres disparus. Leur douleur fait peine à voir. A Saint-Malo le nombre des morts portes à l'hôpital se monte à 5. Une salle a été aménagée spécialement pour les recevoir par le personnel de l'Hôtcl-Dieu. Nombre de journalistes de la presse anglaise et de la prcssc parisienne sont arrivés également. Parmi ires confrères so trouve un rédacteur du «Daily Mail » de Londres.

 Quant au nombre des victimes il est probable que nous les connaîtrons tous demain car le steamer Ella doit en apporter la liste officielle. Ce que l'on sait dès à présent c'est qu'il y avait à bord de l' "Hilda" 82 Français, 17 passagers anglais et 2 hommes et 2 femmes d'équipage, ce qui porterait d'après ces données le nombre des victimes à 127.

Parmi les victimes se trouvent. le colonel Fo1et, de Dinard, et sa femme; MGrindle, dont la femme et les cinq enfants habitent Saint-Enogat ;Mmc Butler, M. King, M. Sykes, Mme Kerby, veuve du général, qui habite Saint-Servan. On craint que leur fils ne soit également parmi les victimes.

 Le maire de Saint-Malo est venu, ce soir, exprimer à M. llamon, agent de la South. Western-Company, au nom de ses concitoyens, la part que la ville entière prend au deuil qui afflige tant de familles françaises et anglaises,

A la Compagnie South- Western


Nous nous rendons aux bureaux de la Compagnie rue Jacques-Cartier, puis sur les quais où nous trouvons M. Hamon, représentant de la Compagnie à Saint Malo. M. Hamon vient de recevoir une quantité de télégrammes émanant des familles inquiètes. Beaucoup arrivent de la Bretagne et de l'Angleterre. Une dépêche de Dinan notamment demande si un groupe de voyageurs composé de: MM. Ralph Kiny, Mansion House, Salisbury; Gaisfied, Dr Stanley et Miss Ingles sont parmi les survivants. Hélas malheureusement non. Tous les bâtiments de la Compagnie sont en berne. A neuf heures arrive le Laura D venu spécialement de Southampton avec les directeurs do la société du South Western. Des personnes en grand deuil se retrouvent sur les quais pleurant silencieusement. Le ciel semble être comme nous, dans le deuil et la tristesse, tellement il est sombre et brumeux,

Sur les lieux du sinistre


Le torpilleur de haute mer  Lancier , commandé par le lieutenant de vaisseau Devoir, se serait rendu sur les lieux  avec la second de l'"Ada", M. Barans, et tâcher d« ramener des cadavres et des épaves. Des ordres très sévères ont été donnés par les autorités maritimes afin de surveiller étroitement le rivage et d'empêcher les pilleurs d'épaves de dévaliser les morts, car presque toutes les victimes sont porteurs de sommes considérables: Le bruit court que quelques marchands d'oignons ont à eux seuls plus de 50.000 francs en or, produit de leur campagne en Angleterre. 50.000 francs, c'est beaucoup, mais il est certain qu'ils rapportaient des sommes importantes. Des remorqueurs sont allés hier avec la sous-préfet de Saint-Malo, M. Ottenheimer, M. l'administrateur de la marine da 1e cl. Potticr, le consul d'Angleterre, major Heuniker sur les lieux du sinistre.

 Le " Hilda" est coulé sur  La Pierre des Portes», un rocher en forme de triangle et se trouve placé comme sur un ber, il est ouvert en deux et on peut facilement pénétrer dans les chambres de l'avant à marée basse, D'api ùs l'enquête Lite par les autorités il a été reconnu que si le gardien du phare du Jardin n'a pas fait de signaux et n'a pas prévenu la terre c'est qu'il n'a rien soupçonné de la catastrophe. Le poste de Cézembre où il existe un téléphone n'a rien non plus signalé pour le même motif. Ce n'est que l' «Ada" qui allant à Southampton s'aperçut lc premier un malheur.

On critique beaucoup ce fait que le phare du la pierre du jardin ne soit pas encore doté d'une corne de brume comme le phare des Corbières près de Jersey. On s'étonne également que le phare du Jardin ne soit pas relié par le téléphone de Cézembre  avec la terre, Il serait cependant d'autant plus facile de l'installer que l'île est très voisine du phare. Enfin, c'est qui à cherche le moyen de prévenir de pareils malheurs.

Le récit d'un témoin

A l'hôpital


Saint Malo, 20 novembre. 
Nous sommes allés ce matin, à l'hôpital de Saint-Malo, avec plusieurs de nos confrères, venus tout exprès de Paris, interviewer les survivants de la catastrophe. Lorsque la soeur nous introduit dans la salle des malades, les malheureux sont réveillés, mais reposent encore. 

