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11 janvier 2023

PH Jeanne d'Arc campagne 2002 -2003 une campagne perturbée escales annulées


PH Jeanne d'Arc campagne 2002 -2003

Mai 2002 : Retour de la Jeanne - Début d'IPER
 
La Jeanne d'Arc est arrivé le 2 mai en rade de Brest après cinq mois autour du monde. Le 6 mai, une nouvelle IPER débute de manière à préparer le bâtiment pour sa nouvelle campagne. Les opérations d'entretien comprennent : la réfection du pont d'envol et de 2 joints glissants, les visites de 3 turbos-alternateurs, la réfection partielle du collecteur incendie, le retubage partiel des faisceaux surchauffeurs des chaudières 12 et 21, le contrôle et la réfection des paliers turbines HPC/HPP, le retubage du condenseur machine arrière, les visites de plusieurs auxiliaires machine avant et arrière. Les coussinets des chaises et étambots ont été changés à flot suite à un bruit anormal, à l'issue des essais. (MCO.comm)



Octobre 2002 : Prochain départ pour une 38ème campagne


La Jeanne d'Arc prépare son départ, le 4 décembre prochain, pour une 38ème campagne, un tour du monde qui devrait offrir 17 escales à l'équipage du navire école qui passera par les cinq continents. A bord du navire, près de 700 marins vont embarquer dont 105 élèves officiers de marine, dix futurs commissaires de marine, quatre administrateurs des Affaires maritimes et quatre médecins des armées. En outre, 27 élèves officiers étrangers participeront à la campagne : des élèves allemands, belges, espagnols, grecs, néerlandais, britanniques et norvégiens, ainsi que des jeunes militaires de la marine d'Egypte, du Sénégal, de Tunisie, d'Inde, du Koweït, de Croatie, de Lettonie et de Malaisie. (Le Télégramme - 10/10/2002)



Décembre 2002 : Départ retardé  
Le départ en campagne du PH Jeanne d'Arc et de la frégate Georges Leygues qui devait avoir lieu mercredi 4 décembre, est différé au 12 décembre, en raison d'un problème technique affectant les paliers de ligne d'arbres de la Jeanne d'Arc. L'escale de La Havane (Cuba) est remplacée par une escale technique aux Antilles, à Fort-de-France. (Brèves site MN





La mission prévue avec un déploiement vers l'extrême orient va être modifiée
















Mise à jour de la campagne du GEAOM : Brest jeudi 12 décembre, Fort de France jeudi 26 décembre samedi 11 janvier, 

Décembre 2002 : Nouvel arrêt à Fort de France - Programme modifié - La Jeanne heurte le quai

La Jeanne d'Arc est arrivée le 26 décembre à Fort de France (Martinique) pour une escale initialement programmée jusqu'au 31 décembre. Cependant, des contrôles effectués par des experts de DCN le 27 décembre ont confirmé un phénomène d'usure anormale des coussinets des chaises de lignes d'arbres. 
Durant ces opérations, il a fallu changer de quai le navire, avec l'aide d'un remorqueur. Toutefois, ses câbles ont cassé et la coque du porte-hélicoptères a heurté le quai. 
Le choc aurait provoqué des dommages suffisamment importants pour qu'une tôle de rechange soit découpée et soudée. Après deux semaines d'arrêt technique, samedi, le bâtiment peut reprendre la mer à destination de Port of Spain le 11 janvier. (Brèves site MN - Le Télégramme - Cols Bleus - Ouest France)


La Havane samedi 28 décembre vendredi 3 janvier (Georges Leygues seul ), 

Port of Spain lundi 13 janvier jeudi 16 janvier, 

Fortaleza jeudi 23 janvier mercredi 29 janvier, 

Dakar mercredi 5 février mardi 11 février, Pointe Noire jeudi 20 février lundi 24 février, Cotonou vendredi 28 février lundi 3 mars, Dakar lundi 10 mars samedi 15 mars, Casablanca vendredi 21 mars mars 25 mars, 

Naples mercredi 2 avril lundi 7 avril, Carthagène vendredi 11 avril jeudi 17 avril, Lisbonne vendredi 2 mai mardi 6 mai, Brest vendredi 9 mai








