01 novembre 2021

L'AUSTRAL Martin de Viviès Amsterdam 11 avril 2021 TAAF SAPMER

L'AUSTRAL Martin de Viviès Amsterdam 

11 avril 2021

1er novembre - Ayons une pensée pour tous ceux qui reposent dans les terres australes -connus et inconnus- et particulièrement pour les 5 oubliés de l'île Saint-Paul et la petite Paule.

photo JM Bergougniou

Après le dramatique fiasco de La Langouste Française à la fin des années 1920, la pêcherie de Saint-Paul et Amsterdam reprend en 1948 et les techniques et pratiques de pêche ont peu changé depuis. 


Construit pour l'
armement Pleven en 1966 aux Ateliers et Chantiers de Bretagne à Nantes, le Pierre Pleven est un chalutier mixte saleur-congélateur sister-ship du Colonel Pleven II. Il est toutefois doté d'un moteur plus puissant de 2525 CV.


Avec deux campagnes de pêche par an, de février à juillet pour la première, de fin août à décembre pour la seconde, ce chalutier polyvalent parcourt les bancs de Terre-Neuve pour pêcher la morue.


Pour palier à la baisse des quotas de pêche à la morue, le Pierre Pleven et le Colonel Pleven II  sont transformés en 1977 pour pêcher la langouste au large des côtes africaines. C'est un échec, les deux bateaux sont désarmés et mis en vente en 1978. le Pierre Pleven est vendu en mai 1980 à l'armement SAPMER de la Réunion où il devient l'Austral.


Serge Marko pour les recettes de cuisine
Basé à la Réunion, l'Austral est exploité pour la pêche à la langouste près des ilôts de Saint-Paul et Amsterdam pendant l'été austral. Cette pêche est pratiquée à l'aide de casiers posés grâce à de petites embarcations qui sont remises en pontée chaque soir. En hiver, l'Austral pêche au chalut dans les parages des iles Kerguelen et Crozet.

En 1993, La SAPMER acquiert un nouveau navire construit à Gdynia en Pologne qui prendra aussi comme nom Austral. L'Austral (ex Pierre Pleven) est alors remis en vente et acheté par un armement portugais.


Celle-ci est opérée au départ de La Réunion par un seul navire, l’Austral, constitué d’un équipage d’environ 50 marins. L’Austral est un chalutier usine de 77m construit en 1993, transformé pour la pêcherie de Saint-Paul et Amsterdam afin de lui permettre de déployer de petites embarcations de pêche de deux types, les canots et les caseyeurs.


Carte de l'île d'Amsterdam
photo JM Bergougniou

La pêche aux poissons et langouste de Saint-Paul et Amsterdam se pratique majoritairement au sein de la mer territoriale (à moins de 12 milles nautiques des côtes), au cœur de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. En effet, compte tenu de la nature volcanique de ces îles et de l’étroitesse du plateau péri-insulaire peu profond, les ressources exploitables se concentrent sur les pentes à proximité des côtes. Seule une petite proportion de l’effort de pêche aux poissons et langouste se situe au-delà des limites de la mer territoriale, sur certains hauts fonds tel que le banc « Farce », situé à 16 milles nautiques de Saint-Paul.




L'austral à Port-des-Galets
photo JM Bergougniou

Deux types de pêche à la langouste peuvent être distingués :

la pêche côtière, qui se déroule à moins de 70m de profondeur, est effectuée à l’intérieur de la bande délimitée par la bordure externe des champs d’algues géantes (Macrocystis pyrifera), sur fonds rocheux, par 4 canots en pêche simultanément. Les canots utilisent des casiers en lattes de bois, appâtés de têtes de poissons et/ou de poissons importés, qui sont posés au fond entre 2 et 4 heures ;
la pêche profonde, réalisée entre 70m et 400m de profondeur, est pratiquée par 2 caseyeurs qui utilisent des casiers en plastique avec structure métallique, disposés en filière d’une vingtaine de casiers pendant environ 24h.


La pêche à la langouste est ouverte du 1er décembre au 30 avril de l’année suivante, pendant l’été austral, généralement en deux marées par saison de pêche (environ 5 mois de mer par an).