 Nous nous retirons dans une petite salle voisine pour leur permettre de s'habiller et bientôt les naufragés surviennent, avec de bonnes figures de bas Bretons. Nous nous inquiétons d'abord de leur santé. Ils ne sont pas, nous répondent-ils, encore revenus de leurs émotions mais cela va beaucoup mieux.

 Une religieuse leur apporte un bol de café bien chaud; on leur donna de nouveaux vêtements pour les empêcher d'avoir froid, et nous prouvons les interroger.


Tout d'abord, ils nous donnent leurs noms et qualités; ce sont: Tanguy Laot, 24 ans de Cléder (Finistère); Louis Roséc, de Plouzévédé 30 ans; Paul Marie Lepen, du Cléder; Olivicr Caroff, 22 ans, de Roscoff, Jean Louis Mouster, de la Feuillée (Finistère); tous les cinq employés au service de M. Louis Quilviger, marchand d'oignons, qui a péri dans tempête.
L'Anglais James Grustes, 48 ans, originaire du Dorsetshire, est marin chauffeur de l"Hilda.

Nous adressant plus particulièrement l'un des témoins de la catastrophe, voici le récit que nous avons recueilli de sa bouche:

«Nous étions partis de Southampton à 4 heures; déjà la mer était mauvaise. Vers le milieu de la traversée, un brouillard intense nous enveloppa complètement. L'on n'y voyait pas à quatre mètres devant soi et le second, M. Prorson, dut faire ralentir la marche du bâtiment. 

A huit heures, la brise d'Est vint à souffler en tempête et la neige se mit à tomber en gros flocons si denses, qu'à l'arrivée, l'on ne vit plus les feux du littoral du cap Fréhel et du phare du Jardin. Quelques instants encore avant la catastrophe, nous avions aperçu des bateaux pécheurs de Cancale, qui ne tardèrent pas à disparaître à nos yeux, enveloppés du des tourbillons d'eau et de neige; ils fuyaient là  voiles serrées vers le large afin d'éviter les dangereux brisants L'"Hilda» crut qu'il serait possible de renter à Saint-Malo...



Dinan, 20 novembre. La nouvelle de la catastrophe de l' « Hilda », apportée ce matin par 1' « Ouest-Eclair a produit une émotion intense parmi nos concitoyens et la colonie anglaise, plusieurs résidents anglais de Dinard et Dinan devant rentrer par le vapeur naufragé.

A la nouvelle parvenue télégraphiquement cc matin que 35 cadavres, dont 23 hommes, 10 femmes et 2 enfants avaient été découverts sur la plage de Saint-Cast, MM. Vassal, sous-préfet, Bayoar, procureur de la République, et Richert, capitaine de gendarmerie, se sont aussitôt transportés sur les lieux. M. L'Hermitte, premier adjoint, en l'absence de M. Ross, maire, actuellement à Paris, pour la réunion du comité de la fédération républicaine  , a fait mettreen berne le drapeau de l'hôtel de ville 





Le naufrage a fait 125 morts dont 65 Johnnies de Roscoff.

Mais voici le récit le plus circonstancié des évènements, fait par Olivier CAROFF :
“Maintenant, j'ai repris toute ma connaissance. Je vis et suis heureux de vivre. Le souvenir de la terrible nuit est un cauchemar. Je m'étais endormi à l'avant. J'ai soudain été réveillé par le froid. Je me suis levé. Il faisait nuit noire, on ne voyait pas à quatre mètres. Je marchais sur le pont. J'aperçus le Capitaine qui, sur la passerelle, donnait des ordres, “Sale temps” me dit un matelot ; nous devons être près de St Malo mais on ne voit pas le phare. Peu après il me sembla percevoir une lueur. Le phare du Grand Jardin est vert, blanc, rouge. Puis tout disparut ; on rentra dans l'ombre. La sirène du bateau sifflait avec rage, la cloche d'alarme sonnait. J'allais retourner me coucher quand un choc formidable se produisit.qui me renversa. Je me relevais et m'élançais vers l'arrière. Je me heurtais au mât et courus vers le bordage. Le navire enfonçait. Je grimpais au mât par les échelles.”
“ J'aperçus alors des gens qui courraient,, affolés, près de moi des hommes grimpaient, Je me pressais pour arriver le plus haut possible. Un craquement terrible, un bruit sourd, le milieu du navire disparut : le mât avant craqua et tomba. J'entendis des cris déchirants.”
" Sur le mât nous étions une vingtaine. De temps en temps, l'un de nous tombait. Le froid me gagnait. Combien de temps ai-je passé ainsi ? je ne saurais le dire. Quand le jour vint, j'aperçus de la fumée, une masse noire, c'était l'ADA : la VIE! Le contremaître MOREL arriva avec des matelots 
une embarcation. Je ne me souviens plus que de mon réveil, l'hôpital, dans des draps chauds. Ce matin seulement, je me suis rendu compte que JE VIVAIS !




