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08 novembre 2020

Disparition de l'hydravion LATHAM 47 Mer de Barents Norvège ballon Italia 1928 aéronautique navale aéro

Disparition de l'hydravion LATHAM 47  - Mer de Barents Norvège 1928

Nous restons dans l'aéronautique navale et les hydravions en évoquant aujourd'hui la disparition du Latham 47 au large de l'île aux Ours en 1928



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La Société Latham était une société de construction aéronautique fondée en 1916  par Jean Latham, cousin de Hubert Latham, à  Caudebec-en-Caux, en bordure de la Seine. Elle construit des hydravions au profit de la Marine nationale








Latham reprend les établissements Coutant à Caudebec-en-Caux qui fabriquaient des hydravions. Cette activité se poursuit à Caudebec-en-Caux jusqu'en 1947 par le regroupement des sociétés Latham, Bréguet et Potez.



À la liquidation de Latham en 1927, l'usine de Caudebec-en-Caux est reprise par la SECM - Société d'Emboutissage et de Constructions Mécaniques de Félix Amiot.


hydravion Latham 47


En 1928, l'explorateur norvégien Roald Amundsen, à la recherche d'un hydravion pour aller au secours de l'expédition d' Umberto Nobile en perdition sur la banquise, au nord de la  Norvège, fait appel à la France. Le ministre de la marine de l'époque 
Georges Leygues met à sa disposition un hydravion et son équipage. Un nouvel hydravion, le Latham 47, vient de terminer ses premiers essais à Caudebec-en-Caux. Il s'envole le 16 juin  . 
L'équipage du Latham 47 est commandé par le capitaine de corvette René Guilbaud. Il a pour copilote le capitaine de corvette Albert Cavellier de Cuverville  pour mécanicien, le maître Gilbert Brazy et pour radiotélégraphiste, le second maître Emile Valette. L'hydravion disparaît le 18 juin 1928 avec l'explorateur Roald Amundsen et le pilote norvégien Leif Dietrichson qui y avaient embarqué à Bergen. 

On ne retrouvera de l'appareil qu'un flotteur et un réservoir. Un mémorial À ceux du Latham 47, dû à l'architecte Louis Rey et au sculpteur Robert Delandre a été érigé à Caudebec-en-Caux en 1931.

René Guilbaud

Il est le fils d'un pharmacien de 1re classe qui décédera en 1902. Élève boursier, il suit des études au lycée dela Roche sur Yon puis à celui de Nantes avant d'intégrer l'Ecole navale  en 1909. 

Il est nommé aspiranten octobre 1911. D'octobre 1912 à novembre 1916 il est enseigne de vaisseau à bord du Cuirassé République.

on remarquera le drapeau sur la dérive de l'hydravion...

Puis il passe dans l’aviation maritime et obtient son brevet de pilote, à l'école d'aviation militaire de Chartres. Il est affecté aux patrouilles aériennes de Gascogne, basées à La Pallice. Il est promu lieutenant de vaisseau en janvier 1919. En 1923, il sert à bord du Patrie.

En 1926, il tente une liaison France-Madagascar en hydravion CAMS 37 GR (Grand Raid).
Il a pour co-pilote le premier maître Georges Bougault et est accompagné du lieutenant de vaisseau Marc Bernard  qui pilote le Lioré et Olivier LeO H-194 . Son avion tombe en panne en cours de route, mais il parvient à rentrer en France après réparations en parcourant 22 000 km, effectués en 38 étapes et 240 heures de vol. Promu capitaine de corvette en février 1927, René Guilbaud devient la même année officier d'ordonnance  du ministre de la MarineGeorges Leygues. En 1928, il prépare un raid transatlantique sur New-York.





Le 14 juin 1928, René Guilbaud est appelé à participer aux côtés de Roald Amundsen aux recherches de l'équipage du ballon dirigeable Italia d'Umberto Nobile.



Il quitte 4 jours plus tard les côtes de Norvège aux commandes de l'hydravion prototype Latham 47 en compagnie de 3 équipiers français, d'Amundsen et d'un autre norvégien. On perdra la trace de l'aéronef, jusqu'à ce que, quelques mois plus tard, on en trouve des débris et ceux d'un radeau de fortune en mer de Barents. L'équipage ne fut jamais retrouvé. Le capitaine de corvette René Guilbaud fut promu capitaine de frégate à titre posthume.

