Navire hôpital Saint-Yves Les Oeuvres de Mer
Joël Lemaine SPM
Joël Lemaine est Peintre officiel de la Gendarmerie
https://www.gendinfo.fr/loisirs/culture/joel-lemaine-aquarelliste-de-la-gendarmerie/
Avec ses maisons de bois colorées, ses îlots inhabités, ses côtes souvent enneigées, Saint-Pierre-et-Miquelon a tout pour séduire les peintres. C’est là, sur ce petit bout de France au sud de Terre-neuve, que Joël Lemaine a vu le jour il y a 66 ans. Là aussi qu’est née sa passion pour la peinture. Enfant, il aimait observer les artistes, autochtones ou de passage, reproduire sur la toile les paysages de l’archipel, et ne manquait jamais une exposition.
Il apprend le dessin en autodidacte, et cette passion deviendra profession. Menuisier, puis architecte d’intérieur en bureau d’études, crayon et carnet le quittent rarement. « Le dessin a toujours fait partie de ma vie », résume-t-il.
Le Saint-Yves
L'assistance à la grande pêche, du milieu du XVIII° siècle jusqu'à nos jours, s'est faite sous différentes formes grâce à l'aide de fondations, de sociétés laïques ou religieuses, puis après le concordat (1903) avec la Marine Nationale. Souvent on les trouvait ensemble dans une action humanitaire commune, avec des spécificités propres à chacune d'elles et aux moyens de l'époque. La tâche était immense; les médecins et les infirmiers de la marine y ont vécu des années d'expérience en médecine navaleLa Société des OEuvres de Mer acheta alors un dundée gravelinais, le Willy Fursy construit en 1929 à Fécamp et après avoir été aménagé en navire-hôpital.
En 1935, l'hôpital du Saint Yves était plus modeste. L’infirmerie était approvisionnée et outillée selon les enseignements d'une longue expérience. Elle possédait les moyens d'entreprendre les interventions chirurgicales d'extrême urgence. L'hôpital disposait de huit couchettes dont deux en chambre isolée. Il pouvait héberger en outre 4 à 6 hommes couchés en hamac. Il disposait d'un cabinet dentaire et des innovations médicales mises au point lors des campagnes précédentes.
L'Ouest-Eclair 1er septembre 1937 |
Le Matin 14 avril 1936 |
RADIO - MORUES
Le prix que l'Académie Française vient de décerner au R. P. Yvon sera fêté, n'en doutons pas, jusque sur les bancs de Terre-Neuve...
L'intransigeant 14 avril 1936 |
Ce soir 3 avril 1939 |
LA CAMPAGNE DE LA « VILLE D'YS » CHERBOURG, 27 octobre. (De notre rédaction).
Après une absence de sept mois l'aviso Ville-d'Ys est rentré à Cherbourg lundi matin.
Suivant la coutume, les journalistes cherbourgeois se sont rendus hier matin à bord du navire afin de recueillir les impressions du commandant sur cette longue campagne.
Nous avons été reçus par le capitaine de frégate Emmanuelli qui, fort aimablement, nous a renseigné sur la mission très importante de l'aviso qu'il commande.
1" avril dernier afin de se rendre sur les bancs de Terre-Neuve pour porter aide et assistance aux pêcheurs français entre les Açores et Terre-Neuve. La mer fut très rude, mais se calma par la suite et l'aviso ne rencontra plus de mauvais temps jusqu'au retour; seule la brume gêna souvent les opérations du navire.
Cette première partie de la campagne ne fut marquée par aucun incident. Tous les quinze jours environ, la Ville-d'Ys quittait les bancs de Terre-Neuve afin d'aller charbonner. En mal, ce fut une visite au Golfe du Maine, puis à la baie Sainte-Marie.
Les Canadiens réservèrent à l'état-major et à l’équipage une réception très chaleureuse dont tous conservent le meilleur souvenir.
En juin, la Ville-d'Ys fit flotter les couleurs françaises en Nouvelle-Ecosse Là aussi des réceptions amicales avaient été prévues.
