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06 janvier 2022

de la construction du Port de Dakar Sénégal Protet Pinet-Laprade Faidherbe Gorée

de la construction du Port de Dakar Sénégal


Depuis le 1er août 2011, suite au traité signé entre la France et le Sénégal, les 400 militaires et civils des éléments français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de coopération » à vocation régionale. 


Les principales missions consistent à assurer la défense et la sécurité des ressortissants français, appuyer nos déploiements opérationnels dans la région et contribuer à la coopération militaire régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force interarmées projetée.


Les EFS s’articulent autour :
- d’un noyau clé de poste de commandement interarmées ;
- de l’unité de coopération régionale, organisme interarmées des cellules référentes sur toute l'Afrique de l'Ouest dans les différents domaines de coopération telles que: combat d'infanterie, combat commando, secours au combat, actions spécialisées, détachement d'appui opérationnel de l'armée de l'Air et de la Marine nationale, appui au travail d'état-major;
- d’une escale aérienne, point d'appui aérien majeur en Afrique de l'Ouest;
- d’un détachement de l’aéronautique navale (Atlantique 2 ou Falcon 50 et sa cellule ravitaillement), stationné à l’escale aérienne;

- d'une station navale, point d'appui maritime majeur en Afrique de l'Ouest;
- d’un groupement régional d’intervention NEDEX (Neutralisation Enlèvement et Destruction d’Explosifs), GRIN ;
- d’un détachement interarmées des pompiers (DIAP) ;
- du groupement de soutien de la base des EFS ainsi que des formations diverses du soutien spécialisé;
- du détachement de maintenance des matériels terrestres

Au XIXe siècle, les autorités françaises se préoccupent avant tout de la défense de la presqu'île du Cap Vert. 


Pinet-Laprade, chef du service du génie de Gorée, en présente les différents aspects dans un rapport le 15 avril 1856 : « Nous croyons avoir démontré... que le système de défense de Gorée sera incomplet tant que nous n'aurons pas occupé solidement la presqu'île du Cap Vert ». 




Après mûres réflexions, les projets d'implantation sur le continent peuvent devenir réalité : le 29 janvier 1857 le Ministre, considérant que « Gorée, poste essentiellement maritime et militaire, principal point de refuge et de ravitaillement de nos flottes dans ces parages, ne possède point de port, donne l'ordre au commandant supérieur de Gorée de se mettre en mesure de défendre les passes de Gorée et d'occuper d'une manière solide la presqu'île du Cap Vert ». 

A vrai dire, dès le 20 janvier 1857 le commandant supérieur de Gorée et dépendances, Léopold Protêt, avait appareillé avec quatre bâtiments et avait débarqué à Dakar où sont entrepris les travaux de fortifications préparés par Pinet-Laprade. En rendant compte à son ministre, Protêt précise de nouveau que « Dakar deviendra un jour, nous en avons la conviction, le port du Sénégal ».

 Par décret du 23 mai 1860, le gouvernement institue une compagnie disciplinaire des colonies pour travailler au port. Arrivée à Gorée le 17 août 1861, cette compagnie est affectée à Dakar aux établissements nécessaires aux travaux du port. 

 Elle commence par construire les baraques destinées au logement des disciplinaires. Privés de toute communication avec les autres troupes et les indigènes, ces sont surveillés de très près par la brigade de gendarmerie installée à Dakar au début de mars 1862. 

Le premier hivernage passé sous la tente, la compagnie a perdu 11 hommes, soit le 1/25ème de son effectif. Sur l'effectif total de 239 disciplinaires, Pinet-Laprade estime qu'il ne peut compter que sur 142 travailleurs par jour et 34 malades et demande que l'effectif de la compagnie soit porté à 400. 

 « C'est l'âme des travaux ; grâce à elle, et sous la direction habile et ferme du capitaine Bolot, les travaux considérables de la jetée de Dakar ont été exécutés ». 

