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23 avril 2020

Voyage du Ministre à la Côte d'Afrique - Dahomey

Voyage du Ministre à la Côte d'Afrique - Dahomey 


J'ai séjourné un peu plus de trois ans au Bénin ex Dahomey après le Togo et j'ai eu l'occasion de travailler dans les villages les plus reculés et de découvrir les rites et les cérémonies vaudou. 

La côte du Dahomey encore appelée "Côte des Esclaves" est visitée très tôt par les Dieppois puis les Génois et les Portugais. La France s'installe en Afrique, les comptoirs sont rattachés rapidement à la Compagnie des Indes occidentales. La Compagnie du Sénégal, succédant à la Compagnie des Indes en 1685, céda ses comptoirs à la Compagnie de Guinée qui obtint le monopole du commerce et de la vente des esclaves. Finalement La Compagnie des Indes reprend les comptoirs en 1720. La présence française à Ouidah, le célèbre comptoir de Juda, ne se manisfeste plus que par la présence d'un sous-officier et d'une maison de commerce après l'abandon du fort par les militaires en 1797. 

En 1908, le ministre Milliès-Lacroix part découvrir l'Afrique occidentale. Nous allons l'accompagner dans son voyage en insistant sur le Dahomey.
Avec quelques collègues "africanistes", après avoir créé l'Association Images et Mémoire, nous proposons à l'UNESCO de constituer une cartothèque à partir de nos collections. Il en sortira un CD-ROM.



M. Milliès- Lacroix part pour l'Afrique


DÉCLARATIONS DU MINISTRE


M. Milliès-Lacroix a annoncé, mardi, au conseil des ministres, qu'il partirait après la séparation des Chambres pour faire un voyage dans l'Afrique occidentale française. J'ai eu l'honneur d'être reçu hier par le ministre des Colonies, qui a bien voulu me préciser ses intentions.
J'avais déjà projeté ce voyage l'an dernier, me dit-il, lorsque l'état de santé de M. Roume, gouverneur général de l'Afrique occidentale m'empêcha de l'effectuer. Ce haut fonctionnaire était revenu en effet à Paris au moment où j'aurais dû partir.
Le conseil ayant approuvé mes intentions, j'ai câblé hier soir à M. Ponty, le successeur de M. Roume, pour le prier de me préparer un plan de voyage. Je quitterai Paris le 11 pour arriver à Lisbonne le 12 au soir. Je m'embarquerai le 13 au matin sur un paquebot des Messageries pour être à Dakar le 18, et aussitôt je commencerai mes investigations, en réduisant les réceptions au strict minimum. Je me rends là-bas pour voir, pour travailler, pour me faire une idée des hommes et des choses, et je n'emmène avec moi que le directeur de mon cabinet et mon secrétaire particulier.

Portrait d'André Lebon,
ministre des colonies
(1897) de Paul Merwart.

Il y aura plus de dix ans que le Sénégal n'aura point vu de ministre. Car c'est en 1897 que M. André Lebon vint à Dakar et de là gagna Saint-Louis et Kayes à ce moment le chemin de fer du Niger était la grande préoccupation du gouvernement. Plus récemment M. Clementel, l'un de mes prédécesseurs aussi, songea à visiter une de nos grandes colonies l'Indo-Chine, mais le déplacement était trop long il y renonça. Si j'avais pu m'absenter l'an dernier, j'aurais poussé jusqu'à Kayes et même Tombouctou et j'aurais voulu delà revenir par le Dahomey ce parcours eût exigé trois mois. Je serai forcément plus modeste, puisque je ne disposerai que de quelques semaines, et que j'entends repartir de Dakar soit le 8 soit le 21 mai. J'aurai tout juste le temps de voir le Sénégal, la Côte-d'Ivoire, la Guinée, le Dahomey, en en longeant le littoral, et sans m'enfoncer beaucoup dans l'intérieur. Je descendrai toutefois à Bingerville, à Konakry et à Kotonou, et j'espère rapporter de ce voyage des notations intéressantes. L'aviso Goéland et les bâtiments de commerce que je trouverai me permettront do me transporter de colonie en colonie, et en somme d'acquérir une idée d'ensemble des dépendances qui constituent l'Afrique occidentale.
Manuel II du Portugal
A la gare du quai d'Orsay. Les derniers adieux. En route pour le Portugal, puis. le Sénégal.

