BPC Tonnerre Frégate Georges Leygues
Départ de Brest
La Marine se concentre sur les aspects opérationnels de la formation des futurs officiers. Sur les quais, l'ambiance a disparu.
Le nom reste
Le nom reste
Le chef d'état-major de la Marine, Bernard Rogel, est venu saluer l'équipage avant l'appareillage.© Vincent Mouchel |
Depuis le désarmement du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc en 2010, cette mission annuelle de formation des futurs officiers de Marine a conservé le nom, mais les bâtiments changent. Le Tonnerre prend son tour pour la deuxième fois après le Mistral et le Dixmude. Pendant ce temps, la Jeanne, la vraie, l'illustre, rouille à quelques centaines de mètres du départ, dans l'attente du choix de son ferrailleur (l'appel d'offres est en cours).
Lutte contre la piraterie
133 officiers élèves sont embarqués pour leur stage d'application. L'objectif : vivre une expérience longue de commandement et de vie commune en mer. La plupart sont issus de l'École navale de Lanvéoc où ils bouclent leur troisième année. Une partie vient de l'école des commissaires de Marine, de celle de santé ou des affaires maritimes. On compte également 18 officiers étrangers.
« J'aimerais faire commando », témoigne Raphaël Pons. À 23 ans, cet enfant de militaire avait « besoin d'air et de bouger ». Il est entré à l'École navale après une prépa scientifique. Dans la Marine, « on a des responsabilités assez vite. C'est assez exaltant, trépidant », dit-il.
Outre la formation, le chef d'état-major de la Marine Bernard Rogel a insisté sur « la mission opérationnelle ». Le groupe participera à l'opération Atalante de lutte contre la piraterie et il jouera un rôle de « prévention dans des mers où la France a des intérêts ». Le soutien à l'export et à la diplomatie fera aussi partie des escales.
L'Armée de terre embarque
Une particularité de la mission Jeanne d'Arc, c'est le mélange des armées. 650 militaires sont à bord du Tonnerre. Outre les 177 marins de l'équipage et les 133 officiers élèves, s'ajoutent 210 légionnaires de la 6e Brigade légère blindée de Nîmes, une quarantaine de personnels du 3e régiment d'hélicoptères de combat et une quinzaine de membres d'un petit état-major qui conduira les opérations amphibies de l'Armée de terre.
Bateau à tout faire
Le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre est un des plus grands bâtiments de la Marine nationale : 199 mètres et 21 500 tonnes de déplacement. Souvent qualifié de « couteau suisse de la Marine », il a une fonction de porte-hélicoptères, hôpital flottant, transport de troupes et de matériel, navire de commandement à proximité d'une zone de conflit... Il peut aussi évacuer jusqu'à 700 personnes. Le Tonnerre embarque pour cette mission quatre hélicoptères (un Puma, deux Gazelle et une Alouette), une quarantaine de véhicules de l'Armée de terre, deux chalands de transport de matériel (CTM) et un Engin de débarquement amphibie rapide (Edar).
La der du « Georges Leygues »
C'est la dernière mission du Georges Leygues. Cette frégate anti sous-marine de type F70, datant de 1979 a accompagné pendant dix ans la Jeanne d'Arc, puis les dernières missions avec les BPC. Longue de 139 mètres, elle compte 195 personnes à bord. Elle assume un rôle de protection pour le navire dit « précieux », mais peu armé Tonnerre. Elle peut aussi accueillir 36 officiers élèves. Cette frégate qui avait servi à Toulon pendant vingt ans avant de venir à Brest, sera désarmée cette année.
Sébastien PANOU. Ouest-France
Merci à Bernard Hily pour ses photos