22 mai 2021

Humour dans le carré par Donec - Des chiens et des sous-marinier

Des chiens et des sous-marinier


Bonjour la compagnie,
A l’heureux temps des sous-marins classiques, diesel-électriques, nos compagnons à quatre pattes avaient toute leur place à bord. Ils étaient même indispensables car ils renseignaient l’équipage sur la qualité de l’air confiné. L’asphyxie pouvait menacer l’équipage. 

Certains chiens sont restés célèbres Mick de l’Astrée, Cacahuète du Marsouin, Casa sur la Psychée, Radium du Curie. L’on pourrait même évoquer Bacchus mascotte du Rubis décoré de la Valiant Dog décernée par la très respectable et vénérable ligue de défense canine britannique.

D’autres furent animés d’un sens réel de la survie.

Je reproduis ici l’histoire étonnante du chien du Phénix qui manque l’appareillage à Saigon.

« l’équipage du Phénix possède une mascotte depuis plusieurs années déjà, un magnifique chien reflétant au mieux dans sa robe le caractère multiracial de l’Empire français. Pour l’instant, l’animal est permissionnaire et batifole sur le quai. Parfaitement dressé par plusieurs de ses maîtres, ce chien est un parfait sous-marinier. Il sait monter et descendre les échelles, reconnait les diverses sonneries, et bruits du bord, connaît les emplacements qui lui sont assignés pour les repas, le sommeil, l’appareillage, la plongée et le combat. Et enfin le nez à 40 centimètres du sol, il est plus apte que quiconque à donner l’alerte en cas de modification de l’atmosphère intérieure. Rôle souvent tenu sur les submersibles par des souris blanches en cage. Il ne figure pas au rôle d’équipage, mais tous sont d’accord, il n’est pas le moins utile.

L’heure de l’appareillage approchant, deux marins descendent à terre et appellent le chien, mais lui, si docile d’habitude se dérobe. Au début cela ressemble à un jeu, puis il apparait clairement qu’il s’agit d’un refus catégorique de se laisser approcher. Le chien ne veut pas regagner son bâtiment, évènement sans précédent. A bord du Phoenix, le pacha, dans sa baignoire, s’énerve. Deux autres matelots se joignent à la chasse au chien, sans succès. Sur l’Espoir, les marins, à la lisse, goguenardent et donnent des conseils gratuits, plus ou moins saugrenus. On est en retard de dix minutes, quand le commandant du Phoenix capitule et rappelle ses hommes, abandonnant la mascotte à terre. Les diesels ronronnent, on tire la passerelle unissant les deux navires, on largue les amarres, le sous-marin s’éloigne vers le milieu de la rivière, cap vers la pointe des blagueurs.


A ce moment le chien qui suis attentivement les opérations, bondit, franchit la passerelle unissant le deuxième sous-marin au quai et arrive sur l’Espoir. Les marins étonnés de ce comportement lui font fête. Peut-être la nourriture est-elle meilleure sur ce bateau que sur l’autre. Il connait d’ailleurs tout le monde, et se conduit comme chez lui. On l’adopte donc pour le voyage. Il regagnera plus tard son bord. A son tour l’Espoir largue ses amarres, et en ligne de file, à petite vitesse, les deux submersibles descendent la rivière vers le Cap Saint Jacques. Le pacha de l’Espoir signale en Scott au Phénix : « J’ai récupéré ton déserteur ».
Quelques heures plus tard, le 15 juin 1939 le sous-marin Phoenix se perdait corps et biens au large de Cam Ranh.

A bientôt pour de nouvelles anecdotes

Donec
Merci à l’encyclopédie des sous-marins français qui m’a fourni l’anecdote     

Le Goarant de Tromelin Honolulu Cyrille Laplace Hawaï

Et si l'île d'Hawaï était devenue un département d'outre-mer?

De Tromelin, durant son long voyage dans le Pacifique, passe pour avoir exploré de nombreuses îles dont Vanikoro où avaient fait naufrage les deux navires de La Pérouse. On lui prête également des découvertes, les île Phoenix (actuel Kiribati) et l’île de Fais (archipel des Carolines).
De famille noble, Breton, son père n’était pas marin pour un sou, puisqu’il fut notaire, procureur et finalement juge de paix.
Né le 11 janvier 1786, le jeune de Tromelin s’engagea dans la marine comme mousse début 1800 (il venait d’avoir quatorze ans) ; il fut naturellement impliqué dans les guerres napoléoniennes, participant en 1805 à la bataille de Trafalgar (il fut fait prisonnier mais s’évada deux ans plus tard).
Sa carrière fut brillante, qui le conduisit sur nombre de navires, son premier commandement datant du 1er juillet 1818  Le Lévrier.
Un temps dans la marine marchande (essentiellement entre Guyane et Caraïbe), il commanda la goélette La Torche en 1825. C’est un an plus tard qu’il prit le commandement de la corvette La Bayonnaise sur laquelle il naviguera près de trois ans, notamment dans le Pacifique (il fut de passage à Hawaii dix ans avant Cyrille Laplace pour établir un rapport sur les traitements, sur place, des Français et des catholiques plus généralement). Il rechercha également aux îles Salomon, à Vanikoro, des restes de a funeste expédition de La Pérouse. Au cours de ce voyage exceptionnel en densité, il sillonna le Pacifique de long en large et en devint un fin connaisseur.
Il commanda divers bâtiments à son retour en France, avant de se voir nommé contre-amiral le 17 décembre 1845. C’est là que lui fut confié le commandement de La Poursuivante, frégate avec laquelle il retourna dans le Pacifique, notamment pour y mener son opération militaire à Honolulu.  Il décède le 15 mai 1867 à Lorient. Il avait alors 81 ans et la marine française perdit sans doute le plus expérimenté de ses hommes.