Nous avons annoncé que M. Milliès-Lacroix, ministre des Colonies, allait entreprendre, dans l'Afrique occidentale, un voyage dont le Petit Parisien a publié le programme. C'est hier que le ministre a quitté Paris par le Sud-Express, accompagné de MM. Bordeaux, directeur de son cabinet, et Despax, son secrétaire particulier.

Il est arrivé à la gare du quai d'Orsay à midi cinq, en compagnie de sa fille qui l'accompagnera jusqu'à Dax.

Avant de monter en wagon, il fut salué par les hauts fonctionnaires de son administration. A midi quinze, le train s'ébranlait. Le ministre des Colonies prendra passage aujourd'hui, à Bordeaux, sur un paquebot des Messageries maritimes se rendant à Dakar, où il arrivera le 18 avril
Croiseur Chasseloup-Laubat


En cours de route, le navire fera escale à Lisbonne, où M. Miliiès-Lacroix sera reçu par le roi de Portugal et la reine-mère. Un déjeuner lui sera offert à la légation de France.


M. MILLIÉS-LACROIX EN AFRIQUE Saint-Louis, 21 avril.

La première journée du séjour du ministre des Colonies à Dakar a été employée à la réception des commerçants, des entrepreneurs et des notables indigènes. Elle s'est terminée par la visite de l'hôpital qui va être incessamment agrandi et cette du bassin de radoub et du port de commerce. Un dîner a clôturé ces visites pendant lequel le ministre et le gouverneur général Merleaux-Ponty ont succinctement rappelé quel avait été l'essor rapide de notre grande colonie d'Afrique, à quels hommes elle était due et quel avenir florissant lui était réservé. Le lendemain dimanche, M. Milliès-Lacroix a visité le Jardin d'essais, les fortifications du front de terre et tout l'ensemble des ouvrages qui font de Dakar un point d'appui de notre flotte. Il a ensuite procédé a la pose de la première pierre du nouveau marché.


Au XVIe et XVIIe siècle, Ouidah et Grand-Popo, les deux ports de la Côte des Esclaves avaient attiré tous les grands marchands de "bois d'ébène", anglais, portugais, danois et hollandais qui s'y étaient installés, encourageant auprès des royaumes du sud, des guerres de razzia pour approvisionner leur commerce d'esclaves. Les royaumes d'Allada et de Savi excellaient dans ce trafic très rentable et en étaient les têtes de pont. 
Le roi d'Abomey, Agadja, par l'intérêt alléché décida de se passer de la contribution d'Allada et de Savi et de contrôler lui-même cette activité en ayant un débouché sur la mer. Il entra en campagne et conquit Allada, Ouidah et Savi. Allada dont les frontières s'étendaient alors jusqu'à Calavi et Godomey. C'était en 1727.



C'est sous le règne de Glèlè (1858 - 1889) au début du XIXème siècle que les premiers "pionniers" qu'il nommera dans cette zone pour surveiller les activités des commerçants blancs s'installeront dans une forêt appelée Gbégamey.

Une grande brousse comme son nom l'indique où entre autre la famille Yèkpè représentera Glèlè pour surveiller et mener les échanges commerciaux avec les Européens. Cotonou commence dès lors à prendre de l'importance et à intéresser les Européens, surtout les Français. La France attirée par les possibilités qu'offre la ville signe avec Glèlè un traité de cession de Cotonou pour une redevance annuelle de 20.000 F !



 Les Français installent dès lors à Cotonou et plusieurs maisons de commerce précédemment domiciliées à Grand-Popo et à Ouidah tels que "Fabre", "Régis", "Géraud" ouvrent des succursales sur place. On construit des bâtiments et on trace des voies. Mais, entre-temps Glèlè meurt en 1889. Son fils Béhanzin (1889 - 1894) intronisé, n'entend pas céder la moindre parcelle de son territoire à la France. Il remet en cause le traité signé par son père. La France courroucée, manifeste son désir de s'installer définitivement à Cotonou, fut-ce par la force.



Le wharf de Cotonou
À la suite de la première Guerre du Dahomey en 1890, et sur l'avis d'une commission nommée par l'amiral Cavelier de Cuverville, le ministère des Colonies décide de construire un appontement dit « wharf » sur la côte de Cotonou. En septembre 1891 une convention est signée à Paris entre le Résident de France Victor Ballot et Edouard Viard concessionaire, les travaux furent mis en œuvre par les ingénieurs Thomas, Daydé et Pillé. La construction commencée en janvier 1892 sera achevé à la fin de la même année par la Société de construction des Batignolles (Goüin et Cie).



