Les sept premiers patrouilleurs hauturiers de nouvelle génération ont été commandés en novembre 2023
Le marin Jean-Marc TANGUY.
Publié le 08/04/2024 à 14h20
Des noms de héros et héroïnes de la Seconde Guerre mondiale pour les futurs patrouilleurs hauturiers
En baptisant la nouvelle génération de patrouilleurs de haute mer, la Marine nationale distingue quatre femmes, cinq hommes et l’île de Sein, dont le rôle fut important dans la mise en place de la France libre. Sept des neuf héros et héroïnes sont Compagnons de la Libération.
Les sept premiers patrouilleurs hauturiers de nouvelle génération, sur dix prévus, de la Marine nationale ont été commandés en novembre dernier et les dix noms de baptême viennent d’être révélés. Celui de cette classe de navires de 2 000 tonnes n’est par contre toujours pas dévoilé, pas plus que l’ordre de baptême.
Dans cette nouvelle liste figurent trois noms de Compagnons de la Libération déjà attribués à des navires de la génération actuelle de patrouilleurs de haute mer : le Commandant D’Estienne d’Orves, le Commandant Ducuing (fauché en défendant Gris Nez en mai 1940) et le Quartier-maître Anquetil (opérateur radio dans la marine puis dans la résistance).
L’île de Sein et la France libre
Quatre autres Compagnons de la Libération ont été retenus : l’île de Sein, grande contributrice à la France libre ; l’amiral Jacques Trollet de Prévaux, marin des deux guerres mondiales et entré en résistance début 1942 ; le premier-maître Yves Nonen, fusilier marin tué à la tête de son peloton en novembre 1944, et la résistante Émilienne Moreau.
Trois autres femmes sont honorées. L’enseigne de vaisseau Jacqueline Carsignol, en charge d’une équipe d’ambulancières au régiment blindé des fusiliers marins. Jeanne Bohec, agent du BCRA (l’ancêtre de la DGSE) alias Rateau, qui fut une des cinq femmes parachutées en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Et Andrée Borell qui participa à un réseau d’évasion de 1940 à 1941 avant d’intégrer le SOE (les services spéciaux britanniques). Première femme parachutée en France par le SOE, elle fut arrêtée en 1943 et exécutée à 24 ans.
Cette commande fait l’objet de trois marchés pour un montant total de 900 millions d’euros :
- Le marché de production a été notifié au groupement momentané d’entreprises composé de CMN, PIRIOU et SOCARENAM.
- Un marché d’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de réalisation du système de direction de combat a été attribué à NAVAL GROUP.
- THALES s’est par ailleurs vu notifier un marché pour équiper les sept premiers patrouilleurs hauturiers de la dernière génération d’équipements de surveillance maritime (sonar de coque Bluewatcher, radar de surveillance compact multimissions et IFF - système d’identification ami/ennemi).
Dix patrouilleurs hauturiers sont attendus en service à l’horizon 2035, avec une première livraison prévue en 2026. Ils sont destinés à remplacer les patrouilleurs de haute mer (PHM) basés à Brest et Toulon, ainsi que les patrouilleurs de service public cherbourgeois.
Ces navires de la classe 2400t accueilleront 84 personnes (équipage et passagers) avec une autonomie de 6000 MN. Ils sont dotés d’excellentes capacités d’intervention permettant d’embarquer les futures EDO 4G et ETRACO NG ainsi que le futur Guépard Marine.