Honolulu

La première fois, ce fut en juillet 1839 : la frégate l’Artémise, réparée et remise en état à Papeete, commandée par Cyrille Laplace (qui venait d’imposer aux protestants extrémistes de la London Missionnary Society de cohabiter avec les prêtres catholiques jusqu’à présent chassés de Tahiti), arriva à Honolulu. La situation, du fait des protestants américains, était pire qu’à Tahiti. Le catholicisme était interdit, les « ayatollahs » protestants imposant leur loi à tout l’archipel, au mépris des droits des Français et des convertis catholiques. 
Le 18 novembre 1837, le roi Kamehameha III, mal inspiré par les pasteurs l’entourant, promulgua même une ordonnance déclarant le catholicisme hors-la-loi.
Laplace ne fit pas dans la dentelle : sa frégate était très bien armée. Il lança un ultimatum au roi ; la France reconnaissait l’indépendance de son royaume mais exigeait un traitement correct des catholiques, de ses citoyens et de ses importations lourdement taxées.
Face à la menace, Kamehameha céda de suite. Laplace, pour marquer le coup, fit défiler 120 fusiliers marins et 60 marins en tenue le dimanche suivant pour assister à une messe donnée à terre dans une des résidences royales. Le 17 juillet, Laplace et le roi hawaiien signaient même un traité très favorable à la France pour faciliter ses importations. Le Français, avec fermeté, avait gagné sur toute la ligne…

Cyrille Pierre Théodore Laplace (1793-1875) est de ces personnages à l’avenir tout tracé. Né en mer le 7 novembre 1793, il rejoignait la Marine impériale seize ans plus tard, avant de devenir le commandant de la corvette La Favorite. Le 30 décembre 1829, il quittait ainsi le port Toulon, missionné par le gouvernement français dans l’espoir d’établir des liens diplomatiques et commerciaux. Durant trois ans, il sillonnera le monde, rejoignant l’Inde, l’Asie du Sud-Est, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique Latine. A son retour, il raconte son périple au sein d’un récit publié en plusieurs volumes en 1833, 

Fin 1840, on comptait deux mille catholiques à Hawaii et la première cathédrale de Honolulu voyait le jour en août 1843.

Quelques années plus tard, le démon de la revanche tenaillait toujours les protestants qui entendaient bien barrer la route définitivement aux Français et aux catholiques. Leur intolérance était totale et c’est en véritables dictateurs qu’ils avaient recommencé à régenter le royaume, entravant notamment les importations de vins et spiritueux français.
Arriva alors un amiral français, Louis François Marie Nicolas Legoarant de Tromelin, qui alla, pour sa part, bien plus loin que Laplace. Il jeta les ancres de ses deux navires, la corvette Gassendi et la frégate La Pousuivante, le 12 août 1849 dans le port d’Honolulu.
Les rapports que lui fournit le consul de France en poste à Hawaii étaient explicites : pour Guillaume Patrice Dillon (1810-1857, diplomate d’origine irlandaise), seule une démonstration de force pouvait ramener le roi à la raison et le détacher de l’influence néfaste des missionnaires américains, ceux-ci agissant dans tous les domaines contre les intérêts français et contre les catholiques de quelque nationalité qu’ils soient (y compris les Hawaiiens).

 De Tromelin se donna le temps de prendre la mesure du conflit. Il décida de jouer la carte de la diplomatie en demandant audience au roi, pour tenter d’aplanir les difficultés et recaler le souverain sur les accords signés en 1839 avec Laplace.
Las, le roi était sur une autre île de l’archipel et ne daigna pas se déplacer pour aller à la rencontre du Français. L’amiral apprécia peu, très peu. Son commandement lui donnait autorité sur tout l’océan Pacifique et qu’un roitelet local l’ignore ne fut pas à son goût.

« Ne résistez pas si les Français tirent »

La proclamation que fit afficher de Tromelin dans le rues de Hawaii pour justifier son coup de force et rassurer la population : l’original est en hawaiien.
Fort de ce refus, de Tromelin décida de hausser le ton. Cette fois-ci, il fixa, avec l’aide de Dillon, un ultimatum au roi, exigeant de celui-ci dix mesures immédiates (en gros celles prévues par les accords franco-hawaiiens de 1839, voir notre encadré).
Le roi, sous l’influence totale des protestants, décida une nouvelle fois de ne pas répondre.

