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04 novembre 2022

les fusiliers Marins 1915 bataille de l'Yser de Toulon à Dixmude

les fusiliers Marins  1915 bataille de l'Yser










L'ouragan sur les bords de l'Yser  je souffre de la saison je suis indisposé la santé se maintient avec un bon morale étonné des nouvelles d'autres surtout de mes frères et belles soeurs

Quelques jours se passèrent puis l'on demanda des volontaires pour rejoindre les marins qui se trouvaient aux environs de Paris. De suite, avec Pontarnier, je mis mon nom ; puisqu'en escadre l'on ne voulait pas de nous et bien nous resterions à terre et nous ferions notre devoir pareillement.


Après renseignements nous allâmes trouver le capitaine Barthal, de la 9ème compagnie de formation qui, comme elle devait partir pour Paris, venait de prendre le nom de 9ème compagnie de marche, et nous nous fîmes admettre dans sa compagnie ; le soir même nous quittions le Marceau et nous retournions au dépôt, à la 9ème, nous y restâmes environ deux mois.
Fusiliers Marins 2e régiment 3e bataillon 9e compagnie
Fortuné Dalbera

Nous passâmes notre temps, jusqu'au 25 octobre, à faire de l'instruction militaire et à monter la garde dans les différents postes de Toulon : les premiers temps c'était de bon coeur que j'allais à l'exercice puis, à la fin, ça devint fastidieux ; c'était un perpétuel recommencement et l'on ne voyait pas l'heure de notre départ pour le front approcher ; nous avions peur de finir la guerre au dépôt et, plus tard, lorsque nous retournerions chez nous et que l'on nous demanderait où nous étions pendant la guerre nous n'oserions jamais dire que nous étions embusqués dans un dépôt pendant que les copains étaient en train de se faire bravement casser la figure.
Fortuné Dalbera


A peu près vers la mi-octobre, des bruits de départ commencèrent à circuler, la Brigade était sur le front mais nous ne savions pas encore où. Ce n'est que quelques jours plus tard que nous sûmes que les fusiliers-marins étaient à Dixmude et nous brûlions d'impatience d'aller les rejoindre. Le 22 octobre, de retour de garde, nous apprîmes que la 10e compagnie devait partir sur le front et plusieurs d'entre nous devaient en faire partie. Ils partirent le lendemain à 5 heures du soir.

 Dès midi, ils furent rassemblés dans la cour du dépôt avec leur équipement ; ils formèrent les faisceaux puis ils reçurent un havre-sac, 2 couvertures, gamelle, outils ; à 4 heures ils touchèrent deux jours de vivre, puis ils mangèrent un morceau avant de partir.

Le 25 ce fut le tour de la 9e, le matin nous avions faits nos grands sacs qui étaient dirigés par wagons à bagages sur Paris, où nous les retrouvâmes, puis, après avoir déjeuné, nous nous rassemblâmes dans la cour et nous formâmes les faisceaux. Quelques uns reçurent un sac, ils roulèrent leur couverture dessus, d'autres, comme moi, n'en eurent pas, ils roulèrent leur couverture en sautoir. Quelques copains avaient pu prévenir leur famille aussi bon nombre eurent-ils la visite des leurs, entre autre mon ami Portanier qui eut la visite de son père et de son frère. Il y avait des scènes touchantes, c'est d'ailleurs compréhensible ; une mère qui voit partir son fils en bonne santé et qui se dit qu'elle ne le verra peut-être plus a bien le droit de verser une larme. Pour mon compte, cela ne me faisait absolument rien de partir, j'étais plutôt content, cela sans affectation aucune de ma part. J'avais été plus ému de voir partir la 10ème que de partir à mon tour.

Nous pénétrâmes dans la gare par une entrée des marchandises, aucune personne étrangère à la 9ème ne devait y pénétrer mais, malgré cela, bon nombre le firent. les parents de Portanier étaient du nombre, ils l'embrassèrent une dernière fois, son frère pleurait, puis ils nous serrèrent la main et nous embarquâmes. Sitôt embarqués, les dames de la Croix-Rouge passèrent avec des brocs de thé, des cigarettes, nous en eûmes assez jusqu'à Paris . Quelques uns reçurent même de l'argent, un copain, Fabre, reçut d'une dame un mouchoir brodé avec une pièce de vingt sous nouée dans un coin. Ce qui nous touchait le plus, ce n'était pas la valeur mais bien l'intention.


Nous arrivâmes à Paris dans l'après-midi (27 octobre) et, après avoir serré la main de nos compagnes de voyage, nous nous mîmes rang sur le quai, puis nous allâmes nous placer sous le grand hall de sortie de la gare la gare de lyon où nous formâmes les faisceaux. Nous n'y restâmes pas longtemps, guidés par un homme du Grand-Palais qui était venu nous servir de guide, nous quittâmes la gare, par quatre l'arme sur l'épaule. je me rappelle que deux ou trois copains, avec les souliers cloutés qu'ils avaient, glissèrent et prirent un billet de parterre des plus réussis. A la sortie de la gare, nous retrouvâmes nos deux voyageuses qui nous y attendaient, elles étaient dans un taxi et nous accompagnèrent un bout de chemin. Nous allâmes directement au Grand-Palais par la rue du Faubourg Saint-Antoine, la rue Saint-Antoine et la rue de Rivoli.


A la gare du Nord, les dames de la Croix-Rouge nous distribuèrent à boire et à manger ainsi que des cigarettes et des médailles puis, un moment après, au milieu de nos cris (c'est épatant ce que l'on pousse de cris à la guerre) le train démarra.


Dire exactement la route que nous fîmes me serait impossible ; je me rappelle avoir passé à Beauvais, à Eu et m'être réveillé après avoir passé Boulogne. Nous arrivâmes à Calais vers les 8 heures du matin et à Dunkerque vers les midi. Notre train fut garé vers la gare de marchandises et nous en descendîmes aussitôt. Comme nous ne devions quitter Dunkerque qu'à la nuit, nous formâmes les faisceaux et nous partîmes en exploration dans la gare.


Nous quittâmes Dunkerque vers la fin de l'après-midi (4 heures) et le long du trajet qui nous restait à faire nous rencontrâmes beaucoup de soldats belges, ils nous acclamaient de toutes leurs forces, de notre côté nous n'étions pas en reste avec eux. Dès que nous eûmes pénétré en Belgique nous vîmes le long de la voie pas mal de petits gosses, tous, à notre passage, poussaient des cris de << vive la France >>. Nous leur balançâmes quelques boîtes de singe et de sardines ainsi que du pain que nous avions en rabiot, ils nous en remercièrent en redoublant leurs cris.

Sources :


aquarelles dessins Charles Fouqueray 

Charles Fouqueray de son vivant était considéré comme le principal peintre de la marine.Issu d une lignée de marins son ambition est de faire l' école navale mais son niveau en maths l 'en empêche. Nommé peintre de la marine en 1908 il accompagne les fusiliers marins de l amiral Ronarc' h il est présent a la bataille de l 'Yser

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