L'Austral devant Amsterdam
photo JM Bergougniou

La pêche aux poissons, quant à elle, est réalisée simultanément par tous les navires : canots, caseyeurs, et depuis le bord de l’Austral. Trois techniques différentes sont utilisées :
les lignes à main, qui sont des lignes plombées comportant 2 ou 3 hameçons appâtés. Elles sont tenues à la main et utilisées à faible profondeur, pour cibler le saint-paul et le cabot ;
la palangre verticale, qui est une ligne plombée dotée de nombreux hameçons sur sa partie proche du fond et signalisée en surface par une bouée. La palangre verticale est utilisée à plus grande profondeur et cible le saint-paul, le cabot et le rouffe ;
le carrelet, qui est un filet de surface ciblant les bancs de bleus et qui est déployé uniquement

Bloc réalisé par Marie Détrée Hourrière
Meilleures conditions de travail

La saison de la pêche à la langouste débute au mois de décembre dans les terres australes et antarctiques françaises. La navire l’austral, transformé en usine par deux sociétés Réunionnaises pour l’occasion s’apprête à prendre le large avec à son bord 50 marins. Cette transformation a pour objectif d’offrir plus d’espace aux marins et d’améliorer leurs conditions de travail. Une fois les langoustes pêchées et triées, elles sont empaquetées dans des sachets individuels. « Un tapis va venir amener les langoustes directement à la pesée individuelle, elles seront ensuite réparties dans différents boxes. » explique Georges-Henri Fauconnier, chef de fabrication sur le navire l’Austral.

Les canots de l'Austral photo JM Bergougniou


Tout comme les autres pêcheries des TAAF, la pêche aux poissons et à la langouste à Saint-Paul-et-Amsterdam est encadrée par des prescriptions techniques, prises par arrêté du préfet des Terres australes et antarctiques françaises. Cette réglementation pouvant évoluer chaque année, définit les périodes d’ouverture de la pêche au poisson et à la langouste, précise les caractéristiques des engins de pêche et des techniques autorisés pour chaque espèce ciblée, définit la taille des langoustes et des poissons pouvant être pêchés, règlemente les conditions d’exercice de la pêche en cas de déprédation par les orques, détaille les mesures de protection environnementale à mettre en place ou à respecter par le navire, encadre la débarque ainsi que le contrôle des produits pêchés et encadre également la gestion des déchets non organiques et organiques, des eaux usées et des casiers abandonnés.


L'Austral sous Amsterdam photo JM Bergougniou

La pêche amateur - rascasse de l'ile St-Paul
photo JM Bergougniou

Parallèlement à la pêche professionnelle, la pêche loisir est également autorisée depuis la base Martin de Viviès à Amsterdam, le Marion Dufresne et les navires de patrouille présents dans la zone. 

La pêche amateur Thazard Acanthocybium solandri
 photo JM Bergougniou


Cette pêche loisir est également encadrée par l’arrêté N°2014-109 du 15 octobre 2014, lui-même issu de celui encadrant la pêche professionnelle. Les pêcheurs de loisir doivent participer au suivi scientifique rigoureux des populations, en déclarant les captures réalisées et les observations d’individus recapturés dans le cadre des programmes de marquage.

Austral ancien 

«AUSTRAL» Ex «ABARISE», vapeur charbonnier de 1 830 tonneaux, construit en 1904 dans les chantiers de Sunderland (G.B.).

Acheté et rebaptisé «AUSTRAL» par les frères BOSSIERE du Havre en juillet 1928 pour leur société «Pêches Australes» qui exploite l’huile de phoque à Kerguelen, mais également pour la desserte de l’usine langoustière de Saint-Paul, il est transformé en navire-usine à Rotterdam. 

Il effectue les trois dernières campagnes phoquières sur Kerguelen entre septembre 1928 et juin 1931, avant l’abandon définitif des activités de chasse et de pêche à Kerguelen et Saint-Paul. II est armé par 56 hommes d’équipage commandés par le capitaine Marcel PHERIVONG et le Malouin Emile BOURGE pour la dernière campagne.

L'indicatif radio du navire "Austral" était  FBPC

5300 tonnes 108 m 12 nds - 60 hommes d’équipage

1928 Commandant Marcel Phérivong

PHERIVONG Marcel, Clair - Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve -   ; Date : 08/1918.

Commandant une patrouille et surpris par une patrouille ennemie supérieure en nombre, a réussi à l'anéantir toute entière, sans aucune perte de notre côté, grâce à son habileté, son sang-froid et sa bravoure.