Mise à l'eau, à Toulon, de La Poursuivante

En revanche, il savait que son refus de dialoguer allait amener les Français à réagir, aussi ordonna-t-il au peuple de se conformer à ces directives : "Ne résistez pas si les Français tirent sur la ville, débarquent en armes ou s'emparent du fort ; mais faites flotter le drapeau jusqu'à ce que les Français le détruisent. Les Hawaiiens indigènes ne doivent pas insulter aucun officier, soldat ou marin français, ni leur fournir un prétexte quelconque à des actes de violence. "
Le 25 août à midi, le gouvernement hawaiien envoya toutefois une réponse à de Tromelin, lui indiquant que les alcools français ne subissaient pas de taxes injustes (les importations ne cessant d’augmenter), que l’égalité de traitement entre les différentes religions était bien appliquée mais que les écoles publiques ne devaient pas être placées sous la direction de confessions religieuses et qu’enfin l’adoption de la langue française dans le monde des affaires n’était pas un besoin et qu’en tout état de cause, c’était irréalisable.
Le roi informa également de Tromelin qu’aucune résistance ne sera opposée à ses actes militaires s’il décidait d’une intervention et que les biens des Français d’Hawaii seraient protégés. Il proposa enfin la médiation d’une autre grande puissance pour régler le problème.

Le yacht du roi envoyé à Tahiti

En 1849, le port de Hawaii était surtout fréquenté par des baleiniers de toutes les nationalités, américains en tête (venus de Nantucket).
De Tromelin, jugeant ces propositions très insuffisantes et empreintes de mauvaise foi, décida de mener une action militaire même si elle demeurait symbolique, dans l’après-midi du 25 août.
Cent quarante fusiliers marins débarquèrent en armes sur le port avec deux pièces d’artillerie, en prirent possession et, sans rencontrer de résistance, s’emparèrent du fort de Hawaii. Celui-ci avait été évacué en prévision de la riposte française, mais néanmoins, de Tromelin fit détruire les canons et toutes les munitions que ses hommes y trouvèrent (poudre, balles et fusils). Il prit grand soin de laisser flotter le drapeau hawaiien sur la forteresse, ne désirant pas prendre possession de l’archipel.
Quant à ses deux occupants, le gouverneur d'Oahu Mataio Kekuanaoa et le maréchal du royaume Warren Goodale, qui n’avaient opposé aucune résistance aux Français, ils furent libérés. Dans la foulée, les militaires s’emparèrent du local de la douane, de plusieurs bâtiments du gouvernement (au sein desquels ils procédèrent à des actes de pillage et de saccage), et saisirent même huit navires dans le port, dont le yacht personnel et privé de Kamehameha, qui fut envoyé à Tahiti et jamais rendu !

Une proclamation pour rassurer

La Gassendi, l’un des deux navires de guerre dont disposait de Tromelin.

Dès le dimanche 26 août 1849, de Tromelin fit afficher dans tout Honolulu, rédigée en hawaiien, une proclamation adressée au peuple, proclamation dans laquelle il expliquait le but de son escale et dénonçait les menées arbitraires et anticonstitutionnelles des ministres du roi (les pasteurs protestants). 

Il rappela que le 13 décembre 1848, les grandes nations, Angleterre, Etats-Unis et France, avaient déjà eu l’occasion, par le biais de leurs consuls, de se plaindre auprès du souverain de ces mauvais conseillers imposant une véritable dictature sur l’archipel. Il justifiait l’action militaire symbolique qu’il avait ordonnée par le mépris affiché par les ministres du roi et rassurait les Hawaiiens quant à ses intentions, son but n’étant que de voir le gouvernement local respecter le traité signé en 1839 avec Laplace.




Fort de son action militaire et de sa prise de position, de Tromelin ne pouvait rester plus longtemps à Hawaii. D’ailleurs, le 30 août, des colons américains favorables aux pasteurs organisèrent une fausse riposte pour se moquer des Français qui en furent quitte pour doubler les sentinelles. Le roi, pour sa part, avait fait savoir que compte-tenu des problèmes entre son royaume et la France, il enverrait à Paris un de ses diplomates pour apaiser les tensions et trouver des solutions.
Le 5 septembre 1949, de Tromelin et ses troupes quittèrent les eaux du port de Honolulu.

Pas question de payer !
Une vue du port de Honolulu par Robert Elwes, en 1849. Les reliefs sont un peu trop marqués par rapport à la réalité.
Dès 1850, Hawaii fait connaître ses prétentions demandant, entre autres, un peu plus de cent mille dollars au titre des préjudices subis. Un conseiller mandaté par le roi, le médecin et missionnaire Gerrit Parmele Judd (1803 –1873), fut envoyé en France le 11 septembre afin de réclamer cette somme très importante à l’époque. Au départ de l’affaire, le gouvernement français ne s’était guère montré favorable à l’initiative militaire de de Tromelin, mais au retour de celui-ci, flanqué de Dillon, il changea d’avis et estima en définitive que l’intervention était justifiée. La France jugeait que ses commerçants, ses concitoyens et enfin les catholiques en général avaient, eux aussi, subis de lourds préjudices. Il n’était donc, au final, pas question de payer quoi que ce soit.
Judd revint bredouille dans le Pacifique, malgré le soutien diplomatique des Etats-Unis et de l’Angleterre, ravis de voir la France empêtrée dans une crise diplomatique à Hawaii.
L’intransigeant Dillon ayant quitté Honolulu, son successeur eut à assurer un retour à la normale, ce qui fut fait grâce à Louis-Napoléon III, le prince-président décidant d’offrir à Kamehameha III un superbe cadeau, à savoir un service de table en argent extrêmement raffiné et soigné. 
Un service qui s’est inscrit dans la durée puisqu’aujourd’hui encore, il est utilisé par le gouverneur de Hawaii lors des réceptions officielles. Les catholiques, quant à eux, ne furent plus inquiétés…
Les dix demandes à Kamehameha

