02 février 2021

V SPID 466 GAO Barkhane service de santé Mali SSA

Barkhane V SPID 466 GAO


Le rôle 2 de Gao procure à Barkhane une totale autonomie capacitaire de prise en charge des blessés de guerre, grâce à ses équipes chirurgicales et de réanimation. Qu’ils soient anesthésistes réanimateurs, médecins urgentistes, orthopédistes ou viscéralistes, les 21 personnels qui y travaillent permettent une prise en charge immédiate du patient quelle que soit la gravité de sa blessure.


« Il existe deux endroits dans tout le Mali, où un scanner peut être réalisé : l’hôpital de Bamako et ici, au rôle 2 » nous explique l’adjudant Aissa, manipulateur en radiologie. Cet outil à la plus-value indéniable est installé dans un container de 20 pieds. Il permet au chirurgien d’affiner le diagnostic d’une blessure lorsque l’examen clinique seul ne suffit pas.


L’adjudant Aissa explique l’utilité d’une telle installation : « Les chirurgiens ici ont la capacité de maintenir en vie un patient, même si sa blessure est très grave.



 Néanmoins, en l’absence de radiologue, nous réalisons un scanner en 3 dimensions que nous pouvons transmettre en cas de doute à un spécialiste de l’hôpital Percy, à Paris, qui pourra en quelques heures nous permettre d’affiner le diagnostic et de réaliser une chirurgie si nécessaire. » 


Cette pratique, appelée la télémédecine, pour l’instant limitée aux examens radiologiques, est primordiale dans la prise en charge du patient pour lui assurer les meilleurs soins possibles.


« Pour un blessé français, une demande de diagnostic auprès de Paris est systématique » précise le colonel Jérôme, médecin-chef et anesthésiste réanimateur au rôle 2. Et ce, quelle que soit la situation du consultant : « en cas de blessure de guerre bien entendu, mais aussi lorsque le patient souffre de maux de tête, où bien lorsqu’il présente des problèmes de dos ». Quelle que soit la nature de la douleur, la télémédecine est utile pour compléter un diagnostic préétabli ou pour lever un doute. L’adjudant Aissa estime qu’une quinzaine cas par mois nécessitent l’avis de l’expert à Paris.


« Pour l’envoi d’un body-scan (des cervicales jusqu’au bassin, crâne inclus) cela prend environ deux heures » estime l’adjudant Aissa. Après transmission, le radiologue de garde à l’hôpital Percy livre son compte-rendu d’analyse. « Entre la réalisation d’examen et le résultat d’interprétation, il faut en moyenne compter un délai de quatre heures. » Un laps de temps incroyablement court vu la situation géographique particulière du lieu et la connexion internet sur zone, bien que le logiciel dédié soit d’une stabilité exemplaire.


« Grâce au scanner, on peut dire à nos soldats qu’on dispose ici, en plein milieu du désert, du même standard de soin qu’en métropole ! » explique le colonel Jérôme. Les armées françaises font de la santé de leurs soldats, une priorité absolue. Cela se traduit en termes d’investissements réalisés, d’infrastructures, et d’outils spécifiques comme la télémédecine.


Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.

Merci à Romu

Frégate Jean Bart ultime mission 2020 - 2021 les fêtes en mer

Frégate Jean Bart ultime mission 2020 - 2021 les fêtes en mer




PROCHE MOYEN-ORIENT – AGENOR





La FAA Jean Bart dans le golfe d’Oman

La frégate anti-aérienne (FAA) Jean Bart a principalement patrouillé cette dernière semaine dans le Golfe d’Oman. La frégate française terminera cette année 2020 en relâche opérationnelle sur la base navale des forces françaises aux Émirats arabes unis, réalisant trente-six jours effectifs de patrouille depuis son arrivée sur le théâtre.


