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23 février 2021

Commandant Duboc dragueur aviso capitaine Frégate Emile Indochine Ogoué Gabon Tonkin Chine Pont-de-Papier




Aviso-dragueur

Commandant Duboc

Des noms sur la mer

L'Ouest-Eclair 6-05-1936



L'Ouest-Eclair 15-01-1938


Nous figurons ci-dessus l'aviso dragueur de mines "Commandant-Duboc" lancé à Nantes le 16 janvier dernier, où il se trouve en achèvement.
Il sera suivi de 18 unités à peu près analogues construites par l'industrie et la Marine
Le Commandant-Duboc délace 630 tonnes et filera dix-huit noeuds, avec une puissance de 4.000 C.V.
Son armement n'est pas encore officiel bien qu'on ait parlé de deux 100/60 m/m. contre avions.

Lorient, 10 Juin L'aviso dragueur Commandant Duboc. réalisé par les chantiers Dubigeon. de Nantes, qui avait quitté la Loire samedi matin, a fait route sur Lorient. où Il était attendu dans la soirée.
Ce bâtiment fait partie de la série des
dragueurs dont le port de Lorient a plusieurs échantillons en essais ou en cours d'achèvements l'un d'eux, le Chamois, affecté à l'Ecole de Pllotage navigue depuis  plusieurs semaines. 

INAUGURATION D'UNE STELE AU COMMANDANT DUBOC


Paris, 18 février. Sous la présidence d'honneur du vice-amiral Lacaze, de l'Académie Française, ancien ministre. a eu lieu cet après-midi l'inauguration d'une stèle commémorative élevée par souscription. publique, au nouveau cimetière de Neuilly, en souvenir du capitaine de frégate Emile Duboc. ancien compagnon d'armes de Rivière et de Courbet, au Tonkin et dans les mers de Chine.

Œuvre du statuaire Robert Delandre, la stèle reproduit les traits du commandant Duboc, dont la Marine conserve fidèlement le souvenir, et dont le nom a été donné à un de nos plus récents avisos mouilleur de mines. Les ministres de la Marine et des Colonies s'étaient fait représenter à la cérémonie. Le général Duboc. fils du commandant Duboc, a pris la parole au nom de la Ville et des anciens élèves du collège de Dieppe où son père s'était préparé à l'Ecole Navale. Le vice-amiral Mornet, président du comité des amis du commandant Duboc, a déclaré que le héros de SheiPoo incarnait les plus belles traditions de dévouement et d'héroïsme de la Marine. 


Il a évoqué la carrière diverse et féconde du commandant Duboc. qui fut choisi par de Lesseps pour collaborer aux travaux hydrographiques du canal de Panama. Il fut par ses explorations dans le bassin de l'Ogoué le précurseur de Brazza avant d'aller participer. aux côtés du commandant Rivière, du général Bouet, puis de l'amiral Courbet, aux opérations des campagnes du Tonkin et de Chine. Le commandant Duboc fut un héros maritime de bravoure légendaire. N'avait-il pas. en effet, réussi le merveilleux exploit d'aller, dans un petit canot de nuit mètres de long, faire exploser une torpille au contact d'une frégate chinoise, et cela malgré le feu intense de l'ennemi.




Brillant élève au collège impérial de Dieppe, entré à l'École navale en 1869, il est nommé enseigne de vaisseau en . Promu lieutenant de vaisseau en 1883, il est blessé en Indochine au combat du Pont-de-Papier où le commandant Rivière trouve la mort.



 Il exerce ensuite les fonctions d'aide de camp du général de brigade Alexandre-Eugène Bouët en Cochinchine, avant de devenir second du croiseur Chateaurenault. Il participe au combat de Shipu en 1885 sur le cuirassé Bayard et s'y distingue en coulant la frégate chinoise Yuyuan. Il est membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen.







Sources 
Bnf Gallica
L'Ouest-Eclair
Quinzaine Impériale -  Mer et Colonies - avril-mai 1942 Revue de la Ligue Maritime et coloniale

02 novembre 2020

Des cartes postales et des maisons closes japonaises prostitution Indochine Tonkin escale marine

Des cartes postales et des maisons closes

Les karayuki-san, une mobilité encouragée par l’État japonais


ce qui se passe à bord reste à bord


La tradition veut qu'une carte postale soit envoyée du port d'escale..

L’imaginaire articulé autour des prostituées japonaises est nourri en grande partie par l’œuvre de Pierre Loti, Madame Chrysanthème. 


Celles que les Français appellent mousmés, et non karayuki-san, font partie de l’imaginaire exotique et érotique des marins français et leur fréquentation est perçue comme une obligation pour tout célibataire qui se respecte, d’autant que les mousmés jouissent d’une excellente réputation, notamment en matière de propreté.

