22 avril 2022

sous-marin Pluviôse naufrage abordage mai 1910 Calais Cérémonies

sous-marin Pluviôse Cérémonies 



CALAIS A FAIT AUX VICTIMES Du "PLUVIOSE" DES OBSÈQUES SOLENNELLES

Calais, 22 juin. Le court délai pour la préparation des obsèques des victimes du Pluviôse a amené à Calais une activité extraordinaire.

Pendant toute la journée d'hier et la nuit qui a suivi des équipes d'ouvriers ont transformé la ville. Tout le parcours que doit suivre le cortège a été couvert de sable fin de la plage sur une longueur de près de 3 kilomètres. Tous les réverbères ont été voilés de crêpe et sur toutes les voies où doit passer le cortège ont été dresses des mats portant des faisceaux de drapeaux tricolores. Tous les mâts servant à la conduite de l'électricité des tramways ont été décorés de drapeaux.

Toutes les maisons sont pavoisées de pavillons en berne et cravatés de crêpe. Pendant la nuit les employés des pompes funèbres ont transporté sur des fourgons les vingt-sept cercueils de l'état-major et de l'équipage du Pluviôse pour les placer dans le vestibule de la mairie, et les disposer dans une sorte de chapelle ardente ornée avec goût et d'un grand caractère. La façade de la mairie sur la place Crèvecœur est entièrement drapée de noir jusqu'à hauteur des fenêtres du premier étage. Trois larges portières de velours noir a bande d'argent masquent les portes et trois faisceaux de drapeaux dominent les tentures noires.


Le vestibule soutenu par six lourds piliers entourés de drap noir est garni de draperies noires frangées et lamées d'argent, Huit lampadaires dorés éclairent les tentures funèbres et font se détacher nettement les drapeaux des trophées qui décorent les murs, les pavillons et les fleurs qui recouvrent les cercueils du Pluviôse, les motifs décoratifs formés de pièces d'armes, baïonnettes, baguettes de fusil ornant les draperies noires.

Sur le vestibule donne un large escalier conduisant au grand salon de la mairie dans lequel M. Fallières sera reçu. Cet escalier aboutit à un palier avant de se diviser en deux. Au haut du palier, un admirable trophée de drapeaux avec écusson portant les lettres R. F. et voilé de crêpe est éclairé par un projecteur qui donne aux trois couleurs une intensité extraordinaire. Tout est noyé dans la lueur blafarde de lampadaires. Et de ce trophée semble partir une ombre invoquant en quelque sorte l'idée de patrie.

Les obsèques auxquelles nous allons assister, par le splendide développement de leur pompe et leur animation sont la consécration de l'honneur rendu par le pays à ceux qui meurent pour le pays.


Le cortège passera devant le monument de Rodin élevé aux bourgeois de Calais et un rapprochement s'établit précisément entre le sacrifice du temps passé et celui des marins du Pluviôse qui au risque de leur vie voulaient doter la France d'une arme utile à sa sécurité.

Les honneurs rendus aux marins du Pluviôse comportent trois cérémonies, la première civile à la mairie, la seconde religieuse à la cathédrale, et la troisième à la halle aux sucres qui a été transformée en chapelle ardente et où les corps attendront leur inhumation ou leur transfert dans les où ils seront enterrés. Ces honneurs ne commencent officiellement qu'à la mairie.


LES MESURES D'ORDRE

L'arrivée à Calais des délégations de la Chambre et du président de la République fait l'objet d'un service d'honneur considérable. Des troupes nombreuses sont arrivées à Calais. Elles assureront le service d'ordre et rendront les honneurs. A la gare centrale dès onze heures une compagnie d'infanterie avec colonel, drapeau et musique est en place, attendant l'arrivée des délégations du Sénat et de la Chambre et ensuite celle du président de la République.

A l'Hôtel de Ville, presque à la même heure, vont venir se ranger face à la mairie une compagnie de marins et les pompiers de Calais qui rendront les honneurs aux morts.

