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12 juin 2024

Hommage à Hubert Amyot d'Inville 10 juin 1944 fusiliers marins Rome Italie

Hommage à Hubert Amyot d'Inville


Le 6 juin 1944, l'annonce du débarquement en Normandie représente certainement pour la grande majorité des Français le point de départ de la libération du sol de la patrie.

Quelques autres cependant y voient une étape, ô combien importante et émouvante, de leur interminable croisade pour obtenir cette libération. Le capitaine de frégate Amyot d'Inville est l'un d'eux. Agé d'à peine 34 ans, il a déjà derrière lui un long et glorieux parcours, depuis sa mobilisation en 1939, jusqu'aux portes de Rome où il s'apprête à pénétrer à la tête du prestigieux 1er Régiment de fusiliers marins de la 1ere Division française libre. Il lui reste quatre jours à vivre.

Un marin dans l'âme

Né à Beauvais en 1909, Hubert Amyot d'Inville affirme sa vocation pour la Marine dès la fin de ses études : après une année de service national dans la Marine, d'où il sort enseigne de vaisseau de réserve, il s'inscrit à l'Ecole de la marine marchande, passe une année sur le Jacques Cartier, navire-école, puis est engagé par la Compagnie Dreyfus, pourtant en pleine période de crise. La mobilisation le surprend en 1939, alors qu'il est déjà capitaine au long cours sur la ligne Madagascar-Marseille des Messageries Maritimes.

Dans la tourmente de 1940

Amyot d'Inville est avant tout un homme d'action, que la navigation en convoi ennuie rapidement. Après un cours de dragage, il prend le commandement du dragueur électrique Trombe II, en mars 1940. Celui-ci participe au nettoyage du chenal d'accès au port de Dunkerque, d'où sont évacuées les troupes francobritanniques surprises par la foudroyante progression de l'armée allemande. Amyot d'Inville s'illustre déjà par son comportement héroïque et son audace, qui lui valent d'être décoré de la Croix de guerre. Hélas, le 31 mai 1940, la


Né en 1909, le capitaine de frégate Hubert Amyot d'Inville trouvera la mort le 10 juin 1944 près de Montfiascone en Italie, tué par l'explosion d'une mine sous sa jeep. Trombe II saute sur une mine, Amyot d'Inville s'en sort indemne. Promu lieutenant de vaisseau, il est affecté au commandement d'une vedette rapide basée à Cherbourg, avec laquelle, refusant l'armistice signé par le maréchal Pétain, il est l'un des premiers à rejoindre les Forces françaises libres à Falmouth, le 19 juin 1940.

Le 1er Bataillon de fusiliers marins

La Marine française libre a peu de navires. C'est donc un bataillon de fusiliers marins, le premier, que crée le capitaine de corvette Detroyat, avec des réservistes évadés de France. Hubert Amyot d'Inville y est affecté comme officier en second. Après un court entraînement, le 1er Bataillon de fusiliers marins part au Gabon, où il fait ses premières armes, puis en Ethiopie. C'est ensuite

la campagne de Syrie, où Amyot d'Inville est grièvement blessé, le 17 juin 1941. Quatre jours plus tard, alors qu'il est encore convalescent, le commandant Detroyat est tué devant Damas.

Les pages de gloire

 capitaine de corvette, Amyot d'Inville prend le commandement du bataillon à Beyrouth, en août 1941. Sous son impulsion, le bataillon devient une unité de DCA motorisée qui s'avère, de plus, particulièrement efficace contre les chars. Elle s'illustre à Bir-Hakeim, en décembre 1941, quand, rattachée à la 1ere Brigade française du général Koenig pour la campagne de Lybie, elle résiste à un siège de 16 jours avant de parvenir à se dégager.

Avec les armées de Montgomery, elle participe ensuite à la bataille d'El-Alamein, puis à la poursuite de l'Afrika Korps jusqu'à la libération de la Tunisie en mai 1943. Partout, elle apparaît comme une unité d'élite, menée par un chef remarquable, qui, adulé par ses troupes tant-pour son intelligence que pour son courage, est toujours au contact de ses hommes, ses «bonshommes» comme il les nomme lui-même, aux premières lignes du combat comme parmi les blessés.