Mise à jour de la campagne du GEAOM : Brest jeudi 12 décembre, Fort de France jeudi 26 décembre samedi 11 janvier ( Jeanne d'Arc seule ), La Havane samedi 28 décembre vendredi 3 janvier (Georges Leygues seul ), Port of Spain lundi 13 janvier jeudi 16 janvier, Fortaleza jeudi 23 janvier mercredi 29 janvier, Dakar mercredi 5 février mardi 11 février, Pointe Noire jeudi 20 février lundi 24 février, Cotonou vendredi 28 février lundi 3 mars, Dakar lundi 10 mars samedi 15 mars, Casablanca vendredi 21 mars mars 25 mars, Naples mercredi 2 avril lundi 7 avril, Carthagène vendredi 11 avril jeudi 17 avril, Lisbonne vendredi 2 mai mardi 6 mai, Brest vendredi 9 mai







Mai 2003 : Retour à Brest
 Parti de Brest avec une semaine de retard le 12 décembre 2002, la Jeanne d'Arc a pallié tant bien que mal ses problèmes techniques, rentrant le 9 mai avec dix jours d'avance de son tour du monde abrégé. Neuf jeunes patients de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, montés à bord de la Jeanne au Portugal, ont débarqué à Brest après avoir participé à l'ensemble des activités du navire.

Après son départ de Brest, le 12 décembre, le porte-hélicoptères avait mis le cap sur Fort-de-France où les coussinets des lignes d'arbres bâbord et tribord du navire avaient tous été changés. Dès lors, le programme des escales avait été modifié afin que le navire puisse à tout moment être révisé. Après deux escales à Port of Spain et Fortaleza, la Jeanne d'Arc avait rejoint l'Afrique pour une nouvelle escale technique à Dakar où les demi-coussinets inférieurs des lignes d'arbres avaient dû, à nouveau, être remplacés. Le bâtiment entrera le 12 mai en IPER durant laquelle, les lignes d'arbres du navire vont, une nouvelle fois, être révisées, ainsi que les chaudières. (Brèves site MN - Le Télégramme - Cols Bleus - Ouest France)


Des arbres aux Capucins 


FR3 Bretagne 18-2-2018

Plus de mille personnes sont venues assister à ce retour symbolique d'un morceau de la Jeanne d'Arc, des anciens de l'Arsenal ou des marins de la Jeanne-d'Arc, contents de voir cet élément de la Jeanne rejoindre l'atelier des Capucins, émus de voir un morceau du porte hélicoptère, construit à Brest, revenir dans la cité du Ponant. 


https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/deux-lignes-arbres-jeanne-arc-sont-retour-brest-1426067.html


Presque un lancement de fusée. « Cinq, quatre, trois, deux, un… En avant ! » Tout doucement, l’arbre d’hélice du croiseur porte-hélicoptère La Jeanne d’Arc s’élève dans les airs, porté par une grue du Gai matelot. Il est 15 h 30 aux Capucins, ce samedi après-midi. Presque 9 tonnes d’acier retrouvent leur berceau d’origine, la machine où le métal a été patiemment tourné par les ouvriers de l’arsenal.

Un millier de spectateurs


« C’est le retour d’une pièce maîtresse de l’histoire navale et militaire de Brest, s’est réjoui son maire, François Cuillandre, rappelant la labellisation nationale récente de la cité du Ponant en Ville d’art et d’histoire, « affirmation de l’importance de la mer qui a façonné la ville ».

Ce moment émouvant a été salué par un parterre de personnalités et de nombreux anonymes, anciens arpètes, amoureux de la mer où tout simplement des Brestois venus « pour voir ». Ils étaient près d’un millier à s’être déplacés pour l’événement.

La pièce, usinée dans les ateliers des Capucins, a assuré la propulsion de La Jeanne laquelle comprenait deux lignes d’arbres, deux hélices à pales fixes entraînées par deux machines à vapeur de 20 000 chevaux chacune. Les tronçons de lignes d’arbres avaient été conçus creux « pour éviter la casse ».