Le 13 janvier 2021 sera organisée la passation de commandement au sein de l’état-major tactique de l’opération AGENOR/EMASoH (European-led maritime situation awarness in the strait of Hormuz), le Danemark prenant les fonctions de Force Commander.
L’opération AGENOR est une mission de sécurité maritime dans la région stratégique du détroit d’Ormuz

L’opération « Agénor ». Volet militaire de l’initiative européenne « European led Maritime Situation Awareness in the Straight of Hormuz » (EMASOH), « Agénor » a atteint sa pleine capacité opérationnelle le 25 février. Nation-cadre, la France s’appuie sur ses forces stationnées dans la base navale d’Abou Dhabi, où se trouve l’état-major tactique constitué de représentants des Etats contributeurs et d’officiers de liaison. 

Les frégates française Forbin et néerlandaise De-Ruyter sont placées sous le contrôle opérationnel et le commandement tactique de l’opération. EMASOH doit donner une appréciation autonome de situation à ses huit membres, à savoir l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, de l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal. « Agénor » assure la surveillance de l’activité maritime et la sécurité en mer pour garantir la liberté de navigation, conformément à la convention des Nations unies sur le droit de la mer.

Mise à jour  : 26/01/2021 - Direction : SIRPA Marine

L’avion de patrouille maritime Atlantique 2 est de nouveau engagé dans l’opération AGÉNOR, volet militaire de la mission European-led Maritime Awarness in the Straight of Hormuz (EMASoH). Ce nouveau détachement de la 23e Flottille a effectué son 1er vol le 24 janvier depuis la Base aérienne (BA) des Émirats arabes unis (EAU).

01 février 2021

SPID AP 148 ABECHE Opex Barkhane Tchad

SPID AP 148 ABECHE

TCHAD


Le  code ISO du Tchad est le 148

148TCDTD(ISO 3166-2)Drapeau du Tchad TchadTCHAD


Le Premier ministre Jean Castex est allé ce vendredi 1er janvier à la rencontre de petits contingents français stationnés sur des bases stratégiques au Tchad, d’abord à Faya-Largeau, dans le nord du pays, puis à Abéché, dans l’Est, où il a salué “l’enthousiasme” des troupes.


Après avoir réveillonné jeudi soir avec les soldats de la force antiterroriste Barkhane positionnés au camp Kosseï de N’Djaména, le Premier ministre, accompagné de la ministre des Armées Florence Parly, s’est donc rendu à Faya-Largeau, une oasis dans le désert où l’armée française maintient un détachement d’une trentaine d’hommes.

Un lieu chargé d’histoire, puisque c’est de là que les hommes du colonel Leclerc se sont élancés en 1941 pour mener une campagne victorieuse au nom de la France libre, marquée notamment par la prise aux Italiens du fort de Koufra. Jean Castex a d’ailleurs rappelé l’implication “déterminante” des soldats tchadiens qui constituèrent à l’époque le gros des troupes, après le ralliement dès 1940 au général de Gaulle du Tchad, alors une colonie française gouvernée par Felix Eboué.




Faya-Largeau occupe désormais une position stratégique tournée vers la frontière libyenne, à 400 kilomètres de là, avec sa piste d’atterrissage dont le bandeau de bitume éprouvé par le temps s’étend au milieu de nulle part.

Le Premier ministre en a profité pour déjeuner avec quelques soldats avant d’aller observer la palmeraie et les environs en haut d’une dune surplombant la ville.



Il s’est ensuite rendu à Abéché, deuxième ville du pays non loin de la frontière soudanaise, où là aussi réside un contingent d’une trentaine de soldats français. L’endroit est un important verrou militaire: c’est en le conquérant en 1990 que l’actuel président Idriss Déby s’est ouvert la route de N’Djaména et du pouvoir.