 

Vers les Kerguelen

 

Départ 4 septembre 1928

Escales Canaries Cape Town

Arrivée à Saint-Paul le 24 octobre 1928

Arrivée à Saint-Paul le 1er mars venant de Kerguelen

Départ de Saint-Paul le 2 mars 1929 vers Durban

Arrivée à Brest le 27 avril 1929


L'Austral, Port-Couvreux - Le 25 février 1930,

Port-Couvreux photo JM Bergougniou

 l'Austral quitte les Kerguelen, avec à son bord plusieurs bergers de Port Couvreux, Pierre Petit et son épouse, Léon Le Bail et Jean Berlier. Restent à la station Léon Ménager et son épouse, Joseph Lemartret et Amboise Clausier, où le climat et le manque de moyens logistiques continuent de décimer le cheptel.

L'Austral - Le navire, commandé par Emile Bourge, arrive aux Kerguelen pour sa troisième campagne le 05 décembre 1930. Il mouille à Port Couvreux.

Port Couvreux - L'Austral découvre que Joseph Lemartret et Amboise Clausier sont décédés du scorbut. Seuls Léon Ménager et son épouse ont survécu.

Témoignage d'Emile Bourge en 1952 repris dans le courrier du cap , organe de l'association des cap-horniers de Saint-Malo Avril 1979


ouvriers malgaches ébouillantant les langoustes

-Mes armateurs me demandent alors de prendre le commandement du navire usine "Austral" chasse aux éléphants de mer dans les îles kerguelen. Je pars le 2-11-1930 avec 82 homme d'équipage, nous tuons 9864 bêtes pour fabriquer 1000 tonnes d'huile. Mais je dois arrêter ma chasse pour aller au secours des pêcheurs de langoustes de l'île St Paul qu'une épidémie de béri-béri décime. Treize sont morts quand j'arrive et 18 meurent pendant la traversée de St Paul à Tamatave malgré les soins du docteur du bord et la provision de viande fraîche que je leur procure en tuant 16 boeufs au Lebel sur l'île d'Amsterdam -J'arrive au Havre en juillet 1931 et je mets sac à terre.

A Bourge avril 1952.

LOUIS BERGEN LE PLAY complète dans le même journal les informations sur Emile Bourge

" Je savais aussi dans quelle profonde estime l'armateur René E. Bossière du Havre, résident de France pour les îles Kerguelen Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam, lequel lui avait confié le commandement de son meilleur bâtiment, ce phoquier, navire-usine, spécialement aménagé pour la chasse aux éléphants de mer.

On sait que l"'Austral" partit le 2 novembre 1930 avec 82 hommes d'équipage. A peine les réservoirs commençaient-ils à s'emplir d'huile, que le capitaine recevait mission de se porter d'urgence au secours des pêcheurs de langoustes (presque tous Bretons) basés sur l'île Saint-Paul. Malgré la promptitude son appareillage, il arrivera trop tard à Port aux Français (*) où 13 hommes avaient déjà péri. Dix huit succombèrent encore durant la traversée pourtant rapidement menée jusqu'à Tamatave. Ces évènement qui marquèrent la ruine de l'armateur René E. Bossière , marqueront la fin de la carrière du commandant Emile Bourge qui se fixe à Saint-Malo où il devient capitaine d'armement à la société des pêcheries du Labrador;

(*) Je pense qu'il y a ici une erreur , il faut comprendre certainement Saint-Paul

LOUIS BERGEN LE PLAY

LE COURRIER DU CAP avril 1979

31 octobre 2021

Marion Dufresne 2021 OP2

Marion Dufresne 2021 OP2

OP2 appareillage le 11-08-2021 / retour le 10-09-2021
Quelques éléments du guide de l'hivernant qui permettent de comprendre le milieu dans lequel va vivre cette petite communauté et les souvenirs des escales à Crozet et Amsterdam qui sont peut-être venus en métropole par ... bateau vu l'écart entre la date de retour et l'arrivée en Bretagne.



Le Marion Dufresne à quai photo JM Bergougniou


Le personnel des bases est composé de femmes et d’hommes volontaires pour vivre une expérience considérée encore aujourd’hui comme hors du commun. 

Le Marion Dufresne départ de la Réunion
photo JM Bergougniou

Amsterdam attribits du DISAMS 
photo JM Bergougniou
Vous rencontrez sur les districts des TAAF des agents avec des statuts différents : fonctionnaires civils, militaires, salariés contractuels, volontaires de service civique, voire des stagiaires. Les postes correspondant aux différentes fonctions sont ouverts aux candidats des deux sexes.


La durée courante du séjour varie de quelques mois à un an selon votre statut et votre fonction. Cette durée peut être modifiée par nécessité de service pour permettre l’établissement du plan de relève des bases. 