« Ce qui est là, c’est la moitié de la longueur de la machine arrière et un tiers de la machine avant », a détaillé le Préfet maritime, vice amiral d’escadre Emmanuel De Oliveira lors de son allocution, rappelant une ultime anecdote sur la pièce historique. « Le 25 mai 2010, les mécaniciens de la Jeanne ont poussé une dernière fois les machines à PMP, soit la Puissance Maximale Permise. On a affiché 24,4 nœuds au loch ! Cette bonne vieille ligne d’arbre tournait toujours rond après cinquante ans. »

16 décembre 2022

La Marine Française en 1941 - propagande de Vichy état des pertes de la Marine nationale 1939 1941

La Marine Française en 1941 - Etat des pertes -propagande de Vichy 


Un article de L'Ouest-Eclair du 23 mai 1941 nous propose une analyse de la situation de la flotte française suite aux faits de guerre ou suite aux attaques anglaises contre les ports des colonies françaises. Rappelons que nous sommes sous le régime de Vichy... 




La marine française a perdu 31 navires depuis le 3 septembre 1939 Avec le cuirassé « Bretagne à Mers-el-Kebir périrent près d'un millier de Bretons

L'AMIRAUTÉ française a communiqué la liste des pertes totales subies depuis le 3 septembre 
1939 par notre marine militaire_ Liste publiée récemment par l'Ouest-Eclair. Trente et un navires y figurent. Le tonnage correspondant à ces pertes s'élève à 70.000 tonnes, en chiffres ronds et affecte toutes les catégories de bâtiments, depuis le cuirassé jusqu'au chasseur de sous-marins. Il comprend, d'autre part, les unités coulées depuis l'armistice, à Mers-el-Kébir. Dakar ou ailleurs et concerne aussi bien les navires détruits par action de guerre (canon, mines, torpilles ou bombardements aériens) que ceux perdus par accidents (abordages, échouages ou explosions). Nous allons rappeler brièvement, en utilisant les informations d'ailleurs incomplètes encore que nous possédons, dans quelles circonstances ces unités ont succombé, pavillon haut, selon la tradition en honneur dans notre marine.

Victimes de leurs propres mines 

Le La Tour d'Auvergne ex Pluton
coulé à Casablanca
Pour suivre l'ordre chronologique, citons d'abord la perte purement accidentelle du croiseur mouilleur de mines La Tourd'Auvergne ex- Pluton », perte survenue le 13 septembre 1939, dans le port de Casablanca, et due à l'explosion des mines que portait ce navire. On eut à déplorer une centaine de victimes tant parmi les membres de l'équipage que parmi les indigènes qui travaillaient au moment de l'accident sur le quai d'accostage du bâtiment. Le Pluton, croiseur de 4.770 tonnes, spécialement conçu pour le mouillage des mines, avait été utilisé, jusqu'en 1939 comme école d'application de tirs à la mer, et on projetait de l'aménager comme deuxième navire école d'application des aspirants.





Dans la même ordre d'événements, mentionnons l'explosion de mines qui détruisit, en mars 1940, également à Casablanca, le torpilleur La Railleuse de 1.378 tonnes, construit à Nantes an 1925. L'accident coûta la vie à une dizaine de marins et fit un grand nombre de blessés. Un peu plus tard, en avril, devant Greenock, c'est le centre-torpilleur Maillé-Brézé de 2.440 tonnes, qui était victime, lui aussi, des mines qu'il avait mission d'aller semer le long des cotes de Norvège.















Jusqu'alors, la marine française n'avait eu à enregistrer aucun dommage sérieux du fait d'actions de guerre proprement dites et n'eussent été les mauvais coups du sort dont nous venons de parler, nos forces de surface et sous-marines seraient demeurées intactes jusqu'à la fin du huitième mois des hostilités.

La campagne de Scandinavie 

Cependant, la grande épreuve de printemps était proche, et il était écrit que la marine française allait désormais payer très cher la calme relatif de ces premiers mois si bien remplis d'ailleurs par d'incessantes patrouilles et de multiples opérations d'escorte. 