L'escorte du président comprend deux escadrons de dragons commandés par le colonel, avec l'étendard, et un peloton de gendarmes à cheval.

L'escorte pour le Sénat et la Chambre est composée d'un escadron de dragons. Le général Cramer qui a le commandement des troupes pendant la cérémonie est à Calais depuis hier.

Ce matin le soleil n'a pas paru à Calais. A la place du ciel bleu des derniers jours nous avons des nuages qui annoncent la p1uie. Un vent d'est s'est élevé et a sensiblement refroidi la température, mais les changements de temps sont fréquents et s'il pleut le spectacle n'aura pas un spectateur de moins.

La foule s'arrête devant trois affiche qui se rapportent aux cérémonies d'aujourd'hui. La première signée du maire M. Salembier, informe la population que les obsèques nationales des marins du Pluviôse auront lieu aujourd'hui à midi. La seconde apposée par les soins du comité de l'Union du commerce de Calais dit

Dans le frisson de douloureuse sympathie qui a secoué la France entière à l'annonce de l'épouvantable catastrophe, la population calaisienne, plus particulièrement frappée, a su montrer la part qu'elle prend à l'immense douleur des familles de ces héros du devoir. Le comité de l'Union du Commerce est persuadé que les commerçants calaisiens, et tout particulièrement ceux qui se trouvent sur le parcours du cortège, tiendront à rendre les derniers hommages à la dépouille des malheureuses victimes en répondant à notre appel attristé En conséquence. l'Union du Commerce invite les commerçants à fermer leurs magasins...


A 9 heures effectivement, au bruit des cloches de toutes les églises de la ville, a été célébrée à Notre-Dame la messe de Requiem à laquelle assistaient l'amiral Bellue et l'amiral de Maigret ainsi que de nombreux officiers des armées de terre et de mer. On y remarque des délégations de diverses troupes de la garnison de Calais et de tous les navires actuellement dans le port.


Dans le train présidentiel avaient pris place avec M. Fallières M. Briand, président du conseil, le vice-amiral Boué de Lapeyrère, ministre de la marine, le général Brun ,ministre de la guerre, M. Sarraut, sous-secrétaire d'Etat à la guerre, M. Ramondon, secrétaire général de la présidence, M. Mollard, directeur du protocole, le commandant Laugier, les attachés navals des différentes puissances, notamment ceux d'Allemagne, d'Angleterre, de Russie...  A sa descente de wagon, M. Fallières a été reçu par M. Chéron, le préfet du Pas-de-Calais, le sous-préfet de Calais et le maire de cette ville.



DINARD

Nos morts sont revenus au  pays 
Dinard, 29 juin. Les cercueils qui renfermaient les glorieuses dépouilles des victimes du Pluviôse appartenant au quartier de Saint-Malo sont arrivés cette après-midi au pays qui les vit naître.

Le train, qui arrive à 2h. 16 a Dinard, avait laissé à la gare de Pleurtuit le cercueil enveloppé du drapeau national du quartier-maître Lemoine. Sur le quai de la gare, M. Brugaro. maire de Pleurtuit et la famille de Lemoine attendaient l'arrivée du train. Le cercueil a été extrait du fourgon et conduit dans la famille du défunt, où la veuve et les parents du quartier-maître vont faire la veillée funèbre jusqu'au moment des obsèques.

Le train a repris ensuite sa marche, et quand il est arrivé à 2 h. 16 en gare de Dinard, une foule émue a salué l'arrivée du convoi, dont la locomotive portait à son avant le drapeau en berne.

M. Crolard, maire de Dinard, se tenait sur le quai avec M. Guillet, secrétaire de la sous-préfecture. Le wagon qui contenait le cercueil du matelot Gautier, promu quartier-maître, a été aussitôt ouvert. La foule s'est découverte devant le cercueil qu'enveloppait l'étendard aux trois couleurs et les restes du quartier-maitre Gautier ont été déposés dans le corbillard. qui les a conduits Saint-Briac. La famille de Infortunée victime a suivi en voitures le convoi funèbre. Le cercueil disparaissait sous de multiples couronnes, dont l'une portait la touchante inscription A mon fiancé le quartier-maître Gautier devant, en effet. se marier prochainement, et sa fiancée avait tenu a accompagner jusque Dinard la famille du jeune héros.

