Marine en Algérie : NEMOURS
Nemours implantation de la demie Brigade des Fusiliers Marins est devenue Ghazaouet ou Djemaa el Ghazaouet depuis l'indépendance.
Proche de la frontière marocaine, située à 72 km au nord-ouest de Tlemcen, à 50 km au nord de Maghnia et à 34 km à vol d'oiseau à l'est de la ville marocaine de Saïdia, Nemours permettait le contrôle des entrées terrestres et maritimes
À l'époque romaine, la ville s'appelait Ad Fratres à cause de deux rochers de 25 m à proximité de la côte.
la côte offre ici un bel emplacement occupé très tôt par des populations de pêcheurs et de commerçants. Une flamme des années 50 évoque clairement cette activité de transit.
En 1846, lors de la colonisation, la ville est nommée Nemours, en hommage à Louis d'Orléans, duc de Nemours, et fait partie du département d'Oran, puis du département de Tlemcen.
En 1954, la marine nationale remplit, en Algérie, des missions bien spécifiques, Il s’agit essentiellement de la surveillance maritime ou Surmar, contrôle traditionnel exercé dans les eaux territoriales constituées par une bande de 3 nautiques sur le littoral de l’Algérie et de la Tunisie, de 6 nautiques sur le littoral du Maroc, distance comptée à partir de la limite des eaux nationales. La Marine assume donc la défense d’un littoral de plus de 1500 km de côtes découpées qui rendent la surveillance d’autant plus ardue. Elle dispose pour cela d’un certain nombre de bâtiments : 3 escorteurs côtiers, 1 patrouilleur et 4 flottilles de l’aéronautique navale.
En 1956, alors que la Guerre d'Algérie s'intensifiait, la Marine nationale mit sur pied la Demi-Brigade de Fusiliers-Marins, la DBFM.
Ponchardier. De mai à novembre 1956 sera le 1er commandant de la DBFM, son P.C. située à Nemours. Homme de terrain il mettra en place dans un secteur de 800 Km² dans l’ouest Algérien les 3 bataillons de fusiliers marins destinée à participer aux opérations terrestres.
L"amiral Pontchardier et le CV Vivier nouveau commandant de la DBFM
Le 31 mai 1956, lorsque les premiers éléments de la demi-brigade de fusiliers marins y débarquent, le secteur de Nemours est entièrement sous le contrôle des rebelles.
Le système de patrouille navales et aéronavales ne laisse que peut de place à la contrebande d’armes. La zone de visite douanière est ainsi redéfinie comme une bande de 20km au large des cotes tunisiennes et marocaines et jusqu’à 50km au large de l’Algérie. Dans ce périmètre, l’arraisonnement, la visite et le déroutement de tout les bâtiments, français ou étrangers, sont possibles. La suspicion est à la règle : « L’exécutant de la Surmar doit toujours se demander si la position et la route d’un bâtiment sont normales. » Dans cette lutte, l’exploitation rapide du renseignement devient un élément essentiel : la Marine coopère ainsi avec le Service de documentation extérieur et de contre-espionnage(SDECE). Se fondant ainsi sur une information obtenue au Caire, l’aviso Commandant de Pimodan intercepte et déroute, le 16 octobre 1956, sur Nemours, l’Athos chargé à Beyrouth de 70 tonnes d’armes pour le front de libération nationale (FLN)
Les Harkis Fusiliers Marins par Monsieur Bachaga Boualam
aux éditions France – Empire.
En Juillet 1957, l’histoire des Harkis de la D.B.F.M. (demi-brigade de fusiliers marins) commençait dans des circonstances particulièrement dramatique.
A cette époque, seul un très petit nombre de harkas avait été créé en Algérie. En Oranie, dans la région de Nemours, secteur de la D.B.F.M., on n’envisageait pas dans l’immédiat, la création, quand un jour, une bande F.N.L. massacra tous les habitants d’un petit village de la région qui refusait d’obéir à ses ordres.
La nouvelle du massacre se répandit comme une traînée de poudre et les habitants de plusieurs villages vinrent se placer sous la protection des fusiliers marins.
Le « patron » de la D.B.F.M. créa d’abord un village pour ces familles, puis une harka dans laquelle servirent tous les volontaires de 18 à 60 ans et à qui on remit des armes. Cette première harka d’Oranie fut dès lors employée sans relâche aux côtés de fusiliers marins et ses hommes furent toujours d’une loyauté exemplaire (il n’y eut que deux désertions en quatre ans).