Contrairement aux prostituées européennes, la présence des prostitués japonaises est largement acceptée par les autorités coloniales du Tonkin et il est, de ce fait, plus facile d’étudier cette catégorie de prostituées connue dans l’historiographie sous le nom de karayuki-san. Les prostituées japonaises sont présentes dans toutes les villes importantes de Chine et d’Asie du Sud-Est, notamment à Singapour, aux Philippines et en Indonésie où elles se comptent par milliers. Elles sont bien moins nombreuses en Indochine puisqu’un rapport japonais datant de 1914 en dénombre seulement 340


"La Japonaise a depuis longtemps envahi les ports de l'Extréme-Orient: le Tonkin, depuis l'occupation française, a attiré l'attention des tenanciers et, actuellement, les maisons de prostitution s'élèvent jusqu'à la frontière de Chine, dans tous les centres où se trouve une agglomération européenne suffisante."

"On a dit et répété que les prostituées japonaises qui vont chercher, en dehors de leur pays d'origine, ie droit d'exercer leur industrie spéciale, visaient à se constituer une dot pour rentrer ensuite dans leur pays, y choisir un époux et se consacrer exclusivement, par la suite, aux devoirs du foyer, à l'éducation des enfants qu'elles peuvent concevoir.



Les Européens constituent la clientèle visée par ces prostituées : « la Japonaise a depuis longtemps envahi les ports de l’Extrême-Orient : le Tonkin, depuis l’occupation française, a attiré l’attention des tenanciers et, actuellement, les maisons de prostitution s’élèvent jusqu’à la frontière de Chine, dans tous les centres où se trouve une agglomération européenne suffisante » Les Européens ont les moyens financiers de fréquenter les karayuki-san qu’ils trouvent généralement plus attirantes que les autres prostituées asiatiques. D’après Auguste Morel, sous-officier de marine arrivé au Tonkin en 1890, elles sont « traitées avec bienveillance par les Européens, surtout par les militaires français » .


Présentes dès le début de la colonisation française, les prostituées japonaises disparaissent aux alentours de 1920. Le mouvement migratoire amenant des prostituées japonaises dans toute l’Asie du Sud-Est a la particularité d’être sinon géré du moins promu par le gouvernement japonais



"La vérité n'est pas conforme, en général, à cette opinion. La Japonaise du Tonkin est issue de famille pauvre, elle est devenue l'esclave d'un tenancier parce qu'elle s'est engagée pour une somme fixée par contrat et dont le montant doit venir en aide à ses malheureux parents. Elle contracte ainsi une dette qui va devenir l'origine de stratagèmes sans nombre de la part de son créancier pour qu'elle ne parvienne jamais a t'éteindre et il est probable qu'elle mourra à la peine, si un ami généreux ne vient un jour solder cet arriéré et lui rendre sa liberté. [...] "

 

Enfin les déceptions amoureuses, la crainte de la colère paternelle, les offres alléchantes des tenanciers racontant que la vie est plus facile et le mariage plus commode de l'autre coté des mers, sont autant de causes qui agissent sur l'esprit des jeunes filles pauvres pour permettre aux agents de prostitution de pratiquer à leur aise la traite des jaunes. 


Le paupérisme, ici comme ailleurs, est donc à la base de la prostitution : mais un caractère original doit être retenu qui dérive du système d'adoption des enfants et de la piété filiale envers les parents poussée jusqu'à l'engagement des jeunes filles comme caution d'une avance d'argent."





"Ces recrues féminines, accompagnées de l'agent qui les conduit, arrivent ainsi à Haiphong où elles sont reçues à la maison publique de la ville où se trouve l'agent général de la prostitution japonaise au Tonkin. 




Les nouvelles arrivées rencontrent, de la part de leurs camarades qui les ont précédées dans la région, un accueil enthousiaste et les conversations ont leur train sur le pays natal auquel on pense toujours. 

Mais le répartition commence il serait peu pratique de laisser improductif ce capital précieux et les sous-maitresses, qui dirigent ailleurs des maisons secondaires, viennent chercher leurs pensionnaires pour Hanoï, Yen-Bay, Lao-Kay et Mong-Tsé. Ce dernier poste fut en effet créé au milieu de l'année 1904."

 "Cette répartition n'est pas définitive si la mousmé du Haut-Tonkin est fatiguée par le climat, on la fera descendre dans une région plus saine, de même que tes femmes contaminées d'Haiphong et d'Hanoi essayeront parfois un voyage dans le haut Fleuve Rouge pour échapper à la surveillance médicale du lieu et constater si le médecin de leur nouvelle résidence aura la même sévérité que son collègue du Delta."

