03 juillet 2020

Donec 3 juillet 1940 Strasbourg cuirassé - Donec - humour dans le carré

Donec : 3 juillet 1940, sur la plage arrière du Strasbourg


Bonjour la compagnie,

Cette journée du 3 juillet 1940, il y aura 80 ans aujourd’hui, fut un jour maudit pour notre pays qui déjà vaincu par Hitler et ses comparses, est en plus victime de la perfidie anglaise. 




Plutôt que de me lamenter sur l’attitude peu amicale des Youms, comme dit le premier maître de manœuvre Ogor, je vous envoie sur la plage arrière du Strasbourg vous immerger dans l’atmosphère qui régnait quelques minutes avant l’attaque.



Je rappelle aux biffins qui nous entourent que le cuirassé Strasbourg, commandé par la capitaine de vaisseau Collinet, à la première salve anglaise, toutes amarres arrachées, se propulse à pleine puissance vers la sortie du port et franchit les passes. Les Anglais ne le reverront plus.
En attendant, je vous laisse découvrir le portrait attachant du premier maître Ogor.

A la semaine prochaine

Donec


Mers el Kebir 3 juillet 1940

Sur le Strasbourg le premier maître de manœuvre Ogor, breton trapu, de petite taille et au langage coloré converse avec le capitaine de corvette Geli. Il est 13 :30.
« Les gabiers en ont mis un coup, tout est fini. Ce n’est pas encore nous qui serons les derniers. Les canonniers qui sont marins comme mes bottes peuvent venir en prendre de la graine. D’ailleurs, on rencontre toujours des lascars de cette race à flâner sur les ponts. C’est à croire, mais passons, je me comprends. Bref, Commandant, nous sommes prêts à toute éventualité, pendant qu’ils causent. Encore que je voudrais bien savoir ce qu’ils entendent par là !  Des événements historiques lui dis-je en riant. »
« Ouais, murmure Ogor, il est difficile d’être prophète ». Puis se retournant vers ses gabiers. « Alors les gars, on profite que je cause pour souffler un peu, les mains où je pense. Remuez-vous au lieu de rester là, plantés comme un grand mât à sec de toile. »
« Patron, regardez les avions ». Tous se retournent, venant de l’Est, 5 biplans, des Swordfish, à très basse altitude, lâchent dans la passe des masses noirâtres qui amerrissent dans des gerbes d’éclaboussures. Alors qu’ils repartent, chacun les suit des yeux avec une angoisse indéfinissable.
« Qu’en pensez-vous Commandant ? » interroge Ogor. « Ce sont des mines magnétiques, les Anglais espèrent nous interdire la sortie vers le large, sous peine de sauter au passage sur ces engins, ça promet ! »
« Gast ricane le bosco, mon pauvre père avait bien raison de dire qu’il n’était pas Dieu possible, dans quel port qu’on aille, trouver plus salopards que ces damnas British. Je le confirmerai à mes enfants. N’empêche qu’on les emmouscaille ces Youms. » Cette péroraison se termine dans l’approbation générale des gabiers présents.
Je les quitte il est 13h40.
14h15. Le travail reprend avec entrain. Les opérations sur la plage avant sont effectuées en un temps record, j’en profite pour faire signe au commandant présent à la passerelle pour lui dire que tout est paré. J’apprends par téléphone que les aussières de 175 mm en fil d’acier de la plage arrière ont été découpées au chalumeau. Rien ne peut empêcher le Strasbourg d’appareiller instantanément. Un petit coup de marteau sur la clavette à chaque bosse, et les chaînes de l’avant tomberont à la mer, deux ou trois coups de hache sur l’abaca à l’arrière pour les couper et en avant les machines vers la sortie !
Satisfait je me frotte les mains, je garde avec moi sur le pont le bosco et un gabier et renvoie les autres à leurs postes de combat.
« Et tâchez voir de vous débrouiller dans les fonds, tous tant que vous êtes », exhorte Ogor.
« Et pourquoi on ne se débrouillerait pas, patron, riposte un des interpellés. Je suis à l’équipe de sécurité du milieu, et je n’ai rien à foutre d’ordinaire. »
« Je me demande dit Ogor, ce que vient faire derrière ce couyambouc de remorqueur ? Je le vois manoeuvrailler depuis un moment, à se demander où il veut en venir. »
« Il va s’amarrer à la jetée près de la Bretagne. »
« Ca vaut mieux grogne le bosco. Je connais le patron de ce rafiot, un type qui veut toujours faire l’important et l’indispensable, un enquiquineur avec ça, un vrai caillou dans le soulier. »