Voici ce que m’a dit un de leurs officiers :
«Utilisés surtout comme pisteurs ou comme guetteurs, les harkis nous ont rendu d’inestimables services. Ils ont repéré et nous ont permis d’anéantir dans les monts de Tiemcen plus d’une bande rebelle qui, le plus souvent, venait de franchir la frontière marocaine.
Le moindre indice, trace de pas sur un sentier, herbe foulée, branche cassée, cendres, étaient pour nos harkis le départ d’une piste. Nous n’avions plus alors qu’à les suivre en essayant d’être aussi silencieux, aussi attentifs qu’ils l’étaient eux-mêmes.
Ils marchaient quelquefois très longtemps, s’arrêtant de temps en temps pour vérifier si la piste était toujours bonne. Il leur arrivait d’hésiter, ne trouvant plus d’indice leur permettant de continuer en étant sûrs de leur direction. Le guide faisait alors, au reste de la colonne, signe de ne pas bouger et s’avançait seul sur la piste. Il allait très loin quelquefois, s’avançant dans les fourrés, montant sur une légère hauteur, puis il revenait sur ses pas et la progression reprenait.
http://jeanlouis.ventura.free.fr/bone/surveillance_maritime_et_terrest.htm
timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention
« NEMOURS MARINE / ORAN »,
A l'est de l'oued Kiss, qui borde la frontière entre l'Algérie et le Maroc, les massifs des M'Sirda-Fouaga et des M'Sirda-Thata, au relief tourmenté, offrent de multiples possibilités de caches et de cheminements qui, de tous temps, ont été utilisés par la population pour pratiquer la contrebande. La frontière, que suit la route nationale n° 7 de PortSay à Marnia, n'est pas gardée.
Avant d'entreprendre d'y implanter des postes de surveillance, le commandement lance, du 5 au 9 juin, une vaste opération de ratissage de la zone comprise entre Nemours, Mamia, Port-Say et la mer. C'est l'opération Zoulou, à laquelle participent plusieurs unités de l'armée de Terre, le ler bataillon de la DBFM, les escorteurs côtiers Sabre et Cimetière et la section de patrouille littorale (SPL) de Nemours. 20 rebelles sont tués et 300 faits prisonniers, mais un grand nombre parvient à s'échapper au Maroc.
http://www.stratisc.org/rihm_76_Estivalwps.html
L’agence postale militaire de la marine « NEMOURS MARINE » fut ouverte le 20 août 1956 pour le service postal de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins (DBFM) qui occupait le sous-secteur côtier de Nemours dans l’ouest algérien, près de la frontière marocaine.
timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention « NEMOURS-MARINE-ORAN »,
Rattachée au bureau de poste de Nemours, l’agence était à son ouverture dans le département d’Oran. A la suite de la création de nouveaux départements algériens, elle se retrouva dans celui de Tlemcen.
L'ancien département d'Oran fut dissous le 20 mai 1957 et ses quatre parties furent transformées en départements. Le département de Tlemcen fut donc créé à cette date, et couvrait une superficie de 8 100 km2 sur laquelle résidaient 371 956 habitants et possédait quatre sous-préfectures, Béni Saf, Maghnia, Nemours et Sebdou.A partir d’avril 1962, le courrier à destination de l’agence fut inclus dans les dépêches du bureau postal naval de Mers-el-Kébir ; la liaison entre la base stratégique et la DBFM était assurée quotidiennement par la route ou par hélicoptère.
Elle utilisa trois modèles de timbres à date manuels
Elle ferma ses portes le 15 juin 1962 suite à la dissolution de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins.
sources
Film sur les PATROUILLEs DE FUSILIERS MARINS DANS LA REGION COTIERE DE NEMOURS
Les Actualités Françaises - 25/07/1956 - 53s
cliquez sur le lien ci-dessous
http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/decolonisation/video/AFE01000486/patrouille-de-fusiliers-marins-dans-la-region-cotiere-de-nemours.fr.html
http://www.harkis.com/article.php3?id_article=33
http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t6524-la-dbfm-l-elite-de-l-ouest-algerien-frontiere-marocaine
http://www.phila-colmar.org/L-agence-postale-militaire-de-la-marine-de-Nemours.html
http://dbfm.forumperso.com/
http://www.ecpad.fr/?s=DBFM
Proche de la frontière marocaine, située à 72 km au nord-ouest de Tlemcen, à 50 km au nord de Maghnia et à 34 km à vol d'oiseau à l'est de la ville marocaine de Saïdia, Nemours permettait le contrôle des entrées terrestres et maritimes
À l'époque romaine, la ville s'appelait Ad Fratres à cause de deux rochers de 25 m à proximité de la côte.
la côte offre ici un bel emplacement occupé très tôt par des populations de pêcheurs et de commerçants. Une flamme des années 50 évoque clairement cette activité de transit.
