Encore la perfide Albion
Bonjour la compagnie,
Nous allons évoquer aujourd’hui le triste évènement que fut Mers el Kébir mais nous nous intéresserons au point de vue des Anglais. Comment la perfide Albion a conçu et vécu l’évènement.
Nous sommes au début du mois de juillet 1940, la France a signé avec l’Allemagne un armistice le 22 juin, et c’est seulement le 10 juillet que les pleins pouvoirs seront accordés au Maréchal Pétain. Il règne dans les sphères gouvernementales françaises une pagaille d’interrègne.
La France vieillissante de 1939 a mis les pouces à la grande satisfaction de certains. Cependant l’armistice signé le 22 juin a rendu les Anglais fous de rage car ils vont devoir, seuls, résister au terrible choc des divisions nazies et se préparer à un éventuel débarquement. Pour eux qui voyaient l’armée française comme la meilleure du monde la déconvenue est terrible.
Churchill est consterné par l’armistice. Il en éprouve un immense chagrin et ne prendra aucun risque avec la flotte française dont l’appropriation par les Allemands aurait de terribles conséquences ; Il est certain que cet évènement aura lieu tôt ou tard.
Il a un long entretien avec le roi et la reine. Le souverain note à l’issue de la rencontre : « Il est furieux contre la France. Pourquoi devrions-nous lui faire des politesses après sa conduite envers nous ? Elle est revenue sur sa parole et sur son alliance, et sa flotte est dispersée un peu partout. Nous nous retrouvons seuls au monde, à attendre ».
Churchill est consterné par l’armistice. Il en éprouve un immense chagrin et ne prendra aucun risque avec la flotte française dont l’appropriation par les Allemands aurait de terribles conséquences ; Il est certain que cet évènement aura lieu tôt ou tard.
Il a un long entretien avec le roi et la reine. Le souverain note à l’issue de la rencontre : « Il est furieux contre la France. Pourquoi devrions-nous lui faire des politesses après sa conduite envers nous ? Elle est revenue sur sa parole et sur son alliance, et sa flotte est dispersée un peu partout. Nous nous retrouvons seuls au monde, à attendre ».
Au soir du 1er juillet, après une entrevue Lord Beaverbrook écrira :
Ce n’est qu’à 2 heures du matin que Churchill prit sa décision. Il fallait qu’il la prenne tout seul. Il ne pouvait chercher aucun soutien – et n’en chercha pas [ … ] Juste après l’avoir prise, il quitta la salle du Conseil pour aller dans le jardin du 10 Downing Street. Il arpentait la pelouse, tandis que soufflait une forte brise – Une très forte brise. La nuit était noire. Il n’y avait de lumière nulle part mais il arpentait la pelouse de long en large parce qu’il en connaissait la moindre aspérité [ … ] Il était incroyablement perturbé et il ne reprit ses esprits qu’au bout de quelques minutes d’un vigoureux exercice. Ce sera l’opération « Catapult ».
Le 2 juillet le premier ministre télégraphie a l’amiral Sommerville
Vous êtes chargé de l’une des tâches les plus désagréables et les plus difficiles auxquelles un amiral britannique ait jamais été confronté, mais nous avons entière confiance en vous et nous comptons sur vous pour l’exécuter sans faiblir.Par la suite il qualifiera son ordre de couler la flotte française à Mers-el-Kébir et d’arraisonner les navires français à Portsmouth de décision odieuse, la plus contre nature et la plus douloureuse qui ne lui soit jamais échue.
Naturellement nous nous souvenons aussi que l’amiral Gensoul était libre d’éviter l’affrontement en se sabordant, en appareillant pour les Antilles, en rejoignant les Etats-Unis ou en venant se battre aux cotés des Britanniques.
Plutôt que de prendre une décision ferme il va faire traîner les négociations en longueur n’imaginant pas, contrairement à son chef d’état-major que les Anglais puissent attaquer. Si Darlan ne peut être joint l’amiral Luc transmet en clair l’ordre aux bâtiments de guerre français de se porter au secours de l’escadre de Mers El Kébir. En revanche, l’amiral Godfroy et sa force X au mouillage à Alexandrie parvient à sauvegarder sa flotte, Gensoul manque son rendez-vous avec l’Histoire.
Pour conclure Churchill le 4 juillet présente l’opération « Catapult » aux Communes. Il explique le « sinistre devoir » qu’il s’était senti obligé d’exécuter. Sa fille écrira : » Cela à été un jour très triste pour Papa. Sa déclaration a été triste et sombre, mais pleine de résolution et d’encouragement. Il a exposé la situation et l’action du gouvernement devant une chambre lugubre, attentive et pleine à craquer ». A l’issue du discours Winston se rassoit les larmes lui coulant sur les joues.
A bientôt pour de nouvelles aventures
Donec
Sur la peau de bouc ;"Jeter à la mer par méchanceté les tripes des aspirants"
Ce n’est qu’à 2 heures du matin que Churchill prit sa décision. Il fallait qu’il la prenne tout seul. Il ne pouvait chercher aucun soutien – et n’en chercha pas [ … ] Juste après l’avoir prise, il quitta la salle du Conseil pour aller dans le jardin du 10 Downing Street. Il arpentait la pelouse, tandis que soufflait une forte brise – Une très forte brise. La nuit était noire. Il n’y avait de lumière nulle part mais il arpentait la pelouse de long en large parce qu’il en connaissait la moindre aspérité [ … ] Il était incroyablement perturbé et il ne reprit ses esprits qu’au bout de quelques minutes d’un vigoureux exercice. Ce sera l’opération « Catapult ».
Le 2 juillet le premier ministre télégraphie a l’amiral Sommerville
Vous êtes chargé de l’une des tâches les plus désagréables et les plus difficiles auxquelles un amiral britannique ait jamais été confronté, mais nous avons entière confiance en vous et nous comptons sur vous pour l’exécuter sans faiblir.Par la suite il qualifiera son ordre de couler la flotte française à Mers-el-Kébir et d’arraisonner les navires français à Portsmouth de décision odieuse, la plus contre nature et la plus douloureuse qui ne lui soit jamais échue.
Naturellement nous nous souvenons aussi que l’amiral Gensoul était libre d’éviter l’affrontement en se sabordant, en appareillant pour les Antilles, en rejoignant les Etats-Unis ou en venant se battre aux cotés des Britanniques.
Plutôt que de prendre une décision ferme il va faire traîner les négociations en longueur n’imaginant pas, contrairement à son chef d’état-major que les Anglais puissent attaquer. Si Darlan ne peut être joint l’amiral Luc transmet en clair l’ordre aux bâtiments de guerre français de se porter au secours de l’escadre de Mers El Kébir. En revanche, l’amiral Godfroy et sa force X au mouillage à Alexandrie parvient à sauvegarder sa flotte, Gensoul manque son rendez-vous avec l’Histoire.
Pour conclure Churchill le 4 juillet présente l’opération « Catapult » aux Communes. Il explique le « sinistre devoir » qu’il s’était senti obligé d’exécuter. Sa fille écrira : » Cela à été un jour très triste pour Papa. Sa déclaration a été triste et sombre, mais pleine de résolution et d’encouragement. Il a exposé la situation et l’action du gouvernement devant une chambre lugubre, attentive et pleine à craquer ». A l’issue du discours Winston se rassoit les larmes lui coulant sur les joues.
A bientôt pour de nouvelles aventures
Donec
Sur la peau de bouc ;"Jeter à la mer par méchanceté les tripes des aspirants"