Les disciplinaires seront aidés par des ouvriers du génie et par des indigènes faits prisonniers dans le Sine-Saloum, en faveur desquels on demande nattes, couvertures et médicaments. Le 21 mars 1862 le commandant de Gorée remet au responsable de la compagnie des disciplinaires un appareil photographique ; il est regrettable que les essais de poursuivis jusqu'en 1866 n'aient donné aucun résultat. L'administration attache désormais une grande importance au du futur port. 


 « Si, comme tout l'indique la construction de la jetée de Dakar ne peut laisser aucun doute à cet égard », écrit le commandant de Gorée au gouverneur le Ier mars 1862, « la presqu'île du Cap Vert doit devenir le centre principal de nos établissements sur la côte d'Afrique ; c'est là que nous devons fonder tous nos que réclame l'arrondissement de Gorée ; c'est aussi là que le commerce, s'il ne se laisse pas dominer par quelques intérêts du moment, doit tendre à s'établir définitivement... 


Nos ressources ne peuvent être évidemment disséminées entre Gorée, Dakar et Rufisque ». Les entrepreneurs privés commencent même à y croire, tel ce marquis de Rays qui au début de 1862 demande une concession de terrain pour y installer une usine de fabrication d'huile d'arachide : « notre colonisation ne s'appuierait plus à peu près uniquement sur le commerce mais encore sur la culture réunie à l'industrie ». 

Les locales craignent une perte de profit pour la navigation mais, sur intervention personnelle du ministre, une concession gratuite est demeurée semble-t-il sans suite. Le Ier avril 1864 le phare des Mamelles est enfin allumé ; il s'agit d'un feu blanc, à éclipses de demi-minute en demi-minute et d'une portée de 27 milles marins. Un premier registre de visiteurs est ouvert le 8 avril 1864 (il sera clos le 25 avril 1937) ; jusqu'au 10 juillet 1867, il renferme 290 noms de militaires de terre et de mer, d'ecclésiastiques et de religieuses, de commerçants et de fonctionnaires. 

Le phare est devenu le lieu de promenade des Dakarrois. Le départ de Faidherbe et son remplacement par Jauréguiberry à la tête du Sénégal ne change en rien la politique de la France à Dakar. Le 17 décembre 1861, le ministre rappelle au nouveau gouverneur les consignes adressées à son prédécesseur : « II importe que la plus grande activité soit imprimée à la marche des travaux. Vous me tiendrez informé mois par mois par l'envoi des rapports sommaires de M. le chef du service des ponts et chaussées de l'état et du progrès des ouvrages ; je recommande cet objet à votre sollicitude ». 

Pinet-Laprade, de retour à Gorée après son congé, rend compte au gouverneur le 15 février 1862 de la construction du barachois, la question la plus intéressante pour la colonie tout entière, le point le plus important... Pour exécuter la jetée de Dakar, il faut nous servir des matériaux que la nature nous prodigue et les jeter à la mer au moyen de l'appontement qui doit être le premier travail à exécuter pendant qu'on commencera l'extraction des roches au moyen des chalands, de chèvres, de voies ferrées, chariots, etc. 

Il existe dans les magasins de Gorée un scaphandre. Il serait très utile que le capitaine de l'Ecureuil pendant son séjour sur rade de Gorée pût être chargé d'exercer quelques hommes choisis à la compagnie disciplinaire à l'emploi de cet appareil plongeur. On pourrait par ce moyen surveiller les dispositions de l'enrochement au fond de la mer, signaler les parties faibles, les vides, en un mot fournir des indications précieuses pour la direction du travail ». 

Jusqu'au 21 avril 1862, on traîne au moyen de cordages les blocs de pierres répandus sur la plage. Au 19 juillet la longueur de jetée exécutée est de 80 mètres et l'appontement de 130 mètres. On espère recevoir de Bordeaux, du Havre et de Toulon 500 mètres de voies ferrées et huit wagons et tombereaux, des treuils et une grue mobile pour remplacer le matériel insuffisant emprunté au port de Gorée. Le 22 novembre « l'appontement de 150 mètres de longueur est terminé, la jetée aura atteint la même longueur au 31 décembre ; il ne restera donc qu'à faire 150 mètres ».