Sur les chemins de la victoire

 à cette renommée, les effectifs du bataillon s'accroissent considérablement. Doté d'un matériel nouveau, de chars notamment, le bataillon devient le 1er Régiment de fusiliers marins. Le 27 avril 1944, il débarque à Naples, un mois avant le Débarquement en Normandie, et rejoint les troupes déjà présentes en Italie depuis juillet 1943. Toujours en première ligne, le régiment effectue les missions v de reconnaissance pour la lère Division française du général Brosset.

Le 9 juin 1944, Hubert Amyot d'Inville traverse Rome, mais le lendemain, alors qu'il vient juste d'être promu capitaine de frégate, il meurt à l'avant-garde de ses troupes, tué par l'explosion sous sa jeep d'une mine près de Montfiascone.

Une famille engagée, meurtrie par la guerre

 famille Amyot d'Inville aura énormément souffert de cette guerre : Guy, le plus jeune frère d'Hubert, est sorti grièvement blessé de son char en flammes, lors de la bataille de la Somme en 1940. Ses deux autres frères auront moins de chance : Jacques, capitaine de la Légion étrangère, issu de St Cyr, tombe au combat, le 29 avril 1943, en Tunisie, tandis que Gérald, prêtre engagé dans la Résistance, meurt en déportation, le 29 janvier 1945, au camp d'extermination d'Elrich en Allemagne.

Les avisos Amyot d'Inville

La Marine nationale entend ne jamais oublier Hubert Amyot d'Inville. En 1947, naît l'aviso colonial Commandant Amyot d'Inville, qui se montrera digne de son nom, tant pendant la guerre d'Indochine que pendant la guerre d'Algérie.



En 1976, c'est l'aviso Amyot d'Inville qui entre en service actif, deuxième bâtiment d'une série de 17 avisos de type A69. D'abord affecté à Cherbourg, il est aujourd'hui affecté au Groupe d'action sous-marine à Brest, où il participe en particulier au soutien de la Force océanique stratégique et s'entraîne régulièrement à la lutte anti-sous-marine avec des forces de l'Otan.

04 octobre 2023

Fusiliers Marins Compagnie Colmay CTM France Sud Saint-Pierre Miquelon Centre transmission Marine Constant Aude Syracuse

 Fusiliers Marins Compagnie Colmay CTM France Sud

TàD 11-SAISSAC AUDE


Mise en service en 1973, pour remplacer les installations de la marine à Mers El-Kébir en Algérie, cette unité est répartie sur deux sites, la Lauzette sur la commune de Villepinte d’une superficie de 34 hectares où sont implantées une station réception HF et une station d’ancrage satellitaire (SYRACUSE) et la Régine, d’une superficie de 147 hectares sur les hauteurs du Lauragais, dans la Montagne Noire, où sont installées trois stations d’émissions HF et LF. Depuis 1973, le CTM a connu plusieurs évolutions dont l’implantation de la station Syracuse en 1987 et celle de la station LF destinée à la mission de dissuasion nucléaire et aux transmissions de la FOST en 1994.



Par la Lauzette à Villepinte et la Régine à Villemagne, transitent des liaisons militaires émises des quatre coins du monde.}}


Que ce soient les paraboles de La Lauzette à Villepinte ou l'antenne aussi haute que la tour Eiffel de la Régine sur la commune de Villemagne… impossible de manquer depuis la RN 113 le centre de transmissions (CTM) de la Marine nationale. France Sud s'est installé, là, à l'époque des accords d'Évian, pour prendre le relais de Mers-El-Kebir. En 1966, la station voit le jour à mi-chemin entre Méditerranée et Atlantique. Elles sont quatre en tout à mailler ainsi le territoire français. « L'une émet, l'autre écoute », pourrait-on résumer à propos des deux stations lauragaises.



La mission de « ses » marins et personnels civils de la Défense nationale : assurer l'interconnexion, la liaison entre les états-majors et les unités opérationnelles déployées sur le terrain tant sur terre que sur ou sous la mer. « C'est du super, super ADSL ». Le « pacha » explique ainsi comment, par la grande antenne de La Régine transitent les communications depuis les Antilles jusqu'aux golfes d'Aden et de la Somalie. la station LF (low frequency) permet la communication à destination des sous-marins.