La Marion Dufresne départ photo JM Bergougniou
Le calendrier du Marion Dufresne, navire logistique des TAAF vers les Terres australes, peut être également modifié par les conditions de navigation ou par sa mobilisation pour d’autres missions prioritaires (évacuation sanitaire par exemple).


Amsterdam arrivée de l'hélicoptère photo JM Bergougniou
L’absence d’hélicoptère embarqué lors de certaines rotations peut entraîner la prolon- gation des escales prévues dans les bases pour permettre le débarquement des passagers et du matériel. Les prolongations de séjour qui en découlent ne peuvent engager la responsabilité des TAAF. Il est donc prudent au retour, de ne pas s’engager sur des projets comportant des dates impératives, notamment vos vols de retour vers la métropole.

En mer  photo JM Bergougniou


Pour le voyage sur le Marion Dufresne: vous n’avez pas besoin d’acheter du mercalm ou des patchs de scopolamine, l’hôpital du navire possède des stocks suffisants pour fournir tous les membres de l’OP.

Crozet l'hôpital  photo JM Bergougniou
Paracétamol, aspirine… : les stocks d’antalgiques de base sont importants, il n’est pas nécessaire d’empor- ter du paracétamol ou des anti-inflammatoires pour votre hivernage.

Le Marion Dufresne  photo JM Bergougniou
À bord du Marion Dufresne II, le personnel est logé en cabine de deux à quatre personnes. Selon votre district d’affectation, la traversée dure de 1 à 3 semaines. Une bou- tique est disponible pour effectuer des achats souvenirs (mug, timbres, livres, cartes pos- tales, vêtements…).


 A partir de La Réunion, le sens habituel des rotations du navire est le suivant : Crozet, Kerguelen puis Amsterdam. Vous devrez donc veiller à vous munir des effets nécessaires pour la durée du voyage compte tenu du district d’affectation.


Ces délais sont donnés à titre indicatif et sont variables selon la météo et les opérations de déchargement menées dans chacun des districts :


La Réunion/Crozet : 5 jours de traversée (3 à 4 jours d’escale)
Crozet/Kerguelen : 2 jours de traversée (5 à 6 jours d’escale)
Kerguelen/Saint-Paul et Amsterdam : 2 jours de traversée (3 à 4 jours d’escale)
Saint-Paul et Amsterdam/La Réunion : 4 jours de traversée

 Laissez une empreinte philatélique : pensez à faire votre tampon


Les philatélistes sont particulièrement intéressés par des plis illustrés de cachets privés d’hivernants (marcophilie), cachets qui associent généralement l’activité de l’agent à la mission dont il fait partie.

La Poste Kerguelen - photo JM Bergougniou
Depuis le 1er mai 2021, le service philatélique des TAAF ne se charge plus de la création de votre tampon personnel. Mais vous pouvez le faire réaliser dans une papeterie, ou tout autre magasin spécialisé à vos frais avant le départ.




La résidence du DISKER - photo JM Bergougniou
Le chef de district représente l’autorité sur la base. Le chef de district, représentant du préfet, administrateur supérieur, est responsable de l’ensemble des services et des personnels, qui sont placés sous son autorité. Il veille au bon déroulement des programmes de la mission ainsi qu’au respect de la réglementation et des procédures. Il prend toute mesure utile à la sécurité des personnes, des biens, et fait exécuter les tâches nécessaires pour assurer la vie en collectivité.

Crozet Port-Alfred photo JM Bergougniou
Le patrimoine biologique des Terres australes françaises est aussi riche que fragile. Sa préservation joue un rôle majeur dans le maintien de la biodiversité au niveau mondial. Afin d’allier présence humaine et préservation des écosystèmes, des règles de conservation ont été établies.




Pétrel  photo JM Bergougniou
C’est dans ce cadre que l’ensemble des parties terrestres et certaines parties des eaux territoriales des districts austraux ont été classées en réserve naturelle nationale par décret ministériel du 3 octobre 2006, et inscrites depuis 2019 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce patrimoine naturel se caractérise notamment par :

Chou de Kerguelen photo JM Bergougniou
le fort taux d’endémisme de la flore et de la faune invertébrée ;
  • La très grande diversité des oiseaux et mammifères marins qui s’y reproduisent, et l’importance au niveau mondial des populations reproductrices ;
  • la singularité des espèces et des milieux marins ;
  • la grande originalité de nombreuses adaptations biologiques tant en mer que sur terre ;
  • l’indissociabilité des écosystèmes marins et terrestres.
Pour recevoir du courrier des TAAF