S’adressant alors au gabier : « Alors quoi, tu ne vois pas que tu as lissé une barre à la traîne sur le pont. Ramasse-la et fiche-la en soute. Bon Dieu il faut tout te dire. »
« C’est formidable d’entendre une chose pareille. Vas-tu faire ce que je dis oui ou non ? » Le gabier s’exécute. Le silence se fait à nouveau. L’inaction est de plus en plus insupportable.
Les contre torpilleurs appareillent de leur mouillage de Saint-André.
« Ce sont tout de même de beau yachts » estime Ogor.
« Peut-être persiffle le gabier. J’ai des copains à bord, et d’après ce qu’ils disent, moi je préfère le bidel du Strasbourg. »
« Misère de moi s’écrit Ogor, je parie que c’est ce grand voyou de Lagadec, ton pays qui t’a bourré le crâne. Je connais son père et je lui en toucherai deux mots à la prochaine perme. »
« Allons dis-je au gabier, je ne savais pas que vous aviez une telle estime pour notre capitaine d’armes. Quand il le saura il sera ravi. »
Entre temps le Mogador est allé mouiller près de la porte du filet. Le Volta suivit d’un bâtiment du même type plus petit fait demi-tour et reprend son ancien poste.
« Qu’est ce que ça veut dire, raille le bosco ? C’est sans doute de la stratégie comme ils disent et de la haute. »
Un des destroyers anglais est stoppé au large. Une vedette s’en détache, du Dunkerque aussi. La vedette française passe à quelque mètre de nous. On y distingue le lieutenant de vaisseau Dufay en conversation avec les officiers britanniques.
« Ils ont un veston aussi blanc que leur âme est noire. » grommelle Ogor. Le gabier fredonne, lui, l’air à la mode de Rina Ketty « Sombreros et Mantilles », l’équipage a été mis, en effet, au repos aux postes de combat. Un casse-croûte va être distribué. Il est 15h40.
« Vous avez raison, Patron, plaisante le gabier. La barre d’onspect, il se peut fort bien qu’on s’en serve encore pour remailler les chaînes. »
« Doucement mon gars, réplique le bosco, ce n’est pas sûr que d’ici ce soir tu n’aies pas l’occasion d’avoir la trouille. »
Après un passage en passerelle je retourne à mon poste. En passant, je prends avec moi le quartier maître de manœuvre Le Saint. C’est un véritable acrobate, qualité précieuse en cas d’incidents imprévus. Je retrouve Ogor et son gabier cassant la croûte avec application, calmement, posément, comme s’ils accomplissaient un sacerdoce.
« Un sandwich au pâté commandant » propose le bosco « bien volontiers, et merci. »
« Et toi Le Saint ? Tu n’as rien à manger à ton poste de combat ? »
« Non je suis arrivé en retard pour la distribution et le commis n’a pas voulu me servir. »
« Ca ne m’étonne pas de ce lascar. Même si tu lui demandes l’heure, il ne te la donne pas. Tiens mange… »
« Moi opine le gabier je saucissonne toujours avec plaisir. »
« Tu as raison approuve Ogor » la bouche pleine, « alors commandant, vous nous amenez du renfort. Comme ça nous serons quatre, comme dans les Trois Mousquetaires, le roman de Victor Hugo. »
Chacun se réconforte sans plus rien dire. L’attente commence.
« Ah, Messieurs les Officiers de sa Gracieuse Majesté nous quittent » ricane Ogor au moment où la vedette se dirige vers la passe. Il est 17h40. « Je me demande se qu’ils vont aller demander à leur patron » murmure le gabier.
Haut et loin, les avions de l’Ark Royal patrouillent. Le destroyer anglais est toujours stoppé au large de la jetée. A terre la fumée des briqueteries de Saint –André monte droit dans le ciel. La nature est calme et sereine. Le fort de Santa-Cruz se silhouette sur un fond bleu. Soudain les haut parleurs éructent « Branle-bas de combat ». Nous nous regardons sans rien dire. Ogor ôte sa casquette et d’un revers de main essuie la sueur qui perle sur son front. Le Saint jette à la mer un mégot éteint. Tous quatre se rapprochent des bosses qui retiennent les chaînes sur le pont, le dénouement est proche.
Témoignage de l’amiral B. Geli

LA MARCOPHILIE NAVALE n° 153 juin 2020

LA MARCOPHILIE NAVALE n° 153 juin 2020

Le numéro 153 de la Marcophilie navale est arrivé. Dans son éditorial le Président revient sur ce début d'année 2020 et sur la Covid-19 qui a bouleversé la vie des Français. La virus s'est chargé de rayer la vie sociale de tous brisant les liens avec la famille, avec les amis, avec la vie associative. 
Les rencontres, les réunions, les concerts, les spectacles, le cinéma, toutes ces activités sont annulés. Notre congrès 2020 prévu à Toulon n'y échappera pas.