Quant à la Lauzette, elle abrite le système Syracuse système radio électrique utilisant un satellitequi en est à la troisième génération. Ses immenses paraboles sont pointées au millième de degré près, en direction des deux satellites militaires géostationnaires, tournant en même temps que la terre et dont l'empreinte au sol couvre un tiers de la planète, de la Guyanne à l'Inde, soit la zone d'intérêt français. La zone économique exclusive couvre 11 millions de km² : c'est la seconde du monde après les Etats -Unis.



Dans le secret de la station, cage de Faraday toute entière doublée de cuivre, circulent des informations secrètes des quatre coins du monde. Elles sont adaptées aux réseaux auxquels elles sont destinées, chiffrées afin d'être indécriptables.


Monde technologique :



« C'est la hotline des télécommunications spatiales militaires », la présente son responsable. Nous sommes ici dans le saint des saints, un monde technologique en perpétuelle évolution avec des personnels hyperqualifiés, équivalent d'ingénieurs dans le civil. « La Marine Nationale est l'armée la plus technique, nous avons tous les métiers de l'armée mis à part celui de pilote de char. Si nous sommes la plus modeste en taille, nous sommes en revanche présents partout sur la planète. Le coût de la formation dans la Marine équivaut, chaque année, à une frégate neuve », souligne le commandant de France Sud. 

Une qualification élevée qui est un atout incontestable pour qui arrive au terme de son contrat dans la Marine et souhaite se reconvertir dans le civil. « Ils n'ont aucun problème, ils sont si bien formés. Le recrutement, en revanche, est plus délicat, nous devons expliquer ce que nous faisons ».

Né le 14 octobre 1903 à Saint Pierre et Miquelon, Constant Colmay s'engage dans la marine en 1922.

Il sert trois ans dans l'aéronautique navale et termine quartier-maître volant. Cette spécialité lui ouvre les portes de la marine marchande où il navigue comme radio jusqu'en 1939.

Il est alors mobilisé comme officier marinier radio à bord du chalutier militarisé Tarana. Déjà à Londres le 18 juin 1940, il rallie la France libre dès les premières heures.

Incorporé au groupe expéditionnaire envoyé devant Dakar fin septembre 1940, il assure les transmissions pour l'amiral commandant l'opération. Le groupe dispersé, Constant Colmay est débarqué au Cameroun, à Douala, avec son service. Il est ensuite affecté au 1er Bataillon de fusiliers marins (1er BFM) qu'il rejoint en plein désert de Libye au début de 1942.

Le commandant Amyot d'Inville, qui décèle chez lui des qualités d'entraîneur d'hommes, lui confie le commandement d'une section de DCA puis, à Bir-Hakeim, en mai-juin 1942, d'une batterie.

Après El-Alamein en octobre 1942, le Bataillon, qui est chargé de la protection aérienne de la 1ère Division française libre, prend part à la poursuite de l'ennemi jusqu'en Tunisie. Alors que le 1er BFM se transforme en 1er Régiment de fusiliers marins (1er RFM) en septembre 1943, Constant Colmay est promu officier en second du 2e escadron du Régiment, devenant l'adjoint du lieutenant de vaisseau Alain Savary.

Pendant la campagne d'Italie de 1944, il se distingue dans les plaines marécageuses de Pontecorvo où, malgré les difficultés, il parvient à faire passer ses équipages. Après la bataille de San Andrea, il est nommé officier des équipages de deuxième classe. Lors du débarquement en Provence et de la libération de Toulon, Constant Colmay est chef d'une batterie de DCA et se montre d'un courage éprouvé.

A l'automne et l'hiver 1944-1945, il est engagé dans les Vosges et enlève le pont de Marckolsheim, participant brillamment à la libération de Colmar.

Promu officier des équipages de première classe à la fin de la guerre, il est nommé, après la dissolution du Régiment à la tête d'un escadron de tradition des fusiliers marins. Il est immédiatement envoyé en Indochine où il se distingue, le 26 janvier 1946, lors d'un combat contre les forces adverses qui dure onze heures, à Tan Uyen, en Cochinchine.