La date des obsèques n'est pas encore fixée d'une façon définitive. M. Saint, préfet d'Ille-et-Vilaine tenant à y assister, il est probable que les obsèques du quartier-maitre Lemoine auront lieu demain matin, samedi, à Pleurtuit. Celles de Gautier auraient lieu à Saint-Briac dans l'après-midi de samedi.

M. Guillet, le sympathique secrétaire de la sous-préfecture, s'est rendu a Saint-Briac afin de fixer, de concert avec la famille et M. le Maire de Saint-Briac, les obsèques du quartier-maître Gautier.

DINAN

LES ViCTIMES du PLUVIÔSE  "Deux cercueils"

Jeudi, à une heure quarante, sont passés en gare de Dinan, par le train venant de la Brohinière et se dirigeant sur Dinard, deux fourgons séparés, contenant les cercueils de Lemoine, quartier-maître, de Pleurtuit, et Gauthier, quartier-maître, de Saint-Briac tous les deux victimes de l'accident du « Pluviôse Un drapeau tricolore en berne ornait la locomotive du train. De nombreuses personnes s'étaient rendues à la gare pour le passage du train.

Sources

L'Ouest-Eclair

21 avril 2022

Sous-marin PLUVIÔSE paquebot Pas-de-Calais Mai 1910

ON N'A PU RELEVER LE SOUS-MARIN PLUVIÔSE

Une journée d'efforts inutiles Le ministre de la marine à Calais

Le Lutin, le Farfadet, le Pluviôse. Le cœur se serre à la pensée de ces catastrophes, des jeunes vies humaines qu'elles anéantissent, de la douleur des vieux parents soudain terrassés par l'épreuve. Mais aussi l'âme s'élève dans un élan de noblesse et de fierté si l'on prend garde que de tels sacrifices sont glorieux, qu'ils illustrent d'un nouvel éclat la tradition nationale, qu'ils affirment la continuité de l'héroïsme français dans la pratique quotidienne du devoir militaire et de l'amour de la patrie. 


Demain, la navigation sous-marine demandera de nouveaux dévouements à nos équipages, et nos équipages, officiers et matelots, se disputeront comme hier l'honneur de les lui donner, faisant ainsi le même geste de générosité, de vaillance et de renoncement que leurs devanciers, sachant qu'ils courent les mêmes risques, impatients et joyeux d'avoir à lutter contre les mêmes dangers.

Il semble qu'il faut maintenant perdre tout espoir et croire à la catastrophe définitive


Tous 1es efforts tentés. hier, pour relever le Pluviôse, tombeau de tant de braves gens. sont restés vains les vingt -sept hommes qui le montaient doivent être considérés comme perdus. On disait hier  : "S'ils ont pu se réfugier derrière une cloison étanche, ce dont il faut douter, peut-être pourront-ils vivre encore trente-six heures» 

Trente-six heures!
Les voici passées, et la nuit inexorable est venue rendre Ià peu prêt impossible toutes les opérations.
 Estimons encore cependant, contre toute espérance!

2 heures 30 du matin

l'amiral Bellue vient d'arriver à bord d'un torpilleur. Les tentatives de renflouement vont reprendre à trois heures.


M. Chéron déclare que si la position du submersible est exactement repérée, on va pouvoir passer les chaînes pour le soulever.


Heures d'angoisse Calais, 27 mai.

Toute la nuit et toute la journée, c'est en vain que tout a été mis en oeuvre pour ramener le Pluviôse la surface. Voici les angoissantes péripéties de cette journée









2 heures 50

On sait seulement que te submersible est coulé par vingt-deux mètres de fond et que le reflux ne l'a pas déplacé. Le ministre de la marine, arrivé à 1 h. 20 A Calais, s'est immédiatement fait conduire Il la gare maritime, où il a interrogé les officiers du torpilleurs, ainsi que MM. Dupendant, commandant du port; Epinay, ingénieur des ponts et chaussées; Salomon, commandant du Pas-de-Calais, sur la situation exacte du Pluviôse.

