10 février 2014

Abraham Duquesne souvenirs d'Alger et d'Agosta

Abraham Duquesne un marin sous Louis XIV




Nous n'évoquerons qu'une petite partie de la vie de Duquesne notamment les bombardements d'Alger et la bataille d'Agosta. 



Abraham Duquesne, baron d'Indret puis marquis du Quesne, né à Dieppe entre 1604 et 1610 et mort le 1er février 1688 à Paris, est l'un des grands officiers de la marine de guerre française du xviie siècle. 







Né dans une famille huguenote au début du xviie siècle, il embarque pour la première fois sous les ordres de son père capitaine de vaisseau. Il sert sous Louis XIII pendant la guerre de Trente Ans et se distingue en plusieurs occasions, notamment aux combats de Tarragone et du cap de Gata, mais doit quitter la marine en 1644 après avoir perdu un navire.



Pendant les troubles de la minorité de Louis XIV, il obtient de Mazarin l'autorisation de servir dans la marine royale suédoise, en compagnie de son frère. Il prend part à la guerre de Torstenson qui oppose le royaume de Suède au Danemark et se distingue au combat de Fehmarn en prenant le navire amiral du commandant de la flotte danois Pros Mund. 





Rentré en France, il réintègre la Royale et est envoyé en 1669 au secours de Candie, assiégée par les Turcs. Il prend part à la guerre de Hollande (1672-1678) et combat à la bataille de Solebay (1672) et à Alicudi (janvier 1676), mais c'est à la bataille d'Agosta (avril 1676) et à celle de Palerme qu'il se distingue tout particulièrement. 

Les textes trouvés sont assez contradictoires concernant le comportement de Duquesne… L'âge y aurait-il été pour quelque chose?



Duquesne reprend la mer et affronte à nouveaux les Hollandais lors de la bataille d'Agosta, le 22 avril 1676; mais, frileux, il laisse à son avant-garde tout le poids de la bataille. Le marquis d'Alméras qui la commande est tué au combat.

Agosta donna son nom à une classe de sous-marin





Aux cours de ces deux batailles, Duquesne ne parvient pas à prendre l’avantage sur l’escadre hispano-hollandaise. Celle-ci demeure intacte alors qu'elle aurait pu être facilement inquiétée s'il s'était montré plus agressif et habile dans ses manœuvres. 





Cependant, Ruyter est mortellement blessé pendant la bataille d'Agosta et sa mort marque la fin de l'alliance entre Hollandais et Espagnols en même temps que la fin des combats en Méditerranée.





La victoire décisive à la bataille de Palerme, le 2 juin 1676, est obtenue grâce au génie de Tourville, alors que Duquesne à bord du Saint-Esprit tire un bord au large et ne participe pas à la confrontation. Le navire amiral espagnol Nuestra Señora del Pilar est détruite par un brûlot français et l'amiral don Francisco de la Cerda tué, tout comme l'amiral hollandais Jan den Haen. Au final, la flotte alliée perd douze vaisseaux et près de 3 000 hommes. 





Durant l’été, Duquesne se révèle incapable de poursuivre et de détruire le reste des forces hollandaises pourtant mal en point. Duquesne obtient alors l'autorisation du duc de Vivonne de quitter le Saint-Esprit, très malmené par la campagne, et passe sur le Royal-Louis, « un des plus beaux bâtiments de la flotte de guerre française, avec ses cent vingt canons. »

Lorsque la paix de Nimègue est signée en 1679, Duquesne a près de 70 ans.





 Louis XIV confie à Duquesne la mission de bombarder Alger après que le dey a déclaré la guerre à la France en 1681. À la tête d’une flotte d’une quarantaine de bâtiments, Duquesne quitte Toulon et se présente devant Alger, en juillet 1682, fortement retardé en raison de mauvaises conditions de navigation. Bombardée à plusieurs reprises au mois d'août, la ville subit des dégâts considérables. La paix que le dey est amené à demander ne peut se concrétiser, les conditions météorologiques imposant cette fois le retour de la flotte



Dans la nuit du 26 au 27 juin 1683 le bombardement commence, et deux cent vingt deux bombes, lancées en moins de vingt-quatre heures, viennent jeter le désordre et l'incendie dans Alger. Lors de la première journée de bombardement pas moins de 300 Algérois sont tués. Le dey Hassan néanmoins voulait résister, mais la population désespérée exige impérieusement la paix.



Duquesne accepte d'accorder une trêve demandée par le dey à condition que tous les esclaves chrétiens soient remis à son bord. Le terme de la suspension d'hostilités expiré, le dey Hassan sollicite une prolongation qui lui est accordée par l'amiral français. Duquesne en même temps fait connaître à quel prix il signerait la paix ; 


il exige alors :
  • la liberté de tous les esclaves ;
  • une indemnité égale à la valeur des prises faites sur la France ;
  • une ambassade solennelle envoyée au roi pour demander pardon des hostilités commises contre sa marine.
Ces rigoureuses conditions rendent quelque énergie au dey qui ordonne de poursuivre le combat.



Un chef de parti, Hadji-Hassein, s'empare du commandement et se déclare contre la lâcheté du dey, qui avait consenti à traiter ; il le fait mettre à mort et est proclamé à sa place par les janissaires. Bientôt un drapeau rouge, arboré au sommet de la citadelle, annonce à Duquesne qu'il fallait combattre de nouveau, et les hostilités reprennent avec fureur.




Aux bombes que la flotte française envoyait à Alger les assiégés répondent en attachant à la bouche de leurs canons le Consul de France, le père Le Vacher. Le 28 juillet, ses membres déchirés tombaient épars sur le pont des vaisseaux de l'escadre avec ceux de seize autres Français déchiquetés.

Mais leur résistance ne pouvait sauver les Algérois, la ville était devenue le théâtre d'un immense incendie dont les terribles lueurs éclairaient la mer à deux lieues de distance : tous les édifices étaient en feu ; les principaux monuments, les magasins, les mosquées, les palais s'abîmaient avec fracas au milieu des flammes ; les blessés étaient sans refuge ; les forces et les munitions s'épuisaient, et Alger tout entier serait devenu une immense ruine si enfin les projectiles n'avaient manqué à Duquesne. Le bombardement cesse le 29 juillet.


L'orgueil des pirates algériens était abattu, et au moment même où la flotte de Louis XIV regagnait la France ils envoient à Versailles Djiafar-Aga-Effendi pour demander pardon au roi, au nom du dey et du divan, des injures et des cruautés que les corsaires avaient multipliées contre la marine française.


Le dey accepte de libérer 546 captifs, mais refuse de signer la paix avec le vieil amiral français - Duquesne est alors âgé de 79 ans - qui « a épousé la mer et que l'ange de la mort a oublié ». Louis XIV devra lui envoyer un autre négociateur : Tourville. La paix, cette fois, est signée pour cent ans avec la stipulation d'un respect absolu pour toutes les possessions et pour les côtes de la France.


Trois ans plus tard, Alger essaye à nouveau de violer ce dernier traité ; mais l'amiral d'Estrées, renouvelant les bombardements que Duquesne avait fait éprouver en 1683 aux États barbaresques, oblige le dey à solliciter une paix nouvelle, qui est signée le 27 septembre 1688 et dont les clauses sont, cette fois, fidèlement observées.
Il termine sa carrière avec le grade de lieutenant général des armées navales, freiné dans son avancement par sa religion qu'il refusera d'abjurer malgré l'insistance de Louis XIV et de ses conseillers (Colbert et Bossuet).




Pour en savoir plus sur Duquesne

sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Duquesne

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