Ouest-Eclair 2 septembre 1928
Tromsoe le 1er septembre 

Les flotteurs de l'hydravion du commandant Guilbaud auraient été retrouvés
par un bateau de pêche 

Tromsoe, 1er septembre, Le bateau de pêche Brodd a recueilli près de Fugloë des flotteurs d'hydravion provenant vraisemblablement du Latham.

Oslo, 1er septembre. Le Norsk Telegrambureau annonce que les flotteurs recueillis par le bateau de ptche Brodd, arrivé à Tromsoe, ont été examinés par les officiers du Michael-Sars, du baleinier français Durance et des photographes. Tous ont affirmé que ces flotteurs avaient bien appartenu à l'hydravion du commandant Guilbaud.

 



Stockholm, 1er septembre-. On apprend que le consul français à Tromsoe a également constaté que le flotteur trouvé par le bateau de pêche provenait bien de l'hydravion du commandant Guilbaud.

Il faut toujours admettre que l'équipage franco-norvégien a été victime du brouillard messin

PARTS, 1er septembre. 
Nous avions les premiers signalé, en juin dernier, l'éventualité de la catastrophe de l'hydravion Latham, ayant à bord le capitaine de corvette Guilbaud le capitaine de corvette de Cuverville, navigateur, le maître mécanicien Gilbert Brazy, le 2e maître radio Valette, le célèbre explorateur Roalid Amundsen et son lieutenant Dietricksen.

Rappelons les faits à la demande d'Amundsen, le gouvernement français met à la disposition da célèbre explorateur l' hydravion Latham. L'équipage français quitte Caudebec-en-Caux le lundi 18 Juin, au petit jour, at arrive à Bergen (Norvèee) dans la soirèe. Pendant tout le parcours retenez bien ceci ils se sont mis en relation par T.S.F. avec les postes côtiers et, pendant tout le parcours, le poste de T.S.F. du Bourget a entendu les émissions du poste de bord.
I,e 17 juin, dans la nuit, l'équipage français, complété de Amundsen et de Dietricksen, quitte Bergen. Il amérit à Tromsoé le 18 juin, à 6 heures, puis, après un léger repos, et après ravitaillement, il s'éloigne de Tromsoë le même jour, à 16 heures, en direction du Spitzberg.



La T.S.F. de bord se fait encore entendre pendant quelque temps. Et puis, c'est le silence, ce sera le silence éternel 

L 'hypothèse d'une catastrophe 
Vous vous souvenez qu'à cette époque nous avions laissé entendre qu'une catastrophe s'était produite, l'hypothèse était basée sur le fait que l'appareil de T.S.F. s'était tu soudainement. En tous cas, le Latham n'avait pas pu, en raison de ce brusque silence, avoir dépassé l'ile de l'Ours.

Deux mois et demi après cette catastrophe, on retrouve le flotteur de l'hydravion, l'un des deux qui, placés à droite et à gauche de la coque centrale, empêchent les ailes de l'avion de toucher l'eau pendant la navigation en surface.

Où s'est produite -la catastrophe 
Près de l'ile Fugloë même, à 100 kilomètres au Nord de Tromsoë C'est peu probable, car là , ou bien l'équipage aurait pu se sauver à la nage, ou bien des corps auraient été rejetés à la côte par le flux. Il faut penser que le sinistre aérien a eu lieu au large, entre Tromsoe et l'ile de l'Ours, et que, entraînées par le courant le ou les flotteurs ont été rejetés vers la côte découpée de la Norvège.

La preuve est donc faite maintenant que les braves Norvégiens et Français ont péri en vollant au secours des Italiens. Et les Italiens n'ont eu que sarcasmes et mépris envers le courageux Amundsen et envers ses non moins courageux compagnons.



Je reste persuadé que le brouillard a été la cause de la catastrophe, un brouillard soudain, ténu, opaque. comme il en surgit souvent dans les mers septentrionales. Guilbaud n'v voyant plus rien, ou bien a perdu le sens de l'orientation et son appareil s'est mis en vrille et s'est écrasé sur Ies flots, ou bien a manqué l'amerrissage et a piqué en flèche dans l'eau.

Car si· comme on l'a dit, l'appareil avec ses six hommes était trop lourdement chargé, il n'aurait pas pu décollé  de Tromsoë d'abord, et, ensuite, il n'aurait pu parcourir au-dessus des fjords de la côte une distance d'au moins 100 kilomètres. Tout donc supposer que l'équipage franco-norvégien a été la victime du brouillard. Il n'a pas été le premier. Il ne sera pas, hélas le dernier.

ROBERT GUERIN

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