Nous passerons rapidement sur la campagne de Norvège à laquelle participèrent vingt unités de notre flotte et qui fut marquée pour nous par l'attaque violente subie en mer du Nord par le croiseur "Emile-Bertin" 


Ce bâtiment, alors qu'il assurait la protection d'un convoi, reçut, sur son spardek une bombe de 500 kilos et réussit, malgré de graves avaries. à rallier Brest à 25 noeuds. à la date assignée.


Le 3 mai, c'est le rembarquement de nos troupes à Namsos. Le contre-torpilleur Bison protège le convoi. Soudain, un avion pique sur lui et lui tâche une bombe qui l'ampute de tout son avant. La partie arrière, néanmoins. flotte toujours, comme elle le fit dans la nuit du 7 février 1939, après que le Georges Leygues eût littéralement sectionné en deux ce malheureux bâtiment. 



L'équipage, ou ce qui en resta, doit se résoudre à évacuer cette demi-coque, et prend place sur un destroyer britannique qui, l'instant d'après, est mortellement atteint à son tour et coule avec la plupart de ses passagers.

La flottille du Pas-de-Calais au feu

Mais l'heure où la Marine devra donner à fond est maintenant venue. Comme elle le fit en 1914-1918. c'est sur les bancs des Flandres, dans la défense des ports du Nord. qu'elle vivra les jours les plus héroïques de son histoire. Deux tâches essentielles lui sont imposées d'une part l'évacuation d'éléments considérable de l'Armée du Nord et d'autre part, la défense du camp retranche de Dunkerque Plus d'une centaine de torpilleurs, avisos, dragueurs, bâtiments de toute nature allant des transportes de troupes aux petits bateaux de pèche, concourent, sans souci des pertes, sans souci des bombardements répétés, a sauver ce qui peut. humainement, être sauvé

Ces opérations ne s'accomplissent qu'au prix d'immenses sacrifices : deux contre-torpilleurs de 2. 100 tx. : Jaguar et Chacal, cinq torpilleurs. Orage, Bourrasque. Siroco. de 1.300 tx, Foudroyant et L'Adroit de 1.378 tx, le chasseur N° 9 ainsi que 

Le Niger
le Grand pétrolier Le Niger, de 15.000 tx, succombent sous les coups des bombes aériennes ou sautent sur des mines. 

La Bourrasque avait quitte Dunkerque le 30 mai vers 15 heures et faisait route sur Douvres ayant a son bord un groupe du 318e régiment d artillerie motorisée à mi-parcours elle heurta une mine ou reçut une torpille qui ouvrit dans ses flancs une brèche énorme, a la hauteur du compartiment des machines.

Ceux qui comme moi furent sauvée, le furent par miracle. nous écrit un sous-officier du 318e.

La plupart de mes homme» disparurent l'un après l'autre sous mes yeux.

Le Siroco, de prestigieuse mémoire, fut torpillé, lui, par une vedette rapide Il avait à son bord, en plus de ses 150 hommes d'équipage. 750 hommes de l'armée de terre. La torpille le frappa à l'arrière et détermina l'explosion de grenades anti-sous-marines qu'il portait Déchiqueté par la déflagration de ces engins explosifs, la torpilleur coula en moins d'une minute, entraînant avec lui 820 nommes sur 900.


Ainsi que l'exprimait après l'évacuation de Dunkerque un ordre du jour de l'amiral de la flotte, les équipages de la flottille du Pas-de-Calais ont comme à l'ordinaire, fait leur devoir

Nos pertes en sous-marins 

Notre flotte sous-marine qui comprenait au début de la guerre 90 unités, a perdu depuis lors:


Par faits de guerre le Doris en mai au cours d'une croisière en Mer du Nord, le Morse, qui le 15 juin sauta sur une mine dans le golfe de Sfax, le Persée, l'Ajax, le Poncelet qui périrent au cours des opérations de défense de Dakar et Libreville; le Narval, torpillé en Méditerranée, le Sfax. enfin, qui comme le pétrolier Rhône qu'il escortait fut torpillé en décembre dernier, au large du cap Juby, par un sous-marin Inconnu. 