Au matin du 19 novembre, les sauveteurs vont retrouver 6 survivants, un membre d’équipage et 5 Johnnies sur les 70 embarqués. Des hommes qui, en s’accrochant à la mature, ont réussi à ne pas tomber dans la mer glacée. Car le bateau transportait une majorité de Roscovites et d’habitants des communes alentours partis vendre leurs oignons rosés en Angleterre. Ils rentraient au pays, leur mission accomplie.
Le lendemain, 69 corps dont celui du capitaine seront retrouvés sur la plage de Saint Cast. Pendant un mois, la mer ramènera corps et débris de bois sur toute la côte.





Sources 
Gallica BnF
L'ouest-Eclair 21 novembre 1905


27 mai 2021

De Saint-Malo aux TAAF CAP HORN REUNION SAPMER Pierre-Pléven Saint-Malo langouste Saint-Paul

CAP HORN SAPMER REUNION




Au début des années 1970, la langouste se raréfie à Saint-Paul et Amsterdam d'autant que la concurrence est venue de métropole. La Sapmer s’adapte en attendant la reconstitution de la ressource et démarre une activité de chalutage de poissons des glaces. 

Au terme de la campagne 1974-1975, la surexploitation de la ressource est patente. Les quotas sont fortement réduits et un seul bateau, le Sapmer, est autorisé à pêcher pour le compte des trois ­armateurs. Le Folgor, qui avait été armé pour surveiller les zones contre le braconnage est vendu. Le Sapmer quitte la flotte, remplacé par le Cap Horn, un bateau plus petit.

Acheté à l'armement Le Garrec de Boulogne-sur-Mer, le CAP HORN rejoint Saint-Malo le 3 janvier 1973 pour être transformé en surgélateur. Basé à la Réunion, avec un équipage de 22 hommes, il effectue ses premières campagnes de pêche sur les côtes de Somalie en juillet 1973, puis sur la côte de Namibie et rentre à la Réunion le 8 janvier 1975 avant d'être désarmé à Saint-Malo le 27 février 1975. 
CAP HORN est racheté par la SAPMER et transformé en langoustier à Saint-Malo à partir de juillet 1975. Le 27 novembre 1975, il appareille de la Réunion pour sa première campagne à la langouste sur Saint Paul et Amsterdam. Le Cap Horn achève sa cinquième et dernière campagne en avril 1980
En mai 1980, la SAPMER décide de remplacer le Cap Horn et achète à Saint-Malo le Pierre Pleven, un ancien terre-neuvas de 78 m qu'elle rebaptise AUSTRAL tandis que le Cap Horn est vendu la même année à un armement grec.


Ils sont attribués en totalité, en 1975, au Groupement des armateurs réunionnais, constitué par Sapmer, Ciap et Armement des Mascareignes. Le Cap Horn opère pour le compte du Gar pendant cinq campagnes. 








La ressource des langoustes s'est reconstituée autour de l'île Saint-Paul, en 1980, le 
Pierre-Pléven, chalutier terre-neuva de 78 mètres, est racheté à Saint-Malo et rebaptisé Austral. Il est aménagé pour la pêche à la langouste, mais conserve ses équipements de chalutage. Il remplacera le trop petit Cap-Horn qui reste le symbole d'une époque et auquel la poste des Taaf dédiera un timbre.


10 février 2021

Saint-Malo bénédiction Saint-Yves Oeuvres de mer pêche grands bancs navire hôpital avril 1935

Hier, à Saint-Malo, Mgr Mignon, archevêque de Rennes a béni le Saint-Yves nouveau bateau-hôpital



LE NOUVEAU BATEAU-HOPITAL


Saint-Malo, 22 avril (de notre rédaction) L'Ouest-Eclair


Voici six semaines et plus que nos terre-neuvas ont pris le large et tous les navires, ou peu s'en faut, retrouvent actuellement sur les lieux de pêche où, de suite, ils ont commencé leur dur métier.

Le Père Yvon, l'aumônier de nos marins, nous a montré dans le film impressionnant qu'il a rapporté de la campagne 1934, ce qu'est le métier avec ses misères et ses dangers de chaque jour.