À l’issue de cette visite éclair au Tchad surtout destinée à marquer son soutien aux soldats, le chef du gouvernement s’est dit “touché” par “l’enthousiasme” des militaires. “Bien sûr ils font une mission compliquée, dangereuse, éminemment utile, mais ça va au delà”, a-t-il insisté en saluant le “savoir-faire” des forces de Barkhane engagées dans la lutte antiterroriste au Sahel.
camp Croci
 https://www.defense.gouv.fr/actualites/communaute-defense/hommage-au-capitaine-croci-a-abeche


Merci à Romu

31 janvier 2021

La perte du croiseur Cuirassé Edgar Quinet 4 janvier 1930 Algérie- îles Habibas Oran navire Ecole Jeanne d'Arc

 La perte du croiseur Cuirassé Edgar Quinet 4 janvier 1930 


L'EDGAR-QUINET était un croiseur cuirassé, lancé le 21 septembre 1907, à l'Arsenal de Brest de 158.20 mètres de long, 21.50 mètres de maître-bau et d'un tirant d'eau de 8.30 mètres. Son déplacement était de 13.650 tonnes. Propulsé par 3 machines à vapeur, alimentées par 40 chaudières Niclausse, il développait une puissance 36.000 C.V., lui assurant une vitesse de 23 nœuds.

Son armement était impressionnant 14 canons de 194 mm, (mod.1902), 20 canons de 65 mm, 8 canons de 47 mm et 2 lance-torpilles de 450 mm. Son rayon d'action atteignait 11.000 milles à 10 noeuds. L'équipage variait de 859 à 892 hommes (officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots).

En 1920, il devient le navire-amiral de la 1° division légère, formée avec le Waldeck-Rousseau et l'Ernest Renan. En 1922, il est mis en réserve à Toulon et il devient navire école d'application en remplacement du Jeanne d'Arc.


Transformé en croiseur-école en 1929, des chaudières ont été débarquées afin de récupérer dans les entreponts, à la place des conduits de cheminées, de quoi installer des locaux supplémentaires (chambres d'officiers-élèves, salles de cours, etc). Il passe donc de six cheminées à quatre.

Torpilleur d'escadre Enseigne Roux 

Il était 2 heures de l’après-midi, ce jour du 4 janvier 1930. Le croiseur Edgar-Quinet accomplissait des exercices d'école de pilotage et des manoeuvres d'attaque avec le torpilleur Enseigne-Roux, ce qui explique sa position si proche de la côte. Le vaisseau école filait à une allure de 12 noeuds. En arrivant près du cap Blanc, à hauteur de la roche aux moules, un choc violent se produisit et l’avant se souleva légèrement. L'Edgar-Quinet continua sa course, puis s'arrêta brusquement. Surpris, les matelots montèrent, en hâte, sur les ponts.


Torpilleur d'escadre Enseigne Roux 

Le commandant Benoist, qui se trouvait a son poste de commandement, comprenant le danger que courait le bâtiment, ordonna de sonner immédiatement le "regagnez les postes de sécurité ". Tous les hommes se rendirent aux endroits désignés dans un ordre admirable. C'est le torpilleur Enseigne-Roux qui a porté les premiers secours au croiseur. Le torpilleur Enseigne-Roux qui suivait l’Edgar-Quinet à un quart d'heure de distance pour simuler une manoeuvre d'attaque, averti par un S.O. S., força sa marche et arriva sur les lieux de l'accident quelques instants après. Toutes les embarcations du croiseur et du torpilleur furent mises â la mer et le transbordement s'effectua très rapidement. Quatre cents officiers et marins prirent place sur l'Enseigne-Roux qui filait à toute vapeur sur Oran. Le reste de l'équipage débarquait ensuite à la défense mobile pour être réparti entre la caserne du Château-Neuf, l'Hôpital militaire et le Centre des flottilles.


Les derniers moments de l'« Edgar-Quinet »

Une déclaration de l'amiral Bouis Paris 12 janvier. 




Le Journal publie dans son édition départementale des déclarations faites par l'amiral Bouis à son correspondant à L'amiral, après avoir rappelé tes conditions dans lesquelles l'accident de l'Edgar-Quinet s'est produit, délement sur le fond, soit à une trentaine de mètres de profondeur. Le bateau parait se tasser par suite de son poids sur la roche. Celle-ci est un plateau de 20 à 25 mètres de long, sensiblement aussi large. Le hasard a fait qu'en cette circonstance l'Edgar-Quinet est monté à peu près sur le de côté c'eut été une catastropha de vies humaines, car le bâtiment aurait alors chaviré rapidement. « La roche n'est pas indiquée sut les cartes marines qui portent en cet endroit des fonds supérieurs à 20 mètres. La plus grande partie du petit matériel a été récupéré, mais la continuation des opérations de récupération du matériel léger reste fonction du temps qui continue à s opposer à tout travaux »