"La prostitution japonaise, en Indo-Chine, est étroitement réglementée. Les femmes sont enfermées dans une maison bâtie en un quartier spécial et ordinairement dirigée par une ancienne courtisane qui jouit d'une grande autorité sur ses pensionnaires et qui intervient, dans tous tes cas, comme responsable, vis-à-vis de l'Administration. Elle s'est substituée au tenancier d'Haïphong qui lui a passé ses créances, sans aucun doute majorées. Les jeunes femmes qu'elle a recrutées lui obéissent très exactement, sans jamais murmurer et la traitent avec déférence. 

Elle-même, quoique sachant rire a propos, garde une tenue très décente et ne se commet jamais avec les clients. Elle dirige sa maison au point de vue domestique, exige que les chambres soient d'une propreté rigoureuse, surveille l'alimentation et s'ingénie à entourer ses élèves d'un cadre spécial leur donne l'illusion d'une maison de là bas. C'est ainsi que leur papier à lettres, leurs livres, les étoffes, tout vient du Japon et elles augmentent d'autant plus leurs dettes qu'elles se confectionnent davantage de kimonos voyants et de ceintures de soie."

"Elles ne sortent guère que le jour de visite médicale, une fois par semaine ou plus souvent si le docteur le prescrit, revêtues de leurs plus belles toilettes, se dandinant sur leurs " gétas " de bois, elles se rendent ainsi en groupe jusqu'au dispensaire où toutes, même les plus jeunes, se laissent examiner sans récrimination, trouvant au contraire très naturel qu'en protégeant la société on les protège elles-mêmes contre des maladies dont elles connaissent fort bien les graves conséquences."






 "La dette qui les lie à la tenancière est en moyenne de 180 piastres. Si un Européen veut en solder le prix, la prostituée est libre elle se louera alors à son nouveau maître pour 30 piastres par mois et deviendra une maîtresse de maison sur le zèle de laquelle on peut absolument compter. 


Ce n'est que de cette façon qu'elle peut arriver à faire des économies et revoir le pays natal car, dans la maison de prostitution, les tenanciers ne songent que rarement à exécuter l'article 30 de la loi japonaise de 1896 disant " En traitant avec les courtisanes, les tenanciers tâcheront de les ramener à une vie plus vertueuse et les empêcher de gagner de l'argent de pareille manière. "

"L'âge de ces Japonaises est très variable, il va de 14 à 30 ans. Mais le plus grand nombre des recrues est aux environs de la dix-huitième année. La loi japonaise interdit la prostitution réglementée au-dessous de 16 ans."





Beauté et qualités

"Ces femmes sont en général petites et mal faites. Le buste est long, mais deux de ses éléments, la poitrine et le bassin, sont mal proportionnés […] Les cheveux sont longs, épais et ramenés en des torsades savantes qui représentent un grand travail. Aussi la Japonaise tient-elle à sa coiffure et dort, la nuit, le cou appuyé sur un oreiller en forme de fer à repasser, de façon à ne pas déranger cet édifice capillaire péniblement et laborieusement échafaudé. "

"A propos du système génital, il convient de dire combien les Japonaises sont propres et soignées de toutes les prostituées que j'ai examinées, en différents pays, je n'en ai jamais rencontré qui arrivent à l'examen du médecin sous un aspect de propreté aussi partait."

"L'intelligence est vive, éveillée, elles sont curieuses de rapprocher les mœurs de leurs pays des nôtres et questionnent volontiers sur nos habitudes et nos usages. Toutes celles que j'ai examinées savaient lire et écrire et leurs moments de loisir se passaient à coudre, à lire ou à écrire à leurs parents. Elles apprennent assez facilement le français ou l'annamite et sont douées de beaucoup de mémoire."

"Il est courant d'entendre nier la sensibilité chez la prostituée japonaise et il est convenu de dire que c'est une femme de marbre mais cette réserve dans tes ébats amoureux, dont on lui fait un reproche, pourquoi l'enfreindrait-elle? Elle exerce un métier, par raison, par nécessité de quel droit exige-t-on du sentiment dans une occasion où il n'a que faire? 

"La Japonaise sait qu'elle est ta prêtresse d'un sacrifice indispensable par lequel elle contribue, dans une certaine mesure, à l'assouvissement de cet instinct sexuel par lequel nous sommes nés, pour lequel nous vivons et au moyen duquel nous assurons, la pérennité de l'espèce."

 

 "Elle prête son corps, elle ne loue pas son coeur. Mais si un protecteur paye ses dettes et la libère de sa tenancière, il ne tarde pas à constater que cette poupée orientale ne craint pas de faire du sentiment et que, autant par affection que par reconnaissance, elle lui témoignera son contentement par des caresses et des étreintes passionnées. En cas de maladie, elle se transforme en une infirmière dévouée, qui est aux petits soins pour son malade et fait exécuter à la lettre les prescriptions du médecin."