04 janvier 2022

Phare des Mamelles Dakar Gorée éclairage des côtes Sénégal

Phare des Mamelles Dakar Gorée


Nous avons passé devant l'embouchure du Sénégal, pendant la nuit. Au lever du soleil, à l'horizon embrasé, apparaît encore imprécise une ligne grise, qu'on devine plutôt... la terre est en vue. La mer est « d'huile » ; une brise délicieuse tempère les ardeurs des rayons solaires traçant sur le clapotis miroitant des vagues une route lumineuse.


Bientôt, nous distinguons la côte : basse, jaunâtre, avec un fond de cocotiers clairsemés, dressés vers le ciel bleu et éployés en panaches; elle se relève aux approches de la presqu'île du Cap-Vert, en une falaise abrupte, précédée de deux croupes inégales portant le nom très descriptif de « Mamelles », dont l'une est couronnée par un phare à éclipse.

La silhouette de Dakar se précise : les bâtiments militaires, casernes, hôpital, coupent les hauteurs de leurs lignes blanches. Le paquebot double la pointe du Cap et passant devant l'île de Gorée, qui commande l'entrée du port, vient mouiller dans la rade vaste et sûre, creusée en demi-cercle au sud de la presqu'île.

Nous sommes au Sénégal.


Le 1er avril 1864, une lumière s’allume dans le ciel des habitants de Dakar. Cette lumière, c’est celle du phare des Mamelles. Repaire pour les navires, repaire aussi pour les habitants de la capitale tant ce phare surplombe la ville.

De la concurrence maritime

En Angleterre des lignes régulières sont organisées à partir de Londres et en 1840 est fondée la célèbre compagnie Cunard. En France la Chambre de commerce de Marseille émet en 1839 un vœu favorable à l'établissement de services subventionnés vers New- York, les Antilles et la Nouvelle-Orléans, et vers le Brésil et la Guyane par le Sénégal, mais Bordeaux s'insurge contre les prétentions de Marseille à organiser les lignes vers l'Amérique latine ; ainsi commence entre les deux ports une longue rivalité. 

Il faut attendre le Second Empire pour donner aux projets économiques le support financier nécessaire à leur réalisation. De 1851 à 1857 Bordeaux va soutenir avec une ténacité remarquable un combat difficile. 

Le corps législatif vote enfin la loi qui prévoit une subvention annuelle de 14 millions pour trois lignes, New- York, les Antilles et l'Amérique du sud, cette dernière ligne étant, par décret impérial du 19 septembre 1857, concédée à la compagnie des impériales qui, moyennant une subvention de 4.800.000 francs (soit 200.000 francs par voyage), prévoit deux départs par mois, l'un de Marseille (supprimé en 1861), l'autre de Bordeaux pour Rio-de-Janeiro ; de ce port un service annexe atteindra Buenos-Aires. Le cahier des charges comporte l'obligation de faire escale à Gorée. C'est en fait l'avenir de Dakar qui se trouve assuré par cette décision, à l'origine du futur port et de sa fonction d'escale.


Déjà en effet des pourparlers avaient été engagés avec les impériales pour assurer le service transatlantique avec l'Amérique du sud. Mais une question est à régler. Où se fera l'escale de la ligne ?

 Gorée défendu par les commerçants de l'île ou Dakar proposé par les Messageries impériales ? Ces pourparlers s'achevaient même, puisque la loi du 17 juin 1857 met un terme à vingt ans d'études et de sur l'organisation des lignes postales de navigation à vapeur.

Afin de prévenir des sinistres éventuels ou des retards trop fréquents, le conseil d'administration de Gorée prend la décision le 27 mars 1858 d'ériger un feu sur les Le commandant du poste de Dakar s'entend avec les chefs et propriétaires de Wakam pour acquérir en toute propriété le plateau entier de la grande Mamelle et la route nécessaire pour y arriver. 