En 1846, lors de la colonisation, la ville est nommée Nemours, en hommage à Louis d'Orléans, duc de Nemours, et fait partie du département d'Oran, puis du département de Tlemcen.
En 1954, la marine nationale remplit, en Algérie, des missions bien spécifiques, Il s’agit essentiellement de la surveillance maritime ou Surmar, contrôle traditionnel exercé dans les eaux territoriales constituées par une bande de 3 nautiques sur le littoral de l’Algérie et de la Tunisie, de 6 nautiques sur le littoral du Maroc, distance comptée à partir de la limite des eaux nationales. La Marine assume donc la défense d’un littoral de plus de 1500 km de côtes découpées qui rendent la surveillance d’autant plus ardue. Elle dispose pour cela d’un certain nombre de bâtiments : 3 escorteurs côtiers, 1 patrouilleur et 4 flottilles de l’aéronautique navale.
En 1956, alors que la Guerre d'Algérie s'intensifiait, la Marine nationale mit sur pied la Demi-Brigade de Fusiliers-Marins, la DBFM.
Cette force deviendra un élément important de l'activité militaire, et comptera, entre sa création et 1962, plusieurs milliers de marins. Loin du grand large, et même de la côte, ils contribueront aux opérations, à pied, en voiture, et même à cheval.
timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention « NEMOURS MARINE / TLEMCEN .Le changement de timbre à date a du se faire entre le 9 mai et le 20 novembre 1958 |
Ponchardier. De mai à novembre 1956 sera le 1er commandant de la DBFM, son P.C. située à Nemours. Homme de terrain il mettra en place dans un secteur de 800 Km² dans l’ouest Algérien les 3 bataillons de fusiliers marins destinée à participer aux opérations terrestres.
L"amiral Pontchardier et le CV Vivier nouveau commandant de la DBFM
Le 31 mai 1956, lorsque les premiers éléments de la demi-brigade de fusiliers marins y débarquent, le secteur de Nemours est entièrement sous le contrôle des rebelles.
Le système de patrouille navales et aéronavales ne laisse que peut de place à la contrebande d’armes. La zone de visite douanière est ainsi redéfinie comme une bande de 20km au large des cotes tunisiennes et marocaines et jusqu’à 50km au large de l’Algérie. Dans ce périmètre, l’arraisonnement, la visite et le déroutement de tout les bâtiments, français ou étrangers, sont possibles. La suspicion est à la règle : « L’exécutant de la Surmar doit toujours se demander si la position et la route d’un bâtiment sont normales. » Dans cette lutte, l’exploitation rapide du renseignement devient un élément essentiel : la Marine coopère ainsi avec le Service de documentation extérieur et de contre-espionnage(SDECE). Se fondant ainsi sur une information obtenue au Caire, l’aviso Commandant de Pimodan intercepte et déroute, le 16 octobre 1956, sur Nemours, l’Athos chargé à Beyrouth de 70 tonnes d’armes pour le front de libération nationale (FLN)
Les Harkis Fusiliers Marins par Monsieur Bachaga Boualam
aux éditions France – Empire.
En Juillet 1957, l’histoire des Harkis de la D.B.F.M. (demi-brigade de fusiliers marins) commençait dans des circonstances particulièrement dramatique.
A cette époque, seul un très petit nombre de harkas avait été créé en Algérie. En Oranie, dans la région de Nemours, secteur de la D.B.F.M., on n’envisageait pas dans l’immédiat, la création, quand un jour, une bande F.N.L. massacra tous les habitants d’un petit village de la région qui refusait d’obéir à ses ordres.
La nouvelle du massacre se répandit comme une traînée de poudre et les habitants de plusieurs villages vinrent se placer sous la protection des fusiliers marins.
Le « patron » de la D.B.F.M. créa d’abord un village pour ces familles, puis une harka dans laquelle servirent tous les volontaires de 18 à 60 ans et à qui on remit des armes. Cette première harka d’Oranie fut dès lors employée sans relâche aux côtés de fusiliers marins et ses hommes furent toujours d’une loyauté exemplaire (il n’y eut que deux désertions en quatre ans).