« L'EDGAR-QUINET » ECHOUÉ PRÈS DORAN - LE NAVIRE S'EST FAIT UNE DECHIRURE D'UNE QUINZAINE DE MÈTRES DE LONGUEUR 
Nous avons annoncé hier dans la plupart de nos éditions, que le croiseur Edgar-Quinet, faisant route d'Alger sur Casablanca, s'était échoué samedi entre le cap Blanc et les iles Habidas. Il n'y a aucun accident de personnel.

L'Edgar-Quinet, de 14.050 tonnes de déplacement, sert de bâtiment école d'application aux enseignes de vaisseau de 2e classe et est commandé par le capitaine de vaisseau A. Benoist. 

Oran, 5 janvier. 
Les scaphandriers ont constaté que le croiseur Edgar-Quinet portait une déchirure d'une quinzaine de mètres de longueur. Le navire repose sur un fond de rochers et de sable.

Le vice-amiral Bouis, commandant la marine en Algérie, est arrivé ce matin à Oran pour ouvrir une enquête sur les causes de l'accident. 


Toulon, 5 janvier. Deux remorqueurs fie la Direction du port de Toulon, le Samson et le Goliath, ont appareillé cette nuit pour Oran où ils procéderont au renflouement du croiseur Edgar-Quinet, échoué près d'Oran. Le port tient prêts d'autres vapeurs de secours

L'amiral exprime son opinion sur c Tenue parfaite, dit-ll. Ainsi, quand j'ai ordonné l'évacuation des hommes 18 heures 45, c'est-à-dire alors que la nuit était noire, il y a eu un coup de mer le long du bord. Le remorqueur était accosté à l'extrême arrière de l'Edgar-Quinet et faisait des bonds de deux mètres de hauteur. Eh bien les deux cents hommes de la corvée qui avaient travaillé sur le croiseur pendant toute la journée ont embarque un a un dans l'obscurité la plus grande et sans un accident. Voici un autre trait du sang-froid et dé la discipline de nos marins qui montre qu'ils étaient à bonne école avec le commandant Benoist avant l'évacuation, les hommes de la corvée ont mangé le ma:in et le soir sur le bateau avec la cuisine faite à bord, c'est-à-dire sur un navire dont la poS sition était particulièrement grave. De plus. les couleurs. ont. été faites. ce jour-là, à l'heure réglementaire, comme elles l'ont été le mardi pour la dernière fois.




La perte de l' «Edgar-Quinet"

Des cartes marines de 1873
La commission d'enquête fonctionnant Oran et présidée par l'amiral Traub, a terminé ses travaux. Ceux-ci viennent d'établir de façon catégorique que le commandant de l'Edgar-Quinet, le capitaine de vaisseau Benoist, n'est en quoi que ce soit responsable de la perte de son navire. La carte marine de la zone où naviguait le croiseur, qui mentionne les fonds d'Arzeu au cap Frejolo, a été levée en 1873 par le capitaine de Egouchez. du bureau des longitudes, commandant ie Narval. Cette carte a été éditée en 1876. 

A l'endroit même où l'Edgar-Quinet s'est échoué, à 6 milles 105 du feu d'Habibas, elle accuse des fonds de 32 et 28 mètres, signale au nord les roches des Moules et des fonds douteux, mais est muette sur le haut fond qui fut fatal à l'Edgar-Quinet D'autre part, les instructions nautiques, qui datent de 1919, ne portent aucune indication sur ce point. Le commandant Benoist n'a donc commis aucune faute et le conseil de guerre maritime qui se réunira à Toulon pour le juger selon la loi ne pourra que prononcer son acquittement.