Pas de port en eau profonde, pas de quai. Les bateaux restent en rade.
Les débarquements sont toujours "sportifs" - les passagers accèdent à la chaloupe pour débarquer en montant dans une nacelle. Celle-ci est manoeuvrée par une grue qui permet aux passagers de gagner la chaloupe. 
La manoeuvre est effectuée de la chaloupe vers le wharf. Un train de Decauville va emmener les passagers vers la terre ferme;



Le wharf, était une passerelle métallique d'une longueur de 400 m partant de la côte et s’arrêtant au-delà de la zone de vagues, cette avancée dans la mer jusqu’au-delà de la zone perturbée par la barre permettait un accès dans une eau plus calme pour le transbordement des navires.


Une flottille de 8 chaloupes et 26 barcasses effectuait la navette entre les navires ancrés en rade et les grues placées à l’extrémité du wharf. Dans la zone du wharf se trouvaient plusieurs entrepôts de stockage d'huile de palme, amandes et autres marchandises. La concession du wharf de Cotonou a été successivement exploitée de 1893 à 1909 par ; la Société Française du wharf de Cotonou, la Société des magasins généraux du Bénin, la Compagnie des magasins et appontements du Dahomey

Et la grue portant la nacelle peut avoir des pannes...

L’étymologie de Cotonou (ku to nu, « la lagune de la mort », en langue fon) rappelle que la ville est bâtie sur un ancien marécage insalubre. Les noms des quartiers, qu’ils soient officiels ou vernaculaires, portent aussi une part de l’histoire du territoire.


Dans un espace presque vide, Cotonou se résume à un chapelet de villages éparpillés, occupés par des clans xwlas, toffinus ou sètos qui ont trouvé là un refuge face à l’avancée des guerriers du royaume d’Abomey.




Quand Abomey souhaite conquérir toute la région en quête d’un accès à la mer, au début du XVIIIe siècle, la carte se noircit peu à peu. Les routes s’étendent pour relier des villages qui prennent de l’ampleur. En 1892, la construction par les colons français du wharf, un quai qui permet aux gros navires d'arriver au plus près de la ville, marque un tournant. Le commerce se déporte de Ouidah à Cotonou. La ville conquiert l’espace, par cercles concentriques autour du quartier de Placodji.






le Ministre va visiter la ville dans un hamac encadré par les forces locales 









Porto-Novo est la capitale du Bénin, située dans le sud du pays, près de la côte Atlantique. Elle est la ville par excellence des ethnies Goun et Yoruba et de la minorité ethnique tori.



Les historiens s'accordent à dire que la ville de Porto-Novo a été fondée dans le courant du xvie siècle par des princes Aja d'Allada dans une zone peuplée de pêcheurs tofinnu sur les rives du lac Nokoué. Après la prise d'Allada par le royaume d'Abomey en 1724, un nouveau royaume se reconstitue autour de Porto-Novo sous le nom de « Hogbonu » ou « Xogbonu »














Cette carte postale a fait souvent sourire, le porteur de l'uniforme raillé et tourné en dérision. Le roi avait, dans l'administration coloniale, le rang de sous-préfet et donc l'uniforme qui va bien.





Ouidah - Whidah - le comptoir de Juda

Je renvoie sur cette rubrique et à ceux qui aiment la bande dessinée à la série les passagers du vent de François Bourgeon
Ouidah a été l’un des principaux points d'embarquement des esclaves vers les Amériques. Sur les onze millions d'Africains exilés par la traite occidentale) près de deux millions sont partis de la baie du Bénin, dont 60 % à partir des deux principaux ports à centraliser le trafic, Ouidah et Lagos.



Le site de Ouidah était « soigneusement isolé du reste du royaume afin de garantir le monopole royal ». En effet, sous le contrôle d'un grand dignitaire de l'État, le yovoghan (ce qui signifie littéralement « chef des Blancs ») il constituait l'interface commerciale entre les négriers européens et l'État négrier d'Abomey. Dans ce royaume relativement centralisé mis en place par le roi Agaja d'Agbomi (1708-1740), la traite négrière fut érigée en monopole royal par le roi Kpengla (1774-1789) et alimentée par de périodiques razzias aux marges du royaume, au bénéfice de l'ethnie des Fons.




