05 juillet 2015

La France devra se passer de son unique porte-avion pendant 20 mois Charles de Gaulle

La France devra se passer de son unique porte-avion pendant 20 mois PA Charles de Gaulle



Selon le rapporteur des crédits de la défense de l'Assemblée, la disponibilité des matériels militaires s'améliore légèrement. Pourtant, la France devra se passer à partir de la fin 2016 de son seul porte-avion qui sera en révision. Une opération à 1,3 milliard d'euros.


Le Charles de Gaulle en Grande-Bretagne pour le 60e anniversaire du débarquement



C'est l'un des grands débats de l'heure : entre sa présence en Afrique, renforcée depuis quelques jours au Mali, et les frappes aériennes des Rafale en Irak, la France a-t-elle encore les moyens de ses ambitions militaires? 




Pour 2015, le budget de la défense prévoit d'ailleurs 7.500 nouvelles suppressions de postes, la dissolution d'un régiment, et la restructuration des hôpitaux militaires avec la fermeture du célèbre Val de Grâce parisien.
Davantage de matériels disponibles


Mais malgré les restrictions budgétaires, la disponibilité des matériels militaires devrait s'améliorer à partir de l'an prochain. C'est ce que précise le rapporteur des crédits de la défense de l'Assemblée nationale, le socialiste Jean Launay, dans son rapport qui vient d'être publié.




Ainsi, nos avions de combat, essentiellement les Rafale, seront opérationnels à 90% en 2015 contre 62% en 2013. Les frégates le seront à 68% contre 48%, les hélicoptères à 75% contre 66%. Toujours selon le rapporteur, les Falcon de la flotte gouvernementale basée à Villacoublay, près de Paris seront, l'an prochain, disponibles à... 104% (sic) .
Second porte-avion... terrestre

Il y a quand même une exception de taille dans ce tableau : notre seul porte-avion nucléaire. Le Charles de Gaulle sera en effet indisponible de l'automne 2016 au printemps 2018 pour une révision de 20 mois. Une opération qui coûtera 1,2 milliard d'euro à la défense. Déjà, en 2013, le Charles de Gaulle n'a été disponible que six mois à cause de travaux. 




Ces indisponibilités posent naturellement la question de l'intérêt d'un seul porte-avion. Que se passerait-il en cas de crise internationale durant l'indisponibilité du Charles de Gaulle ? Mais à 5 milliards d'euros le coût d'un petit frère au Charles de Gaulle, on comprend que la France n'ait jamais voulu en lancer la mise en chantier.

C'est la raison pour laquelle Paris et Londres ont envisagé en 2005 de lancer un porte-avion en commun. Une idée abandonnée en 2008 mais qui a quand même coûté 200 millions d'euros en études en pure perte à la France selon la Cour des comptes.


La question est d'autant plus d'actualité que, faute d'un second porte-avion, la France s'est dotée en 2008 d'une base aérienne aux Emirats Arabe Unis, d'où partent les Rafale qui bombardent l'Irak. Un second porte-avion, terrestre celui-là, mais qui revient moins cher qu'un bâtiment de surface et les navires et le sous-marin nucléaire qui assurent sa protection.
Les Britanniques vont se doter de deux porte-avions




Faute de coopération avec Paris, la Grande Bretagne, qui ne possédait plus de porte-avion depuis 2010, a décidé d'en construire deux toute seule afin d'assurer "une permanence en mer". Le 5 juillet, la Reine Elisabeth a baptisé - au whisky- la coque du premier des deux navires qui portera le nom de... Queen Elisabeth.

Celui-ci ne devrait toutefois effectuer ses premiers essais qu'en 2017 pour entrer en service en 2020. Son coût programmé : 7,8 milliards d'euros. Le second n'est pas budgété mais il a déjà un nom. Il devrait s'appeler Prince of Wales.

Par Patrick Coquidé

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