 
On retient d'y installer un feu à éclipse de Ier ordre de façon à ce que les navires venant du large ne le confondent pas avec ceux que les noirs ont l'habitude d'allumer sur la côte ; le phare se trouvera placé à 120 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

Une tour est effectivement achevée au début de 1859, mais sans concertation avec l'administration supérieure qui fait savoir le Ier août 1860 que « les bâtiments de la tour ne présentent aucun des aménagements nécessaires au service ». Des 3000 francs votés, le coût de l'opération passe à 35000 francs puis à 86.000 francs, « y compris un approvisionnement d'huile de colza pendant deux années » à moins d'utiliser l'huile d'arachide.

Sources :

Aux origines du port de Dakar Jacques Charpy

03 janvier 2022

Dakar canon de 240 mm Gorée Canons de Navarone bataille 1940

Bataille de Dakar canon de 240 mm

C'est une carte postale de Dakar qui va nous servir de fil conducteur pour cet article. Elle représente le transport d'une pièce de 240 m/m sur une voie Decauville. Ces canons seront utilisés par les troupes de Vichy contre la tentative de ralliement du Sénégal aux Forces Françaises Libres.


Le canon de 240 mm modèle 1902 est conçu pour servir d'artillerie intermédiaire sur les cuirassés de la classe Danton. Le canon pèse 29,550 tonnes avec le mécanisme, et mesure 12,220 mètres de long. Tirant des obus de 221 kilos perforants, leur cadence est d'environ deux coups par minute.

Le « modèle 1902 » ne diffère probablement pas du « modèle 1906 » que par le type de tourelle. De conception relativement complexe, ce canon ne sera pas remis sur d'autres navires par la suite.


Sept de ces canons sont montés en batteries côtières à la base navale de Dakar au Sénégal, répartis sur les îles de la Madeleine, Mamelles et Bel Air. Ils sont opérationnels en 1940.

Cette défense côtière servira lors de la bataille de Dakar en 1940 (23-25 septembre 1940).


Deux mois après l'attaque de Mers el-Kébir et l'attaque du Richelieu à Dakar par les Fairey Swordfish du porte-avions HMS Hermes , le général De Gaulle et Winston Churchill pensent pouvoir conquérir l'Afrique-Occidentale française (AOF) qui est restée sous contrôle du Gouvernement français en application du Traité d'armistice.

Pierre Boisson, gouverneur général de l'A.O.F., envoyé de Brazzaville à Dakar en juillet, après l'attaque britannique, refuse catégoriquement de se rallier, affirmant sa volonté de défendre Dakar « jusqu'au bout
»

À 11h09, le Cumberland est sérieusement touché par un obus de 240mm du Cap Manuel qui explose dans sa machine, ce qui force le croiseur à rompre le combat et à gagner Bathurst pour plusieurs mois de réparations. À 11h37 la Persée coule par 22 mètres de fond à moins de 2 milles du Cap Manuel, tandis que les forces britanniques, en cherchant à atteindre le Richelieu, vont toucher le cargo Porthos accosté au môle 2 faisant 16 morts.




La bataille est terminée. Le cuirassé Resolution sera pris en remorque par le Barham à partir du 27 et acheminé vers Bathurst. Il restera indisponible pendant 9 mois. Le sang a coulé des deux côtés et les pertes en vies humaines s'élèvent à :  Pour les Britanniques : 36 morts ou blessés.  Pour les Forces gaullistes : 3 morts et 5 blessés.  Pour les Forces vichystes : 98 morts (dont 81 sur l’Audacieux) et 72 blessés.  Du côté des civils et des habitants de Dakar : 68 morts et 270 blessés.



Le gouvernement français avait rapatrié 1100 tonnes d'or des Banques de France à Dakar, ainsi que celui de la Banque de Belgique, embarqués du 30 mai au  18 juin 1940. Le 23 septembre , le gouverneur général Boisson et le général Barrau, commandant supérieur en A.O.F., donnent l’ordre de transporter tous les dépôts d’or de Thiès à Kayes


Sur l'île de Gorée restent deux canons de 240 m/m du cuirassés Vergniaud. Certaines scènes du film "Les canons de Navarone" ont été tournées sur l'île de Gorée devant Dakar

Sources :

BNF -Gallica

Académie du Var

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