Par sabordage ou destruction volontaire le Roland-Morillot. de 1.500 tx en achèvement a l'arsenal de Cherbourg; les trois 1.379 tx, Ouessant, Achille et Agosta coulés par leur équipages à Brest, au moment de l'arrivée des troupes allemandes dans ce port.

Il nous reste à mentionner la perte du torpilleur Cyclone, sabordé a Brest de l'aviso Vauquois qui, au soir du 19 juin fut détruit par une mine dans le chenal du Four, prés Brest et coula avec plusieurs centaines d'hommes appartenant au service de la défense du littoral de la 2e Région, et du petit aviso Luronne, de 266 tonnes, qui subit le même sort à la sortie du port de Lorient


par les Anglais 

Après l'armistice et en plus des unités sous-marines déjà citées, nous eûmes à déplorer la perte du cuirassé Bretagne qui sombra en rade de Mers-el-Kébir au début de Juillet, sous les coups de la flotte anglaise Près d'un millier d'hommes. bretons pour la plupart, périrent avec ce navire. Dans le même temps, l'aviso colonial Rigault-de-Genoulli, attaque par un sous-marin Inconnu, était envoyé par le fond au large d'Oran. 


En septembre. enfin, lors du coup de main britannique contre le côte occidentale d'Afrique, le contre-torpilleur L'Audacieux, gravement touché. dut s'échouer et coula quelques heures plus tard, non sans qu'il y eut. là encore, un grand nombre de victimes.

Nos pertes en 1914-1918 


Rappelons pour mémoire que pendant la guerre mondiale, les pertes françaises en matériel furent les suivantes 4 cuirassés d'escadre, 4 croiseurs-cuirassés. 1 croiseur protégé, 16 torpilleurs d'escadre. 5 torpilleurs côtiers. 16 sous-marins, 4 canonnières. 3 chasseurs.


Tels furent dans leur ensemble les sacrifices demandés a notre marine à vingt-cinq ans d'intervalle. Comme de 1914 â 1918. l'œuvre de notre flotte, de 1939 a 1940, est la plupart du temps demeurée obscure, car on ne s'empressa jamais de dire qu'il se passait a quelque chose sur l'eau où, pourtant, le danger était de tous les instants. Saluons Ici ceux qui. accomplissant leur tache Jusqu'au bout. ont succombé a ce danger et sont morts quelque part, sur le front ce mer

J. T.


Sources 

Gallica BnF 

L'Ouest-Eclair 23-5-1941

23 novembre 2022

Sous-marin naufrage Prométhée 7 juillet 1932 Cap Lévi juillet 1932 Cherbourg

Un naufrage à Cherbourg juillet 1932 Sous-marin Prométhée

Le Prométhée était un sous-marin de 1500 tonnes capable de plonger jusqu'à 80 mètres. Il était équipé en surface de 2 moteurs diesels, d'une puissance totale de 6000 CV qui lui permettaient d'atteindre une vitesse de 18,6 nœuds et en plongée d'une propulsion électrique de 2 250 CV lui permettant de filer 10 nœuds. Il possédait un armement canon et 11 tubes lance-torpilles.

L'Ouest-Eclair 9 juillet 1932


Conçu par l'ingénieur Léon Roquebert, le sous-marin Prométhée fait partie d'une série de 31 sous-marins de type Redoutable entrés en service dans la Marine nationale progressivement, entre 1931 et 1937. L'appareil est commencé sur la cale n° 3 le 2 juillet 1928 et lancé le 23 octobre 1930. Ses premiers essais ont lieu le 1er décembre 1931. 

Lancement du Prométhée à Cherbourg


Le 7 juillet 1932, alors qu'il est en plein période d'essai, il fait naufrage au large du Cap Lévi à une distance de 7 nautiques. La catastrophe, qui provoque la disparition de 62 membres d'équipage, est attribuée selon le rapport des experts à une ouverture inopinée des purges qui permettent de remplir les ballasts d'eau, ayant eu pour effet d'alourdir subitement le sous-marin et de le faire plonger à la verticale. 
Le drame suscite dans le pays une profonde émotion. Un monument est érigé peu après par souscription à la mémoire des victimes dans la commune de Fermanville, le lieu le plus proche du naufrage.