Voici ce que m’a dit un de leurs officiers :
«Utilisés surtout comme pisteurs ou comme guetteurs, les harkis nous ont rendu d’inestimables services. Ils ont repéré et nous ont permis d’anéantir dans les monts de Tiemcen plus d’une bande rebelle qui, le plus souvent, venait de franchir la frontière marocaine.
Le moindre indice, trace de pas sur un sentier, herbe foulée, branche cassée, cendres, étaient pour nos harkis le départ d’une piste. Nous n’avions plus alors qu’à les suivre en essayant d’être aussi silencieux, aussi attentifs qu’ils l’étaient eux-mêmes.
Ils marchaient quelquefois très longtemps, s’arrêtant de temps en temps pour vérifier si la piste était toujours bonne. Il leur arrivait d’hésiter, ne trouvant plus d’indice leur permettant de continuer en étant sûrs de leur direction. Le guide faisait alors, au reste de la colonne, signe de ne pas bouger et s’avançait seul sur la piste. Il allait très loin quelquefois, s’avançant dans les fourrés, montant sur une légère hauteur, puis il revenait sur ses pas et la progression reprenait.
http://jeanlouis.ventura.free.fr/bone/surveillance_maritime_et_terrest.htm
timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention
« NEMOURS MARINE / ORAN »,
A l'est de l'oued Kiss, qui borde la frontière entre l'Algérie et le Maroc, les massifs des M'Sirda-Fouaga et des M'Sirda-Thata, au relief tourmenté, offrent de multiples possibilités de caches et de cheminements qui, de tous temps, ont été utilisés par la population pour pratiquer la contrebande. La frontière, que suit la route nationale n° 7 de PortSay à Marnia, n'est pas gardée.
Avant d'entreprendre d'y implanter des postes de surveillance, le commandement lance, du 5 au 9 juin, une vaste opération de ratissage de la zone comprise entre Nemours, Mamia, Port-Say et la mer. C'est l'opération Zoulou, à laquelle participent plusieurs unités de l'armée de Terre, le ler bataillon de la DBFM, les escorteurs côtiers Sabre et Cimetière et la section de patrouille littorale (SPL) de Nemours. 20 rebelles sont tués et 300 faits prisonniers, mais un grand nombre parvient à s'échapper au Maroc.
http://www.stratisc.org/rihm_76_Estivalwps.html
L’agence postale militaire de la marine « NEMOURS MARINE » fut ouverte le 20 août 1956 pour le service postal de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins (DBFM) qui occupait le sous-secteur côtier de Nemours dans l’ouest algérien, près de la frontière marocaine.
timbre à date hexagonal à angles fermés avec mention « NEMOURS-MARINE-ORAN »,
Rattachée au bureau de poste de Nemours, l’agence était à son ouverture dans le département d’Oran. A la suite de la création de nouveaux départements algériens, elle se retrouva dans celui de Tlemcen.
L'ancien département d'Oran fut dissous le 20 mai 1957 et ses quatre parties furent transformées en départements. Le département de Tlemcen fut donc créé à cette date, et couvrait une superficie de 8 100 km2 sur laquelle résidaient 371 956 habitants et possédait quatre sous-préfectures, Béni Saf, Maghnia, Nemours et Sebdou.A partir d’avril 1962, le courrier à destination de l’agence fut inclus dans les dépêches du bureau postal naval de Mers-el-Kébir ; la liaison entre la base stratégique et la DBFM était assurée quotidiennement par la route ou par hélicoptère.
Elle utilisa trois modèles de timbres à date manuels
Elle ferma ses portes le 15 juin 1962 suite à la dissolution de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins.
sources
Film sur les PATROUILLEs DE FUSILIERS MARINS DANS LA REGION COTIERE DE NEMOURS
Les Actualités Françaises - 25/07/1956 - 53s
cliquez sur le lien ci-dessous
http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/decolonisation/video/AFE01000486/patrouille-de-fusiliers-marins-dans-la-region-cotiere-de-nemours.fr.html
http://www.harkis.com/article.php3?id_article=33
http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t6524-la-dbfm-l-elite-de-l-ouest-algerien-frontiere-marocaine
http://www.phila-colmar.org/L-agence-postale-militaire-de-la-marine-de-Nemours.html
http://dbfm.forumperso.com/
http://www.ecpad.fr/?s=DBFM