Aussi convient-il de louer sans réserves la Société des Œuvres, comme son aumônier, qui a tenu à reprendre cette année la tradition d'assistance à nos pécheurs interrompue l'an dernier avec le désarmement de la Sainte-Jeanne-d'Arc.

C'est donc la fine goélette Saint-Yves qui, cette année, va partir pour les mers lointaines, porter à nos marins, avec le salut de leurs familles, les secours tant religieux que médicaux qui sont dans le programme des Œuvres de Mer.


On devait, à Saint-Malo, qui reste le premier port de grande pêche de France, de placer dans un port les cérémonies de la bénédiction du nouveau navire-hôpital.

Remercions-en le père Yvon, l'aumônier des terre-neuvas, d'avoir réservé à Saint-Malo, où il ne compte que des sympathies, cette belle manifestation à laquelle le comité des fêtes, qui en avait perçu l'importance touristique, prêtait en ce lundi de Pâques son plus complet concoure


LA CEREMONIE

Dix heures. Devant la cathédrale, on attend l'archevêque. Le clergé est là ainsi que nombre de notabilités. On remarque le groupe des petits chantres de la Schola de La Vicomté, qui portent la robe de bure des capucins, un groupe de Pères de La Vicomté, des novices qui entourent un bateau la clique des Corsaires Malouins. Salué à son arrivée par les membres du clergé, le prélat se recueille un instant à la cathédrale, puis le cortège se forme pour se rendre au bassin où est amarré le Saint-Yves, face à l'esplanade Saint-Vincent, que remplit une foule nombreuse.


Le navire-hôpital a arboré le grand pavois. A l'avant, on a dressé un autel garni de feuillages. En attendant l'arrivée du cortège, on entend un Joyeux carillon. C'est le poste de T. S. F. installé par M. Marcel Catteret.



Sur le pont du navire, où un fauteuil a été aménagé pour l'archevêque, le père Yvon et le capitaine Gervain, qui doit commander le Saint-Yves, attendent les invités.

Nous reconnaissons successivement M. Charles Guernier, député de Saint-Malo, ancien ministre, et Mme Guernier, marraine du navire; le contre-amiral du Côuëdic des Œuvres de mer, parrain du Saint-Yves; MM. Berthaut, président général des Hospitaliers sauveteurs Bretons; capitaine de frégate Hamon, commandant de l'Ancre; A. StMieux, président du Syndicat des Armateurs Huet, Louvet, Houduce, armateurs; Mme de Miniac, présidente des Œuvres de Mer à Lannion; Allaire, inspecteur de la Navigation; Briand, lieutenant de port, etc. Parmi les membres du clergé, le R. P. Supérieur de la Vicomté, le R. P. Lebret, les Curés des paroisses voisines.


Mgr Mignon, qu'escortent les chanoines Coupel, vicaire général, et Juhel, curé de Saint-Servan, prend place au fauteuil qui lui a été réservé et M. le chanoine Lechoux monte à l'autel où il va célébrer la messe.

L'archevêque procède à la bénédiction du navire, puis, à l'Evangile, devant le micro, il prend la parole face à un auditoire qui groupe des milliers de personnes qui s'étagent jusqu'à hauteur du Casino, il va définir la mission du Saint-Yves. Cette mission doit satisfaire un triple besoin de religion, d'assistance et de vie familiale. En termes éloquents, le prélat développe ce thème des services religieux, charitable et familial que le nouveau navire-hôpital assurera sur les lieux de pêche, à Terre-Neuve, comme au Groënland, à nos marins-pêcheurs.


Pendant l'office, la Schola des petits chantres de La Vicomté exécute avec une rare perfection des chants religieux, et a l'Offertoire, Mlle Gervin, élève de Mme Waltz de Monségur, chante un Hosannah de Pâques, dans un style remarquable.

Le ciel, que traversent de gros nuages menaçant, s'est montré assez clément. Toutefois, alors que Mgr Mignon vient de donner nne dernière bénédiction. des gouttes de pluie commencent à tomber, pendant que les petits chantres de La Vicomté exécutent une prière pour les marins perdus en mer. On en compte déjà six, annonce le Père Yvon, depuis le début de la campagne. Et bientôt le grain menaçant crève et la cérémonie s'achève sous Ix pluie non prévue au programme.

L'après-midi à la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, devant de nombreux spectateurs, le Père Yvon a présenté son film Avec les Terre-neuvas. CINEMA CASINO



La Marcophilie Navale Bulletin d'Information n°145 Avril 2024

La Marcophilie Navale Bulletin d'Information n°145 Avril 2024 Claude Arata Président de la Marcophilie navale © JM Bergougniou Daniel Be...