Cherbourg, 8 juillet (de notre rédaction).


Cherbourg vit depuis jeudi après-midi les heures les plus pénibles de son histoire de ville maritime et de port de guerre enregistré. Ce n'est certes pas que cette histoire n'ait connu de trop nombreux sinistres, ce n'est pas qu'elle n'ait enregistré depuis l'invention de sous-marins de catastrophes mémorables comme celles du Pluviôse, du Vendémiaire, et, plus récemment, de l'Ondine. Mais les accidents qui, dans le passé, endeuillaient la Marine et la France étaient, par le nombre des victimes, moins terribles et moins affreuses. Jusqu'ici, les sous-marina coulés n'étaient montés que par leurs officiers et leurs hommes d'équipage. Aujourd'hui, parmi les 8O et quelques disparus, figurent à côté de l'équipage et du personnel de la maison Schneider, de trop nombreux ingénieurs, agents techniques et ouvriers de l'Arsenal,


c'est-à-dire des habitants de notre ville et de ses faubourgs. On peut dire que l'angoisse étreint tous les coeurs et que la foule attend avec une indicible émotion les moindres nouvelles, pour essayer de trouver quelques raisons d'espérer encore le renflouement du Prométhée et le sauvetage définitif de ceux qu'il retient dans ses flancs, au milieu des flots, par 75 mètres de fond.


L'Ouest-Eclair, qui prend part à la douloureuse inquiétude de tous ceux que frapperaient cette catastrophe, si aucun espoir n'était plus permis, veut encore, autant qu'il se peut, apporter aujourd'hui des paroles de confiance et faire des vœux pour que soit épargné aux familles et à la Marine française un deuil particulièrement atroce.



















UNE ENTREVUE AVEC LES RESCAPÉS

Cherbourg, 8 juillet. Le hasard qui porte un nom que la discrétion professionnelle ne nous permet pas de lui donner, nous a permis d'avoir une courte entrevue avec la plupart des rescapés. Voici sans phrases inutiles ce que ces braves gens nous ont raconté Le deuxième maitre Gouasguen qui se porte à merveille se trouvait vers midi sur le pont lorsqu'on l'appela à l'intérieur pour aller manger. 



Il descendit au carré mais par une chance providentielle Il ne trouva point de place et remonta sur le pont. Il commençait à rouler une cigarette lorsque aussitôt une voix, qui doit être celle du commandant. cria «Tout le monde en bas Fermez les panneaux ». Sur les vingt ou vingt-cinq, nous a dit M. Gouasguen, qui se trouvaient sur le pont, plusieurs descendirent aussitôt. D'autres, dont j'étais, restèrent et se mirent en devoir de fermer les panneaux à coups de pieds. Tous furent fermés, sauf un qui résista. D'ailleurs il était trop tard Dès ce moment le sous-marin s'enfonçait par l'arrière, où, comme nous disons en terme de métier, descendait en charrue. Je sautai à la baille comme les camarades. Je réussis à envoyer promener mes chaussures et à nager puis a attraper une bouée. Sur cette bouée et sur une autre plusieurs camarades s'étaient de leur côté agrippés.
Pendant ce temps, le commandant Couespel du Mesnil et l'enseigne Bienvenu nageaient vigoureusement et faisaient les efforts les plus méritoires et les plus dignes d'éloges pour porter secours à des hommes qui se noyaient. e Je me souviens surtout d'avoir vu l'enseigne de vaisseau Bienvenu porter secours à M Bouthier qui. frappé de congestion ne put se maintenir que quelques secondes et coula.

Les recherches
Le premier patron Prigent de son côté venait de manger et remontait sur le pont. n fut surpris par la soudainetè de l'événement et reste obstinément muet sur les raisons qui. selon lui, ont pu motiver la catastrophe. Le matelot Gattepallle, un grand gaillard qui hier semblait assez sérieusement atteint par son séjour à la mer, va maintenant fort bien. Il mangeait sa gamelle sur le pont lorsque retentit l'ordre du branlebas. Il se précipita lui aussi pour fermer les panneaux à coups de pieds et se trouva lancé à la mer avant d'avoir pu savoir exactement ce qui se passait. Le matelot Thérart, qui hier ne semblait pas se sentir de sa périlleuse aventure, faisait, hier après-midi, un peu de fièvre, mais son état ne présentait aucune inquiétude et nous n'avons pas insisté pour le fatiguer outre mesure.