Allada 

Allada est une ville historique et religieuse qui possède de nombreux temples et sanctuaires vodoun.
Berceau de l’ethnie fon venu de Adja, Allada perpétue la tradition commune aux royaumes d'Abomey et de Porto-Novo, issus d’un même clan au départ.
C’est aussi la capitale du vodou.
On peut toujours y visiter les bâtiments coloniaux, le Palais Royal et le Temple de Adjahouto (le fondateur) de Togoudo, des arbres sacrés, des temples du vodoun, les sculpteurs sur bois et la statue de Toussaint Louverture.




Au lendemain de la conquête du Royaume du Danxome (Dahomey) par les troupes françaises commandées par le général Alfred Dodds (1894), le roi en titre d’Allada, 12e de la lignée, a été appelé à sortir de la clandestinité pour être reconnu par les nouvelles autorités françaises. Il s’attribue un nouveau nom fort en relation avec les circonstances : « Vi dé gla ɔ, é nɔ kpɔn gbɛ nu Mawu » : l’enfant courageux veille sur les choses de ce monde pour le compte de Dieu. En abrégé, on a le Roi Vigla. Les Français ont rendu le mot par Djigla. 







Abomey


Fondée au xviie siècle par le roi Houégbadja c'est la capitale historique de l'ancien Dahomey de 1625 à 1894.


Le vaudou est basée sur la reconnaissance de la diversité des hommes et de leurs liens forts avec les composantes fondamentales de la nature, elle propose aussi une continuité entre les générations par l'intermédiaire de ceux qui la transmettent, y compris quand ils se retrouvent dans l’au-delà

Le vaudou a pour vocation de maintenir une harmonie entre les individus et entre les divers groupes sociaux et culturels, dans leur environnement naturel.



De 1625 à 1900, douze rois se succédèrent à la tête du puissant royaume d’Abomey. A l’exception du roi Akaba, qui utilisa un enclos distinct, chacun fit édifier son palais à l’intérieur d’un enclos entouré de murs de pisé tout en conservant certaines caractéristiques de l’architecture des palais précédents dans l’organisation de l’espace et le choix des matériaux.



La Première guerre du Dahomey se déroula du 21 février au 4 octobre 1890 dans l'actuel département de Ouémé, au Bénin. Les troupes françaises, aidées de combattants des Royaumes de Porto-Novo et de Kinto, l'emportèrent sur les forces du royaume fon du Dahomey. Le Dahomey dut reconnaître le protectorat français sur Porto-Novo et Kinto et céder la ville de Cotonou.



La Seconde guerre du Dahomey eut lieu du 4 juillet 1892 au 15 janvier 1894 dans les actuels départements de Ouémé et de Zou au Bénin. Les troupes françaises du colonel Alfred Dodds l'emportèrent sur celles du royaume Fon de Behanzin. Cette guerre marque la fin du royaume du Dahomey qui est annexé par l'empire colonial français.






Les Amazones du Dahomey ou Minon sont un ancien régiment militaire entièrement féminin Fon du Royaume de Dahomey (actuel Bénin) qui a existé jusqu'à la fin du xixe siècle. Elles sont nommées ainsi par les Occidentaux et les historiens à cause de leurs similitudes avec les mythiques Amazones de l’ancienne Anatolie.








le  Vodun, Vaudou ou Vodou



Chaque chose, chaque être a une âme. L’âme n’est pas seulement humaine, mais c’est une forme de vie qui réside dans chaque être qu’il soit humain, animal ou végétal.
Le culte du vaudou est très ancien, il est lié à une mythologie très riche et est pratiqué différemment selon les pays, les ethnies ou les communautés. 

Le Dieu suprême du vodou est le couple Mawu-Lisa, jumeaux nés de Nana Buluku, la grand-mère cosmique. Ils sont réciproquement les dieux de la lune et du soleil. Mawu, la lune, incarne le principe féminin. Elle est la déesse de la nuit, de la sagesse et de la connaissance. Lisa, le soleil, représente quant à lui le principe masculin. Il contrôle le déroulement des jours, et détient la force et le pouvoir qui soutient le monde.Le couple Mawu-Lisa est difficilement accessible, ainsi les vaudounsi (les adeptes du vaudou) entrent en contact uniquement avec les divinités vaudous, qui sont les représentants de Mawu-Lisa et qui sont chargés de tâches bien spécifiques. 