Le 29 décembre dernier, le croiseur Edgar-Quinet, bâtiment école d'application des futurs officiers de marine, arrivait à Alger sous le commandement de M. le capitaine de vaisseau Benoist, après avoir effectué en Méditerranée une croisière d'environ deux mois, constituant la première partie de sa campagne annuelle d'instruction.
Le 3 janvier, il reprenait la mer à destination de Casablanca et stoppait le lendemain matin au large des jetées d'Oran pour la relève du groupe d'officiers élèves embarqués sur le torpilleur d'escadre Enseigne-Roux, qui lui avait été attaché comme annexe dans cette partie de son itinéraire. Ce petit bâtiment devait le rallier vers 14 heures, après s'être ravitaillé en mazout à l'intérieur du port.

Pour utiliser au mieux le temps dont il disposait jusque là, le commandant Benoist fit exécuter, de 10 h. 30 à 11 h. 30, un exercice de prise d'alignements, en baie de Mers-el-Kébir, puis traça sur la carte les routes à suivre au cours d'un exercice de navigation cotière à la vitesse de 10 noeuds.
Il ne quitta la passerelle qu'entre midi 15 et midi 25, après avoir indiqué au lieutenant de vaisseau Demotes-Mainard, qui avait pris le quart à midi, comment il avait tenu compte dans le tracé de ces routes des quelques dangers à éviter, notamment d'un haut fond de 12 mètres à l'Est des Roches des Moules.



Après avoir doublé le cap Falcon, la pointe Corales et le cap Lindess, le bâtiment, conformément aux ordres du commandant, devait passer entre ces roches et le cap Blanc, dont elles sont séparées par un chenal large de 1.500 mètres environ, où les cartes accusaient alors des profondeurs, toutes supérieures à 27 mètres.

Le dernier changement de route, pour donner dans ce passage, eut lieu à 13 h. 43. Un point porté immédiatement après, par relèvements, plaçait le bâtiment sur la route prescrite, mais l'officier de quart, s'estimant un peu plus sur la gauche, en fit prendre rapidement un autre et, en attendant qu'il fut tracé, ordonna, par mesure de prudence, de gouverner légèrement plus à droite.


Les îles Habibas forment un ensemble insulaire situé à l'ouest d'Oran, face à la plage de Madagh. 
Elles sont classées comme réserve naturelle maritime par l'UNESCO depuis 2003 

Cet ordre n'était pas encore exécuté que de violentes secousses, ébranlant l'avant du navire, furent ressenties sur la passerelle. Croyant qu'une des ancres venait de se dessaisir- et de tomber à la mer, M. Demotes-Mainard stoppa immédiatement, puis comprenant que le bateau venait de rencontrer un obstacle ou une épave, mit en arrière à toute vitesse, en ordonnant au clairon de sonner la fermeture des portes étanches et le rappel aux postes de sécurité.
Le commandant Benoist était déjà rendu sur la passerelle. Il fait stopper les machines et procéder à la très qu'il venait de repérer. Les marnent ainsi qu'à des sondages qui lui indiquent que bien qu'aucun danger ne figurait sur la carte à cet endroit, son navire était échoué à la hauteur de la passerelle sur une roche de peu d'étendue couverte de 7 à 8 mètres d'eau seulement, alors que son tirant d'eau arrière était de 8 m. 50 environ. Il ne lui parut donc pas impossible à première vue de se dégager de cet écueil et de se rapprocher d'une plage de sable distante d'environ 1.500 mètres qu’il venait de repérer. 


Les machines se révélant incapables d'arracher le bâtiment à l'emprise de la roche, il se décide à essayer de l'y maintenir en état de flottabilité jusqu'à l'arrivée de secours qu'il demande immédiatement par T. S. F. Oran, Bizerte, Toulon, Gibraltar même, alertés et invités à diriger d'urgence sur les lieux leurs bâtiments de sauvetage les plus puissants pendants que l'on met en oeuvre les organes d'épuisement du bord. Ceux dont on doit le plus attendre consistent en trois turbines électriques de 1.100 tonnes chacune, mais les dynamos qui les actionnent sont concentrées dans un compartiment qui sera malheureusement envahi bientôt par l'eau s'engouffrant à travers la brèche ouverte dans le fond du navire, brèche trop considérable pour que l'on songe à l'aveugler par les seuls moyens dont on dispose.