De retour en Métropole, il est affecté à l'école des Fusiliers marins de Sirocco aux environs d'Alger. Il en profite pour passer le certificat de commando et de parachutiste.

En 1954, il part à nouveau pour l'Indochine et rentre en France deux ans plus tard. Il reçoit alors le commandement de la compagnie de garde de Toulon où il reste jusqu'à sa mise à la retraite. Il est enfin conservateur du musée du Mont-Faron où il rassemble les souvenirs du débarquement de Provence.

Constant Colmay est décédé le 25 novembre 1965 à Toulon où il est inhumé.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (9 citations)
• Croix de Guerre des TOE
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Croix du Combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Médaille de l'Aéronautique


https://www.ladepeche.fr/article/2008/12/15/507901-castelnaudary-un-carrefour-strategique-de-communications-militaires.html


https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/visite-du-cemm-au-ctm-france-sud

https://www.defense.gouv.fr/dga/actualites/qualification-orbite-du-satellite-syracuse-4a-dga

04 novembre 2022

les fusiliers Marins 1915 bataille de l'Yser de Toulon à Dixmude

les fusiliers Marins  1915 bataille de l'Yser










L'ouragan sur les bords de l'Yser  je souffre de la saison je suis indisposé la santé se maintient avec un bon morale étonné des nouvelles d'autres surtout de mes frères et belles soeurs

Quelques jours se passèrent puis l'on demanda des volontaires pour rejoindre les marins qui se trouvaient aux environs de Paris. De suite, avec Pontarnier, je mis mon nom ; puisqu'en escadre l'on ne voulait pas de nous et bien nous resterions à terre et nous ferions notre devoir pareillement.


Après renseignements nous allâmes trouver le capitaine Barthal, de la 9ème compagnie de formation qui, comme elle devait partir pour Paris, venait de prendre le nom de 9ème compagnie de marche, et nous nous fîmes admettre dans sa compagnie ; le soir même nous quittions le Marceau et nous retournions au dépôt, à la 9ème, nous y restâmes environ deux mois.
Fusiliers Marins 2e régiment 3e bataillon 9e compagnie
Fortuné Dalbera

Nous passâmes notre temps, jusqu'au 25 octobre, à faire de l'instruction militaire et à monter la garde dans les différents postes de Toulon : les premiers temps c'était de bon coeur que j'allais à l'exercice puis, à la fin, ça devint fastidieux ; c'était un perpétuel recommencement et l'on ne voyait pas l'heure de notre départ pour le front approcher ; nous avions peur de finir la guerre au dépôt et, plus tard, lorsque nous retournerions chez nous et que l'on nous demanderait où nous étions pendant la guerre nous n'oserions jamais dire que nous étions embusqués dans un dépôt pendant que les copains étaient en train de se faire bravement casser la figure.
Fortuné Dalbera


A peu près vers la mi-octobre, des bruits de départ commencèrent à circuler, la Brigade était sur le front mais nous ne savions pas encore où. Ce n'est que quelques jours plus tard que nous sûmes que les fusiliers-marins étaient à Dixmude et nous brûlions d'impatience d'aller les rejoindre. Le 22 octobre, de retour de garde, nous apprîmes que la 10e compagnie devait partir sur le front et plusieurs d'entre nous devaient en faire partie. Ils partirent le lendemain à 5 heures du soir.

 Dès midi, ils furent rassemblés dans la cour du dépôt avec leur équipement ; ils formèrent les faisceaux puis ils reçurent un havre-sac, 2 couvertures, gamelle, outils ; à 4 heures ils touchèrent deux jours de vivre, puis ils mangèrent un morceau avant de partir.

