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03 février 2021

Navire hôpital Saint-Yves Les Oeuvres de Mer SPM Saint-Pierre Miquelon Joël Lemaine

Navire hôpital Saint-Yves  Les Oeuvres de Mer
Joël Lemaine SPM

Un nouveau timbre vient d'être réalisé par Joël Lemaine pour le compte de Saint-Pierre et Miquelon. Ce timbre représente le navire-hôpital Saint-Yves des Oeuvres de Mer.

Joël Lemaine est Peintre officiel de la Gendarmerie

https://www.gendinfo.fr/loisirs/culture/joel-lemaine-aquarelliste-de-la-gendarmerie/


Avec ses maisons de bois colorées, ses îlots inhabités, ses côtes souvent enneigées, Saint-Pierre-et-Miquelon a tout pour séduire les peintres. C’est là, sur ce petit bout de France au sud de Terre-neuve, que Joël Lemaine a vu le jour il y a 66 ans. Là aussi qu’est née sa passion pour la peinture. Enfant, il aimait observer les artistes, autochtones ou de passage, reproduire sur la toile les paysages de l’archipel, et ne manquait jamais une exposition.


Il apprend le dessin en autodidacte, et cette passion deviendra profession. Menuisier, puis architecte d’intérieur en bureau d’études, crayon et carnet le quittent rarement. « Le dessin a toujours fait partie de ma vie », résume-t-il.




Joël expose rapidement ses œuvres et, en 2013, il est sélectionné par la commission philatéliste pour réaliser un premier timbre sur le thème des vieux gréements. Une trentaine d’autres suivront, notamment un bloc sur le voyage inaugural de l’Hermione, réplique de la frégate sur laquelle embarqua La Fayette en 1780, pour lequel il reçoit le grand prix de l’Art Philatélique en 2015.

Le Saint-Yves

L'assistance à la grande pêche, du milieu du XVIII° siècle jusqu'à nos jours, s'est faite sous différentes formes grâce à l'aide de fondations, de sociétés laïques ou religieuses, puis après le concordat (1903) avec la Marine Nationale. Souvent on les trouvait ensemble dans une action humanitaire commune, avec des spécificités propres à chacune d'elles et aux moyens de l'époque. La tâche était immense; les médecins et les infirmiers de la marine y ont vécu des années d'expérience en médecine navale 


La Société des OEuvres de Mer acheta alors un dundée gravelinais, le Willy Fursy construit en 1929 à Fécamp et après avoir été aménagé en navire-hôpital.
 il fut baptisé Saint-Yves et béni le lundi de Pâques 1935 à Saint-Malo. 


L'hôpital était modeste (huit couchettes et 6 hamacs) mais le navire était moderne et doté d'une TSF qui permit au RP Yvon, aumônier, de créer Radio Morue sur les bancs. Le voilier fit cinq  campagnes de 1935 à 1939. Ses plans avaient servi à la construction des deux goélettes Etoile et Belle-Poule en 1932, et se trouvent dans un article de la revue Le Chasse-marée de mai 1988 (page 47).


En 1935, l'hôpital du Saint Yves était plus modeste. L’infirmerie était approvisionnée et outillée selon les enseignements d'une longue expérience. Elle possédait les moyens d'entreprendre les interventions chirurgicales d'extrême urgence. L'hôpital disposait de huit couchettes dont deux en chambre isolée. Il pouvait héberger en outre 4 à 6 hommes couchés en hamac. Il disposait d'un cabinet dentaire et des innovations médicales mises au point lors des campagnes précédentes.

L'Ouest-Eclair 1er septembre 1937




L'Ouest-Eclair 12 avril 1936
Le navire-hôpital Saint-Yves passera sa revue de départ mercredi matin. Il compte partir le même jour à la marée du soir.








Le Matin 14 avril 1936

RADIO - MORUES 

Le prix que l'Académie Française vient de décerner au R. P. Yvon sera fêté, n'en doutons pas, jusque sur les bancs de Terre-Neuve... 