Hêvioso, par exemple, qui est représenté par un bélier, est le Dieu du tonnerre et est présent dans l’ensemble des phénomènes atmosphériques ; Dangbé, le Dieu de la fécondité ; Agbe ou Hou, la divinité de la mer ; Ougoun, le protecteur des forgerons et de ceux qui partent à la guerre ou encore Toxosu, le roi des eaux… 
Il y a des divinités principales, mais chaque famille (village), clan, corporation,… honore ses propres divinités.

HÊBIOSSO ne tolère point les forces du mal



La relation avec les divinités vaudou est établie au cours de cérémonies et de rituels accompagnés de chants, de danses ainsi que prières afin d’entrer en contact. Des offrandes sont également apportées aux fétiches, qui sont les représentants abstraits des divinités vaudou. En effet, par les prières et les sacrifices offerts à la divinité, cette dernière va procurer des bienfaits à celui qui la sollicite (de bonnes récoltes, une nombreuse descendance, la guérison…).
A travers ces prières, chants et danses, certaines personnes aboutissent dans une sorte de transe, qui est la manifestation la plus spectaculaire de la communication qui s’établit entre l’individu et la divinité. Ils pensent que lors de cette transe, les dieux ou les esprits des ancêtres se glissent dans le corps des croyant


Les revenants appelés Egungun par les yoruba et Kouvitos par les gouns, représentent le symbole de l'esprit du mort qu'on suppose revenu pour se manifester aux vivants

La société Zangbéto d'origine Adja fut fondée au milieu du XVIIIe siècle, lors de la constitution de la cité royale où elle jouait le rôle de “ police ”. Ses initiés sont les “ chasseurs (gbéto) de la nuit (zan) ” ; leurs cibles sont les voleurs, les mauvais esprits et les sorciers. Chaque groupe se réunit dans un enclos particulier devant lequel trône un masque. L’ensemble est gardé par un génie protecteur qui ne fait pas l’objet d’un culte, mais auquel les initiés remettent occasionnellement des offrandes alimentaires.

On prépare la cérémonie en honorant les ancêtres photo JM Bergougniou

Les Zangbétos sont en quelque sorte une police de nuit, instaurée par le roi Tê Agbanlin fondateur de la ville de Porto-Novo. Malgré leur modernisation, ils gardent toujours leurs attributs. Leur sortie la nuit apaise les populations. De part leur danse, démonstration acrobatique et mystique, ils gardent un fort caractère culturel. Traditionnellement, les Zangbetos faisaient office de policiers et ont été les principaux gardiens de la loi dans le pays, avant la mise en place de la loi officielle


Gélédé

« Les hommes exécutaient des danses, accompagnés de musique, pour apaiser les femmes. Certaines d'entre elles, lorsqu'elles prenaient de l'âge, acquéraient tellement de savoir, de force, qu'elles pouvaient en devenir nuisibles à la société entière. On les appelait des sorcières. Pour qu'elles ne passent pas ce seuil, régulièrement avaient lieu ces danses, pour les amuser »


Sources :

(CD-Rom Cartes postales d'Afrique de l'Ouest (1895-1930) - I&M / UNESCO) (Meurillon-Bergougniou-David-Gardi)


Vodun Ouidah 92 Présence africaine

Le Petit Parisien

Wikipedia
Fondation Raoul Follerau


Zagnanado Masque Gélédé photo JM Bergougniou
Double exécution capitale à Alladah le 10 janvier 1898, Jean-Michel Bergougniou - Gavroche n) 109 Janvier-février 2000

Retour de Milliès-Lacroix

LE RETOUR DE M. MILLIÈS-LACROIX
Zagnanado Masque Gélédé  en transe
photo JM Bergougniou

Déclarations du Ministre (DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)

Bayonne, 29 mai


Un télégramme m'ayant appris que M. Milliès- Lacroix, ministre des Colonies, retour de son voyage dans l'Afrique occidentale, venait de débarquer à Lisbonne pour rentrer directement à Paris par le Sud-Express j'ai pensé qu'à son passage à la. frontière il serait intéressant de le saluer et aussi de l'interviewer au nom du Petit Parisien.