Le 25 ce fut le tour de la 9e, le matin nous avions faits nos grands sacs qui étaient dirigés par wagons à bagages sur Paris, où nous les retrouvâmes, puis, après avoir déjeuné, nous nous rassemblâmes dans la cour et nous formâmes les faisceaux. Quelques uns reçurent un sac, ils roulèrent leur couverture dessus, d'autres, comme moi, n'en eurent pas, ils roulèrent leur couverture en sautoir. Quelques copains avaient pu prévenir leur famille aussi bon nombre eurent-ils la visite des leurs, entre autre mon ami Portanier qui eut la visite de son père et de son frère. Il y avait des scènes touchantes, c'est d'ailleurs compréhensible ; une mère qui voit partir son fils en bonne santé et qui se dit qu'elle ne le verra peut-être plus a bien le droit de verser une larme. Pour mon compte, cela ne me faisait absolument rien de partir, j'étais plutôt content, cela sans affectation aucune de ma part. J'avais été plus ému de voir partir la 10ème que de partir à mon tour.

Nous pénétrâmes dans la gare par une entrée des marchandises, aucune personne étrangère à la 9ème ne devait y pénétrer mais, malgré cela, bon nombre le firent. les parents de Portanier étaient du nombre, ils l'embrassèrent une dernière fois, son frère pleurait, puis ils nous serrèrent la main et nous embarquâmes. Sitôt embarqués, les dames de la Croix-Rouge passèrent avec des brocs de thé, des cigarettes, nous en eûmes assez jusqu'à Paris . Quelques uns reçurent même de l'argent, un copain, Fabre, reçut d'une dame un mouchoir brodé avec une pièce de vingt sous nouée dans un coin. Ce qui nous touchait le plus, ce n'était pas la valeur mais bien l'intention.


Nous arrivâmes à Paris dans l'après-midi (27 octobre) et, après avoir serré la main de nos compagnes de voyage, nous nous mîmes rang sur le quai, puis nous allâmes nous placer sous le grand hall de sortie de la gare la gare de lyon où nous formâmes les faisceaux. Nous n'y restâmes pas longtemps, guidés par un homme du Grand-Palais qui était venu nous servir de guide, nous quittâmes la gare, par quatre l'arme sur l'épaule. je me rappelle que deux ou trois copains, avec les souliers cloutés qu'ils avaient, glissèrent et prirent un billet de parterre des plus réussis. A la sortie de la gare, nous retrouvâmes nos deux voyageuses qui nous y attendaient, elles étaient dans un taxi et nous accompagnèrent un bout de chemin. Nous allâmes directement au Grand-Palais par la rue du Faubourg Saint-Antoine, la rue Saint-Antoine et la rue de Rivoli.


A la gare du Nord, les dames de la Croix-Rouge nous distribuèrent à boire et à manger ainsi que des cigarettes et des médailles puis, un moment après, au milieu de nos cris (c'est épatant ce que l'on pousse de cris à la guerre) le train démarra.


Dire exactement la route que nous fîmes me serait impossible ; je me rappelle avoir passé à Beauvais, à Eu et m'être réveillé après avoir passé Boulogne. Nous arrivâmes à Calais vers les 8 heures du matin et à Dunkerque vers les midi. Notre train fut garé vers la gare de marchandises et nous en descendîmes aussitôt. Comme nous ne devions quitter Dunkerque qu'à la nuit, nous formâmes les faisceaux et nous partîmes en exploration dans la gare.


Nous quittâmes Dunkerque vers la fin de l'après-midi (4 heures) et le long du trajet qui nous restait à faire nous rencontrâmes beaucoup de soldats belges, ils nous acclamaient de toutes leurs forces, de notre côté nous n'étions pas en reste avec eux. Dès que nous eûmes pénétré en Belgique nous vîmes le long de la voie pas mal de petits gosses, tous, à notre passage, poussaient des cris de << vive la France >>. Nous leur balançâmes quelques boîtes de singe et de sardines ainsi que du pain que nous avions en rabiot, ils nous en remercièrent en redoublant leurs cris.

Sources :


aquarelles dessins Charles Fouqueray 

Charles Fouqueray de son vivant était considéré comme le principal peintre de la marine.Issu d une lignée de marins son ambition est de faire l' école navale mais son niveau en maths l 'en empêche. Nommé peintre de la marine en 1908 il accompagne les fusiliers marins de l amiral Ronarc' h il est présent a la bataille de l 'Yser

11 octobre 2021

Dunkerque la guerre de 14-18 et les Fusiliers marins

 Dunkerque la guerre de 14-18 et les Fusiliers marins


De 1914 à 1918, Dunkerque se trouve à proximité du front. Transformée en camp retranché, la cité sert de base logistique aux troupes alliées qui combattent en Flandre. Mais elle est la cible des bombardements.