Le 30 juin, l'aviso était à Saint-Jean de Terre-Neuve, la Ville-d'Ys rencontra souvent le Saint-Yves, le bateau des œuvres de mer, sur lequel se trouve le père Yvon, bien connu des Cherbourgeois, devant lesquels il donna déjà plusieurs conférences du plus haut intérêt sur la côte ouest du Groënland. La Ville-d'Ys continua sa mission d'assistance parmi les nombreux pêcheurs qui avaient déserté Terre-Neuve pour venir pécher des morues plus belles et de meilleure qualité.
Le travail était assez facile, car le temps était plus favorable, malgré la violence des courants.
La pèche fut fructueuse. Les jours étaient plus longs et même un mois se passa sans que la nuit fasse son apparition.
Entre deux tournées d'inspection, l'équipage eut l'occasion de faire un peu de tourisme. Officiers et matelots purent visiter tout à loisir les parties les plus pittoresque du Groenland et en particulier l'Umanack, pic de 1.200 mètres absolument impressionnant qui frappa vivement l'équipage, si l'on juge par la débauche de photographies qui en a résulté et nous ne parlons pas évidemment du fameux soleil de minuit.
Le 14 août, l'aviso était à Sydney. La pêche était terminée.
La deuxième partie de la mission prenait fin. La campagne de présentation allait commencer, mais auparavant pendant quatre ou cinq jours l'équipage s'employa avec entrain à briquer le navire afin de le présenter bien propre aux Canadiens qui, comme chaque année, l'attendaient avec impatience.
Il arrivait à Québec le 1" septembre, après une semaine qui se déroula en réceptions de toutes sortes toutes aussi amicales les unes que les autres. La Ville-d'Ys toucha Montréal le 11 Le séjour dans cette ville fut profondément attristé par la nouvelle de la perte du Pourquoi-Pas ? Le bal de l'équipage qui devait avoir lieu le lendemain fut supprimé. Les fêtes furent annulées.
Le commandant Emmanuelli appelé à faire une conférence à la T. S. F. sur la campagne de la Ville-d'Ys, fit précéder sa causerie d'un très bel éloge du commandant Charcot et de ses compagnons.
Le commandant de la Ville-d'Ys ne manqua pas d'aller visiter le pays de Maria Chapdeleine. I1 eut d'ailleurs la bonne fortune de rencontrer Maria Chapdeleine elle-même et d'être reçu par elle de la façon la plus aimable. Le octobre, l'aviso était à nouveau à Sydney.
Il fallait songer au retour. On repassa par Saint-Pierre-et-Miquelon, dont les habitants sont dans la misère et accueillent avec joie la subvention que leur envoie la France, puis c'était le retour à Cherbourg, quelques jours plus tôt qu'il n'avait été prévu car, pour des raisons que tout le monde comprendra, la Ville d'Ys ne put s'arrêter en Espagne. Entre les Açores et Cherbourg le navire dut subir les assauts d'une véritable tempête.
Ajoutons que, comme chaque année. les officiers du bord ont procédé à des travaux d'hydrographie et d'hydrologie pour l'Office des pêches.
D'autre fois, quatre fois par jour, l'O. N. M. recevait de la Ville-d'Ys des renseignements météorologiques. Il nous faut enfin insister sur les bienfait- de la T. S. F., l'aviso fut toujours en relations avec la France même par 72 degrés de latitude nord. Le commandant Emmanuelli nous a priés de souligner la bonne tenue de son équipage.
Courrier ayant transité par le navire hôpital des Oeuvres de mer Sainte Jeanne d'Arc |
Nous n'aurons garde d'oublier il ne pourrait d'ailleurs en être autrement, à bon chef, bon équipage dernier détail qui montrera combien le commandant s'intéresse à ses hommes le commandant Emmanuelll ayant remarqué combien ses hommes mettaient de cœur à fixer sur des plaques photographiques les coins les plus pittoresques des pays visités, a décidé d'ouvrir à bord un concours de la plus belle collection de photographies prises pendant la campagne; un prix récompensera le vainqueur.
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