 L'adoption complète et fidèle du traité du 26 mars 1846.
  • La réduction de la taxe sur les spiritueux français à moins cinq pour cent ad valorem .
  • La sujétion des écoles catholiques à la direction du chef de la Mission française et aux inspecteurs spéciaux, pas pour les protestants et un traitement rigoureusement égal accordé aux deux cultes et à leurs écoles.
  • L'utilisation de la langue française dans toutes les relations d'affaires entre les citoyens français et le gouvernement hawaïen.
  • Le retrait de l'exception alléguée par laquelle les baleiniers important des vins et spiritueux ont été touchés, ainsi que l'abrogation d'un règlement qui obligeait les navires français chargés de liqueurs à payer des douaniers placés à bord pour surveiller leur chargement et déchargement.
  • Le retour de tous les droits perçus en vertu du règlement, la rétractation de ce qui a été demandé par le cinquième article.
  • Le retour d'une amende de vingt-cinq dollars versés par la baleinière Général Teste outre l'indemnité de soixante dollars pour le temps qu'elle a été détenue dans le port.
  • La punition de certains écoliers dont la conduite impie à l'église a occasionné des plaintes.
  • Le déplacement du gouverneur d'Hawaï qui a autorisé l'effraction du domicile d'un prêtre par des policiers pour procéder à une arrestation ou l'ordre que le gouverneur indemnise le missionnaire.
  • Le paiement, à un gardien d'hôtel français, des dommages commis dans sa maison, par les matelots du SMB [Sa Majesté Britannique] depuis le navire Amphitrite .
sources

Journal des débats politiques et littéraire
13 septembre 1833

Revue de l'Orient : bulletin de la Société orientale  Société orientale de France. 1843

21 mai 2021

AGENOR FLF Guépratte 5 mai 2021 saisie drogue détroit d'Ormuz Oman

AGENOR FLF Guépratte 5-5-2021

[#OcéanIndien] 2ème saisie #NARCOPS pour la FLF Guépratte ! Le 22/04, le Guépratte a saisi 3 tonnes de résine de cannabis à bord d’un boutre suspect dans le golfe d'Oman. La destruction de la drogue obère le financement du terrorisme et de la criminalité organisée. #NotreDéfense


Troisième saisie de drogue par la FLF Guépratte

Le Guépratte, actuellement déployé dans le Golfe dans le cadre de l’opération AGÉNOR, est engagé ponctuellement dans une opération de lutte contre le narcotrafic. Cette nouvelle découverte représente la troisième visite et la troisième saisie de narcotiques pour le Guépratte dans le cadre de sa mission au sein de la Combined Task Force(CTF) 150. Cette coalition réunissant trente-quatre pays, a pour objectif de lutter contre les trafics illicites qui concourent au financement du terrorisme et à la criminalité organisée.

Après avoir repéré un boutre suspect grâce à son hélicoptère Panther effectuant un vol de surveillance maritime aux abords du golfe d’Oman, le Guépratte a été placé pendant quelques heures en soutien direct de la CTF 150.

Après la montée à bord de l’équipe de visite et la découverte du boutre sans nationalité, les militaires du Guépratte ont découvert 2.8 tonnes de résine de cannabis, qui ont été saisies puis détruites. Cette prise s’ajoute aux saisies de métamphétamines, d’héroïne et de cannabis effectuées au mois d’avril par le Guépratte, portant ainsi son total à près de sept tonnes de produits stupéfiants saisis et détruits.


La deuxième saisie de drogue
Cette opération a permis de mettre en exergue la rapidité et le professionnalisme des équipages, ainsi que l’efficacité de l’Action de l’État en mer (AEM). À ce titre, le contre-amiral Fayard, commandant la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN) assure, dans un cadre interministériel, les fonctions de représentant de l’AEM en océan Indien.

Depuis plus de deux mois, le Guépratte est engagée dans la mission AGÉNOR, mission portée par huit pays européens dont la France. Son objet principal est la réassurance du trafic commercial dans le détroit d’Ormuz et ses approches, ainsi que l’appréciation autonome de situation dans cette région.

20 mai 2021

Le Goarant de Tromelin Une discussion de marchands de vin général Fabre de Vannes à Vanikoro Tunis île Bourbon Cayenne

Louis François Le Goarant de Tromelin

Une discussion de marchands de vin

Toujours dans les courriers toulonnais, aujourd'hui une lettre de Louis Le Goarant de Tromelin adressée au Général Baron Fabre. C'est une vraie discussion de marchands de vin...