Le Marion Dufresne à Port-Jeanne d'Arc
 photo JM Bergougniou

L’adresse postale à respecter scrupuleusement selon le district est la suivante :

District d’Amsterdam :
Base Martin de Viviès
District de Saint Paul et Amsterdam Terres australes et antarctiques françaises 
via 97408 ST DENIS messagerie

District de Crozet :
 Base Alfred Faure
District de Crozet
Terres australes et antarctiques françaises 
via 97408 ST DENIS messagerie

District de Kerguelen
 Base de Port-aux-Français
District de Kerguelen
Terres australes et antarctiques françaises 
via 97408 ST DENIS messagerie

30 octobre 2021

SNA sous-marin SUFFREN équipage bleu départ en mission OC002 Baptême A_P 2021


SNA  SUFFREN équipage bleu départ en mission  OC002  Baptême A_P

Premier de série, le sous-marin Suffren rentre d'une mission de trois mois qui l'a conduit jusqu'à l'Equateur. Plus puissant et mieux armé que la génération des Rubis, le nouveau sous-marin nucléaire d'attaque français passe avec succès ses tests successifs. 

 

En argot sous-marinier P ( on dit grand P ) est la profondeur maximale autorisée en service. Elle était de 300 m pour les Redoutables . Pour les sous-marins en activité les données sont "confidentiel défense". On ne navigue pas à P tout le temps , on fait des plongées pour contrôle en particulier d"étanchéité.


La coque épaisse ou coque intérieure doit être assez résistante pour que le sous-marin puisse descendre en toute sécurité jusqu'à une profondeur P comptée en mètres d'eau du dessous de la quille à la surface et fixée lors de la mise en chantier du bâtiment. Cette profondeur est dite "profondeur maxima de plongée". Les calculs sont fait naturellement en adoptant certain coefficient de sécurité (compris généralement entre 2 et 2,5) entre la profondeur maxima de plongée et la profondeur de destruction théorique du sous-marin. A la mise en service du sous-marin, on fixe également une "profondeur normale de plongée" p, que le bâtiment ne doit pas dépasser en service courant 


La coque épaisse d'un sous-marin doit résister à des pressions énormes. Chaque cm² subit une pression de 1 kg par tranche de 10 mètres d'immersion. Un sous-marin, à 300 mètres de profondeur, voit sa coque épaisse subir une pression de 30 kg/cm². Pour mieux appréhender la réalité, 1 m² de coque à 300 mètres d'immersion reçoit une pression de 100 X 100 X 30 = 300 000 kg/m² ou 300 tonnes/m².

Elles sont construites en acier HLES (Haute Limite Elastique Soudable). D'une épaisseur variant de 14 à 32 mm suivant les types et l'endroit sur la coque. Elles sont renforcées par des couples rapprochés intérieurs ou extérieurs à la coque avec un écartement plus important au centre qu'aux extrémités. Des cloisons et parquets sont ensuite soudés pour définir les différentes zones pour assurer le fonctionnement du bâtiment. Elles sont nommées par tranche. C'est le lieu de vie de l'équipage, et, où se trouvent les organes de commande de l'ensemble du bâtiment.

 

L'immersion maximale d'un sous-marin militaire est de quelques centaines de mètres. D'une centaine de mètres pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est passée à environ 300–400 mètres pour la plupart des sous-marins actuels. Dans le domaine militaire, ces informations sont nécessairement classifiées, au même titre que la forme des hélices ou la signature acoustique du navire, pour des raisons stratégiques. Cependant, les sous-marins étant généralement tous conçus avec des matériaux et des épaisseurs de coques proches, on peut situer leur immersion maximale entre 200 , pour les plus petits sous-marins diesel à plus de 400 pour les SNLE les plus imposants, le record dans le domaine étant attribué au K-278 Komsomolets, à 1 027 m.





Les SNA sont conçus pour naviguer 220 jours par an. Deux équipages de 70 hommes sont nécessaires pour armer chaque SNA (8 officiers, 52 officiers mariniers et 8 quartiers-maîtres et matelots).

L’activité d’un équipage se déroule de la façon suivante :

  • 6 semaines d’entraînement sur les simulateurs de navigation sous-marine,
  • 3 à 5 semaines d’entretien réalisées en commun par les deux équipages, le second équipage rentrant de mission : c’est la passation entre les deux équipages,
  • 13 semaines d’activité opérationnelle à la mer,
  • une nouvelle période d’entretien au retour de mer,
  • Les permissions.