Séance tenante, l'amiral Boué de Lapeyrère décidait de se rendre sur les lieux du naufrage, et à 1 h. 45 le Champion appareillait ayant à bord, en plus du ministre, une vingtaine de personnes. Une drague, Les Riddons, se trouvait placée juste à l'endroit ou disparut le Pluviôse. En présence du ministre, il a été procédé au repèrement du Pluviôse. L'amiral Bellue dirigeait les opérations.

3 heures 20

Trois scaphandriers sont descendus, mais ils n'ont rien rencontré. Le Pluviôse, emporté par le courant, avait été déplacé.

L'AMIRAL DE LAPEYRERE TELEGRAPHIE A M. BRIAND

4 heures
Le ministre de la marine télégraphie au président du conseil

 Calais, 27 mai, 4 heures du matin. Le Pluviôse a été coulé par 22 mètres de fond par paquebot Pas-de-Calais, marchant à Ia vitesse de 18 nœuds.


J'ai fait explorer la coque du sous-marin par des scaphandriers. L'abordage a eu lieu dans de telles conditions que je ne conserve pas d'espoir de trouver l'équipage vivant.

Le paquebot aperçut le périscope à une vingtaine de mètres sur son avant et fit machine arrière, sans parvenir à éviter le choc, qui fut s
i violent qu'on doit supposer le sous-marin crevé.


4 heures 30

Apres une nouvelle descente, les scaphandriers ont découvert le navire, qui reposait sur vingt-deux mètres à marée haute à dix-sept d marée basse, un scaphandrier a réussi et amarrer un filin destiné à soulever plus tard l'épave, mais le courant très fort à cet endroit du Pas-de-Calais, empêche de faire mieux et d'avantage. On ne peut travail!er qu'une heure et demie sur six, à cause des courants, ce qui rendra le renflouement extrêmement difficile et lent.

5 heures

A cinq heures un scaphandrier a fait une nouvelle plongée au fond. Quand il a I remonté, il a déclaré qu'il n'avait rien pu reconnaître par suite de la brume. Un deuxième se met d l'eau sans plus de succès.


6 heures

Deux contre-torpilleurs, L'Escopette et la Durandal. plus un dock de Dunkerque, les torpilleurs Yatagan, Grenadier et Tourbillon. de Cherbourg, se trouvaient hier, comme par hasard dans les parages de la catastrophe, ainsi qu'une puissante drague, le Champion et le Calaisien, remorqueur de Calais. les appareils pour l'emploi éventuel de l'air comprimé ont été envoyés de Cherbourg à bord du Harpon 1 et du torpilleur 229 et sont arrivés. Deux docks à torpilleurs viennent d'arriver de Dunkerque. On attend de Cherbourg la gabarre Girafe, avec des appareils nécessaires au relevage, ainsi que le remorqueur Loiret

 7 heures

Le ministre remontant à bord. déclare ne conserve aucun espoir sur le sort de l'équipage. L'enquête à laquelle il s'est livré depuis son arrivée le confirme dans son opinion que le Pluviôse a été crevé par l'avant du Pas-de-Calais.

Le malheureux bateau a été pris par le travers arrière au moment où il venait ds terminer ses exercices par une plongée profonde et remontait tranquillement la surface. C'est par une fatalité dont personne n'est responsable qu'il a rencontre à ce moment l'avant du Pas-de-Calais, lequel marchait d une vitesse de dix-huit nœuds, a eu vite fait de crever la double cloison du submersible.