TàD Toulon sur Mer - 78 - 2 OCT 1842 - taxée à 11 décimes
La lettre est adressée au Lieutenant général Baron Fabre à Vannes rue du Noé.
Gabriel Jean Favre est un général de la Révolution et de l'Empire. Il nait à Vannes (Morbihan) et décède à Laval (Mayenne). Baron d'Empire, il sera député sous la restauration.

Au verso le cachet de transit Paris (5 oct 1842)  et d'arrivée Vannes (7 oct 1842)

La lettre est écrite à bord du Jemmapes en rade de Toulon le 1er octobre 1842
 
Dans une lettre entre un officier supérieur et un officier général on pourrait s'attendre à des discussions stratégiques... mais non nous avons ici que des questions d'intendance et de commandes de vin.
"La commande de vin que j'avais faite pour vous à la maison Mongrand de ........ et que je renouvelai le 3 août dernier à la première occasion que l'on trouverait pour Nantes ou Bordeaux, a produit son effet. Vous devriez avoir reçu avis, comme moi, de Mme Vve Mongrand que du 17 septembre dernier, elle vous a expédié par Bordeaux deux barils de vin sur le chasse-marée le Jeune Edmond Cne Hommetter et à la consignation de MM Gros, Odier, Roman et Cie...



Louis François Marie Nicolas Le Goarant de Tromelin est

né le 11 janvier 1786 à GOURIN (Morbihan) - Décédé le 15 mai 1867 à LORIENT (Morbihan)

Contre-amiral français, 
Il sera envoyé dans l'océan Pacifique pour y mener des missions politiques et militaires
On lui attribue la découverte des îles Phœnix dans l'archipel des Kiribati et l'Île Fais dans les Îles Carolines.
Il explore également Vanikoro et donne l'assaut sur Hawaï en 1849.

La carrière

II rejoint la Marine en 1800.
Il sert sur des différents bâtiments au cours des guerres napoléoniennes.

Le 6 octobre 1801, il est promu aspirant, il embarque à bord du Duguay-Trouin, et participe à son bord à la Bataille de Trafalgar en 1805, au cours de laquelle il est blessé.
Le 18 juillet 1811, il est promu enseigne de vaisseau.
Il sert successivement sur les vaisseaux Le Vétéran de 1811 à 1813, sur Le Nestor de 1813 à 1814, le Marengo, en 1814, sur L'Africaine de 1814 à 1817, et navigue dans les Îles de France et de Bourbon.

Nommé lieutenant de vaisseau, le 1er juillet 1818, il prend le commandement de la goélette Le Lévrier pour la troisième campagne de reconnaissance sur les côtes de l'Afrique.
Après avoir passé une année à terre, il est fait Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, le 22 août 1819.

En 1820 et 1821, il prend place comme passager à bord du navire de commerce Le Courrier, Le Havre et Cayenne, où il reste en mission durant près de 5 mois.

Sa mission terminée, il quitte Cayenne en direction de la Martinique à bord du brick Le Lézard, puis il monte à bord du navire de commerce Le Juste, pour revenir en métropole (à Bordeaux).
En 1821 et 1822, il navigue vers l'Ouest à bord des frégates Fleur de Lys et La Guerrière.

Le 22 mai 1825, il est promu au grade de capitaine de frégate, par ordonnance du roi Charles X, et obtient le commandement de la goélette La Torche, avec laquelle il patrouille au large des côtes d'Espagne.

L'année suivante, il reçoit le commandement de la corvette La Bayonnaise (sans M au début)
A LA MÉMOIRE DE LAPEROUSE ET DE SES COMPAGNONS.
L'ASTROLABE,
 14 MARS 1828.

M. Dumont D'Urville, retenu à bord par sa santé, chargea le premier lieutenant M. Jacquinot, de procéder à l'inauguration du mausolée. Cet officier descendit à la tête d'une partie de l'équipage sur le récif; un détachement de dix hommes armés défila par trois fois dans un silence solennel et respectueux autour du monument et fit trois décharges de mousqueterie, tandis que du bord une salve de vingt-un coups de canon faisait retentir les montagnes de Vanikoro.  Quarante ans auparavant, dit M. Dumont D'Urville, les échos de ces mêmes montagnes avaient petit-être répété les cris de nos compatriotes expirant, sous les coups des sauvages, ou succombant sous les atteintes de la fièvre.

Après le départ de L'Astrolabe, Vanikoro fut visitée par la corvette la Bayonnaise, commandée par M. Le Goarant, capitaine de vaisseau. Ce bâtiment faisant partie de la station du Pérou fut expédié de là, lorsqu'on eut appris en France la découverte qu'avait faite le capitaine Dillon, pour rechercher à Vanikoro les traces du naufrage de Lapérouse.  A son retour de sa mission, la Bayonnaise relâcha à l'Ile de France, où se trouvait alors L'Astrolabe, et l'on apprit avec satisfaction que les naturels de Vanikoro avaient respecté le monument consacré à la mémoire de Lapérouse, et qu'ils avaient même fait quelques difficultés, quand les marins do la Bayonnaise s'en, étaient approchés, pour clouer une médaille de cuivre à côté de celle que M. Dumont D'Urville avait fait encadrer auprès de l'inscription.