29 octobre 2021

L'ASTROLABE Martin de Viviès St Paul Amsterdam TAAF Patrouille ZEE Pierre François Péron juillet 2021

L'ASTROLABE  Martin de Viviès St Paul Amsterdam TAAF Patrouille ZEE Pierre François Péron

C'est un passage de L'Astrolabe à Amsterdam (TAAF) le 6 juillet 2021 qui va nous permettre de découvrir un de ses premiers résidents, Pierre-François Péron

Le capitaine Péron est né à Brest en 1769 ; il n’avait que quatorze ans , lorsque , entraîné par le désir de visiter des contrées lointaines, il s’embarqua pour la première fois. Vingt années de sa vie furent consacrées à des voyages de long cours. Depuis son retour en France , M. Péron habite la campagne aux environs de Saumur. Heureux et paisible au sein de sa retraite , il semblait avoir oublié le passé; sa modestie ne lui permettait pas de croire que la relation des faits dont il a été témoin, que le tableau des observations qu’il a tracées, fussent dignes de l’attention du public. 


Il a fallu toute l’influence de l’amitié pour lui faire comprendre qu’un citoyen est comptable envers ses concitoyens de ce qu’il a vu , de ce qu’il a appris, et qu’un Français doit à sa patrie le tribut de ses travaux et de son expérience. M. Bénard, l’un des amis de M. Péron, s’est emparé de ses papiers et de ses journaux ; il a pris le soin de les coordonner et d’en former une œuvre complète. Un vieillard de soixante-dix-huit ans a eu le courage de copier, d’éclaircir une foule de matériaux qui, dans leur ensemble , auraient pu former cinq à six volumes.

Dans ses voyages sur les côtes d’Afrique, en Arabie, aux îles d’Anjouan et de Mayotte, à l’ile d’Amsterdam , et surtout aux côtes nord- ouest de l’Amérique , dans l’Amérique du sud et dans la mer de la Chine, M. Péron présente des questions neuves et quelquefois profondes, des descriptions animées et toujours vraies: c’est aux savants et aux navigateurs qu’il appartient d’apprécier, sous ce rapport, l’importance de son travail. Des lecteurs d’un autre ordre trouveront dans les mémoires que nous publions un attrait non moins puissant : la carrière aventureuse de notre voyageur a aussi son côté dramatique.


En mars 1883, les hostilités ayant cessé entre la France et l’Angleterre , un vaisseau russe de seize cents tonneaux, qui se trouvait à Brest, fut frété au compte du gouvernement, à l’effet de transporter des munitions de guerre à l’Ile- de-France et dans l’Inde. M.Moreau, l’un des officiers les plus distingués de la marine française, en eut le commandement. Je n’avais alors que quatorze ans ; M. Moreau voulut bien me recevoir à son bord en qualité de pilotin. 
la carte de l'île St-Paul Photo JM Bergougniou


Où on se rend compte que Péron confond Amsterdam et Saint-Paul




L'arrivée sur St-Paul


5 août, sur les cinq heures du matin, connaissance de l'ile Saint-Paul, dont la prodigieuse élévation s’aperçoit à une grande distance. Le canot fut mis à la mer pour aller à la côte et visiter une maison que nous avions signalée ; Les vagues étant très agitées, on n’y aborda qu’avec peine : la maison et le reste de l’île parurent inhabitées. Le canot revint au navire, apportant trois peaux de loups marins. Nous gouvernâmes au sud pour gagner l’île d’Amsterdam, qui n’est éloignée que d’environ dix-huit lieues. Nous signalâmes à trois milles de distance un bâtiment à deux mâts, le Noolka, capitaine Wamsley, venant de Quang-Tong. 


Ce bâtiment venait reprendre sept hommes qui, depuis dix-sept mois, étaient occupés à faire dans l’ile d’Amsterdam une cargaison de peaux de loups marins. Les deux bâtiments s’étant rapprochés, le capitaine Owen rendit visite au capitaine Wamsley ; à son retour il nous annonça qu’il avait recueilli de précieuses instructions sur la manière de prendre les loups marins, de préparer leur fourrure, et d’en effectuer la vente à la Chine ; qu’on lui avait accordé l’un des hommes qui avaient été employés sur l'ile, et que cet homme pourrait servir de guide et de conseil à ceux de nous qui voudraient faire partie d’une expédition de même nature ; il conclut en disant que , dans l’intérêt des armateurs , il fallait qu’un officier et quatre matelots se décidassent à rester à terre; qu’avant quinze mois, à son retour de Quang-Tong , il viendrait les reprendre. 