Le ministre


8 heures

Le ministre et M. Chéron, suivis de l'amiral Bellue. de MM. Trépan, préfet du Pas-de-Calais ̃ Richemon, sous-préfet de Calais; Salembier, maire; Simonnet et Demajot, ingénieur en chef de Cherbourg se sont rendus à la station de sous-marins où se trouvait le Ventôse et les submersibles frères du Pluviôse. Le ministre est monté sur le Ventôse, il l'a exploré avec les mêmes scaphandriers qui avaient recherché ce matin l'emplacement du Pluviôse. Il leur a fait préciser les parties du navire qu'ils avaient cru découvrir et celles qu'ils devaient reconnaître dans leur descente prochaine.

Puis ils sont allés au bassin de radoub où le paquebot abordeur est entré aux fins de réparations.

Là le ministre a pu se rendre compte des avaries causées au paquebot et se faire une idée peu près exacte de celles produites au Pluviôse.



Le gouvernail du navire abordeur a été repoussé par la collision sur bâbord et faussé. Une partie de l'étrave a été faussée et repoussée sur tribord. On constate des éraflures de quelques mètres sur tribord d l'avant du navire, d'où il résulte qu'après l'abordage, le sous-marin a dû passer à tribord du paquebot. Le ministre a interrogé en personne les hommes d'équipage du Pas-de-Calais qui Etaient de veille au moment de la catastrophe. L'un d'eux a raconté qu'il avait aperçu soudain, à vingt mètres en avant du navire, comme, une longue planche, qu'il prit pour une bouée. Vous ne saviez pas ce que c'était qu'un périscope, lui a demandé le ministre ?

Non, a répondu le marin.

ce qui prouve, a conclu le ministre, que les sous-marins ne s'amusent pas d attaquer les paquebots, sans quoi les équipages connaîtraient les périscopes. 
9 heures

A neuf heures la situation est sans changement.

Les scaphandriers ont exécuté de nombreuses plongées, mais ils n'ont obtenu aucun résultat.

La drague Dunkerquoise est arrivée Dunkerque, amenant des scaphandriers, des câbles et du matériel, qui ont été immédiatement envoyés sur les lieux de la Catastrophe.

M. Chéron dans les familles des victimes

9 heures 30

Le ministre est reparti sur les lieux du sinistre. Il a chargé M. Chéron de se rendre dans la matinée auprès des familles des victimes de Calais, au nombre de douze, afin de leur porter les condoléances du gouvernement.

M, Chéron, le préfet du Pas-de-Calais et le maire de Calais sont allés aussitôt exprimer les condoléances du gouvernement et de la municipalité aux familles des hommes de l'équipage qui habitent Calais. Ils ont consolé du mieux qu'ils ont pu les veuves et les orphelins, dont quelques-uns sont dans une situation voisine de la misère. La tâche était d'autant plus pénible que plusieurs s'étaient imaginés, sur la foi des fausses nouvelles, que tes malheureux marins vivaient encore et qu'on les entendait même. 

M. Chéron leur a promis que le gouvernement ferait tout son devoir, tant pour secourir les veuves et les orphelins que pour faire aux morts des obsèques dignes d'eux.

5 heures 30

Une énorme tache d'huile s'étend au-dessus de l'endroit on a disparu le sous-marin...



Rapport de mer du Capitaine Salomon, commandant la malle Pas de Calais

Le jeudi 26 mai, appareillé de Calais à 1h36 avec 289 passagers, malle, 269 paniers postaux, bagages, messageries. Vent du NE force 5, mer houleuse.
A 1h 48, je vois en même temps que Simon Imbert, l'un des hommes de quart au bossoir, à environ 20 mètres devant l'étrave, un espar vertical s'élevant approximativement d'un mètre au-dessus de l'eau. Imbert me signale :"Un mât de bouée de filet droit devant !", cependant qu'ayant reconnu le périscope d'un sous-marin, je fais à droite toute, en arrière toute, environ 3 secondes avant qu'un choc se produise. Cette collision s'est produite après que nous ayions parcouru sur la direction du N 67 O vrai, du bout des jetées de Calais, une distance de deux milles, déduite du nombre de tours de machine.