Aumônier du navire-hôpital Saint-Yves, le digne capucin consacre toutes ses forces, depuis de longues années déjà, aux pêcheurs bretons dont il partage la rude existence. Les morutiers de Terre-Neuve n’ont pas de plus fidèle ami que le père Yvon, tour à tour leur confesseur, confident, conseiller... et secrétaire. C'est à leur aumônier qu'ils ont recours, en effet, chaque fois qu'ils désirent donner de leurs nouvelles à leur « promise ».

L'Ouest-Eclair 18 août 1937

 — J'ai certainement écrit pour mes braves morutiers plusieurs centaines de lettres, nous disait un jour le père Yvon. Et, sans fausse modestie, je crois ne pas avoir trop mal interprété, jusqu'ici, les sentiments de ces âmes pures... Ajoutons que l'aumônier des Terre-Neuvas a équipé sur le Saint-Yves un poste émetteur de T.S.F. Ce poste — dont on chercherait en vain l'indicatif sur les listes officielles — a été pittoresquement baptisé par le père Yvon : « Radio-Morues ».



Sources
Gallica BnF

L'Exelcior 31 juillet 1938
La Croix du Nord
L'Ouest-Eclair

L'intransigeant 14 avril 1936

Ce soir 3 avril 1939


LA CAMPAGNE DE LA « VILLE D'YS » CHERBOURG, 27 octobre. (De notre rédaction). 

Après une absence de sept mois l'aviso Ville-d'Ys est rentré à Cherbourg lundi matin. 

Suivant la coutume, les journalistes cherbourgeois se sont rendus hier matin à bord du navire afin de recueillir les impressions du commandant sur cette longue campagne. 

Nous avons été reçus par le capitaine de frégate Emmanuelli qui, fort aimablement, nous a renseigné sur la mission très importante de l'aviso qu'il commande. 

1" avril dernier afin de se rendre sur les bancs de Terre-Neuve pour porter aide et assistance aux pêcheurs français entre les Açores et Terre-Neuve. La mer fut très rude, mais se calma par la suite et l'aviso ne rencontra plus de mauvais temps jusqu'au retour; seule la brume gêna souvent les opérations du navire. 

Cette première partie de la campagne ne fut marquée par aucun incident. Tous les quinze jours environ, la Ville-d'Ys quittait les bancs de Terre-Neuve afin d'aller charbonner. En mal, ce fut une visite au Golfe du Maine, puis à la baie Sainte-Marie. 

Les Canadiens réservèrent à l'état-major et à l’équipage une réception très chaleureuse dont tous conservent le meilleur souvenir. 

En juin, la Ville-d'Ys fit flotter les couleurs françaises en Nouvelle-Ecosse Là aussi des réceptions amicales avaient été prévues. 

Le 30 juin, l'aviso était à Saint-Jean de Terre-Neuve, la Ville-d'Ys rencontra souvent le Saint-Yves, le bateau des œuvres de mer, sur lequel se trouve le père Yvon, bien connu des Cherbourgeois, devant lesquels il donna déjà plusieurs conférences du plus haut intérêt sur la côte ouest du Groënland. La Ville-d'Ys continua sa mission d'assistance parmi les nombreux pêcheurs qui avaient déserté Terre-Neuve pour venir pécher des morues plus belles et de meilleure qualité. 

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Le travail était assez facile, car le temps était plus favorable, malgré la violence des courants. 

La pèche fut fructueuse. Les jours étaient plus longs et même un mois se passa sans que la nuit fasse son apparition. 

Entre deux tournées d'inspection, l'équipage eut l'occasion de faire un peu de tourisme. Officiers et matelots purent visiter tout à loisir les parties les plus pittoresque du Groenland et en particulier l'Umanack, pic de 1.200 mètres absolument impressionnant qui frappa vivement l'équipage, si l'on juge par la débauche de photographies qui en a résulté et nous ne parlons pas évidemment du fameux soleil de minuit. 

Le 14 août, l'aviso était à Sydney. La pêche était terminée. 

La deuxième partie de la mission prenait fin. La campagne de présentation allait commencer, mais auparavant pendant quatre ou cinq jours l'équipage s'employa avec entrain à briquer le navire afin de le présenter bien propre aux Canadiens qui, comme chaque année, l'attendaient avec impatience. 