Je suis donc parti, ce matin, par le premier train pour Saint-Sébastien, dans l'intention de monter dans le sleeping-car du ministre à son arrivée dans cette gare, et de causer avec lui tout au moins jusqu'à la frontière.




A dix heures très précises, le Sud-Express entre en gare de Saint-Sébastien. Un employé m'indique le compartiment dans lequel se trouve le ministre et j'y monte. M. Milliès-Lacroix est accompagné de ses deux secrétaires MM. Bordeaux, directeur de son cabinet, et Despax, chef du secrétariat. Le ministre me tend la main et m'invite à m'asseoir à son côté. Je lui explique alors le but de ma visite et il se met très aimablement à ma disposition.

Etes-vous fatigué par ce long voyage ? demandai-je au ministres.






Non, me répond-il, et malgré cette absence de cinquante jours, je suis, vous le
voyez, tout à fait dispos.

Pourriez-vous me dire les grandes lignes de votre voyage et me parler de vos impressions personnelles ?

La Prospérité de nos Colonies

Arrivé à Dakar le 18 avril, si tout d'abord visité Saint-Louis et toute la ligne du
Sénégal. J'ai pu constater combien cette colonie est fertile et combien les noirs et les colons, sous l'impulsion des administrateurs, mettent intelligemment en valeur les terrains qui leur sont concédés. Leur prospérité s'accroîtra encore dès que les lignes de chemins de fer avec le Soudan seront construites. J'ajouterai que, malgré la crise que vient de subir le caoutchouc, le pays n'en a
pas subi le contre-coup.



Zagnanado Masque Gélédé photo JM Bergougniou

Ma visite à la Guinée, ajoute le ministre, a été aussi des plus' intéressantes. Si je n'ai pu traverser cette colonie dans son ensemble, je l'ai parcourue du moins jusqu'au 350° kilomètre. J'ai examiné les travaux en construction depuis le col de Mammouth jusqu'à 50 kilomètres en avant. Le pays que
j'ai vu m'a paru offrir de grandes ressources pour l'élevage. J'ai pu constater que l'activité déployée par les indigènes est très grande depuis que nous avons pacifié cette, région, mis fin aux abus de la traite des noirs et aux guerres intestines dont le pays souffrait.





Au Dahomey, j'ai admiré la fertilité du sol, l'ardeur au travail des indigènes et leurs aptitudes commerciales.

A la Côte d'Ivoire, les populations ne sont pas encore arrivées au même degré de civilisation, mais la ligne du chemin de fer en construction sera en même temps un instrument de pénétration économique et civilisatrice et permettra l'exploitation de richesses considérables.

Zagnanado Bénin cérémonie Gélédé


L'Œuvre de nos Fonctionnaires




M. Milliès-Lacroix rend ensuite hommage à l'organisation de la plupart des factoreries qui sont installées dans chacune de nos colonies. Le gouverneur général, M. Merlaud-Ponty, reçoit également du ministre un tribut d'éloges pour la considération particulière dont il jouit auprès des industriels et des colons. M. Merlaud-Pontv connaît admirablement les choses et les hommes d'Afrique et joint à la droiture de son caractère une grande bonté et une énergie inlassable. Après avoir remercié M. Milliès-Lacroix de l'accueil si aimable qu'il a bien voulu faire à l'envoyé du Petit Parisien, je lui demande s'il ne s'arrêtera pas dans sa famille, à Dax. 





Le ministre me, répond qu'il n'en a pas le loisir. Invité par la chambre de commerce de Bordeaux à descendre dans cette ville, il a accepté de présider la réception que cette compagnie lui prépare pour fêter son retour en France. Il reprendra, ce soir même, le rapide pour Paris pour assister au conseil des ministres.

Sur ces derniers mots, je prends congé du ministre; d'ailleurs, le Sud-Express vient d'entrer en gare d'Hendaye et noue devons quitter le tram espagnol pour monter dans le convoi français.

A BORDEAUX

Bordeaux, mai.

M. Milliès-Lacroix est arrivé à 2 h. 49' à la gare Saint-Jean. Après s'être reposé à la préfecture, il a assisté au banquet de la chambre de commerce il est reparti ce soir à 10 h. 15 et arrivera demain matin à Paris à 7 h. 58.



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