Tout le monde fut d’accord sur les bénéfices qui devaient résulter d’une opération pareille, mais personne n’était tenté d’y prendre part. Le capitaine Owen se mit en frais de promesses ; il prodigua les plus vives instanIls’adressa enfin à moi, et, séduit par je ne sais quel prestige de gloire ou d’intérêt, je me rendis : trois matelots, dont un anglais, s’engagèrent volontairement àpartager ma destinée. Le capitaine Owen s’était formellement engagé à reparaître dans ces parages au bout de quinze mois; il s’était engagé à me fournir les provisions nécessaires à ma subsistance et à celle de mes hommes pendant cet intervalle ; il nous avait promis pour associé un matelot vigoureux et expérimenté. 

St-Paul - La caldéra 
Plein de confiance dans sa parole, le 1er septembre, je m'embarquai sur la chaloupe, avec une faible partie des provisions et des effets qui m'étaient accordés, et je descendis sur la côte. Quoique la mer fût belle, notre chaloupe ni aucune de nos embarcations ne revinrent au rivage. Dans la nuit, la chaloupe du Nootka nous amena l’homme dont le capitaine Owen avait fait un si grand éloge; c’était une espèce de squelette , un moribond, au visage pâle et blême, aux membres décharnés et flétris. Je déclarai à l’officier qui le conduisait que je ne recevrais pas ce malheureux, et qu’il pouvait le reconduire à son bord; l’officier me répondit qu’il avait ordre de le laisser à terre et qu’il l’y laissait ; en même temps il me remit un certificat du capitaine Owen qui attestait à tout gentleman que j’étais resté à l’île d’Amsterdam à l'effet d’y faire la chasse aux loups marins ; 

St-Paul Les otaries ou loup marin
que j'étais pourvu de toutes choses nécessaires pour deux ans; il terminait en me recommandant aux bons traitements des étrangers qui visiteraient l’île. Le lendemain , au lever du soleil, les deux bâtiments s’éloignèrent à toutes voiles ; immobile , je les suivis longtemps des yeux ; lorsqu’ils eurent quitté l’horizon, je tombai anéanti.


Elle présente la forme d’une montagne sortant du sein des eaux. Son élévation la plus considérable est au centre, et sur le côté oriental, où elle se trouve coupée presque perpendiculairement aux eaux du bassin, qui en baignent le pied dans toute sa circonférence. Son aspect extérieur peut être comparé à celui d’une oreille d’homme. 

La baie paraît avoir été formée par la chute de la partie la plus élevée de la montagne , qui, cédant à son propre poids, s’est enfoncée dans le bassin, où l’on trouve vingt - sept brasses d’eau ; de sorte que la partie qui reste autour de ce bassin ressemble au vase d’un entonnoir, le tuyau tourné vers la terre. La montagne dont le tiers de la circonférence supérieure aurait été coupé perpendiculairement sur le tiers correspondant de la circonférence inférieure s’élève de huit cents pieds au-dessus de la mer. Elle s’abaisse brusquement des deux côtés de la baie, et se termine par d’énormes galets que la mer y a jetés. 

St-Paul L'intérieur du cratère 
Ces galets forment deux pointes, entre lesquelles existe un passage de soixante-seize à quatre-vingts pieds de largeur; c’est par là que les embarcations entrent dans le bassin, mais seulement quand la mer est haute. L’aspect du bassin et de la montagne qui le cerne en grande partie indique que là était autrefois le foyer d’un volcan dont l’orifice se trouvait au centre de la partie de la montagne qui a disparu en totalité...

à suivre...

Sources
TAAF
BnF Gallica

Merci à Willy et Mathilde

28 octobre 2021

Alfred Jarry illustrateur en Escales cartophilie littérature Pierre Loti Alger Constantinople Espagne

 A. P. Jarry un illustrateur en Escales

Etat d'alerte  et littérature : Alfred Jarry et Pierre Loti

A.P. JARRY est un dessinateur humoristique à qui l'on attribue une centaine de cartes (toutes signées) et dont selon Naudin, il resterait environ 120 000 exemplaires. Je n'ai trouvé aucune information le concernant.

Les ruines du chateau de Hédé
photo JM Bergougniou
J'ai d'abord cru qu'il pouvait s'agir de Alfred Jarry, le père UBU. On dit qu'il fut illustrateur, mais rien de comparable avec AP Jarry.