"Enfin, même dans la maison commune, ses sentiments affectifs trouvent à s'épancher dans de longues lettres quelle écrit très régulièrement à sa famille et dont elle attend la réponse avec impatience. La Japonaise rit facilement, mais se fâche très vite. Elle a son caractère, je veux dire qu'elle est têtue. Dans le genre des petites ménagères de chez nous, elle aime l'ordre, la propreté et tient à régir de très près tout ce qui ressortit à une femme, dans l'administration d'une maison. 



N'allez pas déranger une série de mouchoirs vous auriez à coup sur une scène. Faites des observations aimables sur le repassage défectueux de votre veste blanche vous auriez sans cela à subir, pendant quelque temps, l'ennui relatif d'un mutisme complet."


"Il faut que cette femme, comme tant d'autres, fasse sentir sa volonté de temps en temps ! "


"A défaut d'un client ou d'un protecteur, c'est aux serviteurs annamites qu'elle s'en prend, car elle a le plus profond mépris pour cette race, qu'elle considère comme une race de boys, et les Annamites ne sont pas reçus dans les maisons de prostitution où sont employées les Japonaises."

Femmes de principes

"Mais le coté le plus intéressant, à mon avis, de la prostituée japonaise, réside dans sa morale. Tout au moins dans les premières années de sa réclusion, la courtisane ne pense pas que son métier puisse être taxé d'infamie : ses jours de sortie, promenée dans son pousse-pousse, elle ne cherche pas à éveiller l'attention des passants, bien différente en cela des " maison Telliers " que l'on voit parfois, en province, se faire voiturer tapageusement dans des costumes criards. Et pourquoi serait-elle honteuse d'elle-même? Son métier la force à changer de maître très souvent, il l'expose à subir des maladies dont elle est la première à pâtir mais, en somme, elle n'est pas une dégénérée génitale. Les rapports qu'elle autorise sont conformes à la loi naturelle et les érotomanes n'ont rien à faire à ses cotés. Combien de nos pauvres filles de la ville, prostituées, pourraient se montrer sous cet aspect, alors que la plupart d'entre elles se prêtent à toutes les exigences de personnes déséquilibrées et oublient si facilement l'usage physiologique de certains de leurs organes?"

"Ce fonctionnement génital normal, quoique hyperactif, lié à un état psychique héréditaire, explique, à mon sens, que la prostituée japonaise conserve des quatités morales que nous ne trouvons sans doute pas au même degré parmi les autres races. L'honnêteté, par exemple, est fort en honneur chez elle, sous ses diverses formes. Le prix convenu, dans une maison, n'est jamais majoré. Si le médecin a reconnu une femme malade et lui ordonne de garder ta chambre. il est absolument certain que la femme malade n'aura aucun rapport, malgré les offres tes plus tentantes, avant que te docteur ait levé l'interdit qui pèse sur elle et j'insiste sur cette observation, qui est a coup sûr peu banale, et que j'ai eu l'occasion de faire plusieurs fois."

"Mais le patriotisme de ces jeunes femmes est aussi un trait bien original de leur vie psychique nous irions, dans une maison de prostitution française, calomnier et insulter un de nos hommes d'Etat tes plus en vue, que les pensionnaires s'en soucieraient probablement fort peu et mettraient ces paroles acerbes sur le compte d'une douce folie sans intérêt pour elles. 

N'allez pas proférer des injures, dans une maison japonaise du Tonkin, à l'adresse du Mikado et mettre en doute sa supériorité intellectuelle : vous seriez très mal reçu et Mme Chrysanthème aurait tôt fait de vous mettre à ta porte si vous ne reveniez bientôt à des sentiments plus japonophile et à l'observance plus stricte des convenances et des égards que vous lui devez."


[...]" Dans le Haut.Tonkin, elles paient un large tribut à l'endémie palustre : dans les premiers mois l'anémie est rapide les muqueuses se décolorent, le teint se fane et elles essayent vainement de le relever en mettant du rose sur leurs pommettes ou en se carminant les lèvres. Les cheveux tombent aussi et c'est là un de leurs déboires tes plus douloureux, car la coiffure joue un grand rôle dans la vie de ces courtisanes. 

Enfin quelques-unes meurent là-haut de cachexie palustre ou d'accès pernicieux mais d'autres viennent les remplacer et ces remplaçantes continueront de monter vers ces pays lointains tant que le Japon sera trop petit pour ses habitants et que le peuple y sera voué a la misère."

Sources


Amiral Guépratte Bizerte 1918 Dardanelles Guerre 1914 1918 frégate escorteur

Amiral Guépratte Bizerte 1918 Une carte de remerciement à l'entête de l'arrondissement algéro-tunisien - Préfet maritime - Gouverneu...