Des débris de bois montent à la surface et me font d'abord supposer que j'avais abordé une épave. Etant stoppé, je fais examiner par le second mon gouvernail avant avarié et visiter les roues, lorsque quatre à cinq minutes après le choc, émerge à environ 500 mètres sur notre arrière, l'avant d'un submersible. Je fais arrière et m'en approche aussi vite que me le permet mon gouvernail avarié ; j'amène un canot au moment propice et manoeuvre pour rester à proximité dans l'espoir d'y frapper une aussière. Je fais hisser un signal d'appel des remorqueurs. Cependant, notre canot accoste le submersible ; il n'a pas le temps d'y amarrer son cablot, le submersible coule subitement. Tout juste notre maître d'équipage a-t-il pu frapper quelques coups d'appel restés sans réponse. L'avant du navire naufragé a émergé pendant 8 à 10 minutes.

Je fais aussitôt prendre des relèvements pour déterminer le mieux possible la position de l'épave. Les remorqueurs demandés par signaux arrivent avec le canot dee sauvetage. Ma présence étant désormais inutile, je rentre à Calais où j'accoste à l'appontement n° 3 à 2h31.
Transbordé malles et passagers sur le deuxième service. Entré en cale sèche le soir même et assèché le lendemain matin 27 mai à 8 heures. Nous constatons d'une façon sommaire alors les avaries suivantes : drosses cassées ; mèche du safran du gouvernail avant tordue ; brion cassé ; safran du gouvernail avant tordu ; tôle de bordé à bâbord déviée.

20 avril 2022

Mawson's huts Antarctique L'Astrolabe hélicoptère Canadian helicopters cabane Commonwealth bay Australie restauration bâtiment

Mawson's huts Antarctique L'Astrolabe hélicoptère Canadian helicopters


Le 3 décembre 2021, six membres d'une expédition australienne partent pour l'Antarctique à bord de L'Astrolabe. Destination Commonwealth bay pour restaurer les vestiges de la cabane Mawson. Les travaux doivent durer six semaines. Ils atteindront Mawson's huts par l'hélicoptère de L'Astrolabe le 8 décembre 2021 et en repartiront le 12 janvier 2022. Enveloppe marquant le souvenir de la dépose et de la récupération par C-GZIV. DDU 8-12-2021


Mawson's Huts est le principal camp de base de l'expédition antarctique australasienne dirigée par le géologue et explorateur Douglas Mawson.


L'expédition antarctique australienne eut lieu en Antarctique entre 1911 et 1914. Ce camp se situe au cap Denison, dans la baie du Commonwealth, dans l'est du Territoire antarctique australien. Mawson's Huts est l'un des rares sites encore existant de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique. Il est classé, ainsi que l'ensemble du cap Denison, comme site historique de l'Antarctique


En 1909 un jeune géologue sud-australien nommé Douglas Mawson revient d'une expédition antarctique mené par Ernest Shackleton, la Terre Adélie (comme Dumont d'Urville avait nommé la côte qu'il découvrit en 1840) était un territoire vierge - un vide que Mawson était déterminé à combler. 


 Il commence immédiatement à planifier sa propre expédition basée en Australie, une perspective peu probable pour une si jeune nation. Mais Mawson n'était pas du genre à abandonner. Il persuade les gouvernements et des intérêts privés en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Grande-Bretagne de payer pour un gros baleinier nommé Aurora, Toujours innovateur, Mawson installe une station de relais sans fil sur l'île Macquarie (qui transmettra plus tard les premiers signaux radio antarctiques) avant de se diriger vers des régions inconnues au sud. 

Au moment où il atteint le cap Denison le 8 janvier 1912, Mawson manque d'options - il doit être suffisamment proche de Macquarie pour ses signaux radio et le navire (qui doit encore installer une deuxième base ouest) commence à manquer de carburant. C'est donc le cap Denison, à l'extrémité ouest d'une grande baie que Mawson nomme Commonwealth Bay

TàD MAWSON AUST. ANTARTIC TERR 30-1-1962

Le site historique de Mawson's Huts se compose de quatre huttes et d'autres vestiges historiques : Le bâtiment principal comprend les quartiers d'habitation et un atelier et demeure entièrement intacte grâce aux efforts de la Mawson's Huts Foundation.