Hawaï et Honolulu

Le 21 décembre, il lève l'ancre de Toulon pour Amérique du Sud, via Hawaï, où il devait faire rapport sur la situation politique et améliorer le sort des missionnaires français.
Il fait escale sur plusieurs îles du Pacifique, avant de revenir à Toulon, le 19 mars 1829.

Son voyage d'Ouest en Est durera 33 mois et 5 jours.
Le 8 août 1829, moins d'un an après son retour du Pacifique il est promu au grade de capitaine de vaisseau.
En 1830, il obtient le commandement de la corvette La Thémis, puis celui de la frégate Victoire. Il restera dix ans sur ce
À partir de 1844, il commande désormais le vaisseau Le Jemmapes

Une visite à Tunis



La Presse 17 novembre 1843

La Presse 17 novembre 1843
Une lettre de Tunis du 2 novembre, adressée au Toulonnais, contient les détails suivants sur les réparations exigées par le consul de France et accordées par le bey : « Le consul-général et le commandant français de la station navale demandaient une explication justificative de la conduite inconvenante tenue à leur égard dans une occasion si solennelle, et signifiaient au bey que tontes relations cesseraient avec S. A. si son premier ministre ne se rendait immédiatement au consulat-général de France; et son ministre de la marine à bord du vaisseau le Jemmapes, excuser et désavouer l'intention de manquer aux représentants de la nation française dans la visite du 26 octobre. »


 Le 30 octobre, l'affaire, en était là, sans réponse satisfaisante de la part du bey, quand le brick la Flèche reçut l'ordre d'être prêt à appareiller dans la nuit, pour apporter en France la nouvelle de cette rupture. , » A quatre heures du soir, le bey écrivit au consul-général pour le prier de retarder ce départ de vingt-quatre heures. Ce délai de quelques heures pouvant amener un accomodemment favorable aux intérêts des deux parties, le commandant, M. Le Goarant de Tromelin, n'hésita pas à l'accorder.

En effet, le 1 er novembre, le consul-général reçut la visite exigée du ministre et de plusieurs grands-officiers du bey, qui eut pour résultat la satisfaction la plus complète et le rétablissement des relations amicales , si désirables entre la France et Tunis. Le 2 novembre, le ministre de la marine, accompagné du général en chef des troupes irrégulières et des deux premiers aides-de-camp du bey, se rendit à bord du Jemmapes, où fut exprimé, en présence de tous les officiers de la division, le vif regret d'un malentendu qui avait pu blesser le commandant français, et le désir ardent du bey de recevoir dans son palais l'état-major de l'escadre, en signe d'oubli du passé et de bonne harmonie pour l'avenir. 



Cette députation, traitée avec dignité et convenance par M. Le Goarant de Tromelin, reçut en quittant le bord les honneurs qui lui revenaient, et une salve d'artillerie du Jemmapes, à laquelle répondirent les forts de la Goulette, annonça à Tunis que la réparation avait été éclatante et la réconciliation sincère. Après-demain, sans doute, la visite des Français au bey aura lieu ; les équipages de S. A. seront mis à la disposition des officiers, qui seront reçus de manière à leur faire oublier le passé. »

Promu contre-amiral, le 17 décembre 1845, il a pour navire amiral la frégate La Poursuivante.
Il retourne dans le Pacifique en 1846 en tant que commandant de la Marine française dans le Pacifique.
En août 1849, il occupe le fort d'Honolulu.

L'Invasion française de Honolulu (aussi connue sous le nom de la Mise à la porte d'Honolulu ou l'Affaire Tromelin) fut une attaque contre Honolulu par Louis Legoarant de Tromelin en représailles à la persécution locale des catholiques et à la répression du commerce français, pour dénoncer le traité de 1846.


Rentré en France en 1851, il reçoit la Médaille de Sainte-Hélène, Commandeur de l'Ordre de Nichan Iftikhar tunisien.

Le Pays - 27 mars 1851

À la fin de sa carrière, Il aura passé 205 mois en mer en temps de paix, et 92 mois en temps de guerre.

Sources 

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_legoarant.htm

19 mai 2021

Toulon sur Mer 78 14 7bre 1824 invasion des maladies pestilentielles quarantaine franc-maçon mairie Charrier Moissard

 Toulon sur Mer 78  

14 7bre 1824

Les courriers au départ de Toulon sont riches d'histoire et restent à des prix très abordables. En voici un que nous allons essayer de décrypter. 

lettre taxée 3 décimes de Toulon pour Marseille - 50 km -8 gr


Cette lettre adressée par le Maire de Toulon Jean-Baptiste Lacroix Vicomte de Charrier-Moissard, ancien capitaine de vaisseau, alors maire de Toulon est a destination du Maire de Marseille. Elle porte sur les dispositions sanitaires prises par la ville de Marseille suite à l'ordonnance du 7 août 1822. 
Cette ordonnance fixe les modalités d'application des lois des 3 et 9 mars 1822.

Le maire de Toulon, bien que marin, semble embarrassé par la mise en application de cette ordonnance royale. Il rappelle au Maire de Marseille son précédent courrier du 8 courant par laquelle il demandait la marche suivie par la ville en exécution de cette loi.