Dunkerque le beffroi et l'hôtel de ville
photo JM Bergougniou
Déclarée par l’Allemagne à la France le 3 août 1914, la guerre - que chacun croit alors devoir être courte - va durer plus de quatre ans. D’abord bousculée par l’offensive allemande, qui l’a surprise en passant par la Belgique neutre, l’armée française commandée par Joffre se ressaisit. Elle repousse les Allemands par la victoire de la Marne. Les armées francobritanniques et allemandes se poursuivent alors dans une course à la mer qui s’achève fin 1914 en Flandre belge


A la suite de la difficile bataille de l’Yser livrée par le général Foch en octobre, Dunkerque échappe à l’occupation allemande. Mais elle n’échappe pas aux effets de la guerre, le front n’étant éloigné que de 40 km.

Pendant la Grande Guerre, la ville de Jean Bart, le corsaire héroïque de Dunkerque, va payer très cher son rôle de port de ravitaillement au service des Alliés. 4 années durant, la cité de Jean Bart pourtant loin du front sera bombardée à 200 reprises.


Le commandement des forces navales dans la zone des armées du Nord est confié en mai 1916 à l’amiral Ronarc’h. Sa mission consiste à assurer, en collaboration avec la marine britannique, la maîtrise du détroit et de la mer du Nord.   


Si la bataille de la Marne (6 septembre 1914 au 9 septembre 1914) sauve le pays et la capitale du désastre, la stabilisation du front est en cours et une gigantesque manœuvre de débordement réciproque conduit les belligérants vers l’obstacle maritime.

A la mi-octobre, les alliés envoient des renforts en Flandre pour aider l’armée belge menacée d’encerclement et pour barrer la route de Dunkerque.

La bataille de l’Yser entre Nieuport et Dixmude est le théâtre des pires affrontements entre les Allemands et les 6 000 fusiliers marins de l'amiral Ronac'h  renforcés par deux bataillons de tirailleurs sénégalais.

L’Yser doit être la barrière que viendront renforcer les troupes françaises. Á Dixmude, la brigade des fusiliers marins constitue un point d’ancrage d’une grande robustesse.


















Érigé en 1929, ce monument commémoratif n'est pas un monument aux morts.
Il rappelle le rôle important pris par le corps des Fusiliers marins, commandés par l'amiral Ronarc'h, dont la base arrière se trouvait à Dunkerque et qui opposa une résistance farouche à l'avancée des Allemands sur le front de l'Yser.


Sont rappelés tous les champs de bataille où ils s'illustrent et la sculpteur du valenciennois Desruelles relate dans un saisssant bas-relief la vie de ces soldats héroïques.


Sa position était importante, face à la route de Bergues, coincé entre la gare et la sous-préfecture.

AUX MARINS MORTS EN COMBATTANT À TERRE

suivie de ces lignes :
Ordre du général d’Urbal, à l’Amiral Ronarc’h, octobre 1914. Il y va de notre honneur d’aider les Belges, dans cette tâche, jusqu’à l’extrême limite de nos moyens. En conséquence, le passage de Dixmude devra être tenu par vous tant qu’il restera un fusilier marin vivant. Quoi qu’il puisse arriver, la retraite est la seule hypothèse qui ne puisse être envisagée


Sous ce texte on voit un médaillon de l’amiral Ronarc’h.


La paix retrouvée vient le temps des honneurs. Le roi George V décore Dunkerque pour service rendu aux forces navales britanniques. Raymond Poincaré, le Président de la République remet la Légion d'Honneur à la ville en récompense de la conduite admirable de ses habitants durant la guerre. Une guerre qui a fait 600 morts et plus de 1000 blessés, vidant la ville de sa population. À l'Armistice, la cité de Jean Bart ne compte plus que 1000 habitants, 8 fois moins qu'au début du conflit.

Sources

Ville de Dunkerque

L'Ouest-Eclair 

Chatelle (Albert) — Dunkerque pendant la guerre 1914-1918.


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