TàD MAWSON AUST. ANTARTIC TERR 15-2-1954


Trois autres cabanes ont été utilisées pour effectuer des observations scientifiques - deux d'entre elles, aujourd'hui en ruines ; et une croix commémorative, érigée à la mémoire des deux membres de l'AAE qui ont perdu la vie. Ces cabanes ont été utilisées comme base principale pendant deux ans par l'expédition antarctique australasienne (AAE) de 1911-14 dirigée par le Dr Douglas Mawson. 

Sources



19 avril 2022

Sous-marin Pluviôse mai 1910

Sous-marin Pluviôse mai 1910

La catastrophe du sous-marin Pluviôse le 26 mai 1910 va faire la une de tous les journaux dont L'Ouest-Eclair mais va aussi attirer les photographes qui vont éditer une impressionnante série de cartes postales sur les lieux du naufrage, des personnalités Marine et civiles, des cérémonies funéraires.



Une nouvelle catastrophe vient encore endeuiller la Marine française


Un sous-marin de la station de Calais a été coulé par un vapeur. Vingt-sept hommes, nous dit la dépêche laconique qui la première nous a apporté cette pénible nouvelle, se trouvaient bord.

A n'en pas douter, plusieurs de nos compatriotes figurent au nombre des malheureuses victimes il n'est pas de catastrophe maritime où la Bretagne ne voit versé le sang de ses enfants, et il est juste de dire que tout deuil de la marine française est en même temps le deuil de la Bretagne.

Combien de « mathurins bretons, périrent dans ces naufrages, dont nul dans ce pays n'a perdu le souvenir, et faut-il rappeler les noms des victimes du Farfadet, du Lutin, et plut récemment de l'Iéna, de la Couronne. ?

Voici dans l'ordre où elles nous sont parvenues tes dépêches qui nous ont été adressées à ce sujet.



LE PAS-DE-CALAIS FAISANT LE SERVICE REGULIER ENTRE CALAIS ET DOUVRES, A COULÉ CETTE APRÈS-MIDI, A SA SORTIE DES JETÉES, LE SOUS-MARIN PLUVIOSE L'EQUIPAGE DU SUBMERSIBLE, COMPOSÉ DE 27 HOMMES, EST ENTIÈREMENT PERDU. DEUX REMORQUEURS DE LA CHAMBRE DE COMMERCE SONT PARTIS A LA RECHERCHE DU SUBMERSIBLE.

Le sous-marin voulait passer sous le "Pas-de-Calais"

Calais, 26 mai. Voici do nouveaux détails sur la terrible catastrophe qui a coûté la vie à l'équipage du Pluviôse

Le steamer Pas-de-Calais, taisant la traversée de Douvres, venait de quitter Calais quand il reçut un choc extrêmement violent. Le bateau stoppa. Le capitaine crut avoir touché une bouée submersible mais bientôt a l'arrière du steamer surgit l'avant d'un petit bâtiment qu'on reconnut être un sous-marin. Le Pas-de-Calais fit mettre une embarcation à la mer pour aller explorer le sous-marin. Des hommes montèrent sur le bord et frappèrent contre les parois des chambres mais sans obtenir de réponse. Bientôt le sous-marin disparaissait dans les flots c'était le Pluviôse. Il v avait 27 hommes Il bord. Le sous-marin était parti à une heure et demie et exécutait sans doute une plongée et c'est en remontant à la surface qu'il aura touché le Pas-de-Calais.

Celui-ci a reçu quelques avaries et a dû rentrer au port. Les passagers qui sont nombreux vont partir sur un autre vapeur. On ne s'explique pas cette plongée sur une route toujours sillonné» de navires. La nouvelle a jeté en ville la plus profonde consternation.

