09 mai 2009

Charles de Gaulle





Une «malfaçon» sur une pièce de propulsion du porte-avions est «très probablement» à l'origine de l'avarie du bâtiment, a indiqué, hier, le ministre de la Défense. Le «Charles» devrait reprendre la mer en septembre.

Depuis le vendredi 13mars, on attendait le diagnostic des experts. Pourquoi ce nouveau pépin sur le porte-avions après l'IPER (Immobilisation périodique pour entretien et réparations), un grand chantier de 18 mois? Pourquoi cette usure prématurée des pièces d'accouplement du système de propulsion du Charles-de-Gaulle? Pas question de reprendre la mer tant que l'on ne connaîtrait pas le diagnostic avait décidé le Chef d'État-major de la Marine. Accompagné du P-DG de DCNS, Patrick Boissier, ils ont tous deux rendu leur copie à Hervé Morin. On savait que le «Charles» serait à nouveau sous le feu des projecteurs: bloqué à quai, il sera le grand absent de la revue navale à laquelle Nicolas Sarkozy doit assister vendredi au large de Toulon. Il n'était donc pas inutile de donner des lumières avant le grand show marin. Le ministre a pris les devants. Il a parlé hier. «J'ai demandé, a déclaré Hervé Morin, que l'on pousse les investigations au maximum afin que cette hypothèse, aujourd'hui la plus vraisemblable, soit du domaine quasi-certain». Le ministre a ajouté que les patrons de la Marine et de DCNS étaient «convaincus à quasiment 100% que la cause est liée à une malfaçon sur une pièce». Ce n'est pas faux. Mais ce n'est pas tout à fait complet si l'on en croit certains experts.

Retour en mer en septembre

«Une pièce présentait, en effet, un défaut d'usinage de quelques dixièmes de millimètre» dit-on à DCNS, où l'on précise que «cette erreur, bien qu'infime a entraîné un frottement trois fois plus important que la normale et a donc provoqué une usure accélérée de cette pièce». Il a fallu ensuite se rendre à l'évidence:les trois autres pièces connaissaient une usure plus rapide que prévu, «probablement en raison des conditions spécifiques de couple et de vitesse de rotation». Pour schématiser, explique-t-on à DCNS, «il y a deux lignes d'arbres sur le Charles-de-Gaulle. Chaque ligne est associée à un réducteur (l'équivalent d'une boîte de vitesse) entraîné par deux turbines. La vapeur sous pression fait tourner les turbines qui entraînent les lignes d'arbre via un réducteur. Ce dernier permet de passer de 5.000 tours minute en sortie de turbine à 100/150 tours par minute pour l'hélice. La pièce en cause est l'élément d'accouplement entre les turbines et le réducteur». Il va donc falloir changer ces pièces. DCNS s'en occupe activement dans l'un de ses sites avec un objectif:que le porte-avions reprenne la mer en septembre.

  • Catherine Magueur

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