Les remorqueurs expédiés d'Oran à une trentaine de milles de là arrivent naturellement les premiers, mais leurs appareils de pompage sont manifestement insuffisants eux aussi et la mer calme, jusque-là, commence à grossir fâcheusement. Le mauvais temps qui s'établit et régnera désormais sans presque discontinuer retarde l'arrivée des secours annoncés et contrarie les opérations de sauvetage dont M. le Vice-Amiral Bouis, commandant de la marine d'Algérie, a pris la direction dès le 5, vers 11 heures du matin par ordre du ministère. Elles doivent être complètement interrompues du 5 au soir à la matinée du 7 où la position du bâtiment est reconnue désespérée.
Dans la soirée du 8, sa rupture était imminente, car il fatigue déjà beaucoup et une tempête de Nord-Ouest est annoncée. On l'évacué définitivement et à 21 h. 30, il se casse à la hauteur des tourelles milieu, sa partie avant noyée jusqu'aux écubiers restant accrochée à l'écueil, tandis que l'arrière disparaît par 30 mètres de fond.
La carte utilisée par le commandant et l'officier de quart de l’Edgar-Quinet pour leur navigation dans les parages du cap Blanc dans la journée du 4 janvier, est une carte au 100.000e portant le numéro 3483 de nomenclature. Elle fait partie du levé général de la côte nord d'Afrique, exécuté par une mission hydrographique sous les ordres de M. le contre-amiral Mouchez entre 1867 et 1877, époque où on ne disposait pas encore des moyens utilisés actuellement pour la recherche des roches isolées du genre de celle sur laquelle s'est perdu l’Edgar-Quinet. Une révision de ce levé a bien eu lieu en 1925 et 1926, mais l'insignifiance des résultats obtenus en regard des effectifs et des dépenses qu'elle nécessitait la fit suspendre provisoirement sans qu'elle eut été poussée à l'ouest d'Oran.


Il convient toutefois de noter que l'exemplaire de la carte incriminée était de la dernière édition faite en 1899, qu'il était à jour de toutes les corrections officielles et que la dernière qu'il portait ne datait que de 1929. Contrairement à certains bruits qui ont couru, la roche qui a causé la catastrophe ne figurait pas non plus sur les cartes anglaises, où elle n'a été portée que le 22 février 1930, soit un mois et demi après qu'elle se fut produite, ainsi qu'en fait foi l'avis aux navigateurs n° 286 de l'amirauté britannique.
Si par ailleurs, certains pêcheurs et patrons au cabotage et au bornage de la région oranaise connaissaient l'existence de cette roche, ils n'en avaient jamais parlé à personne en dehors du milieu très fermé auquel ils appartiennent, milieu n'utilisant jamais de cartes marines et où l'on ignorait naturellement que le danger qu'elle constituait n'y était pas signalé.


Cette lacune cartographique est-elle l'unique cause du sinistre? Doit-on, au contraire, l'imputer en partie à la façon dont le commandant Benoist pratiquait d'ordinaire la navigation à proximité des côtes en les longeant, comme il a été dit également, de beaucoup plus près qu'il n'aurait fallu et sans nécessité apparente. Cet officier supérieur doit pouvoir repousser tout grief de ce genre, en objectant que l’Edgar-Quinet n'était pas un bâtiment ordinaire, mais un navire-école, où les exigences de l'instruction des officiers élèves avaient une importance primordiale et comportaient obligatoirement la pratique courante intensive même d'une navigation côtière aussi serrée que possible, sous réserve bien entendu d'une marge de sécurité raisonnable.
Il estime n'y avoir jamais manqué et pense qu'en agissant de la sorte, il se conformait strictement aux directives qu'il avait soumises au département au début de sa campagne et qui avaient reçu son entière approbation
Abstraction faite de l'ignorance générale au sujet du danger qu'il a rencontré sur sa route et qui est un point acquis, les questions qui se posent dans cette douloureuse affaire sont donc celles de savoir jusqu'à quel point pareille conviction était justifiée de sa part, s'il n'a pas outrepassé les instructions par excès de zèle, si, par ailleurs, il a bien fait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver son bâtiment, s'il l'a bien quitté le dernier comme il le devait et si, en définitive, on ne peut lui reprocher d'avoir fait preuve de négligence ou d'impéritie dans l'exercice de son commandement.


