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04 janvier 2022

Phare des Mamelles Dakar Gorée éclairage des côtes Sénégal

Phare des Mamelles Dakar Gorée


Nous avons passé devant l'embouchure du Sénégal, pendant la nuit. Au lever du soleil, à l'horizon embrasé, apparaît encore imprécise une ligne grise, qu'on devine plutôt... la terre est en vue. La mer est « d'huile » ; une brise délicieuse tempère les ardeurs des rayons solaires traçant sur le clapotis miroitant des vagues une route lumineuse.


Bientôt, nous distinguons la côte : basse, jaunâtre, avec un fond de cocotiers clairsemés, dressés vers le ciel bleu et éployés en panaches; elle se relève aux approches de la presqu'île du Cap-Vert, en une falaise abrupte, précédée de deux croupes inégales portant le nom très descriptif de « Mamelles », dont l'une est couronnée par un phare à éclipse.

La silhouette de Dakar se précise : les bâtiments militaires, casernes, hôpital, coupent les hauteurs de leurs lignes blanches. Le paquebot double la pointe du Cap et passant devant l'île de Gorée, qui commande l'entrée du port, vient mouiller dans la rade vaste et sûre, creusée en demi-cercle au sud de la presqu'île.

Nous sommes au Sénégal.


Le 1er avril 1864, une lumière s’allume dans le ciel des habitants de Dakar. Cette lumière, c’est celle du phare des Mamelles. Repaire pour les navires, repaire aussi pour les habitants de la capitale tant ce phare surplombe la ville.

De la concurrence maritime

En Angleterre des lignes régulières sont organisées à partir de Londres et en 1840 est fondée la célèbre compagnie Cunard. En France la Chambre de commerce de Marseille émet en 1839 un vœu favorable à l'établissement de services subventionnés vers New- York, les Antilles et la Nouvelle-Orléans, et vers le Brésil et la Guyane par le Sénégal, mais Bordeaux s'insurge contre les prétentions de Marseille à organiser les lignes vers l'Amérique latine ; ainsi commence entre les deux ports une longue rivalité. 

Il faut attendre le Second Empire pour donner aux projets économiques le support financier nécessaire à leur réalisation. De 1851 à 1857 Bordeaux va soutenir avec une ténacité remarquable un combat difficile. 

Le corps législatif vote enfin la loi qui prévoit une subvention annuelle de 14 millions pour trois lignes, New- York, les Antilles et l'Amérique du sud, cette dernière ligne étant, par décret impérial du 19 septembre 1857, concédée à la compagnie des impériales qui, moyennant une subvention de 4.800.000 francs (soit 200.000 francs par voyage), prévoit deux départs par mois, l'un de Marseille (supprimé en 1861), l'autre de Bordeaux pour Rio-de-Janeiro ; de ce port un service annexe atteindra Buenos-Aires. Le cahier des charges comporte l'obligation de faire escale à Gorée. C'est en fait l'avenir de Dakar qui se trouve assuré par cette décision, à l'origine du futur port et de sa fonction d'escale.


Déjà en effet des pourparlers avaient été engagés avec les impériales pour assurer le service transatlantique avec l'Amérique du sud. Mais une question est à régler. Où se fera l'escale de la ligne ?

 Gorée défendu par les commerçants de l'île ou Dakar proposé par les Messageries impériales ? Ces pourparlers s'achevaient même, puisque la loi du 17 juin 1857 met un terme à vingt ans d'études et de sur l'organisation des lignes postales de navigation à vapeur.

Afin de prévenir des sinistres éventuels ou des retards trop fréquents, le conseil d'administration de Gorée prend la décision le 27 mars 1858 d'ériger un feu sur les Le commandant du poste de Dakar s'entend avec les chefs et propriétaires de Wakam pour acquérir en toute propriété le plateau entier de la grande Mamelle et la route nécessaire pour y arriver. 

 
On retient d'y installer un feu à éclipse de Ier ordre de façon à ce que les navires venant du large ne le confondent pas avec ceux que les noirs ont l'habitude d'allumer sur la côte ; le phare se trouvera placé à 120 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

Une tour est effectivement achevée au début de 1859, mais sans concertation avec l'administration supérieure qui fait savoir le Ier août 1860 que « les bâtiments de la tour ne présentent aucun des aménagements nécessaires au service ». Des 3000 francs votés, le coût de l'opération passe à 35000 francs puis à 86.000 francs, « y compris un approvisionnement d'huile de colza pendant deux années » à moins d'utiliser l'huile d'arachide.

Sources :

Aux origines du port de Dakar Jacques Charpy

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