Il arrivait à Québec le 1" septembre, après une semaine qui se déroula en réceptions de toutes sortes toutes aussi amicales les unes que les autres. La Ville-d'Ys toucha Montréal le 11 Le séjour dans cette ville fut profondément attristé par la nouvelle de la perte du Pourquoi-Pas ? Le bal de l'équipage qui devait avoir lieu le lendemain fut supprimé. Les fêtes furent annulées. 




Le commandant Emmanuelli appelé à faire une conférence à la T. S. F. sur la campagne de la Ville-d'Ys, fit précéder sa causerie d'un très bel éloge du commandant Charcot et de ses compagnons. 

Le commandant de la Ville-d'Ys ne manqua pas d'aller visiter le pays de Maria Chapdeleine. I1 eut d'ailleurs la bonne fortune de rencontrer Maria Chapdeleine elle-même et d'être reçu par elle de la façon la plus aimable. Le octobre, l'aviso était à nouveau à Sydney.



 Il fallait songer au retour. On repassa par Saint-Pierre-et-Miquelon, dont les habitants sont dans la misère et accueillent avec joie la subvention que leur envoie la France, puis c'était le retour à Cherbourg, quelques jours plus tôt qu'il n'avait été prévu car, pour des raisons que tout le monde comprendra, la Ville d'Ys ne put s'arrêter en Espagne. Entre les Açores et Cherbourg le navire dut subir les assauts d'une véritable tempête. 

Ajoutons que, comme chaque année. les officiers du bord ont procédé à des travaux d'hydrographie et d'hydrologie pour l'Office des pêches. 

D'autre fois, quatre fois par jour, l'O. N. M. recevait de la Ville-d'Ys des renseignements météorologiques. Il nous faut enfin insister sur les bienfait- de la T. S. F., l'aviso fut toujours en relations avec la France même par 72 degrés de latitude nord. Le commandant Emmanuelli nous a priés de souligner la bonne tenue de son équipage. 

Courrier ayant transité par
le navire hôpital des Oeuvres de mer
Sainte Jeanne d'Arc


Nous n'aurons garde d'oublier il ne pourrait d'ailleurs en être autrement,  à bon chef, bon équipage dernier détail qui montrera combien le commandant s'intéresse à ses hommes le commandant Emmanuelll ayant remarqué combien ses hommes mettaient de cœur à fixer sur des plaques photographiques les coins les plus pittoresques des pays visités, a décidé d'ouvrir à bord un concours de la plus belle collection de photographies prises pendant la campagne; un prix récompensera le vainqueur.


https://envelopmer.blogspot.com/2016/12/les-oeuvres-de-mer-et-lassistance-aux.html

https://la1ere.francetvinfo.fr/saintpierremiquelon/deux-uvres-de-l-artiste-joel-lemaine-bientot-exposees-au-memorial-charles-de-gaulle-905976.html

06 mars 2017

PH Jeanne d'Arc Alain Bailhache SPM Saint-Pierre et Miquelon 2010

L’étonnant voyageur Alain Bailhache

Jeanne d'Arc / SPM 2010

En attendant l'arrivée hypothétique des enveloppe du départ de la Mission Jeanne d'Arc 2017 (postées le 28 février 2017 à Toulon), je vous propose un autre retard, celui du départ d'Alain Bailhache pour SPM à l'occasion de l'émission par Saint-Pierre et Miquelon du timbre Jeanne d'Arc. Je vous propose le texte de Stéphane Dugast alors reporter à Cols Bleus




Un volcan, des fumées, des contrariétés pour un timbre spécial « Jeanne d’Arc » néanmoins tamponné à date. Revue de détails de cette singulière histoire….


Le contretemps est fâcheux. « C’est même totalement rageant ! », tempête Alain Bailhache*, bloqué à terre. La faute aux éruptions intempestives du volcan situé auprès du glacier Eyjafjallajokull en Islande. « Je me suis même rendu à deux reprises à Roissy. En vain je n’ai jamais pu voir mon vol », se justifie le peintre de la Marine. Les fumées du volcan islandais ayant paralysé les vols longs courriers en Europe du Nord, l’artiste septuagénaire n’a donc pas pu se rendre à Saint-Pierre-et-Miquelon. 