Sources 

L'Ouest-Eclair

30 janvier 2021

Humour dans le carré par Donec 1896 première Transat à l'aviron

Humour dans le carré par Donec 1896 première Transat à l'aviron

‌Bonjour la compagnie,

Le bon moyen pour trouver gloire et richesse c’est d’accomplir un exploit !

Mais ça ne marche pas toujours.

En 1896 deux pêcheurs norvégiens émigrés aux Etats-Unis sont les premiers à tenter la traversée de l’Atlantique à l’aviron.



A cette époque l’Amérique est la « terre promise ». C’est le projet du Norvégien Franck Samuelsen, un grand gaillard athlétique qui y débarque en 1893. Son pays est alors une terre ingrate que ses habitants quittent en masse. A peine arrivé, Il se rend dans le village de pêcheurs de New Jersey au sud de New York dans l’espoir de trouver un embarquement. Il va y rencontrer son compatriote Georges Harbo, un homme râblé, puissant, moustachu à l’abondante chevelure rousse. Ce garçon possédait son brevet de capitaine et prêtait souvent main-forte aux pilotes des navires entrant à New York.

Les deux hommes ne tardent pas à devenir amis et à travailler ensemble. Pourtant Harbo rêve d’accomplir un exploit qui les rendra riches : traverser l’Atlantique à l’aviron. A cette époque le public est friand de conférences où sont relatées des aventures extraordinaires. Ce serait une balade de 3200 milles sur un des océans les plus dangereux de la planète. Mais tirer sur les avirons, ils savent faire…Ils imaginent déjà la remontée de la Seine vers Paris et une tournée triomphale des capitales européennes.

Le 6 juin 1896 la grande aventure commence. Nos amis ont longuement testé leur canot à clins baptisé « Fox » de 5.43 mètres de long pour 1.52 mètres de large. Pourtant les spectateurs qui se pressent sur le port afin d’assister au départ pensent qu’ils n’arriveront jamais nulle part.








Au cours de ce voyage rien ne leur sera épargné. Les épreuves se succèdent, allumer leur pauvre réchaud par temps frais, l’attaque de leur esquif par un énorme poisson, la cambuse qui prend feu. En plus ils ne disposent à bord d’aucune protection et souffrent du froid, de crampes, de courbatures et des brûlures su soleil. Mais en dépit de tout ils poursuivent leur effort.

Le 10 juillet une vague énorme submerge le « Fox » qui se retourne. Heureusement les deux amis sont parés à faire face à une telle situation, ils redressent le skiff mais ont perdu la moitié des vivres et leur ancre flottante. Pendant que l’un écope, l’autre manœuvre l’embarcation pour faire face aux vagues déferlantes. Heureusement les vents d’ouest les poussent désormais vers l’Europe. Le 15 juillet ils ont la chance de croiser un grand voilier norvégien qui les requinque et leur fournit des vivres.

Le premier aout, ils atteignent le feu de Bishop Rock au large des îles Scilly à une vingtaine de nautiques des côtes de Cornouaille. C’est complètement hébétés par ces deux mois en mer que nos amis entrent dans le Port- Sainte-Marie.

Le 7 aout ils sont au Havre accueillis par des milliers de spectateurs, leur « Fox » arborant une bannière étoilée en lambeaux.

Malheureusement leur espoir de faire fortune est vite déçu, leur tournée européenne leur permettra simplement d’assurer leurs frais.

Georges Harbo reprendra alors son métier de pêcheur et mourra d’une pneumonie à 43 ans. Quand à son compagnon Samuelsen, il tourne définitivement le dos à la mer et reprend la ferme paternelle. Homme taciturne il ne parlera jamais de cet exploit à son petit-fils. Il disparaîtra en 1946 à soixante-quinze ans.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Ps : merci au « Chasse-Marée « de m’avoir fourni l’anecdote

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...