Alfred Henri Jarry est le fils d’Anselme Jarry, négociant puis représentant en commerce, et de Caroline Quernest, fille du juge de paix de Hédé.

C’est au lycée de Saint-Brieuc que Jarry poursuit ses études jusqu'en 1888, année de sa seconde.



En 1888, Mme Jarry s’installe avec ses deux enfants à Rennes.
 Jarry entre en rhétorique au lycée de Rennes (actuel Lycée Emile Zola) en 


Jarry obtient en 1890 la seconde partie du baccalauréat, mention "Bien".

En 1891-1892  il est élève d’ Henri Bergson et condisciple de Léon-Paul Fargue et d'Albert Thibaudet au lycée Henri IV. Il échoue au concours d'entrée à l’Ecole Normale Supérieure trois échecs successifs suivis de deux échecs pour la licence ès lettres. 

L’œuvre d’Alfred Jarry, au comique grinçant, met en scène de façon insolite les traits humains les plus grotesques. Il est l’inventeur du terme de « 'Pataphysique», terme qui, forgé avec son apostrophe, apparaît dans Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, livre écrit en 1897-1898, et y est défini comme la « science des solutions imaginaires qui accorde symboliquement aux linéamentsles propriétés des objets décrits par leur virtualité ».

Jarry est l’un des inspirateurs des surréalistes et du théâtre de l'absurde. 

Mais a priori rien de tout cela. 

Alors qui est ce mystérieux A.P. Jarry qui illustra les escales nos marins dans les années 1900-1920?

A priori un fin connaisseur des escales méditerranéennes- Alger - Naples - Constantinople - Bizerte - Tunis - Espagne.

Parfois l'escale est plus lointaine - Japon - Dans tous les cas des endroits où les marins semblent prendre plaisir. Les clichés classiques des marins, des escales, de l'exotisme...

Avec peut-être une référence à Pierre Loti?


Pierre Loti se rend pour la première fois en Algérie en 1869. Son premier séjour à Alger ne durera qu'une dizaine de jours. Mais Loti y séjournera par quatre fois.
Il y revient pour la seconde fois près de dix ans plus tard au printemps de l'année 1880.

C'est pendant ce séjour que trois femmes musulmanes lui rendent visite sur le bateau. Elles lui inspireront le thème d'une étonnante nouvelle, Les trois dames de la Kasbah. Ce texte paraît en novembre 1882 dans un recueil de nouvelles intitulé Fleurs d'ennui.
Ce court récit qui s'annonce comme un conte oriental avec promesses de dépaysement, de rêve, de sensualité, bifurque soudain, s'amuse à nous perdre et se transforme en conte cruel.


Aziyadé est le premier roman de Pierre Loti, publié anonymement en 1879. Le livre a pour thème une histoire d'amour dans le cadre exotique de la Turquie de 1876-1877 entre un officier de marine européen et une jeune femme du harem d'un riche vieillard, d'abord à Salonique puis à Istamboul (Loti l'écrit Istambul ou Stamboul et utilise parfois le nom de Constantinople.

À partir de 1903, il séjourne vingt mois à nouveau à  Constantinople chargée d'Orient, « la ville unique au monde », pour préparer Vers Ispahan (1904).

En 1910, il séjourne à Constantinople puis à nouveau en 1913, où il lutte contre le démantèlement de l’Empire Ottaman voulu par les puissances occidentales et publie La Turquie agonisante.




En 1894 Loti rencontre Juana Josefa Cruz Gainza (1867-1949) dite « Crucita » à Hendaye, jeune femme d'origine basque qui devient sa maîtresse.

Il loue alors à Hendaye la villa Bakhar Etxea, dite « la maison solitaire », que Crucita n'habite jamais car dès la conclusion de son « contrat » avec Loti, il l'emmène à Rochefort et l'installe dans une maison des faubourgs de la ville.
Elle lui donne quatre fils non reconnus



Le 9 juillet 1885, dès son arrivée à Nagasaki, Loti épouse par contrat d'un mois renouvelable une jeune Japonaise de 18 ans, Okané-San baptisée Kikou-San (Madame Chrysanthème). Le 12 août , âgé de 35 ans, il quitte Nagasaki. Ce mariage auquel les parents ont donné leur consentement a été arrangé par un agent et enregistré par la police locale. Il ne dure que le temps du séjour et la jeune fille pourra par la suite se marier avec un Japonais. Cette pratique est alors courante au Japon.

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