« Quel dommage ! Je ne pourrai pas y signer le timbre-hommage » soupire l’artiste d’origine creusoise. A l’occasion du mouillage du Porte-Hélicoptères R 97 les 22 et 23 Avril 2010 dans l’Archipel Français de l’Amérique du Nord , Alain Bailhache* devait ainsi y signer un timbre hors programme, édité par des philatélistes locaux, reproduisant l’un de ses dessins sur le motif dédié à la « Jeanne d’Arc ». 




« J’aime ce bateau. Son profil, son élégance, ses lignes architecturales et sa multitudes de détails », confesse l’artiste féru de ces « détails » que je ne comprends pas toujours en dessinant. J’y sens cependant la main de ceux qui les ont imaginés et fabriqués ». Concernant son œuvre, autant de détail que son graphisme ou son style étonnent et détonnent. « Tout est finesse et solidité mais également poésies », énoncent d’ailleurs doctement les critiques d’art avant de souligner la magie des couleurs consécutive à un séjour longue durée en Iran. « Douze ans exactement », précise d’emblée l’intéressé. 

C’est en 1967 que l’architecte d’intérieur de formation part enseigner à Téhéran comme professeur à l’Ecole des Arts décoratifs. Cessation de ses activités à la chute du Shah en 1979 après plus d’une décennie de « réjouissantes artistiques éclectiques et enrichissantes ». Des travaux cartésiens consacrés à l’architecture et des productions plus poétiques dédiées principalement à l’illustration de livres pour enfants. « En visitant là-bas caravansérails et mosquées, j’ai également éduqué mon œil à ce souci constant du détail.»




Retour brutal en France. Le persan de cœur s’établit entre Paris et la Bretagne, la terre natale de sa femme. « A Dinard précisément. » S’ensuivent des productions imprégnées de cultures orientales, d’autres dédiés au littoral breton. En 1987, une rencontre avec Serge Marko* sur les rivages malouins va bousculer le destin d’Alain Bailhache*. A la vue de ses œuvres bigarrées, verdict sans appel du peintre de la Marine chevronné : « J’emmène vos toiles tout de suite au salon de la Marine. » Le jury les sélectionnera régulièrement jusqu’à sa nomination définitive en 1997 comme peintre de la Marine. Signant dorénavant ses œuvres avec une ancre, le natif de Guéret se donne alors du temps – « une denrée savamment cultivée par les Orientaux » - afin de croquer ses envies tout en conciliant ses influences orientales et occidentales. 

A quai à Panama photo (c) JM Bergougniou

Le virtuose des perspectives peint également la mer et les bateaux gris. « Au gré des rencontres et des propositions d’embarquements.» Quant au récent timbre édité en l’honneur de la « vieille dame », l’acte était loin d’être prémédité « C’est grâce à un copain d’armée ! », s’enthousiasme le peintre. Un demi-siècle plus tard, les ex-soldats Bailhache* et Oliveiro de la Condition d’Action Psychologique (CDP) numéro 4 renouent grâce à Internet. Philatéliste invétéré, Jean-Jacques Olliveiro propose à son frère d’armes d’éditer un timbre « Il a tout géré. Il a fait lui-même la maquette ! », précise l’artiste qui autorise la reproduction de l’une de ses œuvres dédiée au bateau-école de la Marine depuis 1964. « C’est la Jeanne à quai. 


A quai à Panama photo (c) JM Bergougniou

A Brest ou pendant l’armada de Rouen, je ne me souviens plus très bien… » Ce dessin estampillé Brest sera astucieusement fondu avec un cliché de Saint-Pierre-et-Miquelon vue depuis la mer. Imprimé en offset et taille-douce à Périgueux, le timbre est prêt pour un tamponnage à date in situ. Un rendez-vous manqué par un concepteur bloqué à Paris. « Dommage », soupire Alain Bailhache*. 

A quai à Panama photo (c) JM Bergougniou

La prochaine disparition de la Jeanne le chagrine également : « Une merveille va s’en aller. C’est tout un monde des bateaux gris qui s ‘évanouit. J’espère que l’on saura conserver une trace de ce monument du patrimoine naval. Il y avait à bord de la poésie. » Et cette multitude de détails si chers à Alain Bailhache*, l’étonnant artiste-voyageur flânant éternellement entre Orient et Occident.

* Peintre de la Marine
Stéphane Dugast  Reporter à Cols Bleus


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