Le quartier -maître Carpentier était de quart au moteur Diésel. Il venait de manger et au lieu de rentrer très vite à l'intérieur, il resta quelques secondes à prendre l'air sur le pont e DVllleurs. dit-il le navire marhait. avec ses moteurs électriques et ma présence en bas n'était pas absolument nécessaire. J'entendis l'ordre de branlebas et l'ordre prescrivant à tout le monde de descendre en bas et de fermer les panneaux. J'exécutai une partie de l'ordre comme mes camarades. mais je me trouvai tout de suite à la mer et vis le navire qui s'enfonçait par l'arrière

Le commandant Couespel du Mesnil dont tous les hommes s'accordent à vanter la belle tenue se montre, on le conçoit, extrêmement réservé. Tout d'abord il affirme n'avoir rien à ajouter à ce qu'il a dit primitivement, n se trouvait au fond du Prométhée lors- qu'un bruit qui lui paru anormal se fit entendre sur le pont
e
Bouée marquant l'épave
x
« Ma première pensée, dit-il, fut qu'un homme était tombé à la mer et je me précipitai pour procéder aux opérations de sauvetage. Lorsque j'arrivai sur le pont je vis tout de suite le danger et je commandai de fermer tous les panneaux. Je sais qu'à ce moment il y avait quinze à dix-sept hommes sur le pont, mais je ne saurais dire le nombre exact de ceux qui furent noyés



On a pu trouver étrange, dit le commandant, que je ne sois pas descendu dans le sous-marin. Je dois faire observer qu'à mon avis mon devoir était de rester sur le pont le dernier jusqu'à ce que la manœuvre commandée fût achevée et de descendre ensuite à l'Intérieur du Prométhée. Malheureusement la catastrophe s'est produite tellement vite que je n'ai pas eu le temps de mettre mon projet à exécution et que je me suis trouvé moi-même lancé à la mer. J'ai alors nagé pour porter secours à mes hommes et rallié une bouée où se trouvaient déjà Gattepaille et Prigent. »

Le matelot Lecarpentier, dont nous parlons plus haut, nous a répété à diverses reprises que la catastrophe s'était produite en un temps maximum de 30 à 40 secondes.

Nous n'avons pu rencontrer l'enseigne Bienvenu qui était allé le matin avec l'Ailette pour procéder aux travaux de recherches du sous-marin disparu, mais nous tenons à dire que tous les marins que nous avons rencontrés sont unanimes à vanter son courage intrépide et à faire de lui le plus vif éloge.






La manœuvre intempestive
La preuve est maintenant faite, de la manière la plus indiscutable, que la catastrophe du Prométhée, qui a causé la mort de 62 hommes et entraîné la perte d'un navire tout neuf, dont le pays pouvait avoir besoin, est due, suivant les paroles mêmes du commissaire-rapporteur à une manœuvre intempestive du robinet de sectionnement des vannes Morin » accomplie par erreur (tout à fait en dehors du commandant du Prométhée qui n'avait guère que la direction de la route du bâtiment) par un des disparus resté forcément inconnu et qui, dit encore le rapporteur, peu familiarisé avec la manœuvre, aura fermé par mégarde au lieu de la purge un sectionnement beaucoup plus apparent que celle-ci qui est placée près du parquet ».



Pdt Henriot Georges Leygues



cérémonie en l'honneur des victimes


Les recherches Jules Verne

Sources

L'Ouest-Eclair 


Gallica BnF

L'Illustration 23 juillet 1932 n° 4664


Frégate NIVOSE à Kerguelen 12 février 2024 exercice Pétrel 2e RPIMa T.A.A.F.

Frégate NIVÔSE à Kerguelen 12 février 2024  Le Nivôse, frégate de surveillance française, a opéré dans des eaux des iles Kerguelen en févrie...