Voici le texte de la dépêche reçue au ministère de l'intérieur et qui est signé du commissaire de police de la sûreté de Calais

CALAIS, 3 heures 25.- Paquebot français Pas-de-Calais parti de Calais à I h. 15 soir a abordé 2 milles du port le sous-marin Pluviôse, qui a coulé par fond de 17 mètres. Réservoirs de naphte paraissent crevés. Grandes craintes sur Ie sort des 25 personnes d'équipage. Les recherches pour le sauvetage commencées immédiatement par la Marine

D'autre part une nouvelle dépêche de Calais, qui ne fait malheureusement que confirmer la nouvelle dit que le submersible voulait passer sous le paquebot Pas-de-Calais et que c'est cette malheureuse idée qui provoqua la catastrophe.

La Compagnie du Nord possède deux bateaux qui font le service entre Calais et Douvres, le Pas-de-Calais et le Nord.  Le Pas-de-Calais avait quitté le port à 2 heures et quelques minutes...


(à suivre)

18 avril 2022

Gendarmerie prévôtale GAO MALI V SPID C 466

Gendarmerie prévôtale GAO MALI V SPID C 466

Village de pêcheurs fondé au VIIe siècle, Gao est l'un des plus anciens comptoirs marchands d'Afrique occidentale. Érigée au rang de capitale de l'empire Songhaï au début du XIe siècle, la ville devint une escale majeure pour les caravanes transsahariennes faisant le commerce de l'or, du cuivre, des esclaves et du sel. L'empereur du Mali Kankan Musa annexa Gao en 1325, mais les Songhaï en reprirent le contrôle une quarantaine d'années plus tard. Les Marocains mirent définitivement fin au règne Songhaï sur Gao en 1591, date à partir de laquelle le rôle commercial de la ville commença à décliner. Gao est désormais l'un des terminus des gros bateaux à vapeur qui viennent des villes de Mopti et de Koulikoro, en amont du Niger.

 



Si les missions sont globalement identiques à celles d’une brigade implantée sur le territoire national, la conception du service et le contexte d’engagement sont en revanche différents en brigade prévôtale. 
Dans la première, le CB commande le service dans une approche territoriale. Dans la seconde, le service s’inscrit plutôt dans le « battle rythm » imposé par la planification militaire. Ainsi la prévôté colle au déploiement de la force et suit le rythme des opérations. 

Au Mali, la brigade a dû s’adapter aux évolutions de Barkhane. D’abord le dispositif a été articulé en une 9 J2 : Selon la nomenclature de l’OTAN, les fonctions de l’état-major sont dénommées par une lettre (J, pour Joint Operation) suivie d’un chiffre pour la fonction, J1 personnel, J2 renseignement, J3 opérations… 10 En particulier avec la Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense (DRSD) et avec la Direction du Renseignement Militaire (DRM) brigade à Gao avec un poste permanent projeté jusqu’à Tessalit au Nord puis à Kidal. Il est ensuite apparu nécessaire d’entretenir une présence sur les autres points tenus par la Force à Tombouctou, Ansongo et Mopti. 

Au final, l’ensemble des prévôts a été regroupé pour effectuer depuis Gao des services de « nomadisation » dans les emprises de Barkhane. Pour être en mesure d’accomplir toutes les missions qui viennent d’être évoquées, souvent dans des conditions difficiles voire harassantes, il est indispensable de sélectionner et de former rigoureusement les prévôts. C’est le CGP qui est chargé de choisir parmi les gendarmes candidats sur appel à volontaire, ceux qui pourront devenir prévôts (environ 1 candidature sur 9 retenue). 

V SPID C 466 31 (?) mars 2022  SPID LA POSTE 00200 HUB ARMEES


Ce sont des gradés expérimentés et des officiers de police judiciaire confirmés, possédant une expérience militaire pour certains ou ayant parfois effectué un séjour outre-mer ou en OPEX, pour d’autres il s’agit d’une expérience. Dotés d’un moral solide et d’un bel esprit d’équipe, il leurs faut être robuste.

Merci à Romu

Sources 


Revue_269_Le_prevot_un_heritier.pdf

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...