Autre particularité de cette lettre, sous la ville de destination, les trois points encadrés par deux traits horizontaux, il s'agit d'une marque maçonnique.

"A Draguignan et à Toulon, les maçons représentent entre 8 à 12 % du corps électoral. Le poids des frères dans la vie politique est également en déclin. Trois députés varois sont d'anciens adeptes de l'art royal. Il en est de même pour le banquier Cagniard-Saint- Mémin, candidat libéral malheureux aux élections législatives de 1827, et pour le maire de Toulon de 1822 à 1830, J.-B. Lacroix, vicomte de Charrier-Moissard. Les frères encore actifs sous la Restauration sont au mieux conseillers municipaux. JJ est donc difficile de cerner avec précision les tendances politiques de la maçonnerie. D'abord parce que nous sommes loin de connaître les idées de tous les « fils d'Hiram » ; ensuite parce que les choix politiques de quelques maçons engagés sont rarement concordants avec l'opinion dominante de leur loge."


Depuis longtemps déjà, les intendants du roi doivent informer leur ministre des fièvres éruptives, des pestes, des épizooties de leur ressort et une série de textes royaux s’étageant du 25 août 1683 à une ordonnance royale du 27 août 1786 spéciaux à la Méditerranée imposaient aux navigateurs venant de l’Orient certaines quarantaines, la nécessité d’une patente et créaient des lazarets. 

Cependant des dispositions promulguées au XVIIIème siècle pour les côtes de l’Atlantique et de la Manche tombèrent rapidement en désuétude et il est possible de dire qu’au début du XIXème siècle il n’y avait pour l’Océan aucune législation sanitaire.

La tradition et l’histoire font du calvaire de Plougastel-Daoulas un ex-voto marquant en 1598, la fin de l’épidémie de peste qui venait de décimer un tiers de la population de la presqu’île. Le seigneur de Kererault serait mort le 27 septembre 1598 en faisant le vœu qu’un calvaire soit édifié en ex-voto s’il était le dernier mort de la peste.

Trois étapes attestées ont marqué sa construction :

  • 1602 : achèvement du socle.
  • 1603 : achèvement et pose des trois croix.
  • 1604 : achèvement total du monument avec l’ensemble de sa statuaire.


La pratique des quarantaines est créée à Venise en 1348 pour les uns, à Raguse (Dubrovnic) en 1377 pour les autres, dates à rapprocher de celles de la dramatique épidémie de peste noire du Moyen-Âge qui ravage l’Europe » . 
Les quarantaines ont pour corollaire la ‘‘ séquestration ’’ en lazaret, dont le premier fut construit dans la lagune de Venise en 1403. Quarantaines et lazarets essaimèrent dans les grands ports méditerranéens. 



Marseille vers 1526, Toulon en 1657 furent dotés d’un lazaret —

La réglementation des quarantaines et des lazarets est propre à chaque port car établie par leur ‘‘ bureau de santé ’’ émanation de la municipalité. 

Il y avait donc Épidémie provoquée par l’acte de bioterrorisme d’un chef Tartare le Khan Djanibek en 1347. Son armée décimée par la peste au siège de Kaffa comptoir Gênois de Crimée sur la Mer Noire, il fit en levant le siège catapulter dans la ville des cadavres de pestiférés d’où contamination des navires qui sortis du port répandirent la maladie sur le littoral méditerranéen et de là dans toute l’Europe. 
une disparité totale dans les pratiques quasi inexistantes d’ailleurs sur le littoral atlantique malgré quelques textes du pouvoir central, restés sans effet. — 

La loi de 1822 est donc un immense intérêt : Coordinatrice, elle apportait une homogénéisation totale de la réglementation sur l’ensemble du littoral français, créatrice, elle formait pour veiller à son application toute une administration hiérarchisée de police sanitaire maritime. — Elle avait aussi des défauts : la lourdeur des mesures contraignantes et la gravité exceptionnelle des sanctions pénales en cas d’infraction. 
Elles peuvent aller jusqu’aux travaux forcés à temps et jusqu’à la peine de mort. — La caractéristique majeure de la loi de 1822 est sa finalité purement défensive. Elle vise à protéger le territoire national en rendant ses frontières tant maritimes que terrestres imperméables à l’arrivée des épidémies, sur le littoral par les quarantaines et les lazarets, sur les frontières terrestres par des cordons sanitaires. Elle ne fait ainsi qu’entériner des pratiques multi-séculaires.

La loi de 1822 est visiblement inspirée en le simplifiant du règlement de Marseille institué à la suite de la grande épidémie de peste de 1720. Elle codifie en droit français la pratique multiséculaire des quarantaines et des séquestrations en lazaret. À l’arrivée des navires, en fonction de leur état sanitaire et des renseignements fournis par la ‘‘ patente de santé ’’ délivrée par les consuls de France, véritable passeport sanitaire témoignant de leurs provenances, étaient prescrites, correspondant à la situation, des dispositions issues d’une réglementation très complexe des quarantaines et des séquestrations en lazaret. 