Vous lirez dans l'éditorial le compte-rendu des activités Marine, de la mission Jeanne d'Arc tout juste rentrée à Toulon qui elle aussi a vu son programme bouleversé et devenir "Résilience" annulant son programme asiatique pour porter assistance aux iles de l'océan Indien La Réunion et Mayotte. 






A l'intérieur des articles sur :

les enveloppes Nicholson par Roseline Giletto

La brigade de fusiliers marins de Ronarc'h par André Van Dooren

De Lorient à Lorient - La frégate Courbet par Patrick Le Pestipon - on a beaucoup parlé ces derniers temps du Courbet en Méditerranée suite à l'illumination à trois reprises du bâtiments par une frégate turque [TCG] Gökova- L'Opération IRINI  a pour objet de faire respecter l'embargo sur les armes à destination de la Libye. Sea Guardian est une aide à la lutte contre le terrorisme 

Le sous-marin Eurydice par Claude Arata - Cette évocation intervient alors que le SNA Perle en arrêt technique majeur connait un incendie dans ses tranches avant.

Pierre Loti - Julien Viaud à Bretenoux (Lot) par Henri Aguilera

Los Angeles 1932 : Les jeux olympiques et l'US Navy par Gérard Delaforge

et bien entendu le compte-rendu de la vie des sections

Bretagne avec l'annulation de "BREST 2020" et les missions effectuées malgré la pandémie

Provence avec la Mission Jeanne d'Arc et la Mission Foch elle aussi touchée par le Corona-Virus

T.A.A.F et le retour de L'Astrolabe à son port base après des rotations vers l'Antarctique perturbées par des incidents "mécaniques". Le bateau est alors utilisé pour des rotations vers Mayotte dans le cadre de "Résilience" - Les rotations vers les TAAF risquent d'être perturbées par ce sacré - il faut éviter de contaminer les bases -
Le Malin assure ses missions en océan Indien Eparses -Afrique du sud -Zanzibar - Tanzanie
Aéronautique Navale a axé son activité sur la Mission Foch et le Gaé - la Méditerranée un escale à Brest et la mer du Nord et un retour précipité vers Toulon, l'équipage est impacté par le virus et sera mis en quarantaine à Toulon à son retour

Section Ile de France évoque les modifications du programme de la Mission Jeanne d'Arc pour PHA Mistral et la frégate Guépratte pour cause d'aide à La Réunion et Mayotte  Résilience -
Et le départ du SNA Suffren de Cherbourg vers Brest et un retour vers le port du Cotentin.

Combien de missions effectuées par des bâtiments français n'auront pas eu de cachets de missions? (EMASOH - Forbin / SEA GUARDIAN - Courbet )

sur le blog quelques uns de ces différents sujets :

http://envelopmer.blogspot.com/2011/10/les-cachets-nicholson.html
http://envelopmer.blogspot.com/2013/08/bois-belleau-welcome-to-norfolk.htmlhttp://envelopmer.blogspot.com/2014/09/les-demoiselles-au-pompon-http://envelopmer.blogspot.com/2014/10/la-bataille-de-dixmude-en-octobre-1914.html

01 juillet 2020

le zeppelin L49 à Bourbonne Les bains Octobre 1917 guerre 14-18

le zeppelin L49 à Bourbonne les Bains - Octobre 1917 guerre 14-18

En l'absence de courriers marins nous allons parler d'aérostation et de dirigeables. Une carte postale de 1917 trouvée dans une brocante avant confinement nous montre un zeppelin abattu à Bourbonne les Bains. Il s'agit du n° de machine LZ 96 et immatriculé L 49. Il a un volume de 55800M3.
Il effectue son premier vol le 13 août 1917. Il est utilisé par la Kaiserliche Marine, la marine impériale.


L'escadrille 152 a adopté comme emblème collectif un crocodile, généralement peint en jaune et vert, représenté de profil, la gueule ouverte.

Le LZ.49 (=LZ96) est commandé par Hans Gayer, il emporte 2 tonnes de bombes et a une autonomie de 22 heures. Il survole les environs de Reims, Bar-le-Duc et Épinal. En Lorraine, il est attaqué vers 8H par des avions de l'escadrille N 152 basée à Corcieux dans les Vosges (8ème Armée) et qui est commandée par le Lieutenant Lefèvre. La tactique consiste à attaquer le LZ49 chaque fois qu'il tente de prendre de l'altitude. Le commandant décide de poser son dirigeable à 5 kilomètres de Bourbonne-les-Bains sur un terrain 
partiellement boisé. 