Les textes de 1822  apportent de l’ordre dans tout ce désordre et essayent dans une philosophie “défensive” de rendre les frontières imperméables à l’invasion d’une épidémie : la peste, le choléra, la fièvre jaune



Le volet nautique et portuaire des textes de 1822 : la patente de santé réglait l’indication des quarantaines et par voie de conséquence celle des “séquestrations” en lazaret. Cette patente, véritable passeport du navire, était un document médico -administratif sur l’état sanitaire du navire et sur celui de tous ses lieux d’escale, car il devait être visé à chaque relâche. Il était délivré en France par les administrations sanitaires, à l’étranger par “nos agents consulaires” ou par défaut par les autorités du pays sous réserve de certification ultérieure des consuls de France des escales suivantes, étant observé que les consuls, représentants officiels des états dans les diverses escales, concentraient leurs fonctions sur la surveillance sanitaire des équipages et des marchandises de leurs ressortissants. 


La patente de santé était obligatoire pour tout navire arrivant d’un port quelconque et quelle que fût sa destination, ratures et surcharges pouvant entraîner des sanctions. On distingue dans les provenances par mer : celles des pays habituellement et actuellement sains ; celles des pays “qui ne sont pas réputés pays sains”, car atteints ou suspects d’une maladie pestilentielle. Les provenances des pays réputés habituellement sains continueront d’être admises à la “libre pratique” aussitôt après les visites et interrogatoires d’usage vérifiant leur état sanitaire, à moins de la survenue d’un événement intercurrent susceptible d’éveiller suspicion.

Les provenances des pays qui ne sont pas réputés habituellement sains seront en fonction des renseignements fournis par la patente de santé et “relativement à leur état sanitaire” rangés sous l’un des trois régimes ci-après : sous le régime de la patente brute, si elles sont ou ont été depuis leur départ infectées d’une maladie pestilentielle ; si elles viennent de pays qui en soient infectés ; ou si elles ont communiqué avec des lieux, des personnes ou des objets qui auraient pu leur transmettre la contagion

Rénovation de la prévention des épidémies au XIXe siècle.

La loi de 1822 se heurta à deux types de difficultés : dans l’immédiat elle rencontra l’opposition de groupes de pression et plus tardivement se produisit un décalage avec les progrès de la connaissance. Les groupes de pression se livrèrent à deux types d’attaques : des attaques d’ordre théorique par les non contagionistes. Ces derniers niaient la transmission par l’homme des maladies épidémiques et voyaient l’origine du mal dans les ‘‘ miasmes ’’ apportés par l’air et piégés dans l’atmosphère des lieux contaminés d’où l’inutilité des contraintes d’isolement. Leur tête de file Chervin dans une pétition à la Chambre des Pairs et à la Chambre des Députés demandait même en 1843 ‘‘ la suppression immédiate des mesures sanitaires relatives à la fièvre jaune et à quelques autres maladies, la réduction des quarantaines contre la peste et qu’on se livre sans délai à des recherches approfondies sur le mode de propagation de ce dernier fléau ’’. 

- des attaques d’ordre économique par la pression des milieux maritimes et commerciaux . Si des quarantaines prolongées apparaissaient comme tolérables et presque comme un repos à l’époque de la navigation à voile aux longues et pénibles traversées avec surmenage de l’équipage du fait des manœuvres quasi constantes dans des conditions hygièno-diététiques déplorables , elles devenaient insupportables avec la navigation à vapeur surtout à partir de la décennie 1840 où elle se généralisa avec l’apparition de l’hélice à pales inventée par Augustin Normand. Les quarantaines s’avéraient parfois de durée très supérieure aux traversées 

La police sanitaire maritime française au XIXème siècle * par Bernard HILLEMAND **

Les tarifs

Taxe 3 décimes : lettre de + 6 à 10 g.

La loi du 9 avril 1810 fixe le tarif des lettres de bureau à bureau.

Les tarifs postaux français / 1627-1969 – J.P. Alexandre, C. Barbey, J.F. Brun, G. Desarnau, Dr R. Joany - 1982.



50 km

-1200 km

1200 km

1400 km

1600 km

1800 km

+200 km

6 g

2 décimes

11

11

12

13

14

+1

8 g

3

12

12

13

14

15


10 g

3

17

17

18

20

21


15 g

4

22

22

24

26

28


20 g

5

28

28

30

33

35


+5 g

1

5 ½

5 ½

6

6 ½

7


1000 g

?01

1106

1106

1 ?06

1 ?07

1407

<mal écrit



 Tarif du 24/4/1806







Ce tarif est basé sur la route la plus courte. Il sera remplacé par la loi du 15 mars 1827 (12 ans après le début de la restauration) qui fixera les distances à vol d’oiseau ; ce sera le dernier tarif avant la création du timbre-poste 

(Georges Chapier dans « L’écho de la timbrologie, 1966-67).


Charrier-Moissard et l'Empereur 






Sources:

Misère, espérances et mutation de la franc-maçonnerie sous la Restauration : l'exemple varois
Yves Hivert-Messeca


Torpilleur Le Corsaire 1939 La Seyne sur Mer Forges et chantiers de la Méditerranée

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