L'équipage réussit à quitter le LZ.49, mais menacé par des habitants déterminés, il ne parvient pas à incendier le Zeppelin.

Trois aviateurs de la N 152 atterrissent à proximité et le commandant Gaye se rend au Lieutenant Lefèvre avec ses 17 hommes d'équipage.

La presse rend largement compte de cette victoire (cf. Le Pays de France N° 159 du 01/11/1917, La Guerre Aérienne N°54, J'ai Vu 155...dont certaines illustrations sont reproduites sur cette page).


Lisons donc l'Ouest-Eclair du 22 octobre 1917.






Paris, 21 octobre. 


Le Zeppelin de Bourbonne-les-Bains
a été contraint d'atterrir par cinq avions
de l'escadrille n° 152.


Ces avions ont atterri auprès
de lui immédiatement
et ont fait l'équipage prisonnier,
l'empêchant
 ainsi de détruire le dirigeable
qui reste intact entre nos mains.
L'hypothèse générale admise par nos confrères du matin à propos de la folle randonnée des mastodontes aériens est la suivante. C'est au retour de leur raid sur l'Angleterre que les zeppelins, trompés par le brouillard et pousses par le vent, auraient survolé le territoire français et auraient vogué au hasard vers le sud-est. Telle n'est pas cependant l'opinion de plusieurs officiers aviateurs qui ont suivi de près les péripéties de la gigantesque équipée et plus particulièrement du commandant d'une escadrille de chasse qui a tenu l'air la plus grande partie de la nuit de vendredi à samedi, à la recherche des pirates.
Que les zeppelins, nous dit-il, qui ont survolé la. France soient les mêmes que ceux qui ont jeté des bombes sur l'Angleterre, c'est peut-être vrai en ce qui concerne un ou deux appareils, dont le passage fut signalé vers 11h15. près Saint-Quentin et un peu plus tard entre Noyon et Compiègne Mais il- est certain que si les autres, ceux du moins qui ont terminé leur course dans le Midi de la France, étaient venus d'Angleterre, ils eussent été aperçus d'un point quelconque de la côte, puis en cours de route



« Au contraire. c'est dans l'est que la plupart des dirigeables ont été signalés, marchant vers le sud et non pas comme il a été dit, cherchant à regagner les villes allemandes. L'itinéraire des zeppelins tel qu'approximativement on peut le reconstituer, semble être jalonné par les régions de Nancy, Langres, Chaumont, Dijon et Lyon nui semble avoir été le point de concentration des appareils ennemis. Peut-être d'ailleurs la ville de Lyon était-elle le lieu de ralliement et de jonction des zeppelins venus directement d'Allemagne et de ceux ayant fait un détour par l'Angleterre.

le zeppelin L49 exposé dans la cour des Invalides à Paris


Ce qui donne plus de force à cette opinion o est nue le zeppelin signalé vers Saint-Quentin, revenant d'Angleterre, est aperçu à La Roche, puis à Auxerre puis Maçon. Ce ne Peut donc Atre un simple effet du hasard que tous les zeppelins en promenade se soient rencontrés près de Lyon. D'ailleurs, pour tous ceux qui connaissent ies derniers perfectionnements apportés aux zeppelins, récemment sortis de Friedrichshafen. appareils de T. S. F. leur permettant de se tenir en contact avec leur boussole d'une précision absolue, moyens de recherche et de contrôle de la route suivie il est inadmissible que huit zeppelins aient pu s'égarer.

le zeppelin L49 exposé dans la cour des Invalides à Paris

PARIS. 21 octobre. Deux de nos confrères Marcel Nadaud, de la Liberté et Babin, de L'Illustration, ont pu assister à plusieurs phases de la lutte aérienne d'hier. Voici le carnet de route de M. Nadaud

le zeppelin L49 exposé dans la cour des Invalides à Paris

7 heures du matin. Un champ en bordure d'une grande route dans la région de Lunéville. Le premier Zeppelin effondré flambe au soleil. Il vient d'être abattu au septième coup par une section d'artillerie antiaérienne. La carcasse est la proie de l'incendie. A 20 mètres la nacelle a été projetée. Une hélice en bois d'au moins quatre mètres tient encore à l'arbre, d'un moteur presque intact. Il y a du sang partout, sur la peinture noire de la carène, sur les bouteilles thermos. Dans l'enchevêtrement des commandes, j'aperçois une botte encore entourée d'un bloc de glace. Le froid qu'ont enduré les équipages pendant cette nuit tragique a du être effroyable. Les sept cadavres retrouvés étaient vêtus de combinaisons de laine de papier et de cuir.




le zeppelin L49 exposé dans la cour des Invalides à Paris
Les caractéristiques de ce croiseur aérien paraissent être les suivantes 177 mètres de long, 20 mètres de large et 30.000 mètres cubes de capacité; six mitrailleuses, dont deux installées sur la superstructure quatre moteurs Mercédès de 200 chevaux chacun. Rayon d'action, 800 kilomètres. Hauteur d'ascension maxima, 6.000 mètres. Charge d'explosifs, 11.500 kilos. Au moment où il a été descendu il volait au-dessus de 5.000 mètres, et j'insiste sur l'habileté de nos artilleurs qui l'ont envoyé au sol au septième coup.



Midi. Dans le bureau du général commandant l'armée, nous suivons avec son état-major les péripéties de chasse engagée. Les renseignements commencent à parvenir. Revenant d'Angleterre sept Zeppelins sont signalés sur le territoire français. La nuit était en effet extrêmement pure, mais au matin, la brume s'est levée et les croiseurs à bout d'essence perdus dans le brouillard, cherchent péniblement la route du retour.

le zeppelin L49 exposé dans la cour des Invalides à Paris


13 heures. Les premiers rapports de la direction de l'aviation nous sont téléphonés. Cinq de nos avions, deux Spads et trois Nieuport sont parvenus, 6.000 mètres, à prendre contact avec deux Zeppelins qui suivent la direction de Neufchateau. Les avions ont brûlé chacun cinq cents cartouches. L'ennemi répond avec courage, mais semble désemparé. 
14 heures. On signale de Lamarche dons les Vosges, qu'un Zeppelin a essayé d'atterrir pour se procurer de force de l'essence. Puis il est remonté précipitamment, laissant à terre cinq blessés.

15 heures. Le général envoie deux groupes d'auto-canons à la poursuite de deux ennemis signalés vers Bourbonne. 
Les avions de chasse sont toujours au contact. « Ah si mon petit Guynemer était là » murmure le général. C'est la plus belle oraison funèbre au glorieux et cher disparu.

le zeppelin L49 exposé dans la cour des Invalides à Paris



17 heures. Le commissaire spécial de Pontarlier signale qu'un Zeppelin venant de France. traverse la frontière.

18 heures. Rapport des directeurs de chaque bureau de l'état-major. C'est un soir de victoire. Les yeux de tous les officiers brillent d'une indicible joie. Le général sourit et lisse sa moustache grise






Le comte Ferdinand Adolf August Heinrich von Zeppelin, né le 8 juillet 1838 à Constance (Grand-duché de Bade) et mort le 8 mars 1917, est un militaire et ingénieur allemand. Il a été le fondateur des sociétés Zeppelin (Luftschiffbau Zeppelin et Zeppelin-Staaken) et l'inventeur des aéronefs (ballon dirigeable) portant son nom.


















Sources :
Ouest-Eclair
Gallica Bnf 

Collection numérique : Photographies de l'Agence Roll
https://jmpicquart.pagesperso-orange.fr/dirigeableL49.htm
http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille152.htm

30 juin 2020

Henri Guillaumet et les Andes


Henri Guillaumet 

Ce timbre évoque les pionniers de l'aviation, les héros de l'aéropostale.
Nous parlerons plus spécialement d'Henri Guillaumet. 




Le développement de la poste aérienne est intimement lié à l’histoire de l’aviation. C'est aussi une révolution dans l'histoire de la communication : il fallait auparavant un mois à un courrier pour atteindre l’autre côté de l’Atlantique par bateau ! Une correspondance entre deux individus situés de part et d’autre de l’Atlantique prenait donc deux mois… Les premiers timbres de poste aérienne apparaissent en 1927 en France.


L'expédition de courrier et de petits paquets par la poste aérienne nécessitant un affranchissement plus important que l'expédition par la route, le train ou le bateau, les postes ont émis des timbres portant la mention « poste aérienne » et dont la valeur faciale était beaucoup plus forte que celle des timbres-poste habituels.

Souvent, ces timbres ont porté des figurines liées au thème de l'aviation : pilotes pionniers, appareils historiques, vues de ville depuis le ciel, etc.

Actuellement, l'évolution du transport postal fait que la plupart des expéditions par les postes vers une destination lointaine passent par la voie aérienne. Les timbres de poste aérienne sont souvent de simples timbres de fortes valeurs pour composer des affranchissements qui ne sont pas forcément liés à une expédition aérienne (exemple : affranchissement en timbres d'un colis). Cependant, la plupart des éditeurs de catalogues de timbres classent ces timbres toujours après les timbres-poste « normaux », à l'exception de l'éditeur allemand Michel qui classe les émissions dans leur stricte chronologie.


Henri Guillaumet travaillait dans l'aviation commerciale chez Latécoère. Affecté d'abord la liaison Casablanca-Dakar, puis au légendaire parcours qui doit survoler l'Amérique du Sud de Buenos Aires à Santiago du Chili.













C'est sur cette ligne que le 13 juin 1930 il capote en plaine Cordillère des Andes. Les souffrances qu'il endura alors et l'énergie qu'il déploya nous ont valu quelques-unes des plus belles pages de son ami Saint-Exupéry. Sur le timbre, l'avion écrasé dans la montagne rappelle cet épisode.




Il réalisa en 1934 avec Mermoz sur l'Arc-en-ciel, de l'ingénieur Couzinet, la traversée de l'Atlantique Sud, une performance qu'il devait renouveler quatre-vingt-quatre fois par la suite.

Le Latécoère 521 que l'on voit en haut du timbre lui permit de réaliser à partir de 1938 des traversées d'étude de l'Atlantique Nord, dont une liaison directe New-york-Biscarosse la seule par Hydravion.























































Poussées par un fort vent d'ouest, des masses d'air humide venues du Pacifique déferlent sur la cordillère des Andes lorsque le biplan décolle de l'aéroport de Santiago du Chili, à 8 heures du matin, ce vendredi 13 juin 1930. Le petit Potez 25 de l'Aéropostale, où le pilote a eu du mal à glisser sa carcasse imposante et le sac du courrier, grimpe vaillamment pour gagner de l'altitude.

Aux commandes, Henri Guillaumet se sent d'humeur combative. La veille, le "Santiajeu" ("Santiago du jeudi") a perdu une journée, mais les Américains de la Pan Air ne volent pas ce matin, c'est une bonne occasion de marquer un point sur la concurrence. Les 450 chevaux du moteur Lorraine tirent le petit avion à travers les nuages, des brumes d'embruns fouettent le pare-brise. Bientôt, l'air devient vif sur les joues, la lumière perce la ouate, et l'avion surgit en plein soleil, à 6 000 mètres d'altitude.


A l'horizon nord, les nuages bourgeonnent jusqu'à 8 000 ou 9 000 mètres d'altitude, engloutissant le massif de l'Aconcagua. La veille, Guillaumet a dû rebrousser chemin sur cette voie-là, l'itinéraire habituel, qui suit la voie ferrée du Transandin en frôlant le plus haut sommet d'Amérique latine.


Cette fois, il va tenter de passer plus au sud, dans un secteur au relief moins agressif. Des volcans aux formes arrondies y dominent un lac sombre, la laguna del Diamante. L'itinéraire a été reconnu mais il est peu utilisé : la région est inhabitée et, en cas de panne, il n'y a aucun secours à attendre.



Ce vendredi, la météo de Mendoza, le point de destination, dit : "Ciel couvert avec trous." En plein hiver austral, la traversée s'annonce chahutée. Mais Henri Guillaumet en a vu d'autres. A 28 ans, il entame sa 92e traversée de la Cordillère. Bercé par la musique d'orgue du petit moteur, il s'abandonne à la monotonie du vol, fouillant les nuages du regard à la recherche d'une trouée qui lui fournirait un indice sur sa position.


Soudain, le Potez est secoué brutalement. Happé par un puissant courant descendant, il plonge dans des nuages de neige. C'est son ami Antoine de Saint-Exupéry qui a raconté la scène pour lui dans Terre des hommes : "Aussitôt, je lâchai les commandes, me cramponnant au siège pour ne point me laisser projeter au-dehors. Les secousses étaient si dures que les courroies me blessaient aux épaules et eussent sauté."



Le 13 juin 1930, alors qu’il traverse les Andes pour l’Aéropostale, il est pris dans une tempête de neige et son avion s’écrase près du lac Laguna Diamante située à une altitude de 3 250 m. En plein hiver austral, l’aviateur marche cinq jours durant avec l’espoir que l’on trouve son corps ; sans quoi sa femme ne toucherait la prime d’assurance qu’après quatre années. Lorsqu’Antoine vient le récupérer, Henri lui dit cette phrase transcrite dans Terre des hommes :

« Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait »

La pénible odyssée de l'aviateur Guillaumet en Argentine




Buenos-Ayres, 21 juin. Le pilote St-Exupery, a ramené en avion à Mendoza l'aviateur Guillaumet dont on était depuis quelques jours sans nouvelles Ce dernier qui a les pieds enflés mais ne porte aucune blessure a déclaré que le vendredi 13 juin, une tempête l'avait obligé à atterrir dans la vallée Diamante située dans la Cordillère près du volcan Maipu et recouverte d'une couche de neige de 20 mètres d'épaisseur. L'appareil a capoté et c'est miracle que l'aviateur se soit retrouve sain et sauf

Le lendemain, il est parti à pied muni d'une boussole, il a marche pendant trois jours et trois nuits sans arrêt pour réagir contre le froid. Ayant glissé dans un précipice de 800 mètres de profondeur, il a perdu son sac de vivres et est resté deux jours sans nourriture. Malgré l'épuisement et le découragement, il a poursuivi sa route et a pu atteindre une cabane ou des policiers argentins l'ont recueilli. La population de Mendoza a acclamé l'aviateur français. Il sera ramené en avion à Buenos-Aires.




Terre des hommes, chap II, les camarades, éd Folio, p.47

« Dans la chambre de Mendoza où je te veillais, tu t’endormais enfin d’un sommeil essoufflé. Et je pensais : “Si on lui parlait de son courage, Guillaumet hausserait les épaules. Mais on le trahirait aussi en célébrant sa modestie. Il se situe bien au-delà de cette qualité médiocre. S’il hausse les épaules, c’est par sagesse. Il sait qu’une fois pris dans l’événement, les hommes ne s’en effraient plus. Seul l’inconnu épouvante les hommes. Mais, pour quiconque l’affronte, il n’est déjà plus l’inconnu. Surtout si on l’observe avec cette gravité lucide. Le courage de Guillaumet, avant tout, est un effet de sa droiture.” Sa véritable qualité n’est point là. Sa grandeur, c’est de se sentir responsable. Responsable de lui, du courrier et des camarades qui espèrent. Il tient dans ses mains leur peine ou leur joie. Responsable de ce qui se bâtit de neuf, là-bas ; chez les vivants, à quoi il doit participer. Responsable un peu du destin des hommes, dans la mesure de son travail. »


Un chasseur italien devait l'abattre en novembre 1940 au dessus de la Méditerranée

Sources :
Ouest-Eclair 

https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2005/07/21/guillaumet-heros-postal-par-charlie-buffet_674302_3208.html

https://www.philatimbre.fr/guillaumet-et-codos-1896-1960-yt-n-pa48-1973

29 juin 2020

BEM MONGE Mission Raphaël 2020

BEM MONGE Mission Raphaël 2020

Brest Recouvrance FINISTERE 26-6-2020

Mon premier emploi a été chez St-Raphaël l'apéritif à l'informatique. Gamma 10 puis GE400... C'était aussi une équipe cycliste de la fin des années 50.


avec modération

Raphaël… patron du renseignement


Le saviez-vous ? Guide et protecteur de Tobie, l’archange Raphaël, qui donne son nom à cette opération, a été désigné saint patron et protecteur du renseignement militaire.


Le 28 septembre 1989, Mgr Dubost, évêque aux armées françaises, a en effet intronisé Saint-Raphaël comme le saint patron de l’École interarmées du renseignement et des études linguistiques. Le 15 avril 1998, par décret, il a même étendu la protection de Saint-Raphaël à l’ensemble des unités et services du renseignement militaire.

Saint-Raphaël, dont le nom signifie « Dieu nous guérit » ou « le remède de Dieu » est l’un des trois archanges avec Gabriel et Michel. Il n’apparaît dans la Bible qu’une seule fois dans le « livre de Tobie ».


BEM Monge photo JM Bergougniou
Le BEM Monge est un élément fondamental du dispositif d’essais dimensionné pour recueillir et exploiter tous les paramètres des tirs de missiles en vol. Il est adapté aux programmes balistiques futurs qui mettront en œuvre de plus en plus d’objets avec une furtivité accrue. C’est un centre d’essais mobile unique en Europe.



BEM Monge photo JM Bergougniou


D’une longueur de 225,6 mètres pour une largeur de 24,8 mètres et affichant un déplacement de 21.040 tonnes, le Monge est propulsé par deux moteurs de 4 500 CV, lesquels lui permettent de naviguer à la vitesse de 16 noeuds. Il est aussi doté de 6 diesels alternateurs de 1 500 KW chacun [soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 15.000 habitants] afin d’alimenter ses nombreux instruments de mesure et de suivi.
En effet, ce navire est équipé d’un radar de recherche aérienne, de 2 radars de navigation, de 10 radars et antennes de trajectographie ainsi que de capteurs optroniques et de télémétrie.
BEM Monge photo JM Bergougniou

L’histoire, selon la Bible : Tobie, un Israélite de la tribu de Nephtali, est envoyé par son père aveugle recouvrir une dette en Médie. Au cours de ce voyage, Tobie rencontre sa future femme Sara et pêche un poisson dont le cœur, le foie et le fiel vont permettre de guérir la cécité du père.
BEM Monge photo JM Bergougniou

Tout au long de sa mission, Tobie est guidé par Raphaël qui utilise déjà l’ensemble des savoir-faire qui caractérisent aujourd’hui les militaires de la brigade de renseignements de l’Armée de Terre (BRENS) : infiltration en zone ennemie, maîtrise de l’environnement, opportunité, éclairage, humilité et discrétion…
En prévision des essais de tirs de missiles prévus au large du Finistère avec la DGA, plusieurs navires de soutien de l’armement français Jifmar Offshore ont rejoint la base navale, ces derniers jours.
BEM Monge photo JM Bergougniou


Fruit d’une longue préparation, ce tir a nécessité la participation de tous les acteurs du domaine : la Marine nationale, les industriels ArianeGroup et Naval Group, les différentes forces du ministère des armées et de l’intérieur impliquées, les coopérants CEA et ONERA en cohérence avec la direction de programme DGA et le centre d’expertise DGA Essais en vol.

Cet essai a été piloté depuis le site Landes de DGA Essais de missiles basé à Biscarrosse.
BEM Monge photo JM Bergougniou


Avec ses différents moyens disposés sur la façade atlantique (Quimper (29), Hourtin (33) et Biscarrosse (40), et le navire « Monge »), ce sont près de 500 personnes impliquées dans le pilotage de l’essai.

Les premières études ont été lancées depuis plusieurs années et plus de deux mois ont été nécessaires pour déployer les moyens et qualifier le dispositif.

L’ensemble de ses ressources permettent de réaliser l’essai dans des conditions optimales de sécurité pour les personnes et les biens. Des zones sont totalement évacuées de toute présence dans l’espace aérien et maritime tout au long de la séquence d’essai.

Conduire un tel essai est très complexe. Il exige des compétences pointues dans des domaines très techniques (ingénierie, calculs, radars, optiques, télécommunication) et mobilise des moyens fixes et mobiles, parfois uniques, de trajectographie, d’observation optique et optronique, de télémesure et de téléneutralisation et de télécommunication.
Dans un premier temps, le navire spécialisé Jif Xplorer est arrivé vendredi 19 mai. Basé habituellement à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), c’est le navire de soutien du centre d’essais des Landes.

BEM Monge photo JM Bergougniou

Un robot sous-marin

Cette semaine, les moyens se sont encore renforcés avec trois autres navires : les deux premiers, jeudi 4 juin : le Jif Surveyor, lui aussi de Bayonne, et l’Avenir, d’Arcachon (Gironde). Le troisième, vendredi 5 juin : le Jif Lacydon, navire de transport de personnes.

Le Jif Surveyor est un navire support de Rov (Remotely Operated underwater Vehicle), autrement dit un véhicule sous-marin téléguidé. L’Avenir, un catamaran d’intervention appartenant à la Société offshores services (SOS).

Opération « Raphaël »

En complément de bâtiments militaires, ces navires vont participer à l’opération « Raphaël ».
BEM Monge photo JM Bergougniou


Mardi 9 et jeudi 11 juin 2020, DGA Essais de missiles va en effet procéder à des essais en vol au large du Finistère sud.

Des zones réglementées temporaires et zones dangereuses temporaires ont été créées au large de Penmarc’h afin d’empêcher tout survol aérien durant les essais.

Des zones de régulation et d’interdiction à la navigation seront également mises en place. Ces zones réglementées et dangereuses étant en vigueur jusqu’au 17 juillet, un report pourrait être envisagé jusqu’à cette date, si besoin.

De tels essais ont déjà été effectués en 2018 et en 2016.

En 2013, un tir de missile balistique M51, effectué depuis le sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Vigilant, s’était soldé par un échec : le M51 s’était autodétruit en vol.


sources :

Aviso Marne Pologne 1921 escadre de la Baltique Lituanie